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Nous vous invitons à une journée dédiée au commerce et à la culture dans l'hyper-centre. La journée se compose de trois parties. Vous pouvez venir à chaque partie, mais ce n’est pas obligatoire.

Le matin, l'ARAU nous guidera le long de la zone piétonne. L'après-midi, nous voulons nous plonger avec vous dans les résultats d'une étude étudiante sur l'hypercentre. Nous voulons réfléchir avec vous à l'évolution et à l'avenir du commerce et des institutions culturelles dans cette zone. Privatisation de l'espace, "hamburgerisation" et espaces culturels dans le centre-ville sont quelques-uns des thèmes qui nous guideront. Le résultat sera une cartographie partagée/contestée qui servira de base à des discussions ultérieures avec les politiciens et les acteurs locaux. Nous clôturerons la journée par un débat sur ce thème avec Fabian Maingain (Ville de Bruxelles), Marion Alecian ('ARAU), Benjamin Wayens (L'Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire (ULB-IGEAT)).

1. Promenade (FR) 10h-12h30

Cet événement fait partie de la Bruxelles2030 Summer Assembly.
Point de départ : Bourse, Point d'arrivée : De Brouckère
Guidée par l'ARAU

 « Le piétonnier » a pris sa place dans le centre-ville et dans le langage courant des Bruxellois. Pour beaucoup il s’agit d’une réussite ; d’un « égout à bagnoles » on est passé à un espace public « apaisé » : le débat est clos… La transformation de cette partie de la ville est pourtant loin d’être achevée : preuve en est la multiplication de projets immobiliers, représentant des centaines de milliers de mètres carrés et près d’un milliard d’investissements (d’après le bourgmestre Philippe Close).

Quels pourraient être les impacts de ces nombreux projets immobiliers en matière de logement, de commerce, de tourisme ? Les risques de dérives sont réels : gentrification, prolifération de l’horeca, surtourisme, privatisations d’espaces publics… Comment la Ville de Bruxelles et la Région entendent-elles cadrer ces transformations ou, au contraire, encourager les tendances définies par le secteur privé ?

Inscrivez-vous ici : https://brussels2030.be/announcement/walk-lab-29-06/

2. Atelier (NL/FR) 14h-17h

Cet événement fait partie de la Bruxelles2030 Summer Assembly.
Lieu: Gemeenschapscentrum De Markten (Spiegelzaal), Vieux Marché aux Grains 5, 1000 Bruxelles
Une collaboration entre l’ARAU, Brussels Studies Institute et le BRAL

On entend souvent parler de l'hamburgerisation du piétonnier et de l'extension abusive des terrasses réduisant la qualité et la quantité d'espace public. Qu'en est-il vraiment ? Quelles sont les "pépites", ces joyaux commerciaux d'un autre temps, qui persistent sur le piétonnier et ses environs malgré la transformation radicale de ces espaces ? L'hypercentre est-il un espace capable d'accueillir des infrastructures culturelles avec une offre dirigée vers l'ensemble des bruxellois·es ?  

Pour répondre à ces questions (et à d’autres), partons cartographier une partie du centre-ville avec une approche sensible et subjective. On se mettra ensuite autour de la table pour mettre en commun nos observations et nos ressentis. Les résultats de cette cartographie partagée seront également discutés lors du débat organisé en soirée et servira de base pour des travaux ultérieurs.  

Inscrivez-vous ici : https://brussels2030.be/announcement/walk-lab-29-06/

3. Débat (NL/FR) 19h-21h30

Lieu: Gemeenschapscentrum De Markten (Spiegelzaal), Vieux Marché aux Grains 5, 1000 Bruxelles
Une collaboration entre l’ARAU et le BRAL

Vous êtes invités à participer à un débat basé sur la promenade et l'atelier sur le commerce et les institutions culturelles dans l'hyper-centre et sur diverses analyses du centre-ville. Avec Fabian Maingain (Echevin de l'Economie, de l'Emploi, de la Smart City et de la Simplification administrative de la ville de Bruxelles), Marion Alecian (directrice de l'ARAU) et Benjamin Wayens (professeur et chercheur à l’ULB-IGEAT), Julie Huntz (suivi des politiques bruxelloises UNIZO).

