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Déjà entendu parler d'un laboratoire vivant (living lab) ? Un living lab, ce n'est pas seulement utiliser la ville comme laboratoire pour faire des expériences, ni considérer les citoyen.ne.s comme des cobayes. Un living lab, c'est bien plus que ça ...

Dans un laboratoire vivant, les usager.e.s de la ville dirigent les recherches.

Au sein d'un living lab, les usager.e.s de la ville sont responsables de mettre en pratique la théorie scientifique pour et à travers la ville. Les objectifs poursuivis sont ainsi l'innovation sociale et l'amélioration de la vie des usager.e.s des villes.

Ça fait sens pour le BRAL ? Tout à fait !

Toutefois, de nombreux living labs ne fonctionnent pas de manière inclusive et n'attirent qu'un seul public en particulier. Ou encore certains living labs ne peuvent être appliqués qu'à un endroit bien précis. Dommage, n'est-ce pas ?

Cosmopolis de la VUB a mis en place un consortium international pour contourner ces écueils avec un living lab «  smart ». Le BRAL s'est joint au projet. Nous nous sommes mis à travailler avec un laboratoire vivant qui a impliqué dès le départ les groupes d'ordinaire exclus et s'est également concentré sur le niveau urbain. 

AirCasting Brussels : un laboratoire bruxellois sur la qualité de l'air

Depuis trois ans, le BRAL travaille sur un laboratoire vivant pour mesurer la qualité de l'air à Bruxelles : AirCasting Brussels. Nous avons mené ce projet avec Cosmopolis de la VUB et grâce au soutien d'Innoviris. La priorité du BRAL était alors de mobiliser durablement les citoyen.ne.s pour un air sain à Bruxelles. Pour ce faire, la mise en place d'un laboratoire scientifique mené par les citoyen.ne.s sur la pollution de l'air a été essentielle.

Une étape importante a été la mobilisation des personnes qui voulaient participer à notre recherche pour mesurer la qualité de l'air à Bruxelles. Grâce au projet ExpAIR, nous avions déjà remarqué qu'un.e participant.e peut être attiré.e dans un projet pour un objectif immatériel : le plaisir de découvrir, d'apprendre et de réfléchir ensemble sur un sujet précis.

Le rôle du BRAL n'était donc pas celui d'un expert. Nous nous sommes adressés aux citoyens avec le message suivant : « Nous voulons que vous deveniez des expert.e.s ».

Avec un appareil de mesure mobile et une application sur le smartphone, les scientifiques civil.e.s ont pu se mettre rapidement au travail. Les volontaires ont enregistré plus de 500 heures de concentrations de PM2,5 et recueilli plus d'un million de données en dix mois.

Ces données ont été répertoriées sur une carte interactive montrant l'expérience quotidienne des Bruxellois.e.s. Peu importe où vous étiez, vous pouviez voir quelle était votre exposition. Car, même si les gens vivent généralement dans un endroit précis, les mobilités quotidiennes impliquent de sortir de chez soi et ainsi être exposé.e à la pollution de l'air. C'est ainsi que nous avons répondu à la nécessaire évolution de notre projet.

Nous avons donc commencé avec trois groupes de chercheurs.euses d'action : des résident.e.s au cœur de Bruxelles, des expatrié.e.s travaillant pour l'UE et des militant.e.s du vélo. Chaque fois, nous avons adapté notre laboratoire à la vie des bénévoles, à leur rythme, à leur style de vie, à leur disponibilité. Nous sommes passés de trois groupes à environ dix. Le BRAL a appris qu'en tant qu'animateur, nous pouvions être très flexibles en fonction des attentes et des besoins des groupes.

Se rassembler pour combiner les mesures et les connaissances était la clé du succès.

Se rassembler pour combiner les mesures et les connaissances était la clé du succès. Cela a largement motivé la curiosité collective, la responsabilisation et l'autonomisation du groupe ainsi que la volonté de mobilisation des chercheurs.euses de terrain.

Pour les scientifiques comme pour nous, le processus d'apprentissage expérimental et l'échange de connaissances se sont avéré cruciaux pour améliorer notre projet.

SmarterLabs : un consortium international

AirCasting Brussels faisait partie d'un projet européen plus large : SmarterLabs. Maastricht, Graz et Bellinzona (Suisse) avaient aussi leur propre laboratoire vivant. Sous le nom de Smarterlabs (en entier « Improving anticipation and social inclusion in living labs for smart city governance »), nous avons organisé des études d'action dans quatre villes ainsi que trois ateliers. Le projet s'est concentré sur l'identification et l'anticipation des problèmes qui peuvent survenir dans les laboratoires vivants : l'exclusion sociale (seuils qui empêchent les gens de participer de manière significative) et la mise à l'échelle (seuils pour augmenter l'impact d'un projet dans la société).

