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Photo: Paula Bouffioux

Matongé a beaucoup à offrir. Plusieurs collectifs érigent donc un monument à Matongé. Ils sont soutenus par le BRAL, représenté par l'irrésistible Kinch.

Tant de personnes, tant de rêves

Le monument célèbre les qualités des habitants de Matongé et leurs rêves pour le quartier. Le monument est le résultat d'une co-création et valorise donc aussi la collaboration entre les habitants, les visiteurs et les commerçants du quartier.

Le monument se compose d'une exposition de photos (photographes:  Paula Bouffioux et Marie Lhoir) intitulée "Matongé, des visages porteurs de rêves", d'une installation vidéo et d'une sculpture. Cela forme un ensemble mobile, réalisé par l’asbl Gilbard. Wabela Mansia (Abel), participant à notre projet à Matongé et ébéniste de formation, aide à réaliser la structure du monument dans l'espace public. La statue est créé par le collectif monument et les artistes Rhode Makoumbou et Marc Somville. La statue symbolise la diversité et les atouts du Matongé.

Le monument sera exposé pendant plusieurs semaines dans la galerie Porte de Namur. Après cela, le monument sera visible autre part dans le quartier.

Le monument n'a pas encore de nom définitif. Aidez-nous à chercher un nom ! Remplissez ici votre suggestion avant mars 2020 !

Avec une grande fête, nous inaugurerons le monument. La date exacte reste encore un secret, mais une chose est sûre : nous vous proposons une ambiance conviviale, du spectacle par les jeunes de Ponts XL et de la musique de Radio Publik (Un nouveau collectif ‘Radio Communautaire Afro-subsaharienne à Bruxelles’ qui est une Webradio citoyenne, participative et indépendante). Il y aura aussi un discours de l'échevin de la Culture d'Ixelles, Ken Ndiaye. Et bien sûr, un bon en-cas et une boisson !

Le monument est l'apothéose du projet Connecteurs, faisant partie du CitizenDev. Ce projet a reçu le soutien d'Innoviris. 

Le BRAL était à Paris le 6 et le 7 février. Avec une vingtaine de personnes de Bruxelles, nous avons exploré la ville de demain. C’était chouette, mais bien sûr, ce n’était pas une voyage de plaisanterie. Avec un programme bien rempli jusqu’au bout, nous laissons maintenant place à la réflexion. Nous ferons une analyse approfondie avec les participants.

Voici déjà les photos de Kinch en avant-goût du compte rendu. Participant et photographe Guy Bourgeois a déjà écrit ses impressions sur son blog.  Au fait, saviez-vous que vous pouvez également nous suivre sur Instagram et Facebook ?

Le Salon de l'auto sonne le début d’un flot incessant de publicités (à la limite mensongères) suscitant rêves et envies pour des véhicules neufs.

Ne serait-il pas à la fois rationnel et moral que la publicité pour la voiture soit régulée par les autorités publiques ? Peuvent-elles tergiverser sur cette question alors que la pollution de l’air met gravement en danger la santé des citoyens, que l’urgence climatique est déclarée et que la sécurité des usagers actifs (piétons, cycliste,…) décline ?

16 organisations soutiennent la campagne du Boycot Salon de l'Auto. Dès la première heure, BRAL y participe, nous demandons de signez la pétition.

Nous demandons aux autorités compétentes de tout mettre en œuvre pour réguler dans un délai court la promotion des automobiles.
L’objectif visé est la suppression de toute publicité pour les voitures.
Un premier pas consisterait à interdire toute publicité pour les véhicules dont les émissions de polluants, le poids, la puissance et la vitesse sont excessifs et dont la forme de la face avant est dangereuse pour les autres usagers de la route.

Cette pétition ne vise pas l’interdiction des voitures. La voiture a son utilité indéniable dans des situations précises. Mais la promotion à outrance de l’autosolisme a atteint ses limites et on ne peut désormais nier ses conséquences graves sur les individus comme sur la société. S’il va de soi qu’une forte diminution du nombre de voitures est nécessaire pour lutter contre ses effets néfastes, ceci demandera des adaptations profondes, le développement d’alternatives, et une réorientation politique majeure. Mais ces adaptations sont extrêmement difficiles à concevoir et mettre en place tant que notre imaginaire collectif est soumis à un matraquage publicitaire permanent. La première étape est donc de réguler la source du problème afin de faire évoluer les mentalités et rendre à la voiture à sa juste place : un outil au service de la société, et non l’inverse.

Découvrez nos revendications - Signez la pétition.

Les plans directeurs d’aménagement font sensation. Les habitants s'inquiètent des plans mégalomanes, de l'emprise des promoteurs sur la ville et du manque de consultation.

Hourra pour plus de débat public

Le débat démocratique sur les PADs s’ouvre de plus en plus. Regardez par exemple le débat sur BX1, les journaux ou les réseaux sociaux. Ceci est positif. Ce que nous retenons du débat :

  • Les enquêtes publiques des PAD sont terminées, on attende aujourd’hui de voir comment le gouvernement prendra en compte les soucis des citoyens et des associations. Comme les gens de Bruxelles continuent à mettre la pression et ouvrent de plus en plus le débat, nous pouvons espérer que ces soucis seront entendus.
  • Ceci est surtout le cas pour le Port de Ninove
  • Nous remarquons une ouverture pour étaler les plans dans le temps, laisser plus de temps entre les plans. Malheureusement, ceci est trop tard pour les plans qui sont déjà passé en enquête publique… (2 x 4 PADs PAD Loi, PAD Josaphat & PAD Heyvaert, PAD DeltaHerrmann-Debroux, PAD Weststation, PAD Ninoofsepoort, PAD Mediapark et PAD Max.) Ceci a poussé de nombreux citoyens et associations à la tâche presque impossible de parcourir des centaines et des centaines de pages de plans en un mois. Et cela pour des plans qui détermineront Bruxelles pour les dix prochaines années et plus.

Dévélopper ? Oui, mais sous conditions

Nous soulignons que Bruxelles doit se développer, mais seulement si c’est durable, solidaire et démocratique. Pour ceci, il faut un changement de paradigme à Bruxelles, à savoir de la démographie au changement climatique.

Ce que nous demandons :

Plus précisément sur les logements sociaux :

  • Des projets privés avec plus de 1000m² de logements doivent contenir 15% de logements sociaux.
  • Des projets privés avec plus de 10.000m² de logements doivent contenir 25% logements sociaux.

Nous espérons que tous les acteurs concernés au sein du gouvernement de Bruxelles seront d'accord avec une telle vision. Si le gouvernement suit nos conseils, nous pensons qu'il peut répondre à de nombreuses préoccupations légitimes des citoyens et des associations. Enfin, nous supposons - par bonne volonté - que toutes les procédures nécessaires, telles que les évaluations d'impact environnemental, seront correctement suivies. Et que le lien avec d'autres plans, tels que ceux pour un réseau vert et bleu, ne sera pas oublié. À long terme, cela permettra d'éviter de nombreux problèmes. 

Voulez-vous en savoir plus, voici nos PADspecials 1, 2 et 3.

Le logement pour les gens, pas pour le profit !

Rejoignez la mobilisation dans le cadre de l'appel international pour une journée d'action pour le droit au logement le 28 mars 2020!
Plus d'infos sur la journée > http://www.housing-action-day.be/fr
 

Aujourd’hui, en Belgique, des milliers de personnes dorment dans la rue. Des milliers de personnes n’arrivent pas à payer leur loyer. Des milliers de personnes vivent dans un logement insalubre, ou trop petit, et des milliers d’autres ont PEUR de ne pas trouver à se loger ou à se reloger dans des conditions décentes. Souvent, nous nous sentons seul·e·s et désarmé·e·s devant les difficultés liées au logement, nous avons honte, et pourtant il s’agit bien là d’un problème collectif. Rejoignez-nous et mobilisons-nous pour notre droit au logement !

Le logement est un droit fondamental, nous exigeons qu’il soit reconnu comme tel. Il devrait être considéré comme un des piliers de la sécurité sociale au même titre que la santé et l’éducation. La marchandisation de nos lieux de vie nous prive de ce droit et nous sommes là pour le défendre. Rejoignez-nous et mobilisons-nous pour notre droit au logement !