Inscrivez-vous ici : https://bral.brussels/nl/civicrm/event/register?reset=1&id=77

Nous nous réjouissons de vous accueillir pour une partie ou la totalité de la journée !

Un nombre croissant de positions contre les politiques environnementales ont été exprimées par de nos responsables politiques. Le Premier ministre Alexander De Croo veut “mettre sur pause” la mise en œuvre des politiques en faveur de la biodiversité et de la nature, aussitôt appuyé par le Président du MR. La ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir, s’oppose aux ambitions européennes en matière de climat, ainsi qu’à celles de la loi sur la restauration de la nature. Le président du CD&V, Sammy Mahdi, est fier que son parti tire le frein à main sur la restauration de la nature. La fièvre des élections est en train de gagner du terrain, en dépit de la raison. 

Ce glissement dans le discours public survient alors que la crise climatique frappe à nouveau durement, avec des sécheresses et des inondations extrêmes en Espagne et en Italie, alors que, partout en Europe, le niveau des nappes phréatiques diminue d’année en année et alors que les conséquences des inondations de 2021 en Wallonie sont encore bien présentes. Le coût de cet événement extrême a été évalué à 2 milliards €, dont 60% à charge de la Région wallonne, ainsi que des souffrances humaines indescriptibles. 

Au niveau de la biodiversité, la situation est en chute libre. Plus de 80 % des habitats naturels de l’Union européenne sont en mauvais état de conservation. En Belgique, ce chiffre s’élève à environ 95 %. C’est la pire situation au sein de l’Union Européenne, selon l’Agence européenne pour l’environnement. Même les espèces communes deviennent rares, avec un déclin prononcé des populations d’oiseaux dans les milieux agricoles, mais aussi en forêt. Les autorisations pour les pesticides nocifs sont monnaie courante en Belgique. 

Nous attendons donc du politique qu’il prenne ses responsabilités et qu’il apporte des réponses aux crises écologiques. En outre, ces crises ne sont pas des problèmes indépendants et distincts, mais sont au contraire interconnectés : c’est l’ensemble de notre système naturel, et donc les ressources dont nous dépendons pour notre qualité de vie, qui est au bord de l’effondrement et qui nécessite une action urgente et ambitieuse. 

En politique, on négocie, on fait des compromis, mais pas avec la nature. Il n’y a donc pas à choisir entre l’action climatique, la protection de l’environnement ou la restauration de la nature : c’est l’ensemble des crises qu’il faut gérer de front.

Tirer à boulets rouges sur les timides politiques européennes qui cherchent à nous protéger du changement climatique et de l’effondrement de notre biodiversité à un an des élections est totalement irresponsable. Il est grand temps d’engager un débat politique constructif sur la manière de s’attaquer aux problèmes de manière intégrée et dans une logique de transition juste. Cela implique d’accompagner les secteurs tels que l’agriculture et l’industrie pour qu’ils puissent devenir des piliers sains, stables et neutres en carbone de notre société.

Contacts

  • Bond Beter Leefmilieu – Benjamin Clarysse, coordinateur politique 
  • Canopea – Sylvie Meekers, directrice générale
  • Greenpeace – Valerie Del Re, directrice
  • WWF – Anka Stenten, directrice ad interim
  • Velt – Stijn Overloop, directeur
  • Natagora – Philippe Funcken, directeur
  • Natuurpunt – Jos Ramaekers, chef du département politique
  • BRAL – Raf Pauly, coordinateur
  • Klimaatcoalitie – Nicolas Van Nuffel, président
  • PAN Europe -Martin Dermine, directeur exécutif

Pour les habitants et associations, le nouveau plan ne tient pas suffisamment compte des résultats de la consultation publique de 2019 et de l’avis unanimement négatif de la Commission régionale de développement (CRD). Il pose de nouveaux problèmes, étant plus flou, et ne tirant pas les leçons des crises – sanitaire, climatique, de la biodiversité, énergétique et économique - apparues depuis lors.