Avec ces partenaires européens, nous mutualisons maintenant ce que nous avons appris de cette recherche.

Nous avons consigné les leçons apprises dans des lignes directrices et dans un film.

Après tout, qu'est-ce qu'un laboratoire vivant et par où commencer ? Vous pouvez lire et télécharger les directives complètes ici. Il existe également une version courte pratique (FR, EN). Et regardez la vidéo ci-dessous ! De cette façon, nous voulons aider toutes celles et ceux qui veulent démarrer un laboratoire vivant.

SmarterLabs a été soutenu par l'initiative de programmation Joint Urban Europe de l'Union européenne.

Si vous souhaitez citer ce document, vous pouvez utiliser la référence suivante : Dijk, M., da Schio, N., Diethart, M., Höflehner, T., Wlasak, P., Castri, R., Cellina, F., Boussauw, K., Cassiers, T., Chemin, L., Cörvers, R., de Kraker, J., Kemp, R., van Heur, B. (2019). How to anticipate constraints on upscaling inclusive Living Lab experiments, SmarterLabs project 2016-2019, JPI Urban Europe.

La vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=XkDRgQf5QVo

Smarterlabs sur Facebook: https://www.facebook.com/smarterlabs/

 

AirCasting Brussels + des citoyens curieux + des outils de science citoyenne =  des mesures de l’exposition aux microparticules + une science citoyenne qui pousse à agir

En tant que citoyens, nous sommes exposés quotidiennement à la pollution atmosphérique. Mais la quantité exacte dépend de l'endroit et du moment où vous vous trouvez quelque part. Souvent, vous ne savez pas que vous vivez, travaillez ou passez souvent par des endroits très pollués. C'est pourquoi le BRAL et Cosmopolis VUB ont lancé le projet AirCasting Brussels avec de nombreux citoyens.

Grâce à des appareils de mesure mobiles, les citoyens ont mesuré leur exposition aux particules fines et sont ainsi devenus des experts dans leur environnement. Et une fois ces connaissances acquises, les citoyens sont devenus des acteurs qui ont pris des mesures pour améliorer leur environnement.

BRAL et Cosmopolis ont été heureux de lancer les initiatives citoyennes émergentes pour exiger le droit à l'air pur. Parce que nous méritons tous une ville meilleure, plus vivable et plus saine.

Avec les gens formidables de ZinTV, nous avons réalisé six vidéos. En tant que BRAL et Cosmopolis, nous vous présentons notre projet. Et nous donnons la parole à cinq AirCasters qui se sont engagés pour un air pur à Bruxelles ces dernières années : Patricia, Rajaa, Katia, Olivier K et Oliver D.

Nous les remercions beaucoup pour leur témoignage !

  • Patricia est médecin et maman et vit à Molenbeek. Elle a formé des mères dans d'autres groupes de mesure en arabe, turc et autres langues. Parfois frustré, mais toujours motivé. (FR)
  • Rajaa vit au cinquième étage du canal à Molenbeek. Elle voit de plus en plus d'allergies et d'asthme autour d'elle. 500 enfants ont défendu leur santé sur la Gemeenteenteplein à Molenbeek.   (FR)
  • Katia était une automobiliste qui vit près du Parc du Cinquantenaire. Depuis qu'elle a découvert qu'il était tellement pollué dans sa maison, elle a com (FR)
  • Olivier K. est un expatrié et cycliste au sein du Groupe cycliste de l'UE. La qualité de l'air est l'une des priorités de tous ces cyclistes
  • Olivier D est un papa qui emmène ses enfants dans les rues animées de Bruxelles. Il a aidé à organiser les actions aux portes de l'école
  • im, Liévin (BRAL) et Nic (Cosmopolis) présentent le projet AirCasting.

Plus d’info:

 

La Région présente sa vision mobilité au grand public. Une bien belle vision! Mais trois choses manquent encore : des objectifs mesurables, une priorisation, et des mesures plus directives. Réagir à l’enquête publique est facile, alors n’hésitez pas!

Le nouveau Plan Régional de Mobilité, Good Move, passe en enquête publique du 17 juin au 17 octobre, bonne nouvelle.

