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Incontournable de la Semaine de la Mobilité et de son dimanche sans voitures, le Salon Bike Brussels présentera avec + de 150 exposants tous les types de vélos: urban, e-bike, pliable, cargo, équipements et voyage vélo, mais aussi les e-trottinettes, oneweel, snapdeal,… et les dernières innovations en mobilité active. 4 jours pour fêter le vélo: essais pour tous, conférences pour les curieux, colloque pour les sérieux, animations pour les plus jeunes, B2B pour le business. Bref: the place to bike à Bruxelles…

[FR] Les sécheresses et les incendies de cet été ont montré que les catastrophes climatiques prévues depuis des années par les scientifiques vont s'amplifier (voir les constats plus bas).
Si vous avez la volonté de bouger pour sauvegarder le climat, la biodiversité et l'humanité....
... venez à cette mobilisation citoyenne qui a lieu ce 8 septembre Place du Luxembourg devant le Parlement Européen (autorisée par la Bourgmestre d'Ixelles et la police). Ce jour-là des centaines d'actions auront lieu aussi partout dans le monde: www.riseforclimate.org. 

OBJECTIF: interpeller les élus et gouvernements européens et belges pour qu'ils prennent des mesures plus sérieuses contre le réchauffement climatique: 2,5 ans après la signature de l'accord de Paris, l'Union Européenne n'a pratiquement pas adapté ses objectifs climatiques. En Belgique les émissions augmentent depuis quelques années à cause d'un manque de courage politique et de coopération. 

PROGRAMME:
12h: début du rassemblement: amenez vos casseroles pour faire du bruit et nous motiver.
12h10: introduction par les organisateurs et la Coalition Climat + photo de groupe: amenez un max de pancartes, banderoles sur le thème de la croix (non aux énergies fossiles) et du soleil (oui aux énergies renouvelables). Ce sont les symboles communs aux actions partout dans le monde.
12h30: pique-nique et prise de parole des ONG, citoyens, artistes (1 min chacun), intermezzos musicaux par Bai Kamara Jr. 
13h30: conclusion et annonce des mobilisations futures

Chaque mois une mobilisation sera organisée pour les obliger à prendre les mesures indispensables, avec l'action de masse pour la COP24 du 2 décembre comme point culminant. 

Découvrez nos revendications sur www.coalitionclimat.be:
-En Belgique: plus d’ambition au niveau national et au sommet climatique en Pologne (COP24) 
-Au niveau européen: un plan d'investissement massif (1000 milliards d'euros par an) proposé dans le Pacte Finance-Climat: https://climat-2020.eu/fr/
-Au niveau mondial: la fin des subventions aux énergies fossiles et une transition vers 100% d'énergies renouvelables
-L'application de solutions pour inverser le changement climatique, par exemple selon Drawdown (proposé par Paul Hawken)

Contact via Kim (mouvement citoyen) 0499/43.93.50 kimlequang@ yahoo.fr et Julie: 0484 65 28 57 info@klimaatcoalitie.be

Le mercredi 26 septembre se tiendra la première Assemblée de quartier du budget participatif dans le cadre du Projet de Développement Communautaire du Contrat de Quartier Durable Athénée (communément appelé "Projet Connecteurs Athénée") porté par Habitat & Rénovation

Lors de cette assemblée, différents collectifs d'habitants ou d'usagers qui ont bénéficié d'un accompagnement technique d'Habitat & Rénovation, en partenariat avec le BRAL, présenteront leurs projets citoyens.

Tous les habitants, usagers et acteurs du quartier du CQD Athénée sont donc invités à participer à cette assemblée afin de découvrir et de sélectionner les projets, et afin de décider de la répartition du budget (l'enveloppe est de 25.000 € en 2018).             

Vous souhaitez participer à l'Assemblée de quartier ? Contactez Habitat & Rénovation !

Quand ? Le 26 septembre à 18h ;

Où ? Théatre Molière - Galerie de la Porte de Namur - Square du Bastion, 3 à Ixelles ;

Contact : Carole Pingo chez Habitat & Rénovation - 0492/25 36 36 - 

cqda.dc.hr@misc.irisnet.be.

