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Le Palais du Midi, ce sont 35 commerces, 37 clubs sportifs avec près de 3.000 affiliés ou encore 1.200 élèves de la Haute École Francisco Ferrer. Au-delà de ces chiffres, le Palais du Midi, c’est surtout un lieu de vie, un lieu de rencontre où se tissent des liens sociaux. Le Palais du Midi, c’est le cœur d’un quartier populaire qui lutte pour sa survie depuis près de 4 ans. Le Palais du Midi, c’est aussi un condensé d’histoires urbaines et d’évolutions architecturales hors du commun, banalisées par nos responsables politiques car méconnues et qui doivent impérativement être reconsidérées.

L’objectif du collectif NOTRE PALAIS / ONS PALEIS c’est de donner une voix aux dynamiques sociales et au patrimoine urbain qui s’étendent sur près d’un hectare, de les rendre visibles et de les maintenir. Le collectif vous expliquera pourquoi il est essentiel de sauvegarder le Palais du Midi et donc de refuser les opérations de déménagement des activités présentes, actuellement pilotées par la Ville de Bruxelles. Des représentants du collectif détailleront les actions qui seront prochainement menées : officialisation du dépôt d’une demande de classement, inscription à la liste des sites en danger d’Europa Nostra, interpellations citoyennes, rassemblements, etc.

NEO et ses soubresauts 
Malgré plus de dix ans de critiques généralisées, le Gouvernement a sorti une nouvelle proposition de son chapeau pour cette quatrième tentative. La modification du Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS), qui est actuellement en enquête publique, n’est « plus conçue comme le fondement légal suffisant à l’implantation et à l’autorisation » de NEO. Elle ne sert plus qu’à « faire évoluer le périmètre considéré vers un quartier mixte assurant le rôle international de Bruxelles ». De cette manière, le Gouvernement repousse l’étude des scénarios de mobilité à un temps futur lors de l’établissement d’un Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS).  

On apprécie le courage de la Région qui ainsi se dédouane de la responsabilité du projet et le fait reposer sur un outil communal tout en rappelant néanmoins que sa vocation est supra-locale, voire internationale. 

Un aimant à voiture 
Le centre commercial NEO augmentera significativement, par la force des choses, la congestion dans les quartiers avoisinants. On annonce une augmentation de la congestion de 50 %. La Région n’est jamais parvenue à développer un scénario de mobilité juridiquement fiable, défaillance justifiant par trois fois l’annulation des tentatives de modification précédentes. La délivrance par l’administration flamande du permis d’urbanisme pour une voie de liaison souterraine reliant le Ring de Bruxelles et le plateau du Heysel change peu de choses à l’affaire. 

En pleine crise climatique, sociale et économique, le Gouvernement régional bruxellois est occupé à porter un projet presque uniquement orienté pour la circulation automobile. Nécessitant le réaménagement de plusieurs voiries censées desservir les quartiers, leurs habitants et les Palais des expositions pour les réaffecter à une circulation automobile de transit importante. Il est donc en train de saboter son propre plan de mobilité. 

Les centres commerciaux nuisent gravement aux commerces locaux  
L’absence d’articulation avec les autres outils de planification régionaux ne se limite pas qu’à la mobilité. La révision générale du PRAS en cours est censée le mettre en phase avec les évolutions de la Région. Dans ce cadre, toutes les instances martèlent l’impératif de renforcer et développer l’offre commerciale de proximité.  Sur le terrain, on constate tout le contraire : ouverture de Docks Bruxsel au Pont Van Praet qui a déjà fragilisé la chalandise du centre-ville et poursuite de deux gros projets, Broeklin (ancien Uplace) à Machelen et bientôt NEO au Heysel. Un maillage commercial contre-productif selon le Rapport sur les Incidences Environnementale (RIE) : « Certains segments en tireront profit, d’autres en pâtiront ».1  

L’arrêté mis à l’enquête tente de rassurer et évoque qu’une vacance inférieure à 10% est un signe de bonne vitalité commerciale et le seuil critique serait à 20%. UNIZO, membre de la Plateforme, fournit une interprétation divergente et estime qu’une économie est saine pour un taux d’inoccupation inférieur à 6%. 20% est un seuil désastreux pour l’économie locale.   

Une procédure discriminante illégale 
Rappelons enfin que la modification partielle du PRAS a été mise à l’enquête publique avant que l’arrêté destiné à fixer les nouvelles périodes de vacances d’été ait été publié au Moniteur belge et a démarré dans l’illégalité. L’arrêté fait en outre le choix de s’aligner sur les vacances francophones qui démarrent une semaine plus tard que celles des néerlandophones. Un choix moins contraignant pour l’administration mais aussi moins démocratique pour les habitants !  