Rejoignez l'alliance belge d’associations et de collectifs actifs dans la santé, la lutte contre la pauvreté, le droit à la ville et le droit au logement le 28 mars 2020.

Update Corona: 

D'ici au 28 mars (et particulièrement le 28 mars), nous vous encourageons à organiser des actions décentralisées, chacun·e à son échelle (jusqu'à l'action individuelle à la maison). En voici quelques exemples:

  • Accrochez des affiches / banderoles à vos fenêtres / balcons.
  • Envoyez des contributions (témoignages, coups de gueule, réflexions, revendications...)
  • Ouvrez votre imaginaire et proposez une action virtuelle décentralisée

Communiquez-les-nous sous les formes qui vous conviennent (photos, vidéos, audios, écrits, dessins... ou une combinaison de ces formes):

Rejoignez-nous et mobilisons-nous pour notre droit au logement !

Le BRAL croit en une ville où il fait bon vivre. « Tout le monde peut se permettre un logement décent et adéquat. Le droit à l’habitat l'emporte sur le droit à la propriété privée », on peut lire dans notre vision sur Bruxelles. Nous approuvons donc les 6 demandes de la plate-forme :

  • une plus grande participation,
  • plus de logements sociaux,
  • la fin des logements vides,
  • un développement rural et urbain solidaire et écologique,
  • plus d'encadrement des loyers et
  • un foyer digne pour tous.

Avec, entre autres :

Met: RBDH - BBRoW / Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l'Habitat, Inter-Environnement Bruxelles (IEB), Brussels Platform Armoede, Ligue des droits humains, Toestand, FéBUL - BFUH / Fédération Bruxelloise Unie pour le Logement, Hôtel Flambeau, 123, Une Maison en Plus, Bruxelles Laïque

 

Partout à Bruxelles, des citoyens s’unissent pour rendre la vie en ville plus agréable et plus durable. Ils s’entraident, fabriquent et réparent des objets, créent des services ou gèrent des biens et lieux accessibles au public. Ils proposent ainsi une alternative à l’économie de surconsommation et d’accumulation de possessions. Le BRAL et Centre Vidéo de Bruxelles met en lumière ces initiatives Selfcity.

Les Amazones solidaires

La participation citoyenne est-elle avant tout une affaire de et pour la classe moyenne blanche aisée de Bruxelles ? Think again ! Il n'est pas nécessaire d'avoir un diplôme pour créer un collectif. Vous n'avez même pas besoin des papiers pour créer du bien-être pour les gens qui vous entourent. Ce dont vous avez besoin, c'est de bonne volonté et de persévérance. C'est ce qu’ont les Amazon solidaires : elles coudent, réparent des vêtements et cuisinent pour le quartier pour un petit prix. Grâce à la chaleur humaine et aux réunions hebdomadaires, les Amazones peuvent affronter la difficulté quotidienne de ne pas avoir de papiers. (1000 Bruxelles).

Vidéos Selfcity

Le BRAL, le Centre Vidéo de Bruxelles et les collectifs de citoyens Jouwaiii, LETS Brussels et Amazones Solidaires ont réalisé trois courts métrages participatifs sur la force et l'importance sociale des initiatives citoyennes à BXL. Il porte à 7 la série des films Selfcity. Des vidéos des Casseuses de Crise, du PaletActif, de Buurtpensioen 1000 Brussel et de Corvia ont été diffusées précédemment. Ces films montrent que des Bruxellois d'origines et de situations socio-économiques différentes assurent un développement durable pour tous en travaillant ensemble.

La plateforme citoyenne Bas les PAD publie une déclaration dans laquelle elle précise qu'il est urgent de stopper d'une part le double processus de dérégulation du cadre réglementaire de l'aménagement du territoire en Région de Bruxelles-Capitale ; et d'autre part l'affaiblissement du débat public qui nous ramènent aux erreurs urbanistiques de la « Bruxellisation » d'il y a 50 ans.  En conséquence, Bas les PAD demande d'abord l'adoption d'un moratoire sur les PAD dans l'attente d'une évaluation du dispositif soumise à débat public.

Genèse

Face à la démesure des PAD, de par leur nombre et leurs prescriptions urbanistiques, les initiatives prises progressivement par les comités de quartiers pour se faire entendre auprès des instantes publiques ont mené aujourd'hui plus de 30 comités de quartiers du tout Bruxelles à se rassembler dans la plateforme Bas les PAD. Ils ont rapidement été rejoints par des associations et fédérations actives dans les domaines de l'environnement, de l'aménagement du territoire, du développement durable et du logement en Région bruxelloise.

Prolifération de projets urbanistiques démesurés

Bas les PAD s'alarme de la récente prolifération de projets urbanistiques inadaptés et démesurés.

Lors de la dernière révision du CoBAT (Code Bruxellois de l'aménagement du territoire), la Région s'est dotée d'un nouvel outil, le Plan d'Aménagement Directeur plus connu sous l'abréviation de PAD. Sur une zone déterminée par le gouvernement, il aura pour effet d'abroger tout règlement et plan en vigueur, bâtis démocratiquement depuis longue date,  qui lui seraient contraires.

Trois constats

Bas les PAD a analysé les huit Plans d'Aménagement Directeurs en cours ayant déjà fait l'objet d'une enquête publique. Trois constats s'en dégagent (lire la déclaration pour les détails) :

 1.    Les PAD participent à la déstructuration du cadre réglementaire dans son ensemble,
 2.    Les PAD participent à l'affaiblissement du débat public,
 3.    Les PAD sont l'expression d'une vision dépassée de l'aménagement du territoire urbain.

Moratoire

Bas les PAD demande d'abord l'adoption d'un moratoire sur les PAD dans l'attente d'une évaluation du dispositif soumise au débat public !

A Propos de Bas les PAD

La plateforme s'est donné pour mission de :

•      Coordonner les actions de ses membres contre la déstructuration de l'édifice réglementaire et en faveur d'une meilleure et plus large participation ;
•      Revitaliser un débat public afin de sortir de l'imbroglio dans lequel il se trouve embourbé ;
•     Interpeller au sujet d'outils urbanistiques qui ouvrent la porte aux spéculations des grands acteurs financiers aux dépens des habitants bruxellois ;
•      Inciter à améliorer le COBAT en y intégrant notamment des processus d'évaluation et de participation plus performants ;
•      Exiger le maintien dans des mains publiques, voire développer un foncier public trop rare à Bruxelles.

Soutiens

Bas les PAD est soutenu par : l'ARAU, le mouvement urbain BRAL, Inter-Environnement Bruxelles (IEB), NATAGORA Bruxelles, le comité de l’Hippodrome de Boisfort, La Plaine, Wolu-Inter-Quartiers (WIQ) et l'Association de Comités de Quartier Ucclois (ACQU), les amis de la Forêt de Soignes, …

Contact :

info@baslespad.brussels - tél. 0473 667 505

Van BRAL kan je het volgende lezen over de RPA’s:

A Paris, on voit grand : logement abordables, logements chers, densité, opérations d’urbanisme, ambitions climatiques, grand Paris ! Mais au-delà des grands mots et des grands chiffres, qu’avons-nous vu ?

A Paris, on voit grand

Quand on aménage une friche ferroviaire à Paris, c’est tout de suite près de 50 hectares en quelques années de chantier, avec des bâtiments à 10-20 étages et 50% de logement social. La capitale française avec sa centralisation des moyens et des pouvoirs et sa gouvernance progressiste séduit par son image.

Aficionados de la friche Josaphat, rêveurs de la ville de demain, accrochez-vous bien… BRAL s’est rendu sur les lieux avec une délégation bruxelloise.  Et au-delà des grands mots et des grands chiffres, qu’avons-nous vu ?

Rêve et réalité aux Grands Voisins

Le projet des “Grands Voisins” est admiré jusqu’à l’étranger comme expérience d’urbanisme transitoire et inclusif à grande échelle. L’occupation temporaire fut initiée en 2012 dans un ancien hôpital -un site de 60.000m²- par l’association Aurore, en partenariat avec l’association Yes we camp et la coopérative Plateau Urbain. Tandis qu’Aurore a un rôle historique et central dans le quartier parmi divers publics précaires, les deux autres offrent des compétences en créativité, expérimentation, recherche et mise en réseau avec d’autres occupations.