Comment mobiliser un maximum de personnes pour rendre la ville vivable ? Faut-il agir en ligne ou battre le pavé ? Quel est l’accord parfait entre militantisme et rares moments de temps libre ? Comment donner de l’espace à la désobéissance civile, aussi appelée militantisme illégal ? Vaut-il mieux faire pression de manière officielle ou officieuse ? 

ARGH ! Tant de questions qui viennent à l’esprit lorsque l’on souhaite, en tant que citoyen, s’engager pour sa ville et exercer une influence sur le paysage urbain. 

À la veille d’un renouveau politique (les élections communales arrivent à grands pas !), les citoyens sont à la barre. Ces dernières années, nous avons remarqué que de nombreux citadins engagés se réunissent au sein d’initiatives citoyennes militantes partant de la base et défendent l’amélioration de la qualité de l’air, la multiplication des pistes cyclables, la réduction du nombre de parkings, le renforcement de la politique d’accueil, mais aussi une nouvelle approche de l’espace public et de l’inoccupation. Des actions tantôt menées en s’attaquant frontalement au système, tantôt en collaborant prudemment avec l’ordre établi dans l’espoir de l’influencer.

BRAL, un mouvement urbain qui se bat pour une Bruxelles durable, sait parfaitement comment le paysage bruxellois se forme et se multiplie. À leurs côtés, nous plongeons, le temps d’une soirée, dans l’univers du militantisme et des initiatives citoyennes en laissant la parole aux citoyens (et pas aux politiciens — enfin !).

Nous invitons une dizaine de pratiques militantes et d’initiatives citoyennes qui mènent des actions d’expérimentation sur la ville et essayent différentes méthodes. À l’aide d’une méthode (participative) spécifique, que nous déterminerons au côté des initiatives, vous, citoyens engagés et militants, avec ou sans projet concret, pouvez vous mettre au travail. Lorsque vous quitterez Beursschouwburg tard dans la nuit, après BURGER = KING, vous saurez comment faire plier la ville. Where politicians fail, citizens take over. Ow yeah, YOU = KING!

https://www.facebook.com/events/252543752067669/

CONSTRUIRE OU NE PAS CONSTRUIRE?

Telle est l’une des questions dont nous débattrons à notre prochain BRAL-café autour du nouveau livre “Terres des Villes” de Livia Cahn, Chloé Deligne, Noémie Pons-Rotbardt, Nicolas Prignot, Alexis Zimmer, Benedikte Zitouni qui sera présenté par certain.e.s des auteur.e.s.

Depuis le Moyen Age, Bruxelles se construit au fil des besoins, des rapports sociaux et politiques et des possibilités. Aujourd’hui que logements sains, écoles, crèches, parcs, espaces publics, ne peuvent plus attendre de voir le jour, que les promoteurs réinvestissent la ville et que les terrains non bâtis disparaissent, les places sont chères, la pression foncière s’accentue. A Bruxelles, les 42 km² de terres non bâties de 1985 sont devenus 34 aujourd’hui. Et les sols de ces terres sont souvent pollués par les activités passées et présentes. Le débat sur leur devenir semble désespérément se cristalliser entre d’un côté les tenants de « terrains pour grenouilles et potagistes » et de l’autre les partisans des constructions nouvelles.

Que faire ?

Le lundi 15/10, avec nos membres, nous voulons débattre des pistes à suivre. Et la présentation du nouveau livre « Terres des villes. Enquêtes potagères de Bruxelles aux premières saisons du 21e siècle » par les auteur.e.s themselves en sera une merveilleuse occasion.

Dans ce livre, les auteur.e.s, Livia Cahn, Chloé Deligne, Noémie Pons-Rotbardt, Nicolas Prignot, Alexis Zimmer et Benedikte Zitouni, issu.e.s de différents horizons académiques et militants, ont problématisé la question des rapports à la terre dans l’urbanisation : une série de récits réels collectés dans les terres bruxelloises apportent quantité de matières pour penser, alimenter le débat et nos esprits.

Bienvenue pour goûter, écouter, voir et parler ensemble au sein du Belmundo et de son magnifique potager entretenu par l’ASBL Atelier Groot Eiland à Molenbeek.

  • Goûter prévu
  • Prix: gratuit
  • Inscriptions obligatoires ingrid[a]bral.brussels
  • Kids atelier potager (si assez d’enfants inscrits - nous contacter)

A partir du vendredi 28 septembre, il y aura des sessions hebdomadaires sur l'utilisation temporaire. Ces 6 événements, organisés par Brussels Academy, Toestand et BRAL, explorent la question: comment une utilisation temporaire peut-elle répondre aux besoins d'une ville et de sa population ?

