Crise énergétique et poêles à bois pas encore interdits - le seront-ils ?

13/07/2022
Aperçu Templestraat2.jpg

Lors du débat de CurieuzenAir, le public a posé des questions sur la crise énergétique et les poêles à bois. Bien que la qualité de l'air extérieur soit en voie d'amélioration, il est à craindre que Bruxelles soit laissée dans le froid l'hiver prochain, les citoyen.nes se tournant de plus en plus vers les poêles à bois ou d'autres combustibles fossiles pour se réchauffer. Que cette énergie coûtera de plus en plus cher en raison des décisions géopolitiques et des mouvements du marché libre. Et que la qualité de l'air intérieur se verra compromise.

Lors du débat de CurieuzenAir, le public a posé des questions sur la crise énergétique et les poêles à bois. Bien que la qualité de l'air extérieur soit en voie d'amélioration, il est à craindre que Bruxelles soit laissée dans le froid l'hiver prochain, les citoyen.nes se tournant de plus en plus vers les poêles à bois ou d'autres combustibles fossiles pour se réchauffer. Que cette énergie coûtera de plus en plus cher en raison des décisions géopolitiques et des mouvements du marché libre. Et que la qualité de l'air intérieur se verra compromise.

En 2020, Martin Casier a posé à Alain Maron une question sur le chauffage au bois au sein de la commission de l'environnement. Sa réponse à l'époque était la suivante : nous ne savons pas quoi en faire ; trop difficile, trop délicat. Nous allons donc continuer à mesurer et à surveiller. Le ministre Maron a fait preuve de clairvoyance pendant le débat en 2022. "Ce sera une catastrophe cet hiver, je ne suis pas rassuré par cette crise", qu'il estime être encore pire que le COVID. "Nous prévoyons un parapluie grâce au tarif social auquel 30 % de la population a droit, mais ce sera tout de même très difficile." Le gouvernement assurera la protection sociale pour le gaz et l'électricité et donnera aux CPAS des ressources supplémentaires pour aider les gens. Mais ce n'est pas une solution à long terme : les factures élevées sont insoutenables. "Nous devons réussir à réduire la consommation et nous pouvons le faire en améliorant la performance des bâtiments."

Au moment du débat, il n'y avait pas de calendrier des politiques décidées pour le Plan Air, Climat et Énergie, mais il est désormais en place. Après plus d'un an d'étude, le gouvernement a approuvé le PACE (Plan Air-Climat-Energie).  "Dans ce plan, l'ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre est resserrée à - 47 % en 2030 par rapport à 2005 (contre - 40 % aujourd'hui), conformément au paquet européen "fit for 55"." Dans la chronologie, nous ne lisons rien de spécifique sur les poêles à bois, mais nous lisons sur le mazout. En 2025, les nouvelles installations de chauffage au fioul seront interdites.

Il faut des formes d'énergie pour chauffer, mais il est également important de conserver cette énergie. C'est ce que veut faire Rénolution, la stratégie de rénovation de la région. M. Maron a déclaré que nous sommes "au point" en ce qui concerne les nouvelles constructions - elles doivent être passives. Il a déclaré qu'avec la Rénolution, il réunissait les propriétaires, les bailleurs, les locataires et le secteur de la construction pour tripler ce que nous devons faire pour les objectifs climatiques. Le chemin à parcourir est long, mais le ministre est plein d'espoir en mettant beaucoup d'argent sur la table, en simplifiant les primes et en fournissant des ressources aux personnes en situation précaire. Il est attentif à la circularité des matériaux et souhaite également rendre les livraisons moins polluantes dans les quartiers de la ville. 

L'une des mesures auxquelles ils pensent, outre les primes, sont les prêts sans intérêt. La question est de savoir s'il sera en mesure de tenir cette promesse dans le climat économique actuel et à venir, marqué par la hausse des taux d'intérêt. Nous espérons, avec Maron, qu'il le pourra. Et sinon : des bons d'Etat, quelqu'un ? La Banque nationale de Belgique a récemment été chargée par l'Europe de financer le projet européen Next Generation. Il est temps que la Banque nationale l'utilise pour faire quelque chose d'utile pour les générations futures au lieu de financer la crise climatique !