  • C’est la première fois que la Région inscrit aussi clairement une vision mobilité qui ne met plus la voiture au centre ! 
  • Autre bonne nouvelle : pour une fois, c’est facile pour tout un chacun de s’emparer du sujet et de réagir à l’enquête, grâce à un formulaire en ligne qui vous aidera à vous situer tant dans une vision de la mobilité que dans les différents volets du plan.

Question vision de mobilité, ça tombe bien, on vient de publier ici un poster infographique (et ludique) vous permettant de construire - à partir d’envies toutes simples du quotidien (je veux une bonne santé, je veux un cadre de vie agréable, ...) - votre liste de mesures politiques indispensables en matière de mobilité. Disponible aussi sur papier chez nous.

  • Troisième bonne nouvelle : une bonne partie des mesures que le BRAL propose se retrouvent dans Good Move !

Le BRAL soutient donc ce plan, comme le feront sans doutes beaucoup de citoyens, prêts au changement. 

Voilà donc pour les bonnes nouvelles. Maintenant venons-en à ce qui doit encore être amélioré. Avant de se réjouir complètement, le BRAL attend que toutes les belles intentions du plan ne restent pas sur papier.

  • Pour être concrètement appliqué dans chaque quartier de la ville et par tous les acteurs qui la font, ce plan manque d’abord d’objectifs clairs, mesurables et ...à commencer par combien de voitures veut-on en moins et pour quelle date.
  • Pour ne pas être un catalogue d’intentions dans lesquelles chacun pourra choisir, il lui manque aussi une priorisation de ses mesures qui met clairement en avant celles qui sont des leviers incontournables.

Exemple : vous tomberez peut-être en lisant le poster infographique sur l’idée d’un péage zonal, mesure que nous promouvons au BRAL pour réduire la pression automobile. Le péage se trouve dans Goodmove, mais il n’est pas mis en avant comme l’une des premières à appliquer, et reste encore trop vague. Pourtant, sans cette mesure levier, l’idée d’apaisement des quartiers qui se trouve au cœur de Good Move ne pourra pas avoir lieu car elle ne peut venir que comme le résultat d’autres mesures.

  • Enfin, nous attendons que Good Move soit plus directif dans l’établissement de principes à suivre par les communes dans leurs nouveaux plans de circulation. Les expériences de Leuven et Gand montrent que saupoudrer une rue à sens unique par ci, une boucle ou une interruption du trafic par là ne peuvent pas suffire. Par contre, bien conçu, un plan de circulation est l’instrument clé pour supprimer le trafic de transit.

En bref, vous l’aurez compris, réagissez à l’enquête jusqu’au 17 octobre sur http://goodmove.brussels.  Le BRAL publiera un avis plus détaillé après l’été.

1 juin 2019, une cinquantaine de personnes explorent avec nous la jungle des projets futurs aux alentours de la gare du midi. Vous n’y étiez pas ? Embarquez avec nous, c’est le moment d’en revivre les moments forts, en photos et depuis votre divan !

BRAL a organisé une promenade dans le quartier de Zuidwijk et a donné la parole aux joueurs. Avec ce rapport, vous pouvez (re)vivre les moments forts dans le confort de votre canapé.

Des vieux bâtiments à une Zenne submergée et beaucoup de rues à sens unique sur le chemin. A une conversation avec les résidents au sujet de leurs attentes. C'était un samedi plein et instructif.

Nous leur laissons la parole, dans un ordre aléatoire :

  • Maarten Lenaerts de Perspective Brussels,
  • Mati Paryski de la SNCB,
  • Dimitri Haenen de Virix Projectontwikkeling,
  • Agathe Voisin du Comité de Quartier Midi,
  • Ulric Schollaert de Bruxelles Mobilité
  • Vital Marage de la Cellule Relations Interculturelles et Primo-Arrivants

Lisez le rapport complet en annexe. Ceci vous prépare au Schéma Directeur de Construction, qui fera l'objet d’une enquête publique dans les mois à venir.

D'ailleurs, vous pouvez déjà répondre à Good Move, le plan tant attendu sur la mobilité en Région de Bruxelles-Capitale via www.goodmove.brussels. Pour plus d'informations, cliquez ici.

 

Un groupe de dix jeunes bruxellois.es et liégois.es engagé.e.s partent du 8 au 12 juillet 2019 à la découverte de Montréal et des initiatives citoyennes qui fleurissent un peu partout dans la ville. Pendant cette semaine qui s'annonce intense en échanges, un seul mot d'ordre : réfléchir autour de la notion des communs urbains. Ce projet est un suivi de notre exploration à Berlin et Utrecht.

