Faut-il encore démolir à Bruxelles ?

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Les opérations de démolition-reconstruction ont des impacts importants sur l’environnement : grands volumes de déchets générés lors de la phase de démolition, utilisation de matières premières non renouvelables et émissions conséquentes de gaz à effet de serre pour la production, l’acheminement et la mise en œuvre des matériaux neufs.  

Photo : Luc Auwaerts, Stadsbiografie

Objectiver l’impact écologique des opérations de démolition-reconstruction sur la ville 

Projet de journée d’étude, table-ronde et de visite, le tout organisé par l’ARAU, le BRAL, et IEB. En partenariat avec les bénévoles du Shift Project. 

Les opérations de démolition-reconstruction ont des impacts importants sur l’environnement : grands volumes de déchets générés lors de la phase de démolition, utilisation de matières premières non renouvelables et émissions conséquentes de gaz à effet de serre pour la production, l’acheminement et la mise en œuvre des matériaux neufs.  

Depuis plusieurs années, les associations comme l’ARAU, le BRAL et IEB intègrent la question du bilan environnemental dans leurs analyses des projets immobiliers et des différents plans d’urbanisme. Le recours (trop) systématique aux opérations de démolition-reconstruction est également de plus en plus critiqué par les « professionnels de la ville » (architectes, urbanistes, fonctionnaires d’administrations régionales, maître architecte...) et, plus récemment, par les représentants politiques. 

Bien que des outils de calcul, des règles et des critères existent aujourd’hui pour cadrer ces opérations, les citoyens s’inquiètent de voir se multiplier le nombre de grands bâtiments qui pourraient risquer d'un jour être déclarés obsolètes et passer à la trappe. Démolir et reconstruire est-il vraiment la meilleure solution ? Combien de dizaines d'années faudra-t-il avant que les nouveaux bâtiments neutralisent leur dette carbone en économisant autant d'émissions que celles nécessaires à leur construction ?  Selon l’ONU, pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, il faut réduire les émissions de CO2 de 45 % d'ici à 2030 par rapport à 2010. 

Tandis que l'actualité vient de nous amener un lot de projets controversés de démolition-reconstruction tels que Lebeau Sablon, Brouck’R, KBC, etc., que le télétravail refaçonne à la baisse l’usage de bureaux, et que Bruxelles regorge un peu partout d’immeubles de bureaux des années 70, 80 ou 90, on se demande quel sort sera réservé aux suivants, notamment dans le cadre des Plans d’Aménagement Directeurs (PADs) dont le PAD Midi qui vient d’entrer en enquête publique... 

Armés de leur bon sens (et parfois d’une bonne dose d’expertise), des Bruxellois se mettent à la table de travail et se posent de plus en plus de questions complexes et techniques croisant éthique et construction durable : entre performance environnementale et “culture du jetable”, voit-on toujours la limite ? 

Quels sont les freins réels au maintien de tout ce bâti ? Comment évalue-t-on ce type d’opération au regard des ambitions climatiques ? Qui s’en charge ? Quel rôle prennent ou peuvent prendre les pouvoirs publics et les divers acteurs ? Alors que beaucoup d’attention est par exemple portée à la performance énergétique des matériaux, d'autres aspects parfois moins visibles comme la finitude des ressources et leur proximité sont-ils suffisamment pris en compte ?  

Il en va de même pour certains impacts sociaux, pour le stock d’“énergie grise” déjà présent dans les matériaux du bâti existant que l’on détruirait, pour la durée de vie des bâtiments actuels et futurs... : autant de questions que beaucoup se posent sans pouvoir répondre, faute d’expertise suffisante et qui pourtant concernent plus que jamais le devenir de notre environnement et cadre de vie. Trop souvent, le niveau nécessairement très technique et le cadre restreint des procédures rend difficile d’en débattre pleinement et publiquement. Nous ne voulons pas pour autant fermer les yeux dessus.

Cette journée d’études (en ligne), avec le matin des interventions d’experts, de citoyens et de divers acteurs publics en charge de ces sujets dont Urban Brussels, Bruxelles Environnement, la Ville de Bruxelles et le Bouwmeester, et l'après-midi une visite de terrain (live), sera l’occasion de se les poser ensemble, de tenter d’ouvrir les débats et de sensibiliser un public plus large à cet enjeu trop méconnu.  

Vous pouvez vous inscrire ici.

Programme provisoire 

Matinée en visioconférence 

09h00 –9h20 Accueil et introduction par les associations 

09h20–10h20 Données et perspectives globales et bruxelloises

10h40–11h10 Etudes et mobilisations de l’association the Shifters à Bruxelles (Jérémy Pontif)

11h10 –11h40 Outil de calcul des bilans carbones créé par AQL, Ecores et IEB 

12h00 –13h00 Table ronde avec Sarah Lagrillière (directrice générale adjointe d’Urban), Anne Paduart (Project Manager en Economie Circulaire, Bruxelles Environnement), Kristiaan Borret (maître architecte de la Région de Bruxelles-Capitale) et Ans Persoons (échevine de l’urbanisme de la Ville de Bruxelles)

Après-midi sur le terrain –suite des débats en visite dans le pentagone 

13h00 –14h30 Pause 

14h30 –17h00 Visites-débats de terrain « Ville en transformation –Nouvelle vie des bureaux »

A travers cette visite entre la rue du Marais et la gare du Midi, en passant par la place De Brouckère, découvrez plusieurs projets de démolition-reconstruction à différents stades de développement. Comment le choix de démolir est-il justifié par les promoteurs et les autorités qui délivrent (ou non) les permis ? Avec quels impacts sur la ville et ses habitants ? Quels sont les programmes des projets ?

Rendez-vous le vendredi 8 octobre à 14h30 à l’angle des rues du Marais et des Sables pour un parcours de 2h30 qui présentera ces différents projets pour mieux les mettre en débat. Inscrivez-vous à la visite ici.

Datum
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Organisation
BRAL, IEB, ARAU