 

  • Ni le master plan adopté par la Ville de Bruxelles pour le site Vander Putten ni le schéma urbanistique élaboré pour la parcelle triangulaire ne sont rendus publics, ce qui prive le citoyen d‘informations essentielles pour pouvoir juger du plan.
  • Le PAD bis et son rapport sur les incidences ignorent très largement les aspects paysagers, de gestion de l’eau, de biodiversité, d’impact sur le microclimat (vents, ensoleillement), et de résilience au changement climatique.
  • Le plan ne répond pas non plus au défi du manque de logements abordables. La densification qu’il propose est toujours faite en majorité de logements au prix du marché, et peu adaptés aux besoins des familles. Par contre, il n’y a plus aucune garantie d’une réalisation effective de logements sociaux sur le site Vander Putten.
  • Le plan continue à prévoir la réalisation de grandes zones de parking souterrain, dans un périmètre déjà pollué et saturé par la circulation.

Pourquoi s’obstiner à faire un PAD pour cette zone ? La plupart des aspects souhaitables du projet ont déjà été réalisés ou pourraient l’être en utilisant les outils urbanistiques « ordinaires ».

L’outil PAD complique et rigidifie la situation juridique, et ce PAD-ci a encore une fois été élaboré loin de toute concertation citoyenne ou associative.

Le seul résultat certain de ce plan, même sans aucune réalisation concrète, sera d’augmenter très fortement la valeur de la parcelle privée en permettant d’y construire des gabarits bien plus élevés. Une prime à la spéculation pour les nouveaux propriétaires de la parcelle.

Habitants et associations souhaitent le rachat par les pouvoirs publics de cette parcelle, à sa valeur actuelle, non artificiellement dopée, de façon à y mettre en œuvre un projet alternatif d’intérêt collectif et respectueux du contexte, tel qu'un centre d'expérience de l'eau, tirant parti de sa localisation unique, en bordure du canal et de la Senne souterraine, et de la friche humide qui s’y est développée en 20 ans d’abandon.

Les signataires

PorteNinovePoort, ADOPT (place de Ninove), CRU Anderlecht, La Rue, Buurthuis Bonnevie, ARAU, BRAL, Inter-Environnement Bruxelles

Personnes de contact

  • ARAU (FR) – Marion Alecian, +32 472 54 29 17
  • Inter-Environnement Bruxelles (FR) – Mohamed Benzaouia, +32 471 03 79 97
  • BRAL (NL/FR) – Benjamin Delori, +32 471 47 42 72

Les thèmes à traiter sont par exemple l’accès ou le non-accès aux logements abordables, la lutte contre les logements insalubres et les logements vides, les expulsions, la financiarisation du logement, …

Vous trouverez ci-joint l'offre d'emploi, répondez pour le 30 juin 2023 au plus tard!

Impact considérable de la pollution de l’air

Il est aujourd’hui largement démontré que la pollution atmosphérique représente une charge considérable et évitable sur notre société. Selon les données de Sciensano, 9 Belges sur 10 sont exposé.e.s à des concentrations en particules fines (PM2.5) supérieures à celles préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). De son côté, l’Agence Européenne de l’Environnement estime que 7500 morts prématurés par an sont imputables à la pollution atmosphérique.

Tim Cassiers du BRAL explique : « La pollution de l’air est à l’origine de diverses maladies et problèmes sanitaires. Elle est particulièrement problématique pour les personnes vulnérables, comme les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes, chez qui une exposition pourrait conduire à des complications sanitaires beaucoup plus graves. Une étude belge publiée l’année passée dans The Lancet a démontré que les particules de Black Carbon (carbone noir) pouvaient passer la barrière placentaire et se retrouver dans les organes du fœtus. »

La pollution de l’air a aussi un grand impact sur notre sécurité sociale, explique Christian Horemans des Mutualités Libres :
« Outre son impact important sur notre organisme, particulièrement le fonctionnement de notre système respiratoire et cardio-vasculaire, elle entraîne une augmentation des incapacités de travail, dues principalement à l’augmentation de maladies mentales telles que la dépression. Cela représente inévitablement des coûts importants pour l’assurance maladie-invalidité.  Ainsi, et comme démontré dans l’étude d’impact de la Commission Européenne, les bénéfices des mesures pour améliorer la qualité de l’air outrepassent largement les coûts. »

 

Bon pas en avant, mais encore insuffisant

Les trois régions discutent actuellement la position que la ministre Zuhal Demir portera pour le pays lors du Conseil des ministres européens du 20 juin. Les associations environnementales et le secteur de la santé appellent la Belgique à faire preuve de plus d’ambition que ce qui est maintenant proposé dans le texte de la Commission Européenne.