Urban commons network : l'intelligence collective au service de la fabrique de la ville : Pourquoi ? Comment ?

A l'heure actuelle, les territoires des villes sont bouleversés par de profonds changements à la fois sociaux et environnementaux (changements climatiques, immigration, accroissement des inégalités sociales, ...) qui nous obligent, chacun.e à notre échelle, à réfléchir et modifier nos modes de penser, gérer et pratiquer l'espace urbain. Effectivement, les logiques financières et immobilières contemporaines ont produit des formes très variées de marchandisation de la Cité, renforçant alors l'exclusion des personnes les plus précarisées.

Face à ce constat, de nombreux.ses acteurs.rices se mobilisent et expérimentent de nouvelles façon de « faire la ville ». Parmi ces expérimentations, l'émergence de communs urbains apparaît comme une solution durable pour rendre les villes plus inclusives, saines et respectueuses de l'environnement.

En pratique, les communs urbains ouvrent de nouvelles perspectives pour sortir des raisonnements capitalistes en considérant que l'utilisation d'un bien ne doit pas répondre à une logique de rivalité entre les usager.e.s du lieu. Grâce à divers projets, une infinité de thématiques sont abordées (logement, mobilité, gestion de l'eau, agriculture urbaine...), se traduisent à travers des formes très variées (occupation temporaire, squat, coopérative, tiers-lieux) et expérimentent de nouveaux modes de faire (gestion plus horizontale, processus de codécisions, assemblées citoyennes...).

La mise en réseau d’initiatives citoyennes dans un Urban Commons Network peut agrandir leur éclosion et profusion.

Partant de ce constat, une multitude d'initiatives citoyennes a éclot aux quatre coins du monde. Cependant, pris indépendamment, les projets n'ont qu'un écho limité ... C'est pourquoi nous sommes résolument convaincu.e.s que la mise en réseau est un élément sine qua non à une plus grande éclosion et profusion des projets mis en place.

Multidisciplinaire team belge découvrira les initiatives montréalaises  …

Partant ainsi du principe que la mise en réseau et les rencontres entre acteurs.rices sont indispensables à une plus grande répercussion des valeurs portées par les projets des communs urbains, un groupe de jeunes bruxellois.es et liégois.es engagé.e.s s'est créé et a décidé de partir à la découverte des initiatives locales qui fleurissent au cœur d'un autre territoire : Montréal.

Au sein du groupe, divers profils : architecte, conseiller.e en développement durable, juriste, illustrateur.rice, sociologue, antropologue, géographe, chercheur, paysagiste, urbaniste, chargé.e de projet, photographe... qui s'engagent au travers de différentes organisations et de divers secteurs d'activités (domaine associatif, bureau d'étude privé, recherche, éducation permanente, etc.) pour le bien commun et en faveur d'une autre fabrique de la ville.

Pour mieux faire état de la pluridisciplinarité du groupe qui s'engage dans l'aventure, vous pouvez trouver un petit aperçu des formidables personnes qui le composent en annexe.

… et partagera ses connaissances en termes d'usage(s) de la ville

Pendant cette semaine qui s'annonce riche en découvertes pour les jeunes bruxellois.es et liégois.es, les échanges et la mise en commun des connaissances et des pratiques seront le mot d'ordre de la dynamique du groupe ! Chaque jour, un programme chargé et varié les attend : rencontres d'associations et de collectifs actifs sur le territoire montréalais, visites, interviews, débats et découvertes en tout genre vont ponctuer le voyage !

Et à la fin, on en retient quoi ?

Des idées pleins la tête et des projets à partager pleins les poches, le groupe de jeunes belges qui partent à l'aventure ont des attentes en ce qui concerne les rencontres qu'ils.elles vont faire sur place : réussir à mettre en place un réseau international de gouvernance des communs urbains (#urbancommonsnetwork), enrichir ses connaissances personnelles et professionnelles …

Bien conscient.e.s que la semaine s'annonce pleine de surprises, de nombreuses formes et moyens vont être mis à profit en s'appuyant sur les compétences multiples du groupe pour faire état de ce qui se passe à Montréal : rédactions d'articles à plusieurs mains, publications sur les sites web des organisations respectives, partages multiples sur les réseaux sociaux, travail de photographie et d'illustrations, interviews etc. … en un mot : restez – connecté.e.s !

Les praticiens de BRAL, Periferia et Citymine(d) ont expérimenté la production, la valorisation de connaissances produites par les citoyens, avec le soutien de chercheurs. Partage de réflexions méthodo et position commune pour favoriser ces démarches.

