Résultats officiels d'ExpAIR : il faut être plus ambitieux pour améliorer la qualité de l'air !

26/09/2024

Les moyennes annuelles de l'étude ExpAIR sur la qualité de l'air sont connues. Après un an (juin 2023 à juin 2024) de mesures en 24 points de Bruxelles, nous constatons que l'air est globalement inadéquat. À quatre endroits à Bruxelles, nous violons la valeur limite européenne. Les résultats montrent que, malgré une amélioration de la qualité de l'air à Bruxelles, il reste encore beaucoup à faire pour un air sain. Cela souligne l'importance de mesures telles que la zone à faibles émissions (LEZ) pour la santé de tous les Bruxellois. Un retard de deux ans dans le renforcement de la LEZ signifie deux années supplémentaires d'air malsain pour de nombreux Bruxellois.

Résultats d'ExpAIR  

Sur les 24 points de mesure, situés dans les endroits les plus pollués de Bruxelles, quatre sont au-dessus du seuil européen de 40 µg/m³. Ils sont situés avenue de la Toison d’Or (51 µg/m³), Porte de Flandre (46 µg/m³), Sainctelette (40 µg/m³) et rue Piers à Molenbeek (46 µg/m³). En outre, les 24 points de surveillance dépassent tous la nouvelle valeur limite européenne proposée de 20 µg/m³, qui entrera en vigueur avant la fin de l'année 2024. Pire encore, nous ne respectons nulle part la ligne directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de 10 µg/m³. Selon l'OMS, le dépassement des 10 µg/m³ par an nuit aux personnes vulnérables telles que les enfants, les personnes âgées et les asthmatiques. À partir de 20 µg/m³, c'est tout le monde qui est concerné. Le fait que les chiffres d'ExpAIR montrent que nous sommes bien au-dessus de cette limite est inquiétant pour la santé de tous les Bruxellois.

 

ExpAIR resultaten

 

lien vers les résultats.

 

Le report de la LEZ signifie deux années supplémentaires de résultats décevants

Le 1er septembre, le MR, Les Engagés et le PS ont annoncé leur intention de reporter de deux ans le renforcement de la LEZ bruxelloise, prévu pour 2025. Ceci alors qu'avec ExpAIR, nous constatons que la qualité de l'air dans quatre endroits de Bruxelles est illégalement mauvaise. 

Selon Bruxelles Environnement, les concentrations de NO2 à Bruxelles ont diminué de 30% depuis l'introduction de la LEZ en 2018. Une étude des Mutualités Libres montre que la pollution de l'air (suie, dioxyde d'azote, particules) diminue plus fortement à Bruxelles que dans les 17 villes testées sans LEZ. Cette étude confirme également que les quartiers défavorisés de Bruxelles sont les plus touchés par la pollution de l'air. Néanmoins, même dans ces quartiers plus pollués, la LEZ a contribué à une diminution plus rapide de certains polluants, tels que la suie et le dioxyde d'azote, avec une baisse allant jusqu'à 23 %.

Grâce aux mesures d'ExpAIR, nous mettons en évidence cette même inégalité sociale. Nous mesurons dans les endroits les plus pollués de Bruxelles, qui sont également liés aux quartiers les plus vulnérables. Par exemple, la rue Piers à Molenbeek est une rue résidentielle caractérisée par des concentrations excessives de pollution de l’air avec une moyenne annuelle de 46 µg/m³. C'est illégalement mauvais, et presque 5 fois plus élevé que ce que l'OMS autorise. Le report de la LEZ signifierait donc que les habitants qui vivent dans une rue comme la rue Piers devront vivre avec cette mauvaise qualité de l’air pendant encore au moins deux ans. La pollution de l'air est aussi avant tout un problème social, c'est pourquoi il est nécessaire de renforcer la LEZ afin d'améliorer les endroits qui absorbent le plus de pollution de l'air.

 

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