L’occupation démarra avec de l’hébergement d’urgence pour développer peu à peu aussi des ateliers en magasins pour de l’entreprenariat artisanal ainsi qu’un volet culturel ouvert au public. Dans la pratique ce n’est pas toujours facile de mêler des personnes de différentes origines sociales. Les personnes en hébergement d’urgence ne trouvent pas aisément leur chemin vers les magasins, le café tendance ou les activités culturelles. L’introduction d’une monnaie complémentaire et la présence d’un “gestionnaire de quartier” permanent visent à y remédier.

Les trois volets seront grosso modo maintenus après travaux car oui, ici développeur comme occupants semblent voir le bénéfice de cette recherche empirique : à quoi se prêtent les espaces ? Quelles activités fonctionnent et pour quels publics ? Avec quel entretien et quel impact sur l’emploi local ? Selon quelles conditions ? L’aménageur publique, Paris & Métropole Aménagement (P&Ma, voir plus bas), à l’écoute, ne s’arrête pas au programme bâti - 50 % de logements sociaux, 20 % d’ “intermédiaires locatifs”, 30% de “privés” ; de l’hébergement d’urgence et une pluralité d’espaces pour activités économiques stimulant un dynamisme local (dont certains à loyer réduit). L’agence va essayer de continuer ou de soutenir quelques initiatives des usagers temporaires.

Selon Céline de Yes We Camp, qui nous a guidé, P&Ma n’a pas tout de suite été convaincu des espaces d’ateliers. L’usage temporaire a prouvé que cela fonctionnait. « Est-il juste une manière de tester la rentabilité d’un projet? » Demande-t-on. En d’autres mots : l’expérience débouche-t-elle sur une hausse des prix immobiliers? Selon Céline non. Les prix qui sont demandés aujourd’hui ne diffèrent pas significativement de ceux pratiqués dans les quartiers alentours.

Habiter à Paris ? Parlons-en !

A Paris, on teste donc actuellement le concept de “mixité de palier”, mixant dans l’immeuble des logements sociaux, privés ou intermédiaires locatifs. NB: les logements intermédiaires de Paris restent dans le giron public car ils sont locatifs, et le plafond de revenus annuels autorisé est plus bas que celui qui limite l’accès à nos fameux “logements moyens” Citydev. Peut-on en prendre de la graine, Bruxelles ?

Sur l’un des lots, on teste aussi des variantes du modèle Community Land Trust (CLT, j’achète ma maison, pas le terrain !) dont les initiatives se regroupent sous le nom d’Organisme Foncier Solidaire. Sur les Grands Voisins, quelques dizaines de logements sociaux, intermédiaires et privés, sont ainsi prévus. La vente des logements privés contribue à compenser le prix d’achat du terrain. Bruxellois, notez ceci : le dispositif participatif/communautaire prévu semblait faire partie des arguments de vente pour les futurs habitants plus aisés ! Sans vouloir en faire un outil de branding, nous observons que chez nous, la participation est parfois évoquée par les développeurs comme un frein au processus de vente...

La ZAC Clichy-Batignolles

Paris, septième ville plus dense au monde (21.000 habitants au m²), et on se permet encore d’y densifier certaines zones… mais avec plus de logements sociaux ! On en a construit pour 63.000 habitants ces 20 dernières années, permettant de loger aujourd’hui 23% de la population parisienne.

A titre de comparaison, la densité de la région bruxelloise est actuellement de 7.440 habitants au km², mais elle varie fortement d'une commune à l'autre. Les municipalités de la première couronne ont une concentration, avec Saint-Josse comme point culminant avec 27 300 habitants au km². Quant à la périphérie, moins dense,  c'est Watermael-Boitsfort qui l'emporte: 1 960 habitants au km².

Le projet de Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) Clichy-Batignolles, mené par P&Ma sur un terrain public acheté à la SNCF qui profitera bientôt de l’arrivée d’un métro, comprend à nouveau 50% ! Les 3500 nouveaux logements répartis en immeubles montant jusqu’à 16-17 étages, appliquent de fait la même clé de répartition qu’aux Grands Voisins. Bémol : les 30% d’appartements “privés” sont donc au prix du marché, qui semble “bien” se porter dans ce quartier … 12.000 euros du mètre carré !

Ici les prix vertigineux du logement en viennent à susciter un solde migratoire de plus en plus négatif, et l’ouverture massive d’habitations touristiques (du genre Airbnb) n’aide en rien. Leçon pour Bruxelles : s’il faut construire du logement, c’est bien et surtout du logement abordable.

Et Clichy-Batignolles c’est aussi…

...un quartier sélectionné par l’UE pour expérimenter ce que c’est d’être “énergétiquement intelligent”. La nouveauté est la mise en avant d’un solide monitoring par P&Ma. Après avoir mis en lumière l’écart (grand) entre consommations théoriques et consommations réelles, il s’attache actuellement à chercher avec partenaires et habitants, les causes et les corrections à apporter au système. Ici, sans ce monitoring, pas d’éco-quartier qui vaille.

C’est aussi un parc de 10 hectares aménagé de manière assez sauvage qui offre un contraste apaisant avec les hauteurs autour… même s’il est déjà fort saturé à certains horaires. Il permet que la densité habitée de la ZAC ne score pas plus haut que la moyenne parisienne.

Au-delà des logements, l’ensemble comprend des bureaux, des équipements et une série de commerces dans les socles. Dommage que là comme dans d’autres nouveaux aménagements visités dont la ZAC Claude-Bernard, nous voyions beaucoup de grandes enseignes et peu de commerces de proximité ou d’activités productives.

Petit sondage parmi notre délégation bruxelloise après la visite : qui se voit habiter la ZAC Clichy-Batignolles? Eh bien, les tendances pour et contre sont ex-aequo : exactement la moitié d’entre nous s’y envisageait volontiers, contrairement à l’autre.

Qui paie quoi ?

Paris & Métropole Aménagement (P&Ma) est une société publique locale. P&Ma achète (cher) des terrains pour des grands projets, dépollue et installe infrastructures et équipements publics. Elle fait ses recettes en vendant les parcelles avec un “droit à construire” au tarif calibré selon le type de logement. Au final, un équilibre financier fragile pour la Ville de Paris donc, qui doit sans doutes beaucoup à la très haute densité du projet[1].

En d’autres mots : Paris choisit d’offrir des logements sociaux grâce à de plus hautes densités, plus rentables. Quand le gouvernement Bruxellois fait le choix d’une haute densité comme dans certains Plans d’Aménagement Directeurs, il peut aussi s’inspirer de la formule parisienne ’50-30-20’. Même si la solution n’est pas de forcer exagérément la densité pour créer du logement social. Il ne s’agit que d’un élément parmi d’autres enjeux tels que la crise climatique et la perte de biodiversité[2].

Permis de verduriser ...une ville déjà bien pleine

A Paris, il fut aussi question de verduriser. La ville travaille dessus avec plusieurs mesures. Il faut au moins une rue piétonne et végétalisée par arrondissement. Il y a de forêts linéaires le long d’un périphérique en voie d’apaisement. La ville impose aussi d’impressionnants dispositifs de participation. Il y a le permis de végétalisation qui autorise les citoyens à verduriser leurs rues. Il y a l’institution des conseils de quartiers qui côtoie désormais celle fort médiatisée des budgets participatifs.

L’omniprésence du bâti, de patrimoine historique (qui peut compliquer la mise en œuvre des projets urbains) et de sous-sols construits (limitant les envies de pleine terre comme les places de la Bastille et de la Nation par exemple) peuvent laisser perplexe l’objectif, pourtant louable, d’atteindre 40% de surfaces perméables et végétales d’ici 2050.

Les maîtres d'œuvre du réaménagement des places de la Bastille et de la Nation nous montrent, cartes en main, les nombreuses contraintes auxquelles ils sont confrontés. Néanmoins, cette dernière place peut certainement être un exemple pour ‘notre’ Montgomery. Il était une fois un rond-point mortel similaire, envahi par les voitures. Aujourd'hui, il y a des gens qui se promènent ou s'allongent sur les voies piétonnes centrales.