Chaque session est accompagnée d'une visite, d'une présentation et d'un débat. Le dernier moment sera un débat final. On y cherche la réponse à la question : "Quel rôle peut-on donner à l'usage temporaire dans la planification urbain".

Nous vous invitons à participer à ces vendredi après-midi informatifs. Les événements sont gratuits, débutent à 14h30, se terminent à 16h30 et se déroulent dans différents lieux. Attention : l'inscription est obligatoire. Vous pouvez vous inscrire via ce lien.

Sur le site de Brussels Academy vous pouvez trouver toutes information concernant les dates, locations et orateurs.

La pollution de l'air inquiète de plus en plus de gens à Bruxelles. Au cours des deux dernières années, différents groupes de citoyens ont mesuré leur exposition à l'air pollué au cours de leurs activités quotidiennes. Mesurer, c'est savoir.  Venez écouter leurs histoires, leurs découvertes et leurs réflexions. Réfléchissez avec nous et discutez avec nous de ce que cela peut signifier pour notre lutte pour le droit à l'air pur ! Aircasting Brussels est une recherche-action de VUB Cosmopolis et BRAL soutenue par innoviris.

Élargissez votre regard lors d'une soirée en trois parties: un délicieux repas issu de la cuisine du monde, un documentaire et une discussion en présence d'une personne pouvant apporter un éclairage sur le sujet abordé.

Extra info: https://www.facebook.com/events/177094306505110/

Le 2 décembre, nous marcherons pour réclamer la justice climatique. Tous ensemble, allen samen, nous voulons faire partie de LA PLUS GRANDE MOBILISATION POUR LE CLIMAT jamais vu en Belgique: CLAIM THE CLIMATE !

ORGANISEZ-VOUS! Préparez votre vélo, nettoyez votre canoë, planifiez votre trajet de train, venez avec tous vos tantes et oncles, ami(e)s et voisins! Et surtout: ENREGISTREZ VOTRE TRAJET.
 

Mais comment assainir l'air de Bruxelles ? Quelles mesures les différents partis politiques proposent-ils pour résoudre cette crise ? Avant les régionales de 2019, il n’est pas trop tôt de dévoiler les plans de chaque parti.

Appel d’air : de l’Europe aux communes en passant par la Région bruxelloise ! OMS, EEA, de nouvelles études sur les réalités de l'air vicié et ses conséquences néfastes sont publiés quotidiennement. Des mouvements citoyens de plus en plus larges et diversifiés urgent pour une réponse politique. Ça tombe bien, les politiques se présentent dans 6 mois devant l’électeur et briguent les compétences utiles : environnement, mobilité, énergie, fiscalité, santé… Parce que l'air sain est l'affaire de tous, ce sujet ne dépend pas de la couleur politique d’un parti. Il faut y répondre. 

Focus régional

C’est une politique réfléchie et courageuse qui fera la différence. Les partis politiques ont la parole pour cet événement #BXLdemandsCleanAir. Ils sont officiellement invités à répondre à un questionnaire engageant. Et les citoyens-experts vont évaluer les lignes des partis lors de ce grand oral… en public ! Quelles mesures seront proposées ? et lesquelles iront assez loin? Sur la base de leurs expérience et de leur exigence engagée, ils évaluent les ambitions et l'efficacité des futures politiques air.  L’échange sera modéré par Kris Hendrikx (BRUZZ) et Sabine Ringelheim (BX1).

#BXLdemandsCleanAir n'est pas un débat politique sur la politique actuelle. Les mouvements citoyens #filtercaféfiltré @bruxselair @cleanairbxl etc. appellent avec impatience le coup d’envoi d’une politique des solutions pour la prochaine législature. Air, mobilité,  santé : les Bruxellois veulent vivre bien, mieux, développer leur vie de famille dans une ville saine et juste.

Cet événement est la troisième session de lobbying citoyen 2.0 pour un air plus sain. Il fait suite aux échanges précédents entre experts-citoyens et parlementaires de tous les groupes politiques bruxellois : un speed dating avait eu lieu le 26 juin, et un coaching le 25septembre.