La Plateforme et le comité Triangle Houba-Sobieski-Heysel réitèrent leurs demandes :  

  • L’annulation de l’enquête publique en cours et son report après l’été ou, a minima, son extension afin de respecter le prescrit légal actuel ;  

  • Une plus grande transparence sur les engagements pris, les montants dépensés ou engagés pour un projet dont la valeur globale dépasse le milliard d’euros ! ;  

  • Une réévaluation de l’ensemble du projet en concertation avec les habitants et les acteurs socio-économiques ;  

  • Un réaménagement du plateau du Heysel pensé de façon démocratique et équilibrée, au profit de l’intérêt général. 
     

Signataires
ARAUBond Beter Leef MilieuBRALCSC BruxellesInter-Environnement Bruxelles (IEB)UCMUnizo  • Comité Triangle Houba-Sobieski-Heysel 
 

Contacts de presse:  

  • IEB : Claire Scohier, 0473 66 75 05  

  • BRAL : Benjamin Delori, 0471 47 42 72  

  • BBL : Erik Grietens, 0474 40 63 94  

  • ARAU : Jean-Michel Bleus, 02 219 33 45  

  • UNIZO : Julie Huntz, 0477 952670   

  • CSC : Celie Huybens, 0493 04 70 08  

  • UCM :  Sophie Heuskin, 0494 30 26 31  

  • Le Comité Triangle Houba-Sobieski-Heysel : Félix Vandemeulebroek, 0479 57 49 73 

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C'était sans compter sur un groupe de Bruxellois attachés au patrimoine et à la gare du Nord. Ils et elles se sont uni.e.s et ont lutté. En organisant un cortège, visant à ramener un banc en bois dans la gare. Avec des photos, des dessins, un poème, une affiche, des messages, des discussions...  

Et surtout, en proposant avec BRAL une demande de classement de la gare.  

Le 22 juin 2023, le gouvernement bruxellois a accédé à la demande en inscrivant la gare sur la liste de sauvegarde. Les bancs resteront ! Quoi de mieux pour fêter cette victoire que d'y faire un tour, tous ensemble ? Si vous regardez bien, vous reconnaîtrez deux membres de notre conseil d'administration.  

Les banques qui ont déjà disparu reviendront-elles aussi ?  

“Ce ne sera pas facile : certaines ont déjà été vendues, d'autres sont en dépôt dans l'attente d'une décision. Qui sait, peut-être y en a-t-il encore en réserve? Rien n'est impossible, et il serait dommage de se retrouver avec une demi-solution,” écrivait l’activiste Pieter Fannes sur Twitter

Merci à Arnaud Ghys pour les belles photos ! 

Le sol joue-t-il un rôle ou n'est-il qu'un morceau du monde sur lequel nous construisons, excavons et drainons, ou sur lequel nous marchons, faisons du vélo, conduisons, ... sans le regarder ?

S'il est question de sol, c'est surtout de sol pollué. De ce qui n'y a pas sa place et qui doit donc être nettoyé. Le sol vivant, élément essentiel de notre cadre de vie, fait l'objet de beaucoup moins de réflexions. C'est du moins ce que nous pensions. Super Terram nous a appris combien il y a de personnes et d'initiatives pour lesquelles le sol est important. Ce "bottin" volumineux en est le reflet, il montre la multitude d'idées qui existent.

Qu'est-ce que le sol nous apprend sur les limites de notre mode d'urbanisme ? Où « négocions-nous » avec la nature qui nous entoure, et qu'est-ce que cela signifie en pratique lorsque l'on veut changer un morceau de ville ?

Super Terram est un projet de recherche et une expérience collective visant à déterminer jusqu'où nous pouvons aller pour traduire les connaissances sur la relation entre l'homme et le sol dans les institutions et les pratiques qui font la ville. Cette réflexion est importante et a des répercussions très concrètes dans la ville. Il suffit de penser à l'évolution du site Josaphat, où un morceau de nature s'est développé de manière inattendue, où un quartier de la ville s'est développé de manière inattendue, où un quartier de la ville a été créé.

Le développement non planifié .... A-t-il encore sa place dans la ville d'aujourd'hui ? Et qu'en est-il d'un site comme Schaerbeek-Formation, où nous avons la possibilité de concevoir des développements économiques de concert avec un sol vivant ?

Ce type de questions et de réflexions montre aussi immédiatement que la fin de Super Terram tel qu'il a existé jusqu'à présent ne signifie pas la fin du travail autour d'un sol vivant dans la ville.