Des coalitions pour les sciences citoyennes

Nos trois associations et Cosmopolis VUB soulignent dans nos écrits l’intérêt de coalitions entre des citoyens, leurs collectifs, la société civile, avec les chercheurs et universitaires, ou encore avec des autorités publiques voire quelques entreprises qui se positionnent en interaction de recherche au bénéfice de la ville et ses habitants.

Ces coalitions prennent la forme de recherches-action, ou de coopération concertée entre les objectifs de chacun; aux autorités de soutenir ces projets innovants et de les écouter. Car leur potentiel est de débanaliser les problématiques, fournir des données qui aident à remédier aux problématiques socio-environnementales. Quels progrès pourrons-nous faire si le savoir circule démocratiquement et nourrit des débats pour aller plus loin ?

Différents mouvements citoyens et organisations Bruxellois craignent que le niveau d'ambition ne soit pas assez élevé autour de la table des négociateurs Bruxellois. 

L'enjeu est grand. Notamment la santé et la sécurité des (jeunes) Bruxellois. Nous n'avons pas le temps de perdre 5 ans. Il y existe aujourd'hui un grand mouvement d'opinion appelant à prendre des mesures drastiques pour ouvrir les espaces publics à tous les usagers actifs de la route.

Des demi-mesures ne suffisent pas. 

 

Veuillez trouver ci-joint une lettre ouverte aux négociateurs Bruxellois.

Les vacances ont commencé. Mais … avez-vous déjà quelque chose à lire ? Heureusement le BRAL est là ! Si vous devenez membre maintenant, vous recevrez toutes les publications suivantes dans votre boîte aux lettres : 

Ça vous intéresse ? Envoyez « paquet d’été » à info[at]bral.brussels avec vos coordonnées.

Comme membre du BRAL, vous soutenez notre combat pour une Bruxelles solidaire, saine et respectueuse de l’environnement. Lisez ici ce que cela signifie.

#citizenscience #mystair #brusselplant#brussel #brussels #bruxelles #BRAL#StadsbewegingvoorBrussel

Mardi soir, 24 juin. Je suis assis autour d’une table avec un petit groupe de personnes d’horizons divers. Quelques fonctionnaires, un accompagnateur professionnel d’initiatives citoyennes, une personne issue du domaine de l’ « innovation sociale » et le BRAL. Notre mission : imaginer le scénario d’un nouveau type d’appel à projets pour Bruxelles Environnement. Ce nouveau type remplacerait à terme la version actuelle de l’appel à projets Inspirons le Quartier/Vooruit met de Wijk, qui apporte aux collectifs citoyens une aide budgétaire et un encadrement pour mener leurs actions. Non pas qu’Inspirons le Quartier va disparaître. Il s’agissait plutôt de se prêter à un exercice de réflexion dans le cadre de la recherche action VILCO, Ville Collaborative. Ce soir nous pouvons - voire nous devons ! -  rêver !

Le point de départ de notre groupe : nous voulons encourager au maximum les initiatives qui émanent des citoyens. Nous voulons démocratiser les processus décisionnels et la gestion des ressources. Laisser aux seules autorités publiques le choix des thématiques à aborder ou à ne pas aborder n’a donc aucun sens. De plus il serait logique de ne plus se limiter au cadre étroit des questions environnementales. Cette nouvelle approche se révèlerait émancipatrice car les citoyens essaient souvent de présenter des projets dans Inspirons le Quartier qui relèvent plutôt de la cohésion sociale que de l’écologie. Selon nous, Bruxelles Environnement, en association avec d’autres administrations, devrait lancer un tout nouvel appel à projets qui permettrait aux propositions de se déployer dans plusieurs directions possibles. La provenance du budget serait ensuite déterminée en fonction de l’idée proposée. Et Oui ! Voilà qui change ! Les participants à la table de discussion ont fait remarquer que « sortir des sentiers battus » permettait de libérer la créativité. Enfin, tout comme nous, les autres groupes de travail en sont arrivés à la conclusion qu’il était important que  Bruxelles Environnement collabore de manière étroite avec les autres administrations.

Toutes les propositions sont les bienvenues

Même si des initiatives émanent du terrain, cela ne veut pas dire qu’il revient aux citoyens de tout mettre en œuvre. Elargissons le champ d’action : toutes les propositions sont les bienvenues ! Quand les habitants suggèrent que tel espace public, que tel bâtiment, soit réaménagé ou reçoive une nouvelle affectation, il est logique que l’autorité communale participe au projet.