Les ambitions ont dû être revues à la hausse pour atteindre les objectifs climatiques et, comme toujours, il faut trouver un compromis entre ambition et inconvénients, à court et à long terme. Et ces désagréments s’empireront cet hiver, alors que le chauffage est un droit fondamental. Le BRAL estime qu'il est important de faire une distinction entre la pauvreté énergétique et l'utilisation occasionnelle. Dans le cas de la pauvreté énergétique, les personnes optent systématiquement pour des sources de chauffage plus polluantes par nécessité. Nous nous retrouvons ensuite dans la politique de lutte contre la pauvreté, où un soutien structurel est nécessaire. Lorsqu'il s'agit d'une utilisation occasionnelle, nous pensons aussi à l'intimité et à la vivacité d'un feu de cheminée ! Depuis des siècles, les gens se réunissent autour d'un feu pour raconter des histoires, pour chanter, pour des rituels... Nous ne voulons priver personne de cette expérience humaine pure. Mais c'est autre chose que d'alimenter un feu 24 heures sur 24 alors que d'autres sources de chauffage sont disponibles dans votre budget... Conclusion pour nous : ici aussi, la nuance et le sens de l'humain sont importants. 

Nous souhaitons au ministre Maron beaucoup de courage et de persévérance dans sa recherche d'autres techniques de chauffage ! Peut-être pourrait-il s'inspirer de Bond Beter Leefmilieu, du VVSG et de Gawein Van Daele qui ont récemment organisé une journée sur les réseaux de chaleur et bien sûr donner à notre propre coopérative énergétique bruxelloise Brupower les ailes dont elle a besoin.

Annexe : Une feuille de route PACE

  • 2023 : Abattement fiscal pour soutenir la rénovation énergétique des logements à la mutation
  • 2023 : Fin des subsides aux énergies fossiles et renforcement du soutien aux alternatives
  • 2023 : Fixation d’un objectif énergétique ambitieux (150kWh/m²/an) pour les projets de rénovation lourde
  • 2023 : Mise en route du délai de 10 ans pour que les logements avec une classe PEB F et G réalisent une rénovation énergétique
  • 2024 : Tri obligatoire des biodéchets (UE) & intention de la Région de se mettre en ordre de marche dès 2023
  • 2024 : Mise en place d’un soutien à la rénovation groupée et développement d’une dynamique de rénovation groupée des bâtiments par quartier dans le cadre de la rénovation urbaine
  • 2024 : Verdurisation de 20 premières cours de récréation dans des zones en carence d’espaces verts
  • 2025 : Fin du chauffage aux combustibles fossiles pour les bâtiments neufs ou faisant l’objet d’un rénovation lourde (permis d’urbanisme demandés à partir du 1er janvier 2025)
  • 2025 : Interdiction de nouvelles installations de chauffage au mazout
  • 2025 : L’ensemble du bâti bruxellois devra avoir réalisé un certificat PEB
  • 2025 : 16 projets de réaménagement d’axes urbains de manière multimodale
  • 2025 : Mise en place de 25 quartiers au trafic apaisé
  • 2026 : Mise en service de l’unité de biométhanisation
  • 2027 : Réalisation de plan de rénovation pour l’ensemble des copropriétés bruxelloises
  • 2030 : Sortie complète du chauffage au mazout pour les bâtiments publics
  • 2030 : Réorientation de tous les outils économiques de la Région pour qu’ils soutiennent en priorité les entreprises qui font le choix de l’exemplarité sociale et environnementale
  • 2030 : Sortie des véhicules diesel
  • 2030 : Réduction de 30% du flux de déchets à destination de l’incinérateur
  • 2030 : Mise en cohérence de l’ensemble des soutiens de la Région aux pouvoir locaux avec les objectifs régionaux en matière d’air, de climat et d’énergie
  • 2030 : Réduction de 50% des émissions de GES des bâtiments tertiaires publics en 2030
  • 2033 : Échéance pour la rénovation des passoires énergétiques (PEB F et G)
  • 2035 : Sortie complète du chauffage au mazout pour l’ensemble des secteurs
  • 2035 : Sortie des véhicules thermiques
  • 2035 : Finalisation du développement d’un réseau de 11.000 bornes de recharge de véhicules électriques accessibles au public
  • 2040 :  Atteinte de l’objectif de 100kWh/m²/an par SISP et de la neutralité énergétique pour les bâtiments publics non-résidentiels
  • 2045 : Les bâtiments de classe D et E devront avoir fait l’objet d’une rénovation énergétique