Découvrez les premiers résultats intermédiaires d'ExpAIR !
Le BRAL, mouvement urbain pour Bruxelles, et Bruxelles Environnement ont lancé les premiers résultats intermédiaires d'ExpAIR le 18 décembre. Avec ExpAIR, les Bruxellois, le BRAL et Bruxelles Environnement mesurent à nouveau la qualité de l'air, en plus des mesures officielles de Bruxelles Environnement. Quelles leçons pouvons-nous tirer des premiers résultats intermédiaires ?
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Merci à Philippe, engagé dans le réseau local de mesure à Schaerbeek, pour la création de la carte !
De quels résultats s'agit-il ?
Il reste à Bruxelles des endroits où la qualité de l'air est susceptible d'être illégalement mauvaise et qui ne font pas partie du réseau primaire (les stations de surveillance officielles). Ces premiers résultats intermédiaires ne peuvent pas encore représenter des moyennes annuelles, de sorte que l'extrapolation aux seuils européens n'est pas possible à ce stade. Les mesures se poursuivront pendant encore au moins un an, ce qui permettra de faire des comparaisons avec les seuils européens après un an. Les premiers résultats que nous présentons ici vont de juin à septembre 2023, décomposés en valeurs couvrant 2 semaines.
ExpAIR, comme CurieuzenAir, mesure le NO2 ou dioxyde d'azote, un gaz libéré par les processus de combustion qui est nocif pour l'homme et la nature.
Quelles conclusions pouvons-nous déjà tirer ?
Tout d'abord, nous sommes fiers que ce réseau soit opérationnel. L'installation de ce réseau dans les espaces publics est une étape importante pour rester attentif à la pollution de l'air à Bruxelles.
Ces premiers résultats d'ExpAIR démontrent la fiabilité de la technique de mesure. Nos valeurs suivent les estimations de CELINE, la cellule interrégionale de l'environnement (CELINE). Sur leur site, vous pouvez suivre les résultats des points de mesure officielles heure par heure. Quand CELINE estime une période avec une meilleure qualité de l'air, nos valeurs sont également plus basses. Par exemple, la baisse de la pollution atmosphérique en été liée à la réduction du trafic automobile a également été constatée dans les résultats du réseau secondaire ExpAIR. En été, par exemple, il y a moins de trafic et les points de mesure de d'ExpAIR et de CELINE ont mesuré également moins de pollution atmosphérique.
Réseau primaire et sécundaire
Les mesures du réseau primaire pour 2022 indiquent qu'il n'y a pas de violation des normes européennes de qualité de l'air (40µg/m³ de concentration de NO2 par an). Par conséquent, on peut penser qu'aucune moyenne annuelle supérieure à 40µg/m³ ne sera mesurée à Bruxelles.
Le partenaire du projet, Bruxelles Environnement, explique la différence : « Les exigences techniques pour l'installation des stations limitent le choix des emplacements et leur coût rend impossible l'installation d'un grand nombre d'entre elles.
Le réseau de mesure primaire actuel de Bruxelles Environnement comprend beaucoup plus de stations de mesure que ne l'exigent les directives européennes. Ces stations permettent de caractériser la qualité de l'air dans différents types d'environnements représentatifs de la Région bruxelloise, mais ne fournissent pas une image détaillée de la distribution spatiale des concentrations de NO2. C'est pourquoi Bruxelles Environnement complète les mesures du réseau primaire par des modèles de qualité de l'air à haute résolution spatiale. »
Le réseau de mesure secondaire d'ExpAIR ajoute donc une couche supplémentaire au réseau primaire.
Bruxelles Environnement : « Le réseau secondaire d'ExpAIR sera utilisé pour valider ou améliorer la modélisation du NO2 dans toute la région de Bruxelles. »
Ces 24 points de mesure supplémentaires permettent donc de montrer que la norme annuelle de 40 µg/m³ n'est très probablement pas respectée en de nombreux endroits à Bruxelles. Les premiers résultats intermédiaires confirment déjà ce soupçon. En de nombreux endroits, la moyenne bimensuelle d'ExpAIR est bien supérieure à cette norme, et également supérieure aux résultats du réseau primaire pour la même période.
Ce que nous pouvons établir :
- Nous effectuons des mesures avec ce réseau secondaire dans les zones présumées les plus polluées de Bruxelles. Les chiffres le montrent. Nous voulons ainsi montrer que des efforts sont encore nécessaires pour garantir à chaque Bruxellois le droit à un air sain. Les mesures officielles montrent que les efforts en matière de politique de l'air portent leurs fruits, comme les zones à faibles émissions. Un air sain est donc possible.
- Sur les grands axes, on constate que le réseau secondaire apporte une valeur ajoutée. Le point de mesure officiel de la rue de la Régence représente les grands axes de circulation à Bruxelles. La moyenne annuelle y est inférieure au seuil européen actuel. Avec ExpAIR, nous constatons que dans des endroits similaires, nous pourrions bien dépasser le seuil. À la Porte de Flandre, par exemple, nous sommes maintenant systématiquement au-dessus de ce seuil, même pendant les mois d'été qui sont normalement moins pollués.
- Mais même en dehors des grands axes, certains endroits restent problématiques et les valeurs intermédiaires sont souvent plus élevées que celles de la station de mesure officielle. Par exemple, le point de mesure officiel sur la place Sainte-Catherine (qui est censé représenter un environnement résidentiel) est un point similaire à celui de la rue Piers (également résidentiel) où des valeurs autour de 54,9 µg/m³ ont été mesurées, 42,4 µg/m³ en moyenne sur la période.
- Le réseau secondaire d’ExpAIR n'atteint presque nulle part la norme de l'OMS de 25 µg/m³ par jour.
- La différence entre l'été et le mois de septembre est frappante. Cela confirme la dépendance à l'égard des conditions météorologiques et du trafic : en été, le temps est plus chaud et le trafic moins important, en septembre, le trafic est plus important et les valeurs de NO2 devraient être plus élevées.
Pour toutes vos questions concernant le projet: expair@bral.brussels.