En bref …

Bruxelles peut s’inspirer du volontarisme écologique et social de Paris : construire 50% de sociaux + 20% intermédiaires dans les grands projets publics, faire un grand projet d’occupation temporaire qui a vraiment une dimension d’urbanisme transitoire et inclusif, verduriser 1 rue par arrondissement avec des citoyens, et plus encore …

Mais Bruxelles doit le faire à sa manière. A Bruxelles les procédures administratives beaucoup plus décentralisées se traduisent par de la lenteur des interventions à plus petite échelle et des initiatives « bottom-up » très actives. Et le tissu urbain, quant à lui, pose la question de la densité différemment…

A lire aussi : notre plaidoyer (en néerlandais) pour un urbanisme transitoire à Josaphat, dans la même veine que l’expérience des Grands Voisins : https://bral.brussels/nl/artikel/josaphat-tijd-voor-transitiegebruik

Et nos autres compte-rendus sur la mobilité et le climat à Paris, bientôt disponibles sur notre site et dans notre BRALNEWS !

Marie Couteaux
Steyn Van Assche
Piet Van Meerbeek

[1] Guylain Mercier de P&Ma évoque à ce propos un autre de leurs projets, plus récent, appelé “Gare des Mines” : le défi climatique depuis lors ajouté à celui de la démographie aurait amené P&Ma à le rendre moins dense, et donc encore plus critique sur le plan financier. A Paris comme à Bruxelles, même combat ?

[2] Lisez aussi nos articles sur les PADs ici !

L’employeur

Avec environ 3800 membres du personnel et un réseau d’enseignement étendu, la Ville de Bruxelles est l'un des plus gros employeurs de la Région bruxelloise.

Au service des habitants de la Ville, Bruxelles Participation intervient dans la réflexion, les débats ou l’action portant sur la vie publique et les projets communaux. Son but est, via les forums de quartiers et autres initiatives, de favoriser la prise en compte de l’avis des habitants, d’écouter leurs idées pour améliorer les projets de la Ville et de susciter des débats pour l'amélioration du traitement des questions d’intérêt collectif.

Fonction

Mission

Vous êtes chargé de piloter et de coordonner les événements organisés par Bruxelles-participation ou au profit d'autres services de la Ville. Vous assurez également la régie et la logistique de ces événements tout comme le support à leur communication. Votre mission implique de nombreux déplacements et des prestations en soirée et le samedi.

Tâches

• Vous planifiez l'organisation d'un événement sous tous ses aspects
• Vous coordonnez au niveau technique (audio, visuel, décorum) les événements participatifs dans le cadre des rencontres citoyennes; vous coordonnez les prestataires des services externes lors d'événements plus importants
• Vous commandez, réservez, réceptionnez, contrôlez le matériel, en dressez l'inventaire, le mettez à disposition des demandeurs et veillez au bon entretien du matériel technique
• Vous prenez contact avec les responsables de salles, garantissez l'accès à et la fermeture de la salle, assurez un support à la communication des événements (suivi des impressions, copies de brochures, ..), distribution des affiches, flyers, ..
• Vous animez des groupes lors d'événements
• Vous préparez les salles pour des réunions et événements. Vous placez et remplacez installations/équipements/matériel technique lors des évènements
• Vous rédigez des plannings de répartition des tâches, des briefings, des courriers, des commandes de matériel, ..

Profil

Diplôme requis

• Vous êtes en possession d’un graduat ou bachelier en relation publiques, communication, régisseur ou assimilé ou d’un diplôme de secondaire supérieur
• Vous disposez d’une expérience dans l’organisation et/ou l’animation d’évènements, de rencontres publiques ou de gestion logistique
• Vous utilisez des outils de planification et de suivi
• Vous avez de grande capacité de coopération
• Vous faites preuve d’excellentes capacités rédactionnelles et orales
• Vous maîtrisez la suite MS Office
• Vous faites preuve d’une bonne connaissance écrite et orale du néerlandais

Offre

• Un contrat à plein temps de durée indéterminée
• Pour les personnes avec un diplôme de secondaire supérieur : Salaire mensuel brut : minimum 2070.35 (qui peut être supérieur compte tenu de la valorisation des expériences professionnelles antérieures, de la situation familiale ainsi que de la réussite de l’examen linguistique
• Pour les personnes avec un bachelor : Salaire mensuel brut : minimum 2299,30euros (qui peut être supérieur compte tenu de la valorisation des expériences professionnelles antérieures, de la situation familiale ainsi que de la réussite de l’examen linguistique)
• Avantages extra-légaux : chèques repas, gratuité de l’abonnement STIB et une intervention dans les autres frais de transport (transports en commun, vélo), possibilité d’une assurance hospitalisation
• Des formations régulières
• La prise en charge du ticket modérateur par la Ville pour les soins médicaux, pour vous et votre famille au CHU Brugmann, au CHU Saint-Pierre, à l'Institut Jules Bordet et à l'HUDERF (Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola).

Procédue de sélection

Envoyez-nous votre candidature pour le 20/04/2020 au plus tard (curriculum vitae + lettre de motivation + copie du diplôme requis). Les candidatures incomplètes (n’incluant pas tous les documents requis) ne seront pas prises en considération.

Une première sélection sera réalisée sur base du cv et de la lettre de motivation. Les candidats correspondant au profil seront conviés par téléphone à des tests de sélection informatisés et à un entretien de sélection. Celui-ci se déroulera devant un comité de sélection et portera sur la motivation, les compétences comportementales et les compétences techniques.

Informations complémentaires

Centre Administratif
Département Personnel - Service Recrutement
bd Anspach 6 (13e étage)
1000 Bruxelles
02/279.24.20
Heures d’ouverture : du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et le mercredi jusqu'à 14h

La Ville de Bruxelles sélectionne les candidats sur base de leurs compétences et ne fait pas de distinction d'âge, de sexe, d'origine ethnique, de croyance, de handicap ou de nationalité.
Nous encourageons les personnes en situation de handicap à postuler. Nous tiendrons compte des éventuelles adaptations nécessaires tant en ce qui concerne la procédure de recrutement que de l’intégration au sein de l’administration.

POSTULEZ MAINTENANT

Alors que la pandémie COVID-19 continue de se propager en Europe, les citoyens s’inquiètent à juste titre de leur santé et de celles de leurs proches, mais aussi de l’impact sur leurs emplois ou leurs revenus. En cette période de crise, il est essentiel que les gouvernements apportent une réponse forte et claire à cette incertitude, en particulier pour les plus vulnérables. Cette réponse doit se concentrer principalement sur les besoins sanitaires et socio-économiques immédiats.

Outre ce soutien urgent pour faire face à la crise sanitaire et les mesures de soutien pour éviter les faillites d’entreprises, une politique de relance sera également nécessaire pour sortir l’économie de la récession.

Nous appelons tous les décideurs politiques à faire preuve de clairvoyance dans la poursuite d’une reprise économique saine, conformément au “Green Deal” européen. Cela peut se faire par des investissements suffisants et un soutien public en faveur d’une économie résiliente, équitable et durable, en accord avec la neutralité carbone, la  ircularité et la préservation de la biodiversité. Nous demandons qu’une délégation des mouvements environnementaux soit impliquée dans  ’élaboration de la politique de relance.

Pour les entreprises industrielles en particulier, il est impératif qu’un soutien public sous forme de pacte soit conditionné à l’alignement sur le Green Deal et l’accord de Paris sur le climat. Les aides d’État aux secteurs fossiles tels que les  roducteurs de pétrole et de gaz et les secteurs de l’aviation et du transport maritime doivent être soumises à des critères stricts, notamment l’atteinte de l’objectif zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Il faut notamment réguler la  emande de transport, innover en matière de carburants durables et neutres en carbone et s’entendre sur une taxe sur le kérosène.

Contrairement à la crise financière de 2008, il existe aujourd’hui davantage d’opportunités d’investissements verts. Le développement des énergies renouvelables, la rénovation énergétique des bâtiments, des infrastructures de transports propres, un réseau de recharge pour les véhicules électriques, mais aussi la restauration de la nature ou des innovations dans l’industrie,…: toutes ces pistes sont des options d’investissement très prometteuses.