Le nouveau cadre devrait conduire à des réalisations concrètes dont la mise en pratique serait déterminée au cas par cas, avec des porteurs et exécutants appropriés.

Un projet peut être porté par trois ou quatre riverains, un autre, par une association. Ou encore, dans le cas d’un projet de plus grande ampleur, le portage sera assuré par un consortium plus développé, composé de représentants des pouvoirs publics, d’associations et de citoyens. Les projets de quartiers plus modestes côtoieraient des programmes plus coûteux et de plus grande ampleur. Autrement dit, les critères de sélection et la procédure pour l’octroi de subventions varieraient en fonction de l’étendue du projet.

Un appel à projets qui ne serait pas un appel à projets

Notre tâche était de dessiner un nouveau cadre pour l’appel à projets de Bruxelles Environnement. Mais est-ce que ce processus est une bonne idée ? Souvent il souffre de deux défauts. Pour commencer, il induit entre les participants une concurrence pour des ressources rares, ce qui mène au gaspillage d’une partie considérable de l’énergie « sociale ». Dans le cas d’Inspirons le Quartier les dégâts sont limités dans la mesure où 90 % des projets sont approuvés. Les 10% qui restent relèvent dans la majorité des cas d’un autre cadre. Plutôt que d’être abandonnés ils seront réorientés. Là où « le bât blesse » plutôt : dans le cadre d’un appel à projets, l’autorité publique attend passivement l’afflux de propositions, avec pour conséquence l’exclusion d’une grande partie des Bruxellois. Nombre de personnes ne se considèrent pas comme des acteurs qui co-construisent la ville. Pour les encourager à se mobiliser, nous devons choisir une autre approche, tourner notre regard vers eux, aller les rencontrer dans la rue, dans un bar ou un restaurant social, devant le portail d’une école… Notre approche de « connecteurs » dans le projet CitizenDev peut servir de modèle. Le cas du projet ParcFarm -  une personne a été désignée pour aller à la récolte des idées au sein du quartier - est également un bon exemple. De telles approches facilitent les collaborations parce qu’elles permettent de rassembler des gens qui partagent les mêmes aspirations ou idées.

Pour mettre en mouvement les gens qui ne se considèrent pas comme des acteurs, les autorités  doivent aller à leur rencontre dans la rue, dans un bar ou dans un restaurant social... 

Ici et maintenant !

Notre rêverie nous a-t-elle menés trop loin ? Peut-être. Mais rien n’est impossible. Les Communautés Française et Flamande ont déjà collaboré lors de l’appel à projets « CultuurCulture ». Pourquoi d’autres collaborations ne seraient-elles pas possibles ? En tout cas, le moment est idéal. Nous avons un nouveau gouvernement régional et un nouveau Collège de la Commission communautaire flamande. Et les échevins viennent d’entrer en fonction dans les communes. Le moment est donc particulièrement propice pour proposer un modèle novateur de co-création. Une nouvelle forme de gestion dans laquelle les différents niveaux de pouvoirs locaux coopèrent entre eux ainsi qu’avec la société civile, adoptant un nouveau rôle en tant que facilitateur. Passons à l’action ! 

Piet Van Meerbeek

A l’heure de la déconvenue du jeune centre commercial Docks Bruxsel qui accuse le départ d’une vingtaine d’enseignes, la Ville et la Région bruxelloise s’entêtent à vouloir faire rentrer au chausse-pied les 72.000 m² de surfaces commerciales du projet NEO sur le plateau du Heysel. Et ce moyennant une multitude de contorsions urbanistiques et procédurales  visant à construire sur un terrain public une fonction spéculative privée à l’obsolescence programmée et déjà caduque avant même sa mise en œuvre !

La météo économique n’est pas des plus clémentes aux projets de centres commerciaux. En Région de Bruxelles-Capitale, le nombre de cellules inoccupées a doublé en 10 ans passant de 6 à de 13,5 % entre 2007 et 2017.  IEB, BBL, le BRAL, l’UCM, l’Unizo,  ACV-CSC réunis au sein de la Plate-forme interrégionale pour une économie durable rejointe par l’ARAU, le Comité Triangle Houba-Sobieski-Heysel et Tout Autre Chose Laeken, s’inquiètent du forcing qu’opèrent la Ville de Bruxelles et la Région pour construire le plus grand centre commercial de Belgique. Forcing parce que le projet brille par l’arsenal urbanistique mis en branle pour le faire passer par le chas de l’aiguille légale au détriment du débat démocratique. 

