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Le gouvernement peut acheter des terrains de manière proactive pour dédensifier le centre. La biodiversité fait partie d’un processus démocratique, il faut décider ensemble.
Marie Nagy (Défi)
Frederik Ceulemans (Open VLD)
Mounir Laarissi (Les Engagés)
Pascal Smet Vooruit)
Alain Maron
Françoise De Smedt

Entendons-nous bien: abandonner l’extension du métro vers Bordet, hypothèse probable au vu de la situation technique et budgétaire, ne signifie pas mettre fin à cette gabegie. Se limiter à la phase 1 du métro 3 (Albert-Nord), actuellement en cours, c’est en effet dégrader de manière substantielle la qualité du service et l’attractivité du transport public: cela générerait des correspondances pour tous les usagers en direction du centre-ville, qu’ils viennent du sud (avant Albert) ou du nord. En d’autres termes, un demi-métro, c’est la suppression de toute ligne directe jusqu’au centre.

Il existe une alternative au métro 3, à la fois réaliste, ambitieuse et immensément moins coûteuse. Elle s’appelle le Prémétro+, une proposition portée par la Plateforme Avanti regroupant une vingtaine d’associations, dont le BRAL. 

Récemment mis à jour au regard des évolutions récentes du métro 3, le Prémétro+ sera présenté à la presse et au grand public le mercredi 15 mai à 11h, à la maison Jamaer, Avenue Stalingrad 62, 1000 Bruxelles.

Pour en savoir plus:

Est-ce que les finances à Bruxelles sont bonnes ?  

M.F. : « Alors non ça c’est sûr, que la situation financière à Bruxelles n’est pas bonne. Après il faut peut-être  essayer de comprendre ce que ça veut dire. Donc c’est clair qu'aujourd’hui les dépenses sont beaucoup plus élevées que les recettes. Ça se traduit par la création d’une dette, chaque année et cette dette, il faut la financer. Donc ça c’est la première chose, c’est qu’il y a des intérêts qui va falloir payer sur ces dettes et donc à un moment donné ça va couter plus cher à Bruxelles. »

« D’autre part ça crée un problème de confiance. Si vous dépensez beaucoup plus ce que vous gagnez, les personnes qui vous prêtent de l’argent, vont vous prêtez à un taux d’intérêt qui est plus élevé. Et donc ça veut dire que demain on aura à la fois plus de dettes et donc une charge d’intérêt plus élevé et on aura des intérêts qui seront encore plus élevés. Donc si vous voulez c’est la double peine et donc Bruxelles devra payer beaucoup plus. »

 

Vu la situation financière de Bruxelles, est-ce qu’elle peut financer Metro 3 ?  

M.F. : « La réponse serait plutôt non. De manière générale, aucune entité ne peut financer l'ensemble des politiques qu’elle aimerait financer. A Bruxelles c’est encore pire puisque la situation financière est vraiment mauvaise. Mais ici je pense que la question, ça va être de dire: il faut choisir entre faire un métro ou faire d’autres choses comme construire des crèches, comme construire des infrastructures sportives, comme rénover des parcs. »

« Et de manière générale, si on prend un exemple, on pourrait se dire que si on prenait ces 5 milliards et qu’on les donne aux ménages les plus pauvres, on pourrait rénover un tiers des logements à Bruxelles avec plus de 30.000 euros (par ménage, red.). Donc ici on est clairement face à un choix politique, de prioriser une politique plutôt qu’une autre. »

 

Mieux vaut perdre maintenant quelques centaines de millions d’euros pour un projet qui n’est pas bon, plutôt que de dépenser des milliards pour ce projet qui n’est toujours pas bon.

 

Est-ce qu’un Partenariat Public-Privé (PPP) est une bonne solution ? 

M.F. : « Alors, je dirais plutôt non. Un PPP ça peut paraitre intéressant parce que en réalité c’est le privé qui amène les fonds, qui fait les travaux, qui normalement supporte les risques et le public rembourse pendant une certaine période ; 20 ans, 30 ans, 100 ans, ... Et donc ça peut paraitre intéressant. Cependant, une dette ça reste une dette, que ce soit le secteur privé qui avance l’argent, que ce soit un emprunt sur les marchés financiers, que ce soit un emprunt auprès de la Banque européenne d'investissement ... dans tous les cas ce sont des dettes qu'il va falloir payer ensuite. »

« Deuxième point, c’est que en réalité le secteur privé est sensé prendre des risques mais on l'a vu avec le tram de Liège, quand il y a un vrai gros problème, c’est la Région wallonne qui a quand même payé finalement. Donc c’est bien la preuve que finalement un des avantages se perd déjà. Un deuxième avantage c’est que ce serait moins chère mais la toutes les études montrent que de manière globale c’est plus cher de faire appel au secteur privé pour ça. »

 

Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que le Féderal finance le metro 3 ?   

M.F. : « Sincèrement non. La première question c’est peut-être est-ce que le fédéral veut financer le métro? Et là, on est dans un environnement fédéral qui ne permet pas ce genre de choses, c’est à dire que chaque entité a sa propre compétence. On l’a vu, il y a eu des inondations très fortes en  Région wallonne avec des morts, avec des couts en milliards. Et bien personne, aucune entité n’a apporté d’aide financière à la Région wallonne. Donc pourquoi est-ce qu’ici, si la  Région bruxelloise décide de construire un métro, pourquoi est-ce qu’un autre niveau de pouvoir irait payer pour ce métro ? Ça c’est la première chose. »

« La deuxième chose, c’est est-ce que le fédéral peut même si elle le voulait ? La réponse (red.) ici est plutôt est non. On voit bien que la Belgique a un déficit qui est énorme. L’Europe nous en veut beaucoup sur ce point. Et on va probablement rentrer en procédure de déficit excessif à court terme donc je ne vois pas comment dans ce contexte le  Fédéral pourrait trouver des nouveaux moyens pour financer un métro que les bruxellois veulent. »