Les nouveaux gouvernements optent-ils enfin pour des transports publics intégrés ?

18/07/2024
Aperçu Trein Brussel-Centraal
Edouard Gilles via Unsplash

Mission pour les nouveaux gouvernements : rendre les transports publics attrayants en améliorant les liaisons entre les trains, les trams et les bus, avec un tarif unique et abordable.

Le BRAL, ainsi que de nombreuses autres organisations, ont écrit une lettre ouverte qui a été publiée dans De Standaard le 15/07/2024.

Nous sommes à un tournant. Depuis juin 2023, chaque mois dans le monde a été le plus chaud jamais enregistré. Le professeur de climatologie Wim Thiery (VUB) parle d'une "urgence climatique". Nous ne cessons également de battre des records de congestion : selon le Centre flamand de la circulation, mai 2024 a été le mois le plus encombré sur les autoroutes flamandes depuis le début des relevés. Dans le même temps, les transports publics sont en proie à des turbulences. La ponctualité à la SNCB reste inférieure à la norme et De Lijn lutte violemment contre les conséquences d'années de réductions. Résultat : une infrastructure ferroviaire littéralement rouillée, des tunnels de métro délabrés, un parc de véhicules trop vieux qui peine à être renouvelé, des bus et des trams bloqués dans un trafic de plus en plus dense, ...

La politique de mobilité est trop fragmentée dans notre pays, si bien qu'il faut chercher une vision cohérente, durable, ambitieuse et audacieuse de la mobilité comme une aiguille dans une botte de foin. Malgré la déclaration commune des partenaires sociaux sur la mobilité au début du mois de juin, la campagne électorale n'a accordé que très peu d'attention à la mobilité en général et aux transports publics en particulier.

Faire les bons choix

Pourtant, il ne fait aucun doute que l'empreinte écologique des piétons, des cyclistes et des usagers des transports publics est d'innombrables fois inférieure à celle d'un automobiliste. Pour réduire les émissions liées à notre mobilité, nous devons donc développer l'infrastructure cycliste, réinvestir dans les transports publics - surtout s'ils deviennent plus écologiques encore plus rapidement - et opter résolument pour un transport de marchandises durable. Cela demande beaucoup d'argent. Mais si les bons choix sont faits, cet argent sera là.

Selon le tableau de bord belge de la mobilité, les coûts de la congestion - ce que les embouteillages coûtent directement et indirectement à notre société et à notre économie - s'élevaient à 5,1 milliards d'euros en 2023, soit 1,08 % du PIB. Si les records de congestion continuent de baisser, ce montant augmentera encore en 2024. Le problème n'est pas seulement la perte de temps et la dévaluation de la productivité économique, mais aussi la détérioration de la qualité de l'air, les risques pour la santé et la lourde charge spatiale qui pèse sur les résidents locaux. Cette situation est socialement inacceptable, économiquement injustifiable et humainement très malsaine. Un renversement de tendance est donc souhaitable.

On ne peut réduire les embouteillages ou, mieux encore, les faire disparaître qu'en investissant de manière cohérente et intelligente dans la mobilité durable. C'est exactement le message de l'UE. Dans son rapport national 2024 sur la Belgique, la Commission européenne recommande de "s'attaquer à la congestion du trafic en réformant le système fiscal, notamment par le biais d'une tarification routière intelligente, et en développant des solutions de mobilité active et de transport public". Selon l'UE, l'amélioration des transports publics de banlieue contribue à réduire la congestion. Mais notre pays doit investir judicieusement dans les transports publics.

Des transports publics abordables

Les transports publics sont un mélange de trains, de trams et d'autobus. Cette combinaison devrait et peut devenir beaucoup plus attrayante si les différents niveaux politiques travaillent ensemble de manière constructive et complémentaire dans un système de transport public intégré construit autour de nœuds bien choisis. Cela permet non seulement d'attirer de nombreux nouveaux passagers, mais aussi d'offrir au fret ferroviaire des voies de circulation supplémentaires.

D'autres pays, dont la Suisse et l'Autriche, entre autres, nous montrent depuis longtemps la voie à suivre. Les trains, trams, bus et métros doivent circuler plus souvent, plus tôt et plus tard aussi, ponctuellement grâce à un flux durable sur une infrastructure bien entretenue et avec des correspondances fiables. Cela suppose une tarification intégrée, socialement juste, car des transports publics abordables doivent garantir la participation de chaque citoyen à la vie sociale.

Les gouvernements belges n'ont pas besoin de dépenser plus d'argent pour la mobilité, mais ils doivent utiliser ces ressources de manière très différente. D'où notre appel aux nouveaux gouvernements : travaillez ensemble et faites entrer nos transports publics dans le 21e siècle. Réaliser un véritable modal shift en doublant le nombre de passagers et en rendant le transport de marchandises plus durable. Avec plus d'avantages pour les citoyens, la santé publique, le climat et donc l'économie.

 

Cette lettre ouverte a été signée par :
Tim Buyse (Mora, in persoonlijke naam), Naomi Cambien (Bond Beter Leefmilieu), Tim Cassiers (BRAL), Heidi Degerickx (Netwerk tegen Armoede), Marijke Dheedene (Vlaamse Ouderenraad), Matthijs Driesen (ACV), Guy Hendrix (project Integrato), Michel Hubert (Université Saint-Louis), Barbara Janssens (Netwerk Duurzame Mobiliteit), Cathy Macharis (VUB), Sylvie Meekers (Canopea), Peter Meukens (TreinTramBus), Willy Miermans (UHasselt), Koen Peeters (Okra), Kris Peeters (Hogeschool PXL), Erik Quisthoudt (ACLVB), Stan Reusen (ACOD-TBM), Joeri Thijs (Greenpeace België), Miranda Ulens (ABVV), Danny Van Assche (Unizo), Els Van den broeck (Mobiel 21), Hugo Van Dienderen (Grootouders voor het Klimaat), Peter Wouters (Beweging.net).

 

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