CurieuzenAir : la qualité de l'air à Bruxelles s'améliore, mais nous n'en sommes pas encore là
CurieuzenAir, la plus grande enquête citoyenne jamais réalisée sur la qualité de l'air à Bruxelles, a publié ses résultats aujourd'hui. 3 000 habitants de Bruxelles ont mesuré la concentration de dioxyde d'azote dans l’air en octobre 2021. La carte avec les résultats peut être consultée ici. Le BRAL est un fier partenaire de CurieuzenAir. Pour nous, c'est le point culminant d'années de travail sur la qualité de l'air à Bruxelles. Raf Pauly, coordinateur BRAL, réagit aux résultats de CurieuzenAir.
CurieuzenAir, la plus grande enquête citoyenne jamais réalisée sur la qualité de l'air à Bruxelles, a publié ses résultats aujourd'hui. 3 000 habitants de Bruxelles ont mesuré la concentration de dioxyde d'azote dans l’air en octobre 2021. La carte avec les résultats peut être consultée ici. Le BRAL est un fier partenaire de CurieuzenAir. Pour nous, c'est le point culminant d'années de travail sur la qualité de l'air à Bruxelles. Raf Pauly, coordinateur BRAL, réagit aux résultats de CurieuzenAir.
Enfin, les résultats de CurieuzenAir sont là. Le résultat d'un effort collectif de milliers de Bruxellois et Bruxelloises. Le BRAL est extrêmement fier du travail accompli. Non seulement pour cette campagne, mais aussi pour le combat pour une meilleure qualité de l'air que de nombreux Bruxellois·es ont mené ces dernières années. Bruxelles possède une société civile particulièrement forte et active, et sans leurs années d'efforts pour mettre la qualité de l'air à l'ordre du jour, CurieuzenAir n'aurait pas vu le jour.
Que nous apprennent ces résultats ? Qu'il y a des progrès dans la qualité globale de l'air à Bruxelles. Nous en sommes très heureux. En même temps, il y a encore beaucoup de travail à faire. La carte à points montre une grande disparité à Bruxelles, entre un centre "rouge-jaune" et une périphérie "bleu-vert". Plus on s'éloigne du centre, plus l'air est bon. Nous connaissons trop bien cette représentation des inégalités à Bruxelles. Nous voyons des cartes similaires lorsque nous examinons les inégalités économiques, la qualité du logement, l'accès à des espaces verts de qualité, l'éducation et l'emploi, ... Que cette inégalité si caractéristique de Bruxelles se reflète également dans les résultats de CurieuzenAir n'est donc malheureusement pas surprenant.
La pollution atmosphérique nous affecte tous. Les tubes de mesure sont fixés à un endroit, mais les gens ne restent pas immobiles, bien sûr. Les CurieuzenAirs ont principalement mesuré leur lieu de résidence, mais les gens se déplacent dans la ville pour travailler, faire de l'exercice, se détendre, etc. L'impact de la qualité de l'air sur la santé publique est important pour chaque habitant de Bruxelles. En outre, l'OMS a récemment renforcé les normes relatives au dioxyde d'azote, car il est de plus en plus évident que l'impact sur la santé commence déjà à partir d'une concentration de dioxyde d'azote dans l'air beaucoup plus faible que ce qui était supposé auparavant (10 µg/m³ au lieu de 40 µg/m³). Si l'on prend cette nouvelle norme comme référence, plus de 98 % de la population bruxelloise vit, étudie ou travaille dans un environnement où la qualité de l'air est nocive.
Alors, que faut-il faire ? On sait depuis longtemps que le trafic motorisé est la principale source de pollution par le NO2. La campagne CurieuzenAir montre une fois de plus clairement que la qualité de l'air est la plus mauvaise dans les endroits où la circulation est intense et la ventilation insuffisante : les rues étroites avec de hautes façades (les "canyons de rue"). La bonne nouvelle, c'est que la Région bruxelloise a déjà pris de nombreuses mesures pour améliorer la qualité de l'air dans tout Bruxelles : il existe un plan de mobilité visant à rendre les quartiers plus apaisés (Good Move), et il y a déjà une zone à faibles émissions qui empêche les voitures les plus polluantes d'entrer dans Bruxelles. Cependant, ce plan de mobilité a encore du chemin à parcourir. Il appartient maintenant aux 19 communes de Bruxelles de concevoir des quartiers qui diminuent le trafic de transit et donc réduisent les émissions. Ce processus est ... laborieux. Il existe une proposition d’un péage urbain visant à réduire le trafic automobile total à Bruxelles (Smart Move). Là aussi, les négociations politiques sont difficiles. La zone de faible émission a été mise en œuvre depuis un certain temps, et a certainement un effet. La question est de savoir si tout cela ne peut pas être fait plus rapidement et plus strictement.
Que CurieuzenAir aide donc surtout les Bruxellois.es à faire valoir leurs revendications pour une ville saine et vivable. Quiconque doute du soutien à une politique urbaine ambitieuse peut s'appuyer sur la mobilisation massive des CurieuzenAirs. Le BRAL contribuera à faire avancer la cause ! Vous pouvez nous aider. En influençant la politique, en partageant les connaissances et en bougeant.
- Raf Pauly
PS : Nous sommes heureux·euses de vous inviter à une soirée d'information et de débat gratuite et bilingue sur les résultats. Vérifiez où et quand nous serons près de chez vous et inscrivez-vous sur www.bral.brussels/presentscurieuzenair.
CurieuzenAir est une initiative de l'Université d'Anvers, de BRAL et de l'Université Libre de Bruxelles, en étroite collaboration avec Bloomberg Philanthropies, Leefmilieu Brussel, De Standaard, Le Soir et BRUZZ.