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Un groupe d'habitants du quartier avenue Stalingrad fait un appel pour signer une pétition.  

Le Bral soutient cette action.

Onderteken de petitie hier! // Signez la pétition ici! // Sign the petition

 

Vous trouvez plus sur le Contrat de Quartier Rouppe sur le site de la ville de Bruxelles

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Quelles sont, concrètement, les mesures visées ?

1. Verdurisation de l'allée Rosa Luxemburg (remplacement des places de parking par des bacs à fleurs).

2. Une allée Rosa Luxemburg piétonne, consacrée aux jeux et ininterrompue, (par la fermeture des rues transversales au niveau de l'Avenue de Stalingrad).

3. Un parvis au bout de l'Avenue de Stalingrad (la meilleure façon de réduire le trafic dans cette rue).

Ces mesures constituent les pierres angulaires du contrat de quartier. Sans ces interventions ce contrat s'enlise dans un statut quo total !

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"Après 6 ans, il est clair qu’il existe une base légitime et démocratique pour le contrat de quartier ! Chipoter maintenant aux plans, n’est ni plus ni moins
une rupture de contrat, antidémocratique et un soufflet pour tout quiconque y a consacré son énergie durant toutes ces années."

Nos déchets sont des ressources. C'est ce constat qui a amené la fédération des entreprises d'économie sociale (EES) actives dans la réutilisation et le recyclage à adopter ce nom. De même, les promoteurs de l'Alliance Emploi-Environnement (AEE) axe 3 « déchets » ont-ils décidé d'insérer ce mot dans le nom de l'alliance consacrée aux déchets. Une aubaine donc pour Ressources et ses membres puisque nous partageons la même vision que les promoteurs de l'AEE.

 

L’AEE ? Par cette Alliance, le Gouvernement bruxellois entend mobiliser des moyens et obtenir des engagements concrets de la part de tous les acteurs concernés (publics et privés) et est prêt à soutenir plusieurs initiatives en vue de créer des emplois dans le secteur des déchets.

Les activités des membres de Ressources relèvent du bon sens : ne jetons pas ce qui peut encore servir. Et pourtant, ils rencontrent de nombreux freins dans le développement de leurs activités. C'est pourquoi, Ressources est particulièrement active dans l'AEE, qui est à ses yeux, une occasion à saisir pour promouvoir la lutte contre le gaspillage. Lutte effectuée par des entreprises qui poursuivent également des objectifs sociétaux, dont la création d'emplois, objectif poursuivi par l'AEE.