Une telle politique de soutien tournée vers l’avenir conduit à une création durable d’emplois ancrés localement, et renforce notre économie contre de nouveaux chocs à long terme. Elle nous mettra également en meilleure position pour faire face à la crise actuelle du climat et de la biodiversité.

Plus précisément, nous pensons que les points suivants sont nécessaires lors de l’élaboration de plans de relance économique:

1. Assurer la cohérence avec le “Green Deal” européen et l’accord de Paris sur le changement climatique

L’investissement public devrait apporter des bénéfices à long terme et nous rendre résilients face aux chocs économiques. Ils doivent donc être pleinement compatibles avec les objectifs et les propositions du “Green Deal” européen et avec l’objectif de 1,5°C de l’Accord de Paris. Les récentes mesures prises notamment par la Commission pour autoriser une flexibilité exceptionnelle en matière d’aides d’État ou le programme de rachat de 750 milliards d’obligations publiques et privées lancé par la BCE doivent s’inscrire dans cette logique.

2. Exonérer les investissements climatiques du respect des règles budgétaires européennes

Des impôts différés et des mesures de protection contre les faillites seront nécessaires, ce qui entraînera une chute des budgets publics disponibles et conduira à d’énormes dettes publiques. Par conséquent, nous courons le risque que les investissements climatiques soient mis en veilleuse. La Belgique doit donc insister auprès de l’UE pour que les investissements publics en faveur de la décarbonation soient – au moins temporairement – exclus du calcul du déficit national.

3. Lancer des programmes d’investissement dans les infrastructures

En lançant des investissements d’infrastructure à grande échelle et durables basés sur des investissements publics et privés, nous créons également un levier au niveau de l’emploi direct pour les personnes et les secteurs gravement touchés par les conséquences économiques du Coronavirus. Ces initiatives devraient réduire directement les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la santé des personnes et des écosystèmes. Dans le même temps, elles peuvent contribuer à atténuer les conséquences socialement néfastes de la crise sanitaire, par exemple en améliorant l’accès aux transports publics ou en réduisant les factures de chauffage grâce à des rénovations énergétiques des bâtiments.

4. Rendre le soutien à l’industrie et aux secteurs aérien et maritime dépendant de l’engagement climatique

Un secteur industriel, aéronautique ou maritime tourné vers l’avenir sera neutre en carbone bien avant 2050. Pour ces secteurs, le milieu du siècle représente un cycle d’investissement. Il est donc crucial de conditionner le soutien à ces secteurs à un engagement climatique conforme aux objectifs de l’accord de Paris et à l’établissement d’un plan climatique pour atteindre cet objectif. Cela a fonctionné dans le passé. Après la crise financière de 2008, le président Obama aux États-Unis a lié le sauvetage de GM et de Chrysler aux normes en matière de carburant.

5. Utiliser Belfius et les fonds d’investissement publics existants (comme le PMV, le SRIW et la SFPI) comme véhicules d’investissement pour la reprise et la transition économiques

Une banque publique peut apporter une contribution importante à la reprise. L’exemple allemand de la KfW en est la preuve : le gouvernement allemand a utilisé cette banque publique pour débloquer 100 milliards d’euros de fonds supplémentaires, mais elle joue également un rôle clé dans le financement de la transition énergétique allemande. Nous soutenons l’appel de Jos Delbeke de donner à Belfius un rôle actif dans la relance et la transition climatique et d’augmenter les ressources des fonds d’investissement publics (PMV, SRIW, FPIM), mais aussi de concentrer leur stratégie sur la transition conformément au Green Deal européen. Ce faisant, il est important d’allouer des ressources suffisantes aux PME, y compris aux coopératives et à l’économie sociale, ces dernières étant par excellence des moteurs de la prospérité et de  ’ancrage local de l’emploi en Belgique, tout en étant au service de l’intérêt général.

6. Investir dans une agriculture qui soutient les agriculteurs, la santé et la nature

Dans le cadre de la politique agricole commune, il est possible de mettre en place des incitants économiques qui permettront au secteur de se concentrer davantage sur une alimentation saine et locale, tout en protégeant et en stimulant la nature. La nature nous offre de nombreux services écosystémiques nécessaires, mais aussi un espace de détente et de régénération mentale. Une agriculture locale, circulaire, ancrée dans le sol et soutenue par des chaînes de distribution plus courtes, est plus nécessaire que jamais. La crise du Coronavirus a mis en lumière les limites des chaînes d’approvisionnement agricoles mondialisées.

7. Agir contre la perte de biodiversité mondiale

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le changement climatique et la perte de biodiversité exacerbent la propagation des maladies infectieuses. L’UE devrait donc jouer un rôle de premier plan dans les instances internationales, pour que soient prises des mesures plus énergiques contre le commerce illégal d’espèces sauvages grâce à une approche coordonnée entre la police, les douanes, le pouvoir judiciaire et l’administration. L’Union doit soutenir les réglementations contre la déforestation, intensifier les initiatives multipartites et financer la protection et la restauration des écosystèmes.

8. Supprimer progressivement le soutien aux combustibles fossiles et augmenter les droits d’accises

Les combustibles fossiles sont moins chers que jamais, non seulement en raison d’une surproduction orchestrée par les pays producteurs, mais aussi à cause des mesures de confinement et du ralentissement économique entrainés par la crise du Coronavirus. Cette baisse des prix offre un momentum unique pour supprimer progressivement les subventions aux combustibles fossiles et en augmenter les accises.

En ces temps d’incertitude, nos organisations sont prêtes à travailler avec les décideurs politiques pour s’attaquer avant tout à la crise sanitaire et éviter une crise économique immédiate. Mais nous voulons aussi nous assurer que, malgré ces défis, nous nous engageons dans une transition juste vers une économie véritablement durable.

Nous attendons avec impatience votre réponse et espérons que vous vous joindrez à nous pour veiller à ce que la crise actuelle ne contienne pas les germes de la prochaine calamité.

Sylvie Meekers, Directrice Générale Inter-Environnement Wallonie
Philippe Funcken, Directeur Général Natagora
Danny Jacobs, Algemeen Directeur Bond Beter Leefmilieu
Antoine Lebrun, CEO WWF België
Walter Rycquart, Algemeen Directeur Natuurpunt
Raf Pauly, Coördinator BRAL
Valerie Del Re, Directeur Greenpeace Belgium

Le bassin de la Senne à Forest formait le fil conducteur coulant de la promenade du BRAL début octobre 2019. Quelques dizaines de participants ont visité et écouté divers acteur parler des projets urbains qui changeront le quartier sous l’angle des continuités paysagères, de la gestion de l’eau et de la mobilité.

Plus qu’un problème d’ d’inondations, l’eau peut être un élément fédérateur d’espaces et de gens qui font la ville.

L’occasion de débattre en toute convivialité d’enjeux urbains importants, et d’apprendre que l’eau ne doit pas être réduite à un problème d’inondations. Elle peut être un élément fédérateur d’espaces et de gens qui font la ville -collectifs, habitants, administrations, associations, politiciens, voire promoteurs immobiliers autour d’une topographie donnée.

Ce fut aussi l’occasion d’apprendre que le bas de Forest est un quartier en devenir, plein de zones à redéfinir, de besoins et d’ambitions. Divers programmes de rénovation urbaine (contrats de quartier et de rénovation urbaine, masterplan) débouchent ainsi sur des projets dont le parc de l’avant-Senne et celui des deux rives le long de la ligne 24 de train jusqu’au-delà des frontières communales, dont un RER vélo, dont aussi l’étude hydraulique qui propose un exemple innovant de gestion des eaux sur un bassin versant.  

Des comités d’habitants nous ont montré diverses facettes du quartier : le marais Wiels et ses incroyables dynamiques collectives spontanées, citoyennes animales et végétales ; les barrières et connexions vers le “site du Charroi” ; le quartier Bervoets et alentours qui achève une récente et rapide urbanisation où commerces, équipements, infrastructures sociales et espaces verts semblent presque oubliés et qui encore une fois pose la question : quelle gestion de l’eau pour éviter les récurrentes inondations alors que les parcelles encore perméables à l’eau se font rares ?