Conçu dans le cadre des politiques d’attractivité du Plan de développement international (2007) sans la moindre consultation parlementaire, il fut ensuite coulé dans un Master Plan échappant également à toute consultation publique et faire l’objet pour la phase 1 d’une procédure négociée de marché justifiant la plus grande opacité. Les plans, les concours, les appels d’offres se sont succédés sans que jamais réponses ne soient données au flot d’inquiétudes et de critiques que suscite le projet : incertitudes sur la répartition des coûts entre public et privé et sur l’opérabilité du montage immobilier et financier, privatisation pour plusieurs décennies d’un terrain public pour des fonctions en décalage avec les besoins des Bruxellois, asphyxie des voiries locales et régionales par les milliers de véhicules aspirés par le centre commercial, concurrence commerciale pour les noyaux économiques de proximité,…

Il faudra attendre 2016 pour qu’une enquête publique soit enfin réalisée sur le cahier des charges du projet. A ce moment, le projet est dénué de base légale. En effet, le Conseil d’État a annulé cette dernière pour des motifs sérieux : la Région n’a pas cherché d’autres implantations pour construire le centre commercial ; elle n’a pas examiné des solutions alternatives raisonnables pour l’aménagement du site du Heysel ; les solutions aux problèmes conséquents de mobilité générés par le projet n’ont pas été suffisamment examinées.

Qu’importe, le gouvernement bruxellois reconstruit une nouvelle base légale à la vitesse de l’éclair, laquelle fait toujours l’objet d’un recours pendant devant le Conseil d’État. En parallèle, il travaille à l’élaboration d’un plan particulier d’affectation du sol (PPAS) dont plus personne n’entend parler aujourd’hui.

Deux ans plus tard, en mars 2018, les certificats d’environnement et d’urbanisme sont mis à l’enquête publique et portent sur la construction de 72 000 m² de superficies commerciales, de 590 logements, de 3200 places de parkings et sur l’abattage de 748 arbres.  Pas moins de 254 remarques atterriront sur le bureau de la Ville de Bruxelles et 160 personnes s’inscriront à la commission de concertation.  Las, les certificats délivrés rappellent certes les critiques faites au projet mais ne prévoit aucune condition permettant d’assurer une meilleure intégration de celui-ci dans son environnement ou de maîtriser l’effet d’aspirateur à voitures que ne manquera pas d’avoir le centre commercial.

Aujourd’hui, on nous annonce que les permis d’urbanisme et d’environnement seront prochainement délivrés. Or  les requêtes contre la base légale du projet sont toujours pendantes. On nous annonce aussi qu’il n’y aura pas de nouvelle enquête publique bien que la situation du plateau du Heysel a fortement évolué depuis l’enquête précédente dès lors que le projet de stade sur le parking C a été abandonné et que la rénovation du stade Roi Baudouin est envisagée.  La société civile devrait pouvoir se prononcer à partir des nouvelles études (en espérant qu’elles existent) et de la nouvelle situation.   

Cerise sur ce gâteau urbanistique branlant, le gouvernement bruxellois a adopté le 7 juin 2019 un arrêté autorisant l’élaboration d’un projet de Plan d’aménagement directeur (PAD) pour la zone Heysel. La meilleure façon de couper l’herbe sous le pied à la décision du Conseil d’État dès lors que le PAD permet de déroger à toutes les autres règles urbanistiques, y compris le PRAS.

Nous demandons :
- qu’aucun permis ne soit délivré aussi longtemps que le Conseil d’État n’a pas rendu sa décision ;
- que des études d’impact actualisées soient réalisées ;
- que le projet soit revu afin de prendre en considération les résultats de ces études et de construire un projet d’intérêt public sur un foncier public ;
- que les pouvoirs publics mettent un terme à l’opacité et communiquent enfin, en toute transparence, sur le projet et ses différentes phases, et informent les riverains concernés.

Contacts

  • IEB : Claire Scohier, 0473/66 75 05
  • BBL : Erik Grietens, 0474/40 63 94
  • BRAL : Steyn Van Assche, steyn[a]bral.brussels
  • UCM : Sophie Heuskin 0494/30 26 31
  • UNIZO Vlaams-Brabant & Brussel : Anton Van Assche, 0478/44 41 19
  • ARAU : Jean-Michel Bleus 02/219 33 45
  • Comité Triangle Houba-Sobieski-Heysel : Philippe Lemoine 0496/12 50 88
  • Tout Autre Chose Laeken : Werner Simon 0484/11 51 92

 

BRAL se réjouit que le Gouvernement bruxellois ait inclus la possibilité d’instaurer son propre système de tarification routière dans son accord de coalition et encourage le gouvernement à poursuivre dans cette voie. Cependant, la Flandre risque de s’opposer à cette mesure dans laquelle elle voit une volonté de harcèlement des navetteurs.

