Communiqué de presse: Un éléphant blanc pour les déchets bruxelloises

10/01/2011

En décembre l'adjudication pour l'installation appelée à méthaniser les déchêts organiques de la région bruxelloise a pris fin. La méthanisation est un procès par lequel la matière végétale, tel que déchêts de jardin et épluchures de légumes, est transformée en compost et gaz méthane. Ce méthane est recueilli et brûlé sur le même site pour en faire de l'énergie verte.

L'installation de méthanisation pourrait contribuer à réaliser les objectifs environnementals suivants:

Diminuer dans notre région l'émission des gaz à effet de serre. A l'heure actuelle nos déchets organiques sont brûlès ou compostés, ce qui ne permet pas ou très peu de récupérer de l'énergie. Nous rapprocher de la directive européenne pour l'énergie renouvellable et de diminuer notre dépendance de la région wallone pour nos besoins en énergie verte.

  • Augmenter notre collecte sélective de déchêts. L'obligation de tri a favorisé de façon notable notre collecte sélective mais nous sommes encore loin de l'objectif européen de 50% de recyclage en 2020. Etant donné que 35 à plus de 40% de nos déchêts sont organiques, il nous est difficile de réaliser notre objectif sans collecte sélective des déchêts de cuisines.
  • Produire du compost et remplacer ainsi de l'engrais chimique ou du terreau sur base de tourpe naturelle. Ceci produit une économie complémentaire d'émission de gaz à effet de serre.

L' installation la plus écologique donne le meilleure résultat financier

Le gouvernement sollicite des offres pour la construction d'une installation d'une capacité de 40.000 ton par an, avec la possibilité de la porter à terme à 60.000 ton. Ces 40.000 ton seraient couvertes pour la majeure partie par la collecte de déchêts de jardin dans les 19 communes (à ce jour 24.000 sont récoltées et la perspective est de porter cette quantité à

30.000 ton). Le tonnage excédant proviendrait des marchés et des cuisines industrielles.

Une étude du Bral et du professeur Luit Slooten (VUB) qui compare différents scénarios, démontre que ce scénario, priviligié dans le cahier de charge du gouvernement, produit l'économie la plus faible d'éjection de gaz à effet de serre et le gain d'énergie le plus bas. Le scénario écologiquement le plus intéressant est celui qui consiste à augmenter le volume de déchêts à traîter: 60.000 ton dont des déchêts de cuisines et du papier avarié.

L'étude démontre en plus que le scénario comprenant les déchêts de cuisines présente la meilleure performance financière.Il procure la plus grande économie au niveau du budget de la région par rapport au traîtement actuel (combinaison d'incinération et de compostage).

Le scénario qui risque d'être adopté a un coût opérationnel par ton bien plus élevé. Cela résulte du fait que les déchêts de jardin, constituant la majeure partie de l'apport dans ce scénario, ont des grosses désavantages: puisque cette matière n'est disponible qu'en été, l'installation en est réduite à 30% de sa capacité pendant l'hiver alors que l'amortissement et les frais de personnel restent constants. Ajoutons à cette considération que la production de gaz sur base de déchêts de jardin est plus faible, ce qui diminue le revenu par ton.

Une mesure d'aide perverse favorise l'installation la moins intéressante

Et pourtant Bruxelles s'expose à devoir supporter une installation qui suit ce scénario peu intéressant tant sur le plan écologique que celui des finances. Celà paraît absurde et c'est d'ailleurs le cas mais la raison en est simple: seul ce scénario permet d'atteindre l’échelle maximale au niveau des certificats d'énergie verte. C'est pourtant la Région qui a établi les règles en matière de certificats d'énergie verte mais cela à un moment où les consequences pour cette installation de méthanisation n'en étaient pas encore connues. C'est de toute façon un effet pervers que le gouvernement semble se diriger vers le scénario le plus néfaste parce que d'après ses propres règles il produit le plus important appui financier de la part du marché.

Bral demande avec insistance à la région de bien réfléchir avant de prendre sa décision. Le gouvernement a tout intérêt à récolter séparément les déchêts de cuisine des ménages et de les méthaniser. A la rigueur il peut adapter ses règles en matière de certificats d'énergie verte, plutôt de construire un éléphant blanc, un projet coûteux et de prestige sans pertinence économique ni écologique.

Bral in de pers:

Le Soir 12/01/11:

"Un éléphant blanc peu Ecolo"

Brusselnieuws.be 11/01/11:

"Gewest kiest dure vergistingsinstallatie zonder meerwaarde"

Contact :

Piet Van Meerbeek

stafmedewerker milieu

T02 217 56 33 | M 0478 999 707

 

Brusselse Raad voor het Leefmilieu vzw

Zaterdagplein 13 – 1000 Brussel

www.bralvzw.be

1 Le nombre de certificats d’énergie verte est multiplié par 5 ou 2, en fonction de la puissance électrique  de l’installation (en-dessous ou au-dessus de 1 MW). Arrêté du Gouvernement de la RBC dd. 19.07.2007.

 

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