Les principaux freins identifiés sont les suivants :
• L'accès au gisement : pour développer leurs activités, les membres de Ressources doivent pouvoir accéder aux gisements des déchets réutilisables. Actuellement, cet accès est réalisé en marge du système de gestion publique des déchets. Les entreprises d'économie sociale (EES) reçoivent les dons de particuliers (encombrants, textiles, etc.) ou d'entreprises (mobilier de bureau, ordinateurs, etc.). Mais cela reste insuffisant. Il ne faut pas être un spécialiste des déchets pour savoir que chaque jour, des objets encore utilisables sont jetés. L'objectif poursuivi dans les travaux menés dans l'AEE est de déboucher sur un mécanisme qui permette l'accès à ces biens en bon état qui sont encore jetés actuellement. Différentes modalités peuvent être envisagées, mais il est une contrainte qui ne peut être levée : la collecte de ces objets doit préserver le potentiel de réemploi. Autrement dit, la collecte et la manutention de ces objets ne doivent pas les endommager. Ce qui est le cas lorsque la collecte est effectuée dans des camions broyeurs, et les objets lourds manipulés avec des engins de manutention (clarcks, etc.). Ce type de collecte  requière davantage de main d'œuvre, ce qui s'inscrit parfaitement dans le cadre de l'AEE.
• La reconnaissance du rôle du réemploi dans la gestion des déchets. En effet, actuellement, il existe un arrêté qui prévoit l'agrément et le subside des EES qui font de la réutilisation, mais ce dispositif est insuffisant pour mener une politique pro-active. Par ailleurs, alors qu'il vise le développement du réemploi, le dispositif prévoit un facteur qui plafonne le montant du subside si un certain seuil est atteint. Autrement dit, ce dispositif n'incite pas un réel développement de l'activité. Par ailleurs, lorsque les EES doivent évacuer leurs déchets, ce qu'elles ont collecté mais n'ont pu réutiliser, elles le font au même tarif que n'importe quelle entreprise privée. Un comble, quand on sait que ces déchets sont en fait des déchets ménagers.
• La formation du personnel est également un élément important. Actuellement, à Bruxelles, il n'existe pas de formation pour le personnel chargé de collecter, trier, réparer, estimer le prix des encombrants et du textile par exemple. L'apprentissage est directement réalisé en situation. Cette absence de formalisation de l'acquisition des compétences, ne contribue pas à diffuser une image professionnelle des EES.
• La dégradation de la qualité des produits. Cette dégradation affecte toutes les filières : les textiles qui ne résistent pas au lavage, le mobilier qui s'effondre après plusieurs montages/démontages, les équipements électriques qui sont conçus pour ne pas être réparés, les ordinateurs et GSM dont les cycles de mode sont de plus en plus courts, etc. A cette baisse de qualité, s'associe souvent une baisse de prix. Malheureusement, dans un état fédéral comme le nôtre, la compétence des normes de produits est du ressort de l'état fédéral et non des régions. Les travaux réalisés dans le cadre de l'AEE pourront au mieux, sensibiliser les autorités fédérales à ces thématiques.

L'AEE est un processus important pour Ressources car il vise à décloisonner et mettre en présence, des acteurs qui se rencontrent rarement. Il est toutefois dépendant de la bonne volonté des acteurs en présence ou d'une volonté politique très forte. Pour influencer ces paramètres, Ressources dispose d'un argument imparable : la preuve par l'activité de ses membres, que gestion des déchets et création d'emplois sont compatibles.

Pour plus d'informations sur les membres et les activités du réseau :  www.res-sources.be.

Qui sont les membres de RESSOURCES ? Ils sont une soixantaine, présents en Wallonie et à Bruxelles où ils  reçoivent, collectent, trient, réparent, recyclent et revendent des produits auxquels ils redonnent vie. Ils sont actifs dans les filières classiques (textile, encombrants, équipements électriques et électroniques) ainsi qu’émergentes (bois, vélos, déchets de construction, déchets verts, services industriels ou encore cartouches d’imprimantes).
Ces entreprises privilégient leurs objectifs sociaux (formation, insertion socio-professionnelles, maisons d'accueil, soutien à des projets dans les pays du sud, etc.) en place du profit.
Une autre caractéristique des membres de Ressources est de privilégier le réemploi quand c'est possible.  Attention, le réemploi est souvent confondu avec le recyclage mais il en diffère de la manière suivante :
* le réemploi consiste en toute opération par laquelle des produits sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été conçus.  Il permet, en prolongeant la durée de vie d'un produit, de retarder son arrivée dans le dispositif de collecte et de traitement des déchets.
* alors que le recyclage est toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits, matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d'autres fins. Il y a donc un traitement qui porte sur la matière de l'objet (papier, bois, plastique, etc.).

Cecile Patris, Ressources

Rencontre de Schaerbeek en Transition © Bral

 

Et à Bruxelles? Les initiatives citoyennes qui naissent un peu partout sont-elles des écoles de la démocratie ou plutôt des petits refuges pour des personnes qui ne veulent plus entendre parler de politique, comme le constatent les sociologues Tonkens et Eliasoph pour les Pays-Bas et les USA? Examinons deux cas bruxellois.