La pression automobile doit être réduite

Ces dernières années, les Bruxellois sont descendus en masse dans les rues pour améliorer la qualité de l'air, la qualité de vie et la sécurité routière. Et soyons réalistes. Une ville respectueuse de l'environnement, saine et sûre pour la circulation n'est possible que si nous parvenons à réduire considérablement la pression automobile.

Il ne s'agit pas seulement de nous faire sortir de nos voitures, nous, les navetteurs ou les Bruxellois. Mais aussi de libérer de l’espace pour d’autres usages. Faites une ville pour les voitures et vous aurez des voitures, faites une ville adaptée aux modes doux, et vous aurez des piétons et des cyclistes. Cela a été amplement prouvé ici comme à l'étranger.

Les spécialistes sont convaincus depuis des années que réduire la pression automobile doit se faire à l’aide d’une tarification routière. En taxant les déplacements, vous encouragez les gens à utiliser la voiture de manière plus rationnelle et à opter plus souvent pour des alternatives. En rendant la tarification routière intelligente, vous orientez aussi ce comportement en fonction du temps et du lieu.

Un péage zonal ajoute une dimension urbaine à ce raisonnement : en ville - où les alternatives sont nombreuses - il est logique d'utiliser la voiture le moins possible, et donc de payer si on le fait tout de même. 

Bruxelles prend les devants

Il est donc logique que Bruxelles prenne l'initiative d'introduire un péage zonal. Nous constatons également partout en Europe que ce sont les villes qui, en mettant la qualité de vie au cœur de leur programme, déploient ce type d’outil pour réduire la pression sur les voitures. L'exemple de Stockholm montre qu'il fonctionne et bénéficie d'un grand soutien de la population sans nuire à l'économie.

Pour aller plus loin, lire la version en néerlandais.

On ne se tourne pas les pouces à Perspective. Alors que les PADs pour Mediapark, Porte de Ninove, Caserne et Gare de Ouest sont en cours de remaniement[1], ils lancent 4 nouvelles enquêtes publiques et le "réunion de participation" obligatoire pour 3 autres grandes zones essentielles de Bruxelles.

Il semble que tout Bruxelles sera entièrement planifiée cette année. En tant que BRAL, nous avions demandé un temps de pause pour évaluer ce nouveau outil qui sont les PADs (voir ici et ici), mais non : c’est un tsunami de plans d'aménagement qui nous arrive maintenant.

Du 2 septembre au 31 octobre 2019 a déjà lieu l'enquête publique pour le projet "PAD LOI" . Vous trouverez toutes les informations sur le site de Perspective. Début octobre, ce sont celles des PADs Heyvaert, Josaphat et Herman Debroux qui commenceront.

Et ce n'est pas fini.

Le 17 septembre sera une journée chargée

Les PADs Heysel, Défense/OTAN et Maximilian Vergote sont aussi en présentation et "LE" moment de participation légalement requis pour tous ces plans est ... le 17 septembre. Les trois à la fois, mais chacun à un endroit différent. Attention, il faut s’inscrire ! Si vous n'y arrivez pas, vous pouvez également donner votre avis sur le site web de Perspective. Toutes les informations peuvent être trouvées ici.

La participation a rarement été un aussi vain mot

L'organisation de trois moments d'info le même soir ne mérite certainement pas ce nom. Le ministre compétent indique plutôt ici qu'il ne prend pas la participation dans les PAD au sérieux. Ces plans sont en effet de première importance au niveau (inter)régional et les Bruxellois intéressés ne sont à ce jour pas encore doués d'ubiquité.

Mais qu'à cela ne tienne ! Consultez les plans et transmettez vos commentaires à Perspective. En tant que mouvement urbain pour Bruxelles, le BRAL est bien sûr aussi attentif à vos commentaires ou questions. N'hésitez donc pas à nous contacter. Plus d'informations et d’analyses bientôt dans la prochaine lettre d'information du BRAL.

[1] Enfin, nous l'espérons. Beaucoup de remarques ont été faites à l’enquête publique et l'accord de coalition promet d'en tenir compte.