Raf Pauly

Miroirs urbains

Pour une énième fois, un promoteur est de retour dans le quartier Nord avec un projet sorti tout droit des cartons des années 60. Comme souvent, le projet en question a des intentions claires mais bien déguisées : monter le plus haut possible en dérogeant aux règlements urbanistiques en vigueur pour y construire un bâtiment rentable qui ne répond ni aux besoin du quartier, ni aux besoins d’une Région en pleine mutation depuis l’enchainement des crises sanitaires, économique et climatiques. Le tout sous couvert d’une structure bas carbone, « transparente » puisqu’entièrement vitrée offrant des « véritables miroirs urbains qui reflètent le quartier ».

 

Stadsbiografie, miroirs urbains
Stadsbiografie

Monofonctionalité nuira aux efforts réalisés

Oui, le quartier Nord est bien connecté et peut accueillir une certaine densité. Mais il est hors de question d’implémenter des projets monofonctionnels qui empireront la situation actuelle et nuiront aux efforts réalisés à ses alentours.

Le BRAL demande à ce que la commission de concertation émette un avis négatif face à ce projet. Nous espérons également pouvoir lire la vision partagée de perspective.brussels pour le quartier Nord, censée guider le développement du quartier vers un meilleur équilibre. Cette espace important pour Bruxelles a besoin de logements sociaux et publics, d’équipements d’intérêts collectifs, d’espaces publics verdurisés et apaisés.

Vous pouvez lire la réaction complète en annexe.

Benjamin Delori

Kaart met 24 meetpunten

Voici un tableau des lieux en question. 

Porte de Flandre (1000) 

Rue Antoine Dansaert 

(1000) 

 

Boulevard Géneral Jacques  

(1050) 

Boulevard Industriel  

(1070) 

 

Sainctelette (1000) 

 

Avenue de Cortenbergh (1000) 

Chaussée de Vleurgat (1050) 

Rue Piers (1080) 

Porte d'Anderlecht  

(1000)  

Rue Dieudonné Lefèvre (1020) 

 

Chaussée de Wavre/ Trône 

 

Boulevard Louis Mettewie (1080) 

Rue d'Arenberg  

(1000) 

Rue de Brabant (1030) 

 

Barrière (1060) 

 

Avenue Jacques Sermon (1083) 

Avenue de la Toison d'Or (1000) 

Boulevard Lambermont (1030) 

 

Boulevard Josse Leemans (1070) 

Avenue Brugmann  

(1180) 

 

 

Rue Joseph II  

(1000) 

Boulevard Brand Whitlock (1040) 

 

Avenue Fonsy (1070) 

 

Rue du Méridien  

(1210) 

 

Pour ceux et celles qui connaissent les résultats de CurieuzenAir, il n'est pas surprenant que nous ayons sélectionné de nombreux points au centre. La carte à points de CurieuzenAir montrait une grande disparité à Bruxelles, entre un centre "rouge-jaune" et une périphérie "bleu-vert". Plus on s'éloigne du centre, plus l'air est bon. En choisissant les points les plus pollués, nous nous retrouvons donc au centre de la région de Bruxelles-Capitale.

Devenez marraine ou parrain ExpAIR 

Pour chaque lieu, nous cherchons un parrain et une marraine pour le point de mesure. Ils et elles seront les premiers à recevoir les résultats du point de mesure. Nous leur demanderons de communiquer les résultats des mesures à leurs réseaux. Les parrains et marraines pourront définir et développer le parrainage avec nous selon leurs talents. 

Vous connaissez des citoyens actifs, une organisation sympathique ou un commerçant engagé qui aimerait devenir le parrain ou la marraine de l'un de ces points de mesure ? Faites-le nous savoir à l'adresse suivante : expair@bral.brussels

Si vous pensez qu'il manque une rue dans cette liste, vous pouvez également nous en informer ! 

Eva Forceville & Tim Cassiers 

Retour sur la balade 

L’ARAU s’est penchée sur le piétonnier dix ans après son instauration. Leur analyse avait pour but de faire le bilan et un suivi de l’évolution des grands projets, des permis délivrés ou encore des dynamiques en place sur le piétonnier. Ils mettent en lumière le décalage entre le discours politique et la réalité du terrain. D’un côté, la politique met en avant l’importance des commerces de proximité, le besoin en logement abordable, et l’importance de limiter l’Horeca pour tendre vers une ville mixte. Alors que sur le terrain, c’est tout le contraire qui se développe. Cette grande zone piétonne est devenue un hypercentre vendu à l’international qui est dur à déconstruire car si personne ne veut retourner à l’axe dédié aux voitures, les conséquences sont importantes sur le cadre de vie et l’habitabilité du centre-ville.
 

