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Le développement urbain, ça passe aussi par les citoyens. Et grâce aux Connecteurs, ça bouge à Ixelles ! Le projet Citizendev « Connecteurs » met en réseau et en valeur les capacités des citoyens pour développer plus de solidarité horizontale, de bien-être et pour apporter une réponse co-créative aux défis des communautés urbaines. Avec un telle richesse d’initiatives naissantes, il serait dommage de ne pas les mettre en lumière périodiquement. On commence les présentations avec Domy Bi, qui fait part de la nouvelle initiatieve ICI MATONGE XL. Découvrez ICI MATONGE XL le 8 juin à la clôture de Bozar Occupied !

Un Bruxellois d'origine Rwandaise, bercé par la musique traditionnelle, le reggae, la pop, la soul music … Adolescent, il se découvre un goût très prononcé pour la musique et les instruments de musique, qui deviennent sa passion. Chanteur et auteur-compositeur, Dominique est un artiste éclectique multi-instrumentistes qui vit dans le quartier Matongé depuis quelques années déjà !

Tout d'abord dans le hip-hop !

Le hip-hop se trouve être un moyen d'expression efficace, mais aussi la guitare qu’il utilise pendant quelques années, en compagnie de son amis de toujours, Cédric Girs (le Tisso au mic), lui aussi autodidacte ! Pour se faire la main, il accompagne quelques artistes bruxellois comme guitariste et choristes, dont notamment Cédric Girs. En 2015, il commence à jouer ses propres morceaux et fait quelques scènes, à Bruxelles et Anvers. À l'occasion de l'Open Stage des Petits Belges, il se retrouve sur la scène de la Madeleine, ensuite sur celle de Couleur Café en 2016. Dans la même année, il sort son premier single R.E.Q (Remis En Question).

En 2017, il intègre un band (Easy-Go-Band) qui joue essentiellement des covers, comme chanteur, ensuite comme batteur. Actuellement en studio avec son équipe, il travaille sur plusieurs tracks qu'il commencera à sortir cet été.

Je ne dirai pas que je me bats mais plutôt que, tous les jours que Dieu fait, je cherche à être une meilleure version de moi-même. Je lutte pour l'égalité et les droits pour tous, avec mes propres moyens.

L’artiste revendique un bon avenir, le vivre ensemble et le mélange de culture. Les thématiques : la foi, la musique, les femmes, l'amour, le pardon et le don…

Domy a récemment rejoint le projet ICI MATONGE XL avec TISS WAYNE (Chorégraphies et Animations) et ODS CREW (Rap - Slam - Chant). Spécialement pour le BRAL, Bozar et Studio1bis, ils travaillent ensemble pour la première fois. Le huit juin, ils vont présenter les résultats de leur coopération en clôturant Bozar Occupied ! Nous sommes très curieux ! Vous aussi ? Vous pouvez en savoir plus ici.

Le projet « Connecteurs » tente d’expérimenter une nouvelle forme de développement urbain, basée sur les capacités citoyennes, l’émergence et le renforcement d’initiatives locales, leur mise en réseau et leur articulation avec d’autres échelles et acteurs. Cette approche vise à renforcer les solidarités horizontales et à impulser ou solidifier des communautés urbaines dans leur capacité à construire leur bien-être et des solutions pour les défis auxquels elles sont confrontées. Le projet veut donc favoriser le renforcement et/ou l’émergence d’initiatives citoyennes (économiques, sociales, écologiques ou autres), tendant à l’autogestion. Le projet vise donc à valoriser les atouts du quartier et de ses habitants ou de ses usagers, d’une part, en allant à leur rencontre pour créer des liens utiles, et, d’autre part, en cartographiant les capacités et les compétences existantes (cartographier les ressources, les capacités des habitants, leurs rêves et envies). Il a pour objectif de renforcer la cohésion sociale tout en facilitant une meilleure compréhension et une appropriation citoyenne de l’espace public et des enjeux urbains. Le projet « Connecteurs » fait partie du projet Citizendev  et du projet Connecteurs Athenée, faisant partie du Contrat de Quartier Durable Athenée, en collaboration avec Habitat et Rénovation. Cette partie est menée par l’asbl BRAL et la Faculté d’Architecture de l’ULB et soutenu par Innoviris. En savoir plus ? Contactez Kinch (kinch@bral.brussels)  ou Piet (piet@bral.brussels).  