#BXLdemandsCleanir est une organisation de BRAL en collaboration avec Cosmopolis - VUB

BRAL est membre de la Coalition Climat. La Coalition Climat est une ASBL qui rassemble plus de 70 associations autour de la justice climatique. Ensemble, nous défendons les intérêts climatiques auprès des décideurs politiques afin que des mesures structurelles puissent enfin être prises pour sauver notre planète.

Le 2 décembre 2018, cette coalition et Climate Express organiseront une marche nationale sur le climat “Claim the Climate”. BRAL participe à cette manifestation. Parce que cela devrait être la plus grande marche de protestation jamais organisée (pour le climat), nous demandons à nos membres et sympathisants d'en faire autant ! Vous pouvez faire de nombreuses choses :

  • Personnalisez votre profil facebook avec le logo Claim the Climate -> https://goo.gl/nNbjMW
  • Partagez l'événement facebook -> https://goo.gl/ycwXe5
  • Marchez avec nous ! Plus d'informations sur le point de départ BRAL suivront bientôt.
  • Nous recherchons des stewards et de l’aide pour distribuer des flyers. Voulez-vous vous inscrire ? Veuillez envoyer un courriel à christiaan@bral.brussels

Il est grand temps que la Belgique tienne les promesses faites en 2014 lors de la signature de l'Accord de Paris. Le jour du début du nouveau sommet sur le climat COP24 à Katowice, nous voulons utiliser cette protestation pour réveiller notre gouvernement. Plus il y a d'âmes, plus il y a de bruit et plus le message est clair !

On se retrouve là-bas! 

Bruxelles. 44000 ménages en liste d’attente d’un logement social. Une ville qui devient produit d’investissement. Et sur tous ses sols si convoités, des histoires humaines et non humaines se tissent encore. Retour sur le Bralcafé du 15/10…

“Construire ou ne pas construire” les terres non bâties de Bruxelles ?

Telle fut la question d’ouverture du Bralcafé de ce 15/10, à l’occasion de la présentation du livre Terre des villes, enquêtes potagères aux premières saisons du 21ème siècle par quatre de ses auteur.e.s. Noémie, Livia, Benedikte, et Chloé. Voici ce que nous en avons retenu.

A question binaire réponse…

Bien sûr la question est binaire, mais c’est elle qui cristallise trop souvent les débats au détour de l’un ou l’autre terrain à bâtir encore vert et coloré de légumes de saison… Quand il est déjà trop tard ! Précise Benedikte. C’est à dire une fois le cercle vicieux des « alternatives infernales » entre deux maux déjà installé : vous voulez garder vos potagers ? C’est cela ou du logement social ( l’expression « alternative infernale » est reprise de la philosophe belge I.Stengers).

Malheureusement donc, face à la question, aucune réponse « toute cuite ». Et pour cause, c’est justement la complexité qui germe au sein des terres bruxelloises en échappant à toute case.

Oui mais, oui mais, où va-t-on trouver alors les arguments forts qui feront enfin valoir ce qui existe déjà sur les sols et qu’une construction s’apprête à détruire ? Entendra-t-on dire. Parlons-en.

Une panoplie d’outils régionaux bien prometteurs

Des arguments, il y en a. En guise d’introduction, le BRAL a par exemple présenté la panoplie d’outils dont la Région, au travers de Bruxelles Environnement (l’administration en charge de gérer l’environnement à Bruxelles), s’est peu à peu dotée pour défendre la « nature » sous divers aspects. Citons :

  • Le statut de réserves naturelles (Natura 2000, grâce à l’Europe), de zones vertes ou agricoles, de parc intramuros ; ou de « groene rand » tout autour en Flandre
  • La « promenade » et et le « maillage » verts encore en chantier
  • Des connexions vertes et une « zone de verdurisation » au centre ville (si si !) grâce au nouveau  Plan Régional de Développement durable
  • et en vrac, d’autres outils ambitieux mais à ce jour plus incitatifs que vraiment contraignants : un « plan nature », une « charte arbres », un « coefficient de biotope par parcelle », l’accompagnement d’initiatives locales de quartiers durables,…

Une belle évolution est donc à l’œuvre, et le « vert » prend de plus en plus de poids sur les autres couleurs à intégrer dans les projet d’urbanisme. Une affaire réglée ? Pas sûr.