« La proposition de la Commission va dans la bonne direction. Cependant pour certains polluants, comme les particules fines (PM2.5) et le dioxyde d’azote (NO2), les valeurs limites proposées sont deux fois moins ambitieuses que celles de l’OMS. Et ce, alors que les valeurs recommandées par l’OMS sont essentielles pour protéger la santé des citoyens », précise Christian Horemans des Mutualités Libres.

C’est pourquoi, les organisations de la société civile, dont CANOPEA, Greenpeace, les Chercheurs d’air et les mutualités demandent aux ministres belges de l'environnement de faire de la lutte contre la pollution de l'air une priorité et de se présenter à la table des négociations européennes avec une position forte.

Concrètement, voici les 4 recommandations de cette coalition : 

1.     D’ici 2030, les normes de qualité de l’air de l’UE doivent être complètement alignées sur les recommandations de l’OMS et les dernières données scientifiques. 

2.     L’information disponible au public sur la qualité de l’air doit être améliorée, notamment en y incluant un message sanitaire clair et transparent à destination des publics vulnérables.  

3.     Le réseau de surveillance de la pollution atmosphérique doit être renforcé, en augmentant la densité et représentativité des stations de mesure et en intégrant les données collectées par la science citoyenne.  

4.     Les nombreuses possibilités de report doivent être supprimées afin que les États membres ne disposent plus d'échappatoires lorsqu'ils ne respectent pas les normes de qualité de l'air.

 

Des mesures connues

Les organisations environnementales et de la santé affirment que les mesures visant à ramener le niveau de qualité de l'air en Belgique au niveau recommandé par l'OMS sont connues, efficaces et réalistes. 

Elles demandent au gouvernement de faire davantage pour aider les citoyens à rationaliser l’utilisation de la voiture. Cela passe par la mise en place d’un ensemble de mesures cohérentes, comme investir dans les transports publics et les infrastructures pour les modes actifs (marche et vélo), des réformes fiscales intelligentes qui orientent le choix vers des véhicules non-émetteurs et favorisent la réduction de l’utilisation de la voiture, et la mise en place de zone à émission nulle dans les régions à forte densité. Toutes ces mesures s'accompagnent de corrections socio-économiques importantes pour les personnes à faible revenu qui ont besoin de leur voiture pour leurs déplacements. Les avantages de ces mesures ont été démontrés dans une étude menée par Clean Cities et Transport & Environment

Les associations demandent aussi la mise en place de mesures supplémentaires et socialement justes dans d’autres secteurs, comme le chauffage (au bois) dans le secteur résidentiel, l’agriculture et l’industrie lourde, qui contribuent aussi significativement à l’émission de particules fines et dioxyde d’azote.

Tim Cassiers du BRAL conclut : « Il y a énormément de co-bénéfices entre la qualité de l’air, la santé et le climat. C’est pourquoi, nous demandons à nos ministres de placer enfin l’habitabilité de nos villes et villages au cœur de leur préoccupations politiques. »

 

    Contacts

    Signataires: BBL, BRAL, Canopea, les Chercheurs d’Air, Clean Cities, Greenpeace, Kom op Tegen Kanker, Recht op Lucht, de Neutrale Ziekenfondsen, de Onafhankelijke Ziekenfondsen, de Liberale Mutualiteiten & Solidaris
     

    « Le scénario retenu présente la seule solution envisageable en termes techniques, financiers et de délais de chantier ». C’est avec ces mots que le Gouvernement bruxellois, par la voix de Rudi Vervoort, a scellé le sort du Palais du Midi et du quartier qui l’entoure. Après avoir parlé de « démontage de la toiture », c’est aujourd’hui d’un « démantèlement » dont il est question. Les mots « destruction » et « façadisme », qui décrivent mieux la décision qui a été prise, ont manifestement du mal à être assumés en cette période préélectorale. Peut-être parce qu’ils évoquent de douloureux souvenirs d’un urbanisme qu’on pensait révolu ? 