Vous avez dit EAU à Forest?

Mais pourquoi?
Bruxelles est née sur une cuvette marécageuse traversée de ruisseaux. Et Forest, la commune qui enregistre le dénivelé le plus grand -depuis l’altitude 100 jusqu’à notre Senne, se compose donc d’un “bas” anciennement marécageux, d’un “haut” et de coteaux entre les deux. De mémoire de forestois.e, depuis les parcs du haut jusqu’aux anciens étangs et prairies humides du bas, ça coule et déborde de partout depuis toujours, et surtout depuis qu’on imperméabilise les sols. Problème de tuyaux sous-dimensionnés, paraît-il ? C’est vrai : à chaque pluie importante, les égouts (eaux usées + eaux de pluie) surchargés utilisent la Senne comme exutoire pour leurs eaux polluées, des caves ou même des rez-de-chaussées se remplissent et l’on pouvait encore récemment observer de véritables coulées de boue depuis le parc Duden. Croisons les doigts, est-ce vraiment révolu?

L’eau, opportunité ou problème?

À entendre nos intervenants du jour, l’eau, l’un des “quatre éléments”, n’est pas qu’un problème. Elle est plus, bien plus. L’opportunité de construire de nouveaux liens de sens entre personnes et avec la topographie ou de structurer des espaces publics par ex. Ou même, rêvons, un élément fédérateur d’espaces et de gens qui font la ville -collectifs, habitants, administrations, associations, politiciens, et même promoteurs immobiliers.

Cette promenade Vorst-sur-Senne du 5 octobre 2019 nous a permis, au fil de l’eau, de sillonner parmi autant de lieux et de gens qui nous ont étonnés par leurs manières de penser et faire la ville. Mais d’abord, quelques mots et images pour nous introduire les cadres de planification mis en place par la commune et la Région pour les zones que nous parcourrons. 

Encore une lasagne de plans urbains à Bruxelles !

A entendre Cédric Verstraeten de la commune de Forest, le bas de Forest est un quartier en devenir, plein de zones à redéfinir, de besoins et d’ambitions. Plutôt qu’un Plan d’Aménagement Directeur (PAD) régional, c’est ici l’outil “Contrat de Quartier Durable” (CQD Wiels-sur-Senne) qui a semblé le plus approprié à la Région et la commune pour compléter le cadre budgétaire du Contrat de Rénovation Urbaine (CRU) établi sur presque le même périmètre par la Région.

Mais la commune a les idées larges et ne s’est pas arrêtée là. Pour mieux assurer la cohérence entre les deux programmes, elle vient de commander un “Masterplan” qui devrait se faire avec les bureaux d’étude Bas Smets et Org² (vous suivez toujours?). Bien. De ces diverses couches de plans découle une série de projets : si le parc de l’avant-Senne et celui des deux rives le long de la ligne 24 de train jusqu’au delà des frontières communales en sont deux exemples très ambitieux, l’étude hydraulique qui s’insère dans le même cadre, propose un exemple innovant de gestion des eaux sur un bassin versant !

Une étude hydrologique pour Forest

C’est cette étude que Dominique Nalpas du collectif Brusseau et François Mayer de Bruxelles Environnement, deux organisations qui la cogèrent, sont ensuite venus présenter avant d’entamer la balade. Pourquoi une telle étude? A Forest, on l’a dit, l’infrastructure de gestion des eaux est actuellement insuffisante. Le but de cette étude, associée au programme du CRU4, est d’ouvrir de nouveaux débouchés pour les flux -écoulements à ciel ouvert, infiltrations, bassins… tout mais pas de rejet à l’égout, ou le moins possible. Sur l’initiative de Brusseau, l’idée est du coup venue d’ouvrir l’expertise en gestion des eaux à de nouveaux types d’acteurs -bureau d’étude, universités et citoyens. D’ouvrir aussi les périmètres (à nouveau !) pour parler de vallées et de versants. L’étude débouchera donc sur un une sorte de catalogue inspirant de solutions d’aménagements dont nous espérons que les moults acteurs se partageant la mise en oeuvre de nos espaces -STIB, Bruxelles Mobilité, Perspective Bruxelles, communes,... se serviront.

Une fois au fait de ces projets, il était temps de se mettre en route.

Wiels (marais) et Leila

C’est parmi les roseaux où niche le grèbe castagneux, le long d’un paisible plan d’eau bordé par un vieil entrepôt au charme surréaliste affublé d’éléments provenant de l’hôtel Métropole que Leila nous présente le très actif comité du Marais Wiels.  A l’abandon depuis 20 ans, le site est aujourd’hui impeccable, nettoyé chaque dimanche par des riverains de ses déchets et dépôts clandestins. Il fut couvert d’eau depuis qu’un chantier avorté il y a dix ans a percé la couche d’eau affleurante. L’affaire est qu’aujourd’hui le site est (encore) officiellement un terrain privé qui fait même l’objet de deux ( !) demandes de permis pour plusieurs immeubles de logements (privés donc) et l’extension du bâtiment dit « Metropole ». Les demandes sont encore en cours d’instruction. Le BRAL a soutenu le collectif dans sa demande à la commission de concertation d’émettre un avis défavorable sur ce projet.

Le site est en effet situé en zone “d’intérêt culturel, historique, esthétique ou d’embellissement” et en “zone d’intérêt régional (ZIR)” (ce qui ouvre la porte à toutes sortes d’affectations), et joue même un rôle central dans les ambitions du CRU et du CQD (rappelez-vous, les plans cités plus haut) des autorités publiques qui essaient actuellement de l’acheter. De fait, Pascal Smet avait fait savoir peu avant la promenade que la Région ne s’oppose pas à l’éventualité de créer un espace vert sur le site, que du contraire. Nous attendons donc qu’elle soutienne les citoyens contre cette nouvelle menace à la biodiversité du marais !

Car, surtout, le marais fait l’objet d’incroyables dynamiques collectives spontanées, citoyennes et animales. Leila du collectif nous explique l’histoire du lieu, les envies des citoyens, les crade parties “monumentale”, “garden”, “born to be wild”, “happy discovery” et autres qui mobilisent jusqu’aux quatre coins de Bruxelles d’enthousiastes bruxellois autour du nettoyage du site...Entretemps nous avons appris que ces dynamiques sont à nouveau menacées par l’intention du propriétaire de clôturer le site de manière imminente. Dommage !!

Le célèbre Marais Wiels, comme Josaphat, est l’une des friches dont le destin devrait donc bientôt balancer « quelque part » entre maintien de biodiversité et/ou construction dense (si ce thème vous intéresse lisez aussi ceci ou ceci)

Une chose est déjà bien sûre : en ces endroits où gestion de l’eau, manque de connexions vers l’ouest de la ville, manque d’espaces verts, mais aussi de liens entre personnes sont des points qui font mal, la dynamique hors normes du marais Wiels apparaît comme une réponse partielle certes mais bienfaisante et à portée de main. 

Parmi les actions du comité, on a aussi noté le “requiem” pour le tunnel Orban-Luttre (voir photo),  sous le chemin de fer à l’arrière du marais, qui vit sa dernière période de sursis en attendant la construction de la petite école qui signera sa condamnation définitive. Selon les riverains, ce tunnel aurais permis d’enfin ne plus mettre dos à dos deux quartiers. Selon la commune, sa restauration aurait coûté cher , pour un espace somme toute long et étroit (80m), insécurisant, nous dit Cédric Verstraeten.

La commune envisage dès lors de créer une autre percée afin de connecter le Wiels à l’autre côté des voies. Une étude est en cours afin d’évaluer la réalisation d’une percée vers le projet « Divercity » de l’autre côté des voies,  a priori sur un axe débouchant entre le Wiels et le BRASS. Une autre solution envisagée par l’étude serait d’élargir le passage existant le long de la rue du Charroi, derrière le bâtiment du Wiels. En tout état de cause, cette opération est intéressante mais risque d’être coûteuse aussi. Affaire à suivre.