Le FBI à Laeken

Je rencontre Lodhi et Ana dans la Rue Marie-Christine à Laeken. Avec une dizaine de femmes, elles ont formé le collectif citoyen FBI, Fibres Bruxelloises Interactives. Un des points de départ de leur action était le manque d’écoles de devoirs du côté néerlandophone.

Lodhi: “Dans le quartier, il y a 5 écoles néerlandophones mais aucune aide scolaire. Il y avait donc un besoin et on voulait faire quelque chose. Finalement, nous avons décidé de le faire nous-même.” Les femmes ont trouvé un local et une institutrice et ont lancé l’école de devoirs. “C’était assez magique. Des enfants qui parlent le français sur la cour de l’école, parlaient le néerlandais ici.”

Les parents paient chacun 30 euros par mois pour rémunérer l’enseignante. Ou plutôt ‘payaient’, puisque l’initiative s’est arrêtée après un an à cause d’une trop lourde charge de responsabilités pour Lodhi, qui était la porteuse. Or, le FBI continue, avec d’autres actions et d’autres femmes qui prennent le relais. Elles réalisent un documentaire sur l’identité des femmes bruxelloises et le foulard, organisent une table d’hôtes sur la Place Willems...

L’action du FBI illustre bien cette nouvelle forme de participation qu’est la ‘doe-democratie’ (démocratie non pas de discussion mais d’initiative), née d’une frustration face à un certain laxisme ou manque d’efficacité des pouvoirs publics. La contestation politique est également de mise dans leurs actions. Leur première action a ainsi été de contacter plusieurs échevins au cours de la législature précédente, pour les pousser à agir. Lorsque Lodhi décrit le carrousel ‘ce n’est pas moi qui suis compétent’ auquel le FBI a alors été confronté, l’indignation est palpable ; une indignation qui ne se limite pas au quartier. Lodhi met en exergue l’importance pour tous les citoyens de projets tels que NEO au Heysel. C’est cette conviction qui les pousse, en 2012, à organiser une demijournée sur les élections communales. À travers ces initiatives, les femmes du FBI assument un rôle de citoyens contrôleurs ou d’école de la démocratie. Ana: “Le politique n’est rien sans les citoyens. On a notre poids; il faut l’utiliser.”

Schaerbeek en transition 

À Schaerbeek, le mouvement Schaerbeek en transition est présent en force, avec une multitude d’initiatives. Schaerbeek en transition, Repair Café, GASAP... Nous demandons aux militants Candice et Jérôme dans quelle mesure ces collectifs stimulent une analyse et une conscientisation plus globales. 

“Je pense effectivement que ça (les initiatives citoyennes, ndlr) peut venir d’une sorte de frustration par rapport au constat que l’on fait de notre société et de l’envie de faire bouger les choses” nous dit Jérôme Antoine.” 

“Le local a quelque chose de plus humain que le global; il rend plus concret peut-être, plus accessible” ajoute Candide Lenoble.” 

“Mais c’est légitime” pense Jérôme. “Je pense que les grands changements sociétaux viennent d’une multitude de petites initiatives locales et personnelles. Le futur n’est pas aux grands bouleversements globaux. Je suis convaincu qu’une multitude de petits changements a autant de force de changement et d’avenir. Le saut d’échelle se fera naturellement. Par exemple grâce aux Repair Cafés, on a reparlé beaucoup de l’obsolescence programmée des appareils électroniques. Et le fait d’en reparler fait que les politiques vont légiférer en la matière.”

Le macro-changement, fait d’une multitude de micro-initiatives, Candice y croit aussi. “Il y a autant d’énergie dans les collectifs! Le futur est à nous. Non pas contre, mais avec les institutions.”

Candice nous conseille de lire ‘Bolo’bolo, ensemble de propositions pratiques pour sortir du capitalisme’ de P.M., un écrivain suisse qui prône des petits espaces sans capitalisme, des “portes de sortie”. 

Piet Van Meerbeek