    Rappelons qu’il a fallu plus d’un an pour que le blocage du chantier sous le Palais du Midi soit rendu public par les autorités. Pendant ce temps, plusieurs solutions ont été étudiées par la STIB et le Gouvernement. Trois d’entre elles étaient officiellement sur la table du Gouvernement jeudi dernier. 

    La STIB l’indique clairement dans une note qu’elle a rédigée, la technique initiale de réalisation du tunnel via le Jet Grouting n’est nullement remise en cause et permettrait de continuer le chantier sans démolir le Palais ! Le blocage n’est donc pas technique, mais se joue dans les relations entre la STIB et le consortium d’entrepreneurs qui réclame plus d’argent et de délais que prévu. Plutôt que d’aller au bout du litige et de faire valoir ses droits, le Gouvernement régional et la Ville de Bruxelles ont décidé de détruire le Palais du Midi pour accélérer la mise en œuvre du métro 3 et mettre fin, à grands frais, au conflit avec l’entrepreneur. Ce dernier, s’il participe au chantier de destruction, profitera même d’un nouveau marché à prix plus élevé que le marché initial ! 

    Plus rapide et moins cher, le scénario de la destruction ? Rien n’est moins sûr, car de nombreuses inconnues demeurent... Les coûts annoncés intègrent-ils la reconstruction du bâtiment ? Le consortium d’entrepreneurs, que la STIB prétendait responsable sur le plan technique et financier, participera-t-il au surcoût ? La Ville de Bruxelles va-t-elle cofinancer le nouveau Palais du Midi, au détriment d’autres dépenses ? Le Palais du Midi va-t-il être reconstruit à l’identique ou fera-t-il l’objet d’un nouveau projet ? Dans combien d’années sera-t-il rebâti ? Avec quel programme d’activités ? Les délogés d’aujourd’hui seront-ils encore les bienvenus demain ? Quelles garanties et quelles aides leur seront-elles données pour passer le cap ? Il paraît en tout cas difficile de croire que la Ville de Bruxelles ne réalisera pas une opération immobilière pour rentabiliser ce coup du sort… 

     

    Arrêtons les frais ! 

    Démolir le Palais du Midi N’EST PAS une solution technique inévitable. C’EST un choix politique de la Région et de la Ville de Bruxelles. Un choix irresponsable qui est dû à une grave erreur commise par les auteurs du projet, mais dont l’impact énorme pèsera avant tout sur les usagers du Palais du Midi, sur les habitants et commerçants de l’avenue de Stalingrad et du boulevard Lemonnier, sur tout le tissu socio-économique de ce quartier déjà lessivé par des années de chantiers intempestifs (la Ville de Bruxelles a-t-elle même la moindre idée du nombre de faillites depuis le début du chantier ?). 

    Les commerçants du Palais du Midi seront les premiers impactés, mais aussi les premiers dominos d’une réaction en chaîne qui bouleversera complètement l’équilibre d’un quartier qui vit autour de ce bâtiment qui outre 35 commerces, abrite également 37 clubs sportifs avec près de 3.000 affiliés, ainsi que la Haute École Francisco Ferrer, soit 1.200 élèves. Autant dire que pour le quartier, il s’agit d’une véritable mise à mort économique et sociale qu’aucun patch financier ne pourra combler, surtout en termes de dégâts sociaux, totalement absents des calculs du Gouvernement et de la STIB... 

    Alors qu’Elke Van Den Brandt annonçait il y a quelques semaines que la décision relative au Palais du Midi serait « prise en concertation étroite avec la Ville de Bruxelles, les riverains, associations, commerçants et autres usagers du Palais du Midi », il n’en a rien été, les réunions ont eu lieu entre les cabinets politiques et la Ville de Bruxelles. Si les commerçants du Palais du Midi ont bien été convoqués le lendemain de l’annonce, à la fois par la Secrétaire d’État Trachte et les ministres Van Den Brandt et Maron en après-midi et par Rudi Vervoort et Philippe Close en soirée, les usagers, riverains et autres commerçants du quartier faisant partie du « panel Toots Thielemans », se sont vus conviés, à peine 24 heures à l’avance, à une réunion d’information (sur une décision déjà prise) se déroulant… sur Zoom ! Quelle belle leçon de courage politique et de participation citoyenne. 