RER vélo

Entre le marais et les voies de chemin de fer, Beliris et Bruxelles mobilité ont prévu un axe de RER vélo qui rejoindrait le centre à la périphérie. S’il n’en est encore qu’à un stade d’avant-projet préliminaire, la vision et l’opérationnalité du projet sont déjà étudiés. « Ce projet est plus que celui d’un RER », dit Cédric Verstraeten, « il doit accueillir un flux important de cyclistes chaque jour, mais aussi être un espace offert à des usages plus variés pour les Forestois, comme le long de la ligne L28 à Molenbeek et Laeken où il devient par endroit un véritable espace vert. D’autre part, les cyclistes, eux, ne s’arrêtent pas dans un RER vélo, il faut donc prévoir des traversées faciles de rues telles que la rue du charroi et éventuellement envisager des passerelles. ». Un projet intéressant et de longue haleine !

Les barrières et connexions vers le “site du Charroi”

Nous voilà sur la si particulière rue Saint-Denis, un cul-de-sac en coulisses de la très empruntée rue du Charroi, destiné à servir d’alternative canalisant piétons et cyclistes depuis le petit parc “Divercity” jusqu’au travers du tronçon actuellement privatisé depuis l’époque où Diamond Board occupait le grand bâtiment adjacent. D’un côté une rangée de maisons, de l’autre le talus des voies. « Cela manque parfois de contrôle social », atteste une habitante de la rue depuis 1964. Sous les voies au niveau de la rue Preckher, un drôle de passage secret semble s’annoncer. “Avant nous passions par là pour rejoindre les guinguettes du quartier de la petite île, beaucoup moins chères !”, raconte cette même habitante.

Pourrait-on en refaire un raccourci pour connecter Forest avec l’ouest de la ville ? demande-t-on dans le public. A nouveau, non : ce petit tunnel serait encore moins approprié que le tunnel près du marais Wiels car particulièrement bas de plafond et étroit. Qu’à cela ne tienne, les auteurs de l’étude hydrologique l’envisageraient pour acheminer les eaux de pluies du versant vers la Senne, tout comme un autre tunnel situé au niveau de l’avenue des vétérinaires. Ces tunnels dépendent à chaque fois d’Infrabel qui malheureusement n’était pas présent, et a ses propres impératifs de fonctionnement (sécurité, budget,...). Encore une affaire à suivre, on l’espère prochainement!

Concernant le bâtiment de bureaux Diamond Board, on note que la SLRB (la La Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale) en fera bientôt 70 logements sociaux. Désespérément en manque de terrains à bâtir, nous ne pouvons que nous féliciter que des anciens bureaux qui présentent une configuration suffisamment propice à l’affectation en logement puissent lui servir d’opportunité. En attendant, c’est l’association l’Accroche qui occupe temporairement les lieux.

La Senne, le retour! Boulevard Paepsem

Après avoir traversé les voies de chemin de fer par l’unique et peu avenant passage vers l’ouest pour tout ce morceau de Forest, la rue du Charroi, nous voilà projeté dans un improbable coin verdoyant en bordure du boulevard Paepsem, le long de la Senne. Benjamin Thiébaux de Bruxelles Environnement nous explique les enjeux d’un chantier encore en cours, mais prometteur (voir photo).

La Senne reçoit malheureusement encore des “déversoirs d’orage” en cas de grosse pluie : l’eau pluviale vient alors rejoindre les eaux usées de nos égouts et l’ensemble rejoint la Senne par débordement des égouts. Mais sa qualité s’améliore ! Comme ici, des berges naturelles y sont aménagées ça et là sur le cours d’eau, et de moins en moins de polluants s’y déversent, laissant l’oxygène à nouveau disponible pour le développement de diverses formes de vie. Les changements sont spectaculaires.

Ici la Senne, actuellement encore “morte” sur ses 10 km de voûtement à Bruxelles, respire et revit. Plus loin, les potagers et une roseraie du “jardin de la Senne” tenus par un collectif rendent l’endroit tout à fait bucolique (plus d’infos ici)

Autre bonne nouvelle, Bruxelles Environnement est en train de récupérer une parcelle adjacente contenant d’anciens potagers en bord de Senne et complétant cette promenade, et ce collectif sera associé au processus d’aménagement.

Mais qui profitera de ce bijou dans une zone aussi enclavée ? demande-t-on. Justement, cette partie du boulevard Paepsem est de plus en plus fréquentée par des bruxellois, répond Benjamin Thiébaux, qu’ils soient nouveaux habitants du quartier Biestebroeck, ou tout simplement car c’est l’un des seuls axes est et ouest de cette partie de ville.

Encore plus loin, l’on se prend à rêver de connections, oui, jusqu’à la gare du Midi (rappelez-vous, il y a quelques mois, nous admirions lors de notre promenade dans le quartier Midi la perspective de la Senne vers cet endroit-ci). Bruxelles Environnement y pense aussi, mais entre les deux se trouve un dédale de voies de chemin de fer (encore et toujours) difficilement traversables pour raisons de sécurité.

Quartier Primeurs et Brusseau @ Une maison en plus

Vous rappelez-vous du collectif Brusseau en charge de l’étude hydrologique? Ils étaient justement à l’œuvre le même jour dans le cadre d’un projet qui dépasse en fait l’étude. Dominique Nalpas, ayant le don d’ubiquité, les a accompagnés dans le quartier Primeur pour diagnostiquer les espaces du quartier en termes d’eau. On l’aborde ainsi tant sur ses registres historique, géographique, politique, technique, que poétique. Et proposer ensemble sur carte des idées d’aménagement. Ils complètent ainsi une vaste cartographie de ce qui est appelé une “communauté de versant” ( voyez plutôt leur riche travail ici en ligne, ou mieux, en vrai ici).

Bervoets : béton et nouveaux logements à la pelle

A partir d’ici, nous quittons le périmètre du CRU et du Contrat de Quartier Durable plein de grands projets, pour rejoindre un quartier plus loin dans la vallée, qui lui achève une récente et rapide urbanisation. On y compte environ 700 ou 800 logements fraîchement construits ou encore en projet. De fait, pour répondre aux prédictions d’un boum démographique (qui entretemps, s’annonce moins prononcé et invite à revoir les ambitions à la baisse) cela fait en effet bientôt 10 ans que des projets denses de logement sont planifiés dans la Région. Du coup, dans un tel quartier, ce sont d’autres questions qui se posent : quelle marge de manoeuvre reste-t-il encore pour offrir les commerces, équipements, infrastructures sociales et espaces verts nécessaires qui normalement accompagnent cela ? Les habitants en sont soucieux. Le CLTB, dont le bâtiment Calico est en chantier dans cette zone, aussi. Anne-Laure Wibrin, qui suit ce projet aujourd’hui en cours de construction nous explique comment se construisent les dynamiques sociales autour de ce futur habitat groupé intergénérationnel.

Mais aussi, les habitants se demandent...(nous y revoilà...) quelle gestion de l’eau mettre en place pour éviter les récurrentes inondations après tant d’urbanisation? La nappe phréatique est ici affleurante, et elle est pompée à chaque projet. “Ne risque-t-elle pas, à force, de surgir ailleurs?”, se demandent les habitants du quartier Bervoets. Ici, il ne reste presque plus de parcelle vide, et encore moins de parcelles encore perméables à l’eau.

Entre les rues, nous voyons le projet “Les Saules” en chantier : "Sur les plans, ça paraît un site très vert. Mais si on regarde la réalité, ce sont toutes des dalles en béton. Perméabilité Zéro.", précisent encore Alexandre du comité Bervoets et un autre habitant du comité Von Trodel. Qu’à cela ne tienne, depuis plusieurs années, ceux-ci retroussent leurs manches autour d’un projet de “nouvelle rivière urbaine” pour lequel ils ont contacté promoteurs et commune afin qu’il soit intégré dans les constructions encore prévues.

Et bonne nouvelle, non seulement les premiers éléments de leur projet –résurgence de la source du Calvaire, réutilisation d’un ancien pertuis sous les voies, rivières à ciel ouvert, sont en train de voir le jour, mais aussi, Bruxelles Environnement a depuis lors emboîté le pas en imposant au travers des permis d’environnement à toute nouvelle construction dans le quartier de ne plus rejeter ses eaux à l’égout, et de prévoir une gestion des eaux indépendante (infiltrations, écoulements à ciel ouvert,…).