Les projets poussent comme de mauvaises herbes

Pourtant des bâtiments continuent à pousser à travers (presque) tout. Rien qu’en bordure de forêt de Soignes, une voix du débat nous parle de 7 projets en cours de réflexion ou concrétisation dans une zone pourtant protégée. Çà et là, Bruxelles Environnement et les pouvoirs publics échouent encore à protéger ces bouts de terre. Manque de coordination entre acteurs publics, de vue d’ensemble, d’une identification juste claire et partagée des richesses qu’il s’agit de supprimer, au niveau micro et macro. Le constat est simple : les protections ne valent pas grand-chose sous le règne de la tactique du fait accompli.

Après cette introduction et tous ces plans certes bien intentionnés, place à d’autres points de vues, hors du champ urbanistique, celui des auteurs. Place à la présentation du livre.

Un livre qui tombe à point.

Et pour le coup, le panel d’auteur.e.s est pluridisciplinaire : sociologue, philosophes, architecte paysagistes, anthropologue….Tout terrain et atypique, fait de récits et d’énigmes, leur livre part au ras des sols bruxellois pour s’élever au travers de quantité de dimensions potagères à un niveau tout à fait académique : les terres sont problématisées. Notons-le, il est l’aboutissement d’un projet Anticipate soutenu par Innoviris, le programme régional de financement de la recherche qui cherche à formuler des hypothèses pour le futur de Bruxelles.

D’emblée celles-ci signalent que tout ne se joue pas dans des cartes urbanistiques, dont de toutes façons la fabrication et la lecture sont loin d’être accessibles à tous.

« À chaque territoire son plan, mais si je vois le PRAS, il montre autant ce qui est important que ce qui ne l’est pas » dit la sociologue Benedikte.

« On ne connaît jamais un territoire, il en cache toujours un autre. »

Des pistes tous azimuts

Les auteur.e.s ont donc choisi la forme du récit aux états des lieux plus classiques, formatés et mesurables pour coller au plus près des réalités multiples et complexes. Multiples et nuancées sont donc aussi les pistes émergeant du livre -et du bralcafé- pour envisager le sort des terres arables, arbres, terres polluées, histoires humaines et animales, logements ancrés ou à venir dans un lieu «  sans nier ce qui y existe déjà ».

Innovantes, improbables, laborieuses, ou l’évidence même ramenée sous forme de piqûres de rappel, en voici quelques-unes…

la nature c’est une richesse de relations

La « nature » n’est pas qu’une couleur mise sur carte, c’est avant tout un ensemble de relations, une « communauté de pratiques sur un territoire donné ». Alors, quelles relations veut-on y voir ou justement ne pas y voir ? Sur ce terrain connu du BRAL, profitons-en pour enfoncer le clou : toutes les parties doivent être impliquées dans les débats en amont des projets de ville. Habitants, usagers, acteurs, mais aussi parfois des institutions elles-mêmes ! …Qui entre elles gagneraient parfois à mieux communiquer : Bruxelles Environnement et les autres acteurs du territoire régional par exemple. 

Construire c’est toujours détruire

  • On construit ou détruit tour à tour potagers, récits, bâtiments, friches, mémoires, relations sociales, savoir-faires,… au nom de bien des choses, parfois de la nature même ! Alors si construire est toujours occasionner une perte, le tout est d’y faire face. A ce propos, les auteur.e.s recommandent la lecture d’un livre qui relate la destructions de polders près d’Anvers justement au nom de la nature : Dit is mijn hof
  • Et donc, que construit-on et que détruit-on par le même coup ? Quand c’est le vivant qui est en jeu -un usage, l’histoire d’un usage, une espèce animale…, il peut échapper au savoir. Chloé explique que l’on a par exemple mesuré autant d’abeilles sur un potager que sur une surface similaire de réserve naturelle, mais pas les mêmes espèces. Vu sous un certain angle, une zone quelconque du PRAS peut donc rivaliser avec une réserve naturelle pour protéger le vivant, mais qu’en est-il réellement ?…