    Détruire le Palais du Midi… en pensant que cela se fera d’un claquement de doigts, c’est aussi se méprendre sur la difficulté de concilier un tel chantier avec le respect du patrimoine bruxellois. La CRMS a d’ores et déjà alerté sur les dangers d’une telle intervention qui risque de fragiliser voire de détruire des éléments essentiels de la composition du bâtiment (ses galeries notamment). Pour tenter d’éviter ce désastre, l’ARAU, de son côté, a annoncé qu’elle déposera une demande de classement du bâtiment, intérieurs compris. 

     

    Il n’y a pas d’autre choix, vraiment ? 

    Détruire le Palais du Midi n’est pas une solution technique inévitable, c’est le résultat d’une série de choix politiques : 

    • Le choix de lancer ce chantier du métro 3 en dépit du bon sens en commençant les travaux sur le tronçon sud, créant dès aujourd’hui des dommages irréversibles au bon fonctionnement des transports publics actuels sans que l’on sache quand la ligne complète pourra être inaugurée, ni même si elle verra réellement le jour. 

    • Le choix de confirmer la création de la station Toots Thielemans malgré les études alertant des difficultés géotechniques liées au sous-sol marécageux et les avis de différents experts tirant la sonnette d’alarme, mais aussi de délivrer les permis le plus vite possible… 48 heures avant les précédentes élections afin d’éviter tout retour en arrière. 

    • Celui, enfin, de persévérer coûte que coûte dans la construction d’une infrastructure de mobilité qui cumule les problèmes sur les plans sociaux, environnementaux et économiques, sans aucune garantie que le tronçon nord (Gare du Nord-Bordet) pourra être réalisé, notamment d’un point de vue financier. Certes, un abandon du métro 3 aujourd’hui engendrerait des pertes financières très importantes, mais presque anecdotiques au regard d’un projet global estimé aujourd’hui à plus de 4 milliards d’euros. 
       

    On peut dès lors aisément démentir le slogan de « la seule option possible » et la stratégie du Gouvernement bruxellois qui ressemble à s’y méprendre aux plus belles heures de la bruxellisation. Il existe d’autres choix. Dont celui d’assumer les erreurs commises, de communiquer de façon honnête et transparente, de reconnaître la nécessité de stopper les travaux, de remettre la voirie en l’état, de préserver l’équilibre du quartier et d’étudier des projets alternatifs de mobilité respectueux du cadre urbain et humain.  
     

    Nous demandons : 

    • L’arrêt du chantier pour la station Toots Thielemans et la réhabilitation immédiate des voiries sur Jamar, Stalingrad, Lemonnier, … 

    • Une investigation sur les torts partagés des entrepreneurs privés et des pouvoirs publics dans ce dossier. 

    • Une évaluation des promesses non tenues envers le quartier fixées dans les Pactes (la gestion de la propreté, horaires des travaux, nettoyage, indemnisations…). 

    • Une étude indépendante sur la faisabilité du projet d’alternative au projet de métro 3, Prémétro + porté par la Plateforme « AVANTI ! ».

     

    Contacts

    ARAU : Jean-Michel Bleus – 0479 37 75 18 – jm.bleus@arau.org
    IEB : Thyl Van Gyzegem – 0485 62 04 60 – thyl.vangyzegem@ieb.be

     

    Signataires

    ARAU • Association de Comités de Quartier Ucclois (ACQU) • Association des commerçants de Stalingrad-Lemonnier (STALEM) • BRAL • Comité d’Habitants Saint-Gilles-Midi • Dérive • Inter-Environnement Bruxelles (IEB) • Le Pavé dans les Marolles • Midi moins une ! • Quartier Nord • Sauvez le square Riga • Save Tram 55