L’objectif du projet des habitants? Ramener l’eau à la Senne plus bas et soulager l’infrastructure actuelle. Qui sait, en passant par le site dit des “anciens étangs” aujourd’hui occupé par l’usine Audi?

Si le quartier semble déjà quadrillé et rempli de constructions, les habitants, comme les autres acteurs, que nous avons entendus, entendent suivre la logique de l’eau. Par-delà les frontières et la lasagne des outils de planification, ils rêvent d’un projet urbain et global et nous invitent à les suivre.

Le BRAL se tiendra au courant des développements futurs du quartier et de toutes ces dynamiques. Visitez notre site web pour être tenu au courant vous aussi. Un grand merci à tous les intervenants et les participants pour avoir fait de cette journée une réussite.

>>Plus d’infos encore sur tous ces sujets!!

  • Le projet Brusseau qui vient de se terminer fin 2019 invite des habitants à élaborer, avec des chercheurs et des acteurs de terrain, un diagnostic et des propositions d’aménagement pour réduire les risques d’inondations à Bruxelles. Plus d’infos ici.
  • Le projet Calico du CLTB
  • Il n’était pas là mais aurait pu l’être ! Si la gestion des eaux pluviales à échelle du paysage urbain vous intéresse, si vous aimez rêver les pieds sur terre (bruxelloise), le paysagiste Bas Smets, auteur du “BeeldKwaliteitsPlan” qui vise à donner forme aux espaces publics le long du canal, tout près de Forest!, mais sans doutes aussi bientôt en charge du Masterplan commandé par la commune, a récemment écrit un article rien que pour vous (et nous).
  • Autrefois, chaque petit village bruxellois avait sa source, souvent dédiée à son Saint-Patron. Aujourd’hui, ces sources ont en partie disparu, sont plutôt méconnues, voire délaissées. A Bruxelles, un travail collaboratif veut les recenser et les faire mieux connaître pour leur rendre la place qu’elles méritent dans notre patrimoine collectif. Plus d’infos sur ces sources ? Jetez un oeil à la carte “Bruxelles, ville d’eau!” de Bruxelles Environnement, et sur le site de l’ASBL Coordination Senne

La crise sanitaire nous oblige à regarder la réalité en face : l'espace pour les piétons et les cyclistes est trop restreint. La répartition disproportionnée de l'espace public en faveur du trafic motorisé est devenue évidente ces jours-ci. Malgré une baisse de trafic de 85%, les rues restent réservées au transport motorisé. Comme s'il en avait l’exclusivité. De leur côté, les usagers doux doivent se serrer les uns contre les autres et ne peuvent souvent pas respecter la distance sociale imposée, surtout dans les quartiers plus densément peuplés de la capitale.

Le sentiment d'urgence - ou d'opportunité - a pénétré un groupe toujours plus important de politiciens et nous ne pouvons que nous en réjouir. C'est en effet maintenant que la mobilité post-corona se prépare. Le plan Good Move va diviser la Région bruxelloise en une cinquantaine de mailles au sein desquelles le trafic sera réduit de manière significative. La crise actuelle montre clairement qu'il existe un besoin aigu d'espace public de qualité. Elle a même été évoquée comme l'une des raisons des récentes émeutes à Anderlecht.

Pour concrétiser cet espace public de qualité, nous proposons de transformer ces mailles apaisées en zones résidentielles sur tout Bruxelles, et ce jusqu’à la fin de l’année au moins. Utilisons le cadre de Good Move pour définir les zones résidentielles : les mailles deviennent des zones résidentielles, sur les axes nous donnons la priorité aux infrastructures cyclables et libérons des voies pour rendre cela possible. A l’intérieur des zones résidentielles, les rues deviennent un espace public partagé qui permet à tous les usagers de se déplacer en respectant la distanciation sociale, que ce soit pour aller au magasin ou au travail ou encore pour prendre l’air au parc. Bruxelles a besoin d’espace pour l’ensemble de ses usagers, aujourd’hui plus que jamais. En pleine crise sanitaire, nous avons besoin de rues et de places où tout le monde peut circuler librement, sans danger, à bonne distance et dans le respect mutuel. Toute personne qui en fait usage effectue en effet un déplacement indispensable. Vienne l’a fait. Or, ce que Vienne peut, Bruxelles le peut certainement aussi ! Une zone résidentielle est prévue dans le Pentagone.  Et à Cureghem, la commune l’expérimente également dans un certain nombre de rues. Nous encourageons ces initiatives, mais nous visons un projet à grande échelle. N'enfermons pas les zones résidentielles, mais relions-les au plan Good Move.

Nous pouvons instaurer des zones résidentielles dans toute la capitale de manière à créer un fin maillage de voies piétonnes à l’échelle de la ville. Cette démarche permet de ne pas isoler le Bruxellois dans des rues, des placettes ou des parcs. Les personnes confinées sans accès à un jardin ou une terrasse auront ainsi la possibilité de se détendre au grand air, sans être obligées de circuler sur des trottoirs étroits ou de côtoyer de trop près une masse d’autres personnes, toutes en quête du même espace restreint. Les enfants qui n'ont pas d’espace en ce moment auront la possibilité de jouer dehors en toute sécurité.

Cette grande zone résidentielle est cruciale aujourd’hui. Mais nous proposons d’emblée de la maintenir jusqu’à la fin de l’année. Lorsque ce lockdown light sera levé et qu’une partie des voitures reprendront la route, les Bruxellois continueront à avoir besoin d’espace pour se déplacer sans risque. Les zones résidentielles et les larges pistes cyclables protègent notre santé en évitant de repousser les usagers actifs vers le même espace étroit. En attendant, de nombreux Bruxellois découvrent le plaisir de marcher et de faire du vélo en toute liberté et sécurité.

La circulation automobile est maintenue sur une série de grands axes stratégiques, mais nous pouvons aussi préserver les transports en commun dans cette zone. Pour le déploiement et les fonctions spécifiques, nous pouvons nous appuyer sur les connaissances de Good Move, en tant que cadre régional auquel chaque commune peut se raccrocher. Les zones résidentielles sont des instruments que les communes et la police appliquent déjà, elles n’exigent pas de nouveau cadre législatif. Ajoutez des "coupures" et créez des rues à sens unique pour assurer une circulation sûre et fluide et éviter le trafic de transit dans les zones résidentielles. Des contrôles sont évidemment essentiels. S'il y a plus d'espace pour les piétons, la police pourra consacrer davantage de temps aux zones résidentielles et aux pistes cyclables.

En tout cas, cette expérience nous apprendra comment rendre les quartiers vivables. Le gouvernement bruxellois vient d’annoncer que la « Ville 30 » entrera en vigueur le 1er janvier 2021. Nous pourrons alors reconsidérer où nous voulons revenir à 30 et où les zones résidentielles permanentes sont préférables, conformément au plan "Good Move".

Concrètement, nous avançons les propositions suivantes :

Transformer les quartiers bruxellois (les mailles) en zones résidentielles où

  • La vitesse des voitures est limitée à 20 km/h
  • Piétons, cyclistes et automobilistes se partagent les rues
  • Les enfants ont le droit de jouer
  • La circulation n’est pas bloquée mais ralentie

Utiliser le cadre de Good Move

  • Définir les mailles comme des zones résidentielles
  • Utiliser les axes prioritairement pour l’infrastructure cycliste en libérant des bandes de circulation

Et ce jusque fin 2020, à titre de préparation à l’entrée en vigueur de la « Ville 30 »

  • Evaluer les zones résidentielles en 2021 et les préserver là où elles sont préférables
  • Conserver les pistes cyclables nouvellement construites le long des grands axes
  • Investir dans les parkings 'car2bike' aux entrées de ville.

Les organisations:

PERSONNES DE CONTACT:
Tim Cassiers (tim@bral.brussels - 0476 44 92 23)
Raf Pauly (raf@bral.brussels - 0487 31 94 20)
Wies Callens (wies@fietsersbond.be - 0478 54 64 52)
Florine Cuignet (florine.cuignet@gracq.org - 0499 40 61 39)