Les sources d’inégalité en matière de mobilité

16/03/2021
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Pour une grande partie de la population, se rendre d’un point A à point B est un casse-tête. Pro Velo, Fondation Roi Baudoin et Netwerk Duurzame Mobiliteit nous éclairent sur ces inégalités. Pour beaucoup, se rendre d’un point A à point B ne relève ni d’un défi, ni d’un casse-tête. Et pourtant, pour une grande partie de la population, la mobilité est limitée et limitante. Les diverses études ci-dessous nous éclairent sur les sources et conséquences de ces inégalités.

Pour une grande partie de la population, se rendre d’un point A à point B est un casse-tête. Pro Velo, Fondation Roi Baudoin et Netwerk Duurzame Mobiliteit nous éclairent sur ces inégalités. Pour beaucoup, se rendre d’un point A à point B ne relève ni d’un défi, ni d’un casse-tête. Et pourtant, pour une grande partie de la population, la mobilité est limitée et limitante. Les diverses études ci-dessous nous éclairent sur les sources et conséquences de ces inégalités.

Etre femme cycliste à Bruxelles – Pro Velo

Le pourcentage de femmes cyclistes dans une ville donne une bonne idée de sa cyclabilité - la qualité de l’environnement cyclable offert par une ville, selon le GRACQ. À Bruxelles, la parité homme-femme pour ce mode de transport est loin d’être une réalité. En effet, une étude de Pro Vélo nous indique que, lors de leurs comptages, seulement 36,1% des cyclistes sont des femmes en 2019. Quels sont les freins qui mènent à cette inégalité ?

Le sens de sécurité. Si les hommes sont encore considérés comme des casse-cou dans notre société, les femmes attachent plus d'importance à ce critère. Elles exigent une infrastructure plus sécurisée que les hommes avant de se mettre en selle. Chez les femmes non-cyclistes, c’est même le premier critère qui les démotive à adopter le vélo.

Les trajets plus longs. Ce critère est directement lié au précèdent. Afin de trouver le trajet le plus sure, les femmes en selle ont tendance à rallonger leur trajet pour ne passer que par des routes où elles sont à l’écart du trafic. Chez les femmes cyclistes, la distance de trajet est le premier frein à la pratique du vélo.

Une pratique genrée. Ici aussi, les représentations sociales de la femme et de la féminité jouent un rôle important. Les monde du vélo reste majoritairement masculin. Les femmes qui s’y fraient un chemin sont qualifiées de « courageuses » et dans certains quartiers populaires de Bruxelles, on remarque même que la pratique du vélo est admise seulement pour les hommes et les enfants. L’image idéal alliant féminité et élégance accroit la pression sociale pour les femmes et représente un autre frein à la pratique du vélo. Les femmes à vélo sont donc confrontées à deux sources de marginalisation : celle liée au genre dans un espace public masculin et celle liée au choix du vélo dans une ville dominée par la voiture.

Le rôle familial. Une majorité des tâches ménagères restent assumées par les femmes, ce qui rend leurs déplacements plus complexes puisqu’à multiples destinations (par exemple : travail-école-magasin-maison sur un après-midi).  Lorsque les femmes doivent cumuler les destinations, la pratique du vélo diminue ostensiblement.

Pour en lire plus, rendez-vous sur le site de Pro Velo.

L’exclusion numérique - Fondation Roi Baudoin

Le constat de cette étude est frappant : 40% des Belges sont en vulnérabilité numérique et pas moins de 11% des Bruxellois n’a pas de connexion internet. Ceci complique une série d’activités quotidiennes qui semblent naturelles aux autres : la recherche d’un logement, la recherche d’un emploi, l’accès aux activités (extra-)scolaires, etc. Et aussi l’accès au divers services de mobilité. Comment ?

Capacité numérique faible. En effet, 40% des Belges ont des capacités numériques faibles, ce qui complique l’accès aux informations de mobilité de base comme les horaires des transports en commun.

Peur de l’utilisation. Le manque de connaissance et de pratique des divers outils en ligne augmentent également la barrière à leur utilisation car elle amène une peur de « mal faire ». Ceci limite le nombre de démarches administratives qu’ils entreprennent en ligne.

Manque d’accès aux technologies. Comme mentionné précédemment, un grand nombre de Belges n’a pas de connexion internet. Mais au-delà de l’accès internet, on peut aussi penser aux conditions d’accès d’une grande partie des applications de mobilité partagée : la nécessité d’avoir une carte de crédit génère un autre frein à l’accès.

Pour l’étude dans son entièreté et les solutions proposées, rendez-vous sur le site de la Fondation Roi Baudoin.

Verkeersarmoede – Netwerk Duurzame Mobiliteit

Ce terme enveloppe plusieurs facettes qui mènent à une « pauvreté » en matière de mobilité. On parle bien évidemment de l’accessibilité d’un lieu, élément directement lié à la planification urbaine. Mais aussi de la mobilité d’une personne et du degré auquel elle a accès à différents moyens de transport. Ce dernier élément est influencé par ses revenus, son état physique, ses compétences (pensez par exemple aux capacités numériques mentionnées plus haut) et sa composition de ménage. Quels en sont les effets ? Quelques exemples concrets :

Une mobilité plus lente. Un grand nombre de personnes à bas revenu ne peuvent se permettre une voiture, ce qui les mènent à opter pour des moyens de transport plus lents et moins flexibles. Le vélo n’est parfois pas une option car ces groupes socio-économiques sont également victimes de l’étalement urbain : ils travaillent dans des secteurs ouvriers ou industriels, majoritairement situés en dehors des centres urbains.

Forced car ownership. Certains ménages sont alors amenés à « la possession forcée d'une voiture ». L’impact de ce phénomène sur les familles est énorme puisque l’achat et l’entretien d’une voiture occupe alors une grande partie de leur budget mobilité, limitant les possibilités non seulement d’investir dans d’autres modes de transport, mais aussi l’utilisation de la voiture une fois achetée. En effet, le budget mobilité étant investi dans les déplacement domicile-travail, l’utilisation de la voiture pour le loisir sera limitée. Les familles se déplaceront moins et parcourront de plus petites distances.

Exclusion sociale. Etre moins mobile se traduit souvent en une exclusion sociale : les possibilités de se rendre à des activités quotidiennes sont plus limitées. Comme pour l’exclusion numérique, on mentionne entre autre l’accès à l’emploi, les activités extra-scolaires ou familiales.

Envie d’en entendre plus sur la thématique ? Lisez l’étude récente de Netwerk Duurzame Mobiliteit.

Pour que la mobilité soit moins limitée et limitante, il faut connaître les sources et conséquences des inégalités. Sur base de ceci, nous pouvons changer la politique de mobilité à Bruxelles et en Belgique. Bien que nous soyons sur la bonne voie, nous n’y sommes pas encore. En partageant ces études, nous souhaitons continuer le débat et élargir l’inclusion de toutes et tous à une mobilité durable.

Connaissez-vous d'autres études indispensables sur les inégalités dans le secteur de la mobilité ? Contactez florence@bral.brussels.