Y a-t-il encore de la place à Bruxelles ? Rapport sur notre débat électoral sur la nature, la vie et le travail dans la ville
Le mardi 19 mars, plus d'une centaine de Bruxellois se sont réunis pour le premier débat électoral de la BRAL, avec notre partenaire Natagora et en collaboration avec Muntpunt. L'objectif de la soirée était de donner à notre public une chance de connaître les points de vue des partis démocratiques bruxellois sur la nature, la vie et le travail dans la ville.
Les politiciens suivants ont participé au débat : Alain Maron (Ecolo), Benjamin Dalle (CD&V), Elke Van den Brandt (Groen), Françoise De Smedt (PTB/PVDA), Frederik Ceulemans (Open VLD), Gaëtan Van Goidsenhoven (MR), Isabelle Emmery (PS), Marie Nagy (DéFi), Mathias Vanden Borre (N-VA), Mounir Laarissi (Les Engagés) et Pascal Smet (Vooruit). Les experts Steyn Van Assche, représentant de Natuurpunt Bruxelles et Sarah De Boeck, experte en immobilier et en aménagement du territoire chez Idea Consult, ont apporté l'expertise nécessaire.
Cette fois-ci, nous n'avons pas opté pour un compte rendu classique de la soirée. Nous avons laissé l'illustrateur Pieter Fannes s'occuper des portraits des candidats pendant le débat. Nous avons fourni des citations percutantes !
Qu'avons-nous appris ?
Notre impression générale est que tous les politiciens comprennent qu'il y a une grave crise du logement à Bruxelles : il y a beaucoup de personnes à faibles revenus, beaucoup de locataires et le marché de la location est cher ; les listes d'attente pour les logements sociaux sont outrageusement longues. Quant aux solutions, l'opposition classique entre la gauche et la droite n'est certainement pas encore morte.
En termes de nature, on peut conclure que tout le monde veut faire quelque chose, mais l'engagement ou l'ambition de certains est déjà plus grand que d'autres. Nous vous laissons le soin de lire les citations pour comprendre ce que nous voulons dire !
Les dessins avec citations
1. Vivre en ville
Marie Nagy (Défi)
Pour résoudre la crise du logement, les secteurs privé et public doivent travailler ensemble. Nous devons faciliter l'obtention des permis de construire pour les projets de logement. Il faut une grande alliance avec le privé pour produire le logement abordable.
Mathias Vanden Borre (NVA)
La population a augmenté, mais l'offre de logements n'a pas augmenté suffisamment. L'équilibre du marché est faussé. Nous devons créer des logements en rétablissant la confiance dans le marché du logement, en travaillant avec le secteur privé et en accordant davantage de permis.
Frederik Ceulemans (Open VLD)
Les caisses publiques sont vides, mais nous avons besoin de durabilité. Nous avons besoin des agences immobilières sociales, d'allocations de logement, de logements sociaux mixtes, mais les fonds publics ne suffisent pas. Nous avons besoin de l'argent des investisseurs pour construire.
Gaëtan Van Goidsenhoven (MR)
La région doit se montrer exemplaire sur les terrains publics. On accède à des tensions quand ce n’est pas le cas. Il ne faut pas se comporter en promoteur immobilier comme à Josaphat. Il faut une mixité fonctionnelle.
Mounir Laarissi (Les Engagés)
Pour absorber la croissance démographique, il faudrait faciliter l'ajout d'un étage supplémentaire à une habitation dans le respect du gabarit et de l'aspect visuel.
Benjamin Dalle (CD&V)
Un registre des logements vacants est nécessaire et nous devrions imposer des amendes plus élevées pour les logements vacants.
Pascal Smet (Vooruit)
Les autorités publiques ne sont plus autorisées à vendre des terrains publics. Il existe plusieurs façons de le faire. Nous devrions créer une banque foncière et taxer les terrains en fonction de leur constructibilité.
Isabelle Emmery (PS)
Il faut activer le secteur privé à prendre son rôle pour construire du logement abordable. Il faut imposer des logements public dans des grands projets, pas comme sur Thurn & Taxis.
Alain Maron (Ecolo)
Il ne suffit pas de créer de l'offre pour résoudre la crise du logement, c'est un mythe. Des mesures d'accompagnement telles que des coopératives, un encadrement des loyers, des logements sociaux dans des propriétés existantes sont également nécessaires.
Elke Van den Brandt (Groen)
Le tabou qui entoure le logement est celui des forces du marché. Nous devons réglementer le marché de la location, le contrôle des loyers est nécessaire.
Françoise De Smedt (PTB/PVDA)
On doit avoir le foncier dans nos mains. Il ne faut plus vendre des terrains publics au privé, il faut produire 100% de logement public sur les terrains publics. Il faut mettre en place une banque foncière pour acquérir des terrains.
2. La nature en ville
Marie Nagy (Défi)
Au lieu de choisir entre l'une ou l'autre, on doit viser des petites interventions qui feront la différence [en termes de nature].
Mathias Vanden Borre (NVA)
Bruxelles est une ville verte, mais elle est inégalement répartie. Cependant, on ne peut pas s'y attaquer à travers de l’urbanisme. Le seul choix est de savoir ce que l'on fait des grandes réserves. Ici, nous devons trancher. Préservons au moins nos parcs. Si nous préservons ce qui existe aujourd'hui, c'est déjà une grande victoire.
Frederik Ceulemans (Open VLD)
Soixante pour cent des sols sont en mauvais état. Pour les restaurer, il faut construire des réseaux et relier les maillages bleus et verts. Cela n'est pas suffisamment fait aujourd'hui. Ce qu'il faut faire, c'est : 1. décider ce que l'on va protéger, 2. décider ce que l'on va développer ou construire.
Gaëtan Van Goidsenhoven (MR)
Pour la biodiversité, il faut conserver les derniers sites, comme renforcement de la qualité de vie pour rendre cette ville plus désirable.
Mounir Laarissi (Les Engagés)
A Jette, nous avons remis le Molenbeek à ciel ouvert. Il faut redoubler d'efforts pour rendre l'eau perméable en raison des inondations à venir. Cela nécessite des choix politiques.
Benjamin Dalle (CD&V)
Il faut créer un réseau dense de petits espaces verts pour la rencontre et la biodiversité.
Pascal Smet (Vooruit)
Il existe une fausse opposition entre la construction et la nature. Après 50 ans, nous savons que l'étalement urbain est une mauvaise idée. On doit aller vers une ville compacte et haute. Nous avons besoin d'une densification intelligente, on doit densifier vers le haut.
Isabelle Emmery (PS)
Nous avons besoin d'un cadastre de la biodiversité pour verduriser les voiries et les bâtiments et préserver les espaces verts.
Alain Maron (Ecolo)
Il nous faut un Plan Régional d'Affectation du Sol climatique avec une protection claire et réglementaire pour les espaces sensibles. On doit mettre en place un système de captation de plus-value avec lequel on peut financer le développement des espaces verts et bleus.
Elke Van den Brandt (Groen)
Pourquoi sommes-nous les seuls pour le stop béton ? Chaque centimètre carré d'espace vert de notre ville doit être protégé. Si nous ne réagissons pas maintenant, la facture sera encore plus élevée.
Françoise De Smedt (PTB/PVDA)
Le gouvernement peut acheter des terrains de manière proactive pour dédensifier le centre. La biodiversité fait partie d’un processus démocratique, il faut décider ensemble.
Merci !
Nous aimerions également profiter de cette occasion pour remercier une fois de plus nos partenaires Natagora et Muntpunt, le public, les candidats et les experts pour leur engagement !