Patrimoine

Le classement de la nature comme patrimoine n’est pas la panacée non plus contre la frénésie de certains projets de construction, et la notion de patrimoine immatériel lié à un lieu a été évoquée par Chloé comme nouvelle piste, une piste qui émergerait notammant sur le plateau de l’Avijl, sous la forme d’un statut innovant de protection qui conditionnerait l’avenir d’un lieu aux usages qui s’y ancrent. Mais alors, à partir de quand un usage est-il assez « fort » pour pouvoir justifier cette protection ? Et pour combien de temps, à quel prix, un usage peut-il alors se maintenir dans le temps ? Patience, intercalée dans un numéro de « Bruxelles en mouvements », le bimensuel d’Inter-Environnement Bruxelles, apparaîtra bientôt la prochaine « non-carte », une carte travaillée par les auteurs et un.e graphiste en mêlant un peu de subjectivité parmi les données sur un territoire donné. Le plateau Avijl sera l’occasion d’y aborder ce point précis.

Des cartes et des chiffres pour résister

La carte interactive et évolutive des potagers bruxellois du forum des jardiniers a été montrée. Livia, anthropologue, en a souligné la douce ironie : l’outil, plus souvent au service de pratiques dominatrices, est ici détourné pour servir la résistance. Carte données et chiffre-clés permettent pourtant d’affirmer que malgré la mode apparente des potagers, une proportion importante d’entre eux a disparu depuis 2011 ou que 8 km² ont été « bétonnés » à Bruxelles depuis 1985.

Coopératives, commons, intelligence collective

  • Les débats autour de l’avenir des potagers s’arrêtent parfois sur des clivages idéologiques ou identitaires. L’intelligence collective est une voie royale pour construire une identité au-delà des stéréotypes, de ces identités que l’on s’assigne l’un à l’autre et qui paralysent un débat :  « tu n’es qu’un bobo / un anarchiste / un marginal / un vieux / un nouveau venu / (à vous de compléter !) »
  • Coopératives et commons, rien de tel pour permettre à une collectivité de s’approprier et/ou gérer des terres ensemble, à l’exemple de l’initiative Terre en Vue ou, plus proche, de Commons Josaphat.
  • Surtout : s’il faut construire, il faut avant tout arrêter de laisser la main à de gros investisseurs privés… privilégions la maîtrise publique, collective, des ressources, et, ajoutons Christophe Mercier au débat : pourquoi ne pas commencer par densifier les terres déjà bâties ou imperméabilisées ? Comme il le dit dans son tout récent livre écrit avec son père Jacques Mercier.

Guerre

Un participant a évoqué le rôle de la guerre dans le rapport au territoire. Quand on a faim, on cultive, et pour manger! Aujourd’hui, nous avons certes gagné la paix et combattu la faim, mais le supermarché supplante le potager ! Pourtant les potagers bruxellois, ce sont aussi certains jardins ouvriers qui existent encore dans les coulisses du paysage…

« Nature » et relations inter-espèces

Dernier point. Au fil des pages, le livre nous emmène dans un rapport plus sensible et personnel avec la « nature ». Ce qui nous ramène aux guillemets utilisés et à l’un des points de départ des auteurs : qu’entend-on finalement par « nature » ? Cette chose utilitaire ou bien du vivant autre mais semblable à nous car plein de valeurs et d’inconnues? Peut-être nos pistes passent-elles aussi par là ? A la conférence inaugurale de l’expo A Forest en cours à l’ISELP, Paul Sztulman signale l’émergence un peu partout d’une conscience grandissante des continuités entre humains et autres vivants – animaux, végétaux, biotopes. Et de travaux qui nous apprennent que les plantes pensent, parlent, ressentent, socialisent aussi… Comme en écho, nous entendons Chloé, historienne, et plus loin encore l’anthropologue Philippe Descola : le concept de nature et la dualité nature/culture sont une invention de l’Occident. Ou ce slogan des militants à la COP 21 en 2015 « Nous sommes la Nature qui se défend » qui résonne sur l’une des pages du livre.

Bref…

Pour respecter le vivant, des plans et l’urbanisme hérités du modernisme sont indéniablement nécessaires, mais loin d’être suffisants. Toute suggestion complémentaire mérite l’intérêt. Bien plus même. Beaucoup d’intérêt, et carrément un gros changement de mentalités. Les terres de Bruxelles nous appellent à être vécues autant qu’étudiées pour que se construise leur avenir … à hauteur d’oiseau, au ras du sol, et à tous les niveaux et dimensions qui s’étagent entre les deux.

Récits à suivre….