Reconstruction de la place Louise : l'avis du BRAL

Le BRAL exprime son soutien à la proposition de reconstruction du square Louise. Cette reconstruction améliorera considérablement la sécurité et le confort des cyclistes et des piétons par rapport à la situation antérieure (avant 2020), mais aussi par rapport à la situation actuelle (en cours de test). Nous soulignons également qu'un simple retour à la situation légalement existante (avant 2020) n'est tout simplement pas envisageable, tant du point de vue des objectifs de sécurité routière que du point de vue de la ville à échelle humaine.

Les résultats des mesures de l'air effectuées par Expair montrent qu'il est nécessaire de se concentrer sur la réduction de la pollution due au trafic automobile dans cette zone. (voir Expair).  Le point de mesure situé à proximité, sur l'avenue de la Guldenvlies, est le plus mal classé de Bruxelles en termes de pollution de l'air. Avec une concentration annuelle de 51µg/m³ pour le NO2, nous sommes au-dessus de ce que l'UE considère comme légal (40µg/m³ actuellement, 20µg/m³ d'ici 2030). La législation européenne prévoit donc que le gouvernement doit intervenir d'urgence dans de tels cas. De plus, nous sommes très loin du seuil proposé par la Commission mondiale de la santé (10µg/m³). Il y a du pain sur la planche.

Cette reconstruction est peut-être un premier pas, mais elle ne suffira pas à respecter les normes sanitaires en matière de qualité de l'air. Par conséquent, ce projet ne devrait pas être un point final, mais une étape vers une ville à faible trafic, où l'accent est mis sur un environnement de vie sain et de qualité, tant pour les résidents que pour les visiteurs.

Domaines de préoccupation dans le plan actuel

Ce réalignement perpétue et améliore le dispositif d'essai actuel. Il s'agit d'une mesure positive. En effet, la place Louise est un point névralgique pour les piétons, les cyclistes et les transports publics, tout en continuant à absorber une bonne partie du trafic automobile. Il est positif que ce dernier soit réduit à une seule voie. Cela améliorera la traversée des piétons et permettra aux cyclistes d'utiliser le rond-point lui-même, en plus des pistes cyclables séparées.

Pour le trafic automobile lui-même, cela signifie également moins de mouvements d'évitement, ce qui peut améliorer la fluidité du trafic. Comme indiqué plus haut, l'état de la pollution atmosphérique dans la région indique également la nécessité de prendre des mesures de réduction du trafic automobile.

Le projet est donc une étape positive et le BRAL soutient sa mise en œuvre en tant que telle. Nous attirons toutefois l'attention sur le fait qu'il peut y avoir des conflits entre les piétons et les cyclistes à certains endroits. Par exemple, au niveau du croisement vers l'arrêt de tram du côté est de la place et au niveau de l'accès cycliste supplémentaire de la chaussée à la piste cyclable du côté ouest de la place. A cet endroit, le tracé de la route devrait être revu afin qu'il soit plus clair pour les piétons et les cyclistes. Nous nous référons également aux objections de l'association Gracq/Fietsersbond et Walk pour des améliorations techniques mineures.

Nous soulignons également que la présence d'arrêts de tramway et de métro joue un rôle important dans l'accessibilité de la zone. Sur ce point, nous restons sur notre faim. Même si la longueur des passages diminue (ce qui est positif), l'arrêt de tram au milieu de la place reste un îlot à l'accessibilité limitée (seulement deux passages). Et ce, alors qu'il s'agit d'une destination et d'une source de nombreux mouvements de piétons autour de la place Louise.

Le BRAL souhaiterait que soit étudiée l'option d'aménager au moins quatre passages, à chaque extrémité de la place. Idéalement, ces passages seraient orientés vers les trottoirs le long des façades d'Avenue de Waterloo et Toison d'Or, plutôt que vers le terre-plein central (voir dessin). De cette manière, ils sont mieux reliés aux itinéraires pédestres souhaitables et réduisent le nombre de traversées piétonnes à effectuer (et donc moins de conflits potentiels).

En termes de végétalisation et d'adoucissement (bien que ce dernier soit relatif compte tenu de l'infrastructure en sous-sol), le projet fait le strict minimum. On a même l'impression qu'un tronçon de l'avenue de Waterloo a été supprimé pour se conformer à la réglementation du futur RSV (qui n'est pas encore juridiquement contraignant)... BRAL demande une végétalisation plus importante, pour renforcer la capacité de captation d'eau et de lutte contre la chaleur de cet espace public....

Nécessité d'une mise à l'échelle avec le redéveloppement de Toison d'Or

Le BRAL soutient donc ce réaménagement, mais insiste sur la nécessité de le repenser en profondeur à terme, d'abord avec le projet de réaménagement de l'Avenue de Toison d'Or en direction de Porte de Namur. Mais aussi dans le cadre d'une vision pour l'ensemble du petit ring. Nous rappelons qu'il y a plusieurs années déjà, www.kleinering.be a fait un premier pas dans ce sens. Une telle vision est une condition préalable à tout projet de réaménagement ciblé, également afin de lancer ENFIN un véritable plan pour repenser les tunnels et les autoroutes urbaines qui aspirent le trafic automobile, et ainsi résoudre réellement le problème de la pollution de l'air.

Ce manque de vision globale laisse ce réaménagement à un certain niveau d'embellissement cosmétique. Par exemple, la place Louise n'est pas une place mais un nœud de circulation, avec un arrêt de tram difficile d'accès au milieu. Alors qu'il serait possible de créer un espace public de qualité ici, dans le cadre d'un réseau (de promenade) allant des Marolles à la place Poelaert en passant par l'avenue Louise et le long de l'axe de l'Avenue Toison d'Or.

Conclusion

Sur base des observations précédentes, le BRAL demande qu'un avis positif soit accordé pour le remplacement du marquage routier existant par une construction de qualité avec des matériaux permanents afin d'améliorer la lisibilité des espaces, d'augmenter la sécurité des usagers et d'améliorer l'esthétique de la place Louise (04/PFD/1960083).

Nous espérons que le comité de consultation tiendra compte de ces commentaires et nous souhaitons être invités à toute audition relative à ce dossier.

Tim Cassiers
Stafmedewerker mobiliteit en luchtkwaliteit
tim@bral.brussels