Retour sur la cartographie

Pendant l’après-midi on s’est baladé dans des petites groupes pour faire une cartographie subjective. Le public était très mixte, intergénérationnel avec un niveau de connaissance très différent. L’idée était de récolter des avis et des ressentis sur le piétonnier et ses environs. Pépites, coups de cœur, espaces à préserver. Ils ont partagé leurs impressions comme le wow. Beurk. Brol. Bien ou pas bien ? Quelles sont les limites physiques de l’hypercentre ? Les espaces non accueillants ? L’atelier a quoi qu’il en soit relevé toute une série de choses. Ce qui est certain c’est que les changements d’ambiances peuvent se produire de manière progressive ou alors très rapide (à 25m près).Par exemple, les espaces calmes se font rares – une église était le dernier lieu calme dans une des zones. L’espace public est très encombré entre les terrasses.
 

Le débat : conclusions

Le compte-rendu intégral du débat se trouve ci-dessous mais voici déjà les différentes conclusions qui ont pu être tirées.

L’hypercentre est habité mais cela est souvent mis de côté face aux politiques d’attractivité mises en place dans le centre-ville. Les lieux de calme et de détente se font rares comme l’a été constaté dans plusieurs zones lors de l’atelier cartographique. À qui sont destinés les aménagements et les commerces dans le centre ? Le constat d’une ville habitée doit à présent se traduire dans une politique de développement et des aménagements adaptés. Par exemple, faudrait-il limiter la zone “touristique” du centre pour préserver une certaine quiétude dans certains quartiers ? 

La ville mène une politique d’attractivité touristique pour se positionner comme ville de destination face à la concurrence d’autres métropoles internationales. Cela implique que l’hypercentre ressemble de plus en plus à un centre commercial à ciel ouvert capable d’accueillir des foules en quête d’expériences commerciales et évènementielles. L'offre Horeca associée s’y est développée en parallèle et y est dimensionnée proportionnellement.

La ville manque de données pour prendre des décisions sur l’avenir de l’hypercentre. Comment les politiques touristiques, commerciales et culturelles sont-elles déterminées ? Les dernières données datent de 2018-2019 mais la Ville ne les a reçues que maintenant. L'absence de recul ne permet pas de prendre des décisions qui tirent des leçons du passé. La politique régissant l’hypercentre ne doit pas se faire à l’aveugle ou sur base de ressentis. Des données chiffrées doivent être produites de manière indépendante et servir de base au développement d’une vision pour l’avenir de l’hypercentre. Le BSI-Brussels Centre Observatory (BSI-BCO) permettait cela dans le temps. Ne serait-il pas temps de refinancer ce genre d’initiative ?

Les conséquences de la piétonnisation ne se limitent pas à la mobilité. Avec l’élargissement de l’hypercentre et de la zone piétonne, il faut croiser les réflexions sur la mobilité avec celles sur le tourisme, le commerce et le logement. L'aménagement de l’espace public est un levier important mais qui ne doit pas être pensé de manière isolée. Quels aménagements pour quelles zones et quels usages ?  La piétonnisation à outrance est-elle encore une piste à explorer, sachant qu’elle va de pair avec une extension des terrasses et une modification de la typologie commerciale ?

La culture bruxelloise se produit également dans les interstices de la ville, hors des institutions. Il faut laisser un certain degré de liberté aux citoyen·nes pour se rassembler et se rencontrer. Pour cela, des aménagements (ou une absence de ceux-ci) sont nécessaires pour éviter de tout vouloir cadrer en permanence. La commercialisation de l’espace public via l'extension de la zone dédiée aux terrasses a chassé les usagers·ères de certains lieux. L’hypercentre doit rester un espace accueillant pour tout le monde, indépendamment de la taille du portefeuille.
 

Le débat : compte rendu

Le panel était composé de Julie Huntz (politique bruxelloise chez UNIZO), Fabian Maingain (Echevin des affaires économiques à la Ville de Bruxelles – Défi), Benjamin Wayens (géographe enseignant à l’ULB-IGEAT) et Marion Alecian (directrice de l’ARAU) et modéré par Sofie Vermeulen.
 

Qu’est-ce qui constitue l’hypercentre bruxellois ?

debatHC
Figure 1: Mezoued, Vermeulen & De Visscher et al. (2020). Au dela du Pentagone, p.11