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Le BRAL jette un regard critique sur les PADs les plus importants. Les Plans d’Aménagement Directeur (PAD) sont à la fois stratégiques et (en partie) juridiquement contraignants. Ils cadrent l’avenir de diverses zones importantes de notre ville. La plupart sont en déjà en cours d’élaboration depuis quelques temps, mais il fallait attendre que soit réformé le CoBAT, c’est-à-dire le document cadre de la législation urbanistique à Bruxelles, pour permettre à ces plans de Perspective.Brussels d’exister d’officiellement. Parmi les dernières étapes avant leur entrée en vigueur manquait encore la participation. C’est chose faite depuis juin : la plupart des PADs vient de faire l’objet d’un tir groupé de séances d'information. Le BRAL veut informer le public sur les pièges et les opportunités de ces nouveaux instruments de planification. Dans cette contribution : Herrmann-Debroux. Présentation du PAD ici.

LES ENJEUX DU PAD HERMANN-DEBROUX

1. Améliorer la qualité de vie

2. Fluidifier le trafic

3. Augmenter le nombre de lieux urbains

4. Favoriser les connections entre quartiers

 

 

 

 

 

 
   

-------->  Au niveau de la mobilité régionale,
ces enjeux trouvent un lien avec la mobilité de demain, plus précisément les mesures suivantes :

  • * Les parkings P+R *
  • * Le nouveau réseau cyclable *
  • * Le nouveau plan bus *

 

Supprimer le viaduc a pour objectif d’améliorer la qualité de vie et laisser place à cette nouvelle mobilité. (Les propositions sont présentées dans l'image ci-dessus.)

QUESTIONS ET REMARQUES DU BRAL

Positif :

  • La prolongation de la ligne de tram vers le parking P+R
  • Plus de place pour les piétons, les cyclistes
  • Une meilleure connexion entre les deux rives
  • Une importante accrue pour la fonction de séjour
  • La mixité des fonctions

Négatif :

  • Peu d’information quant à une discussion ou concertation avec les villes et régions voisines. La théorie apportée : « Si on bouche l’entrée de ville, nos voisins exigeront de leur autorité locale d’augmenter le transport en commun et autres mesures en amont » semble peu constructive et risque de dégrader la collaboration au lieu de l’améliorer.
  • Des lacunes dans l’analyse hors de la zone définie :  quelles conséquences sur la mobilité ? Comment gérer les flux une fois le viaduc supprimé ? Et quid des mesures pour accompagner une telle transition (péage urbain ou transport en commun inter-régional) ?
  • Les projets immobiliers en cours n’apporteront que très peu de logements sociaux supplémentaires

 

Le BRAL transmettra tous ces commentaires à Perspective.Brussels. Souhaitez-vous également répondre aux moments d'information des PADs ? C'es possible ! Envoyez un e-mail à pad-rpa@perspective.brussels avant le vendredi 20 juillet.

Avez-vous des questions ? Posez-les via florence@bral.brussels.

Le BRAL jette un regard critique sur les PADs les plus importants. Les Plans d’Aménagement Directeur (PAD) sont à la fois stratégiques et (en partie) juridiquement contraignants. Ils cadrent l’avenir de diverses zones importantes de notre ville. La plupart sont en déjà en cours d’élaboration depuis quelques temps, mais il fallait attendre que soit réformé le CoBAT, c’est-à-dire le document cadre de la législation urbanistique à Bruxelles, pour permettre à ces plans de Perspective.Brussels d’exister d’officiellement. Parmi les dernières étapes avant leur entrée en vigueur manquait encore la participation. C’est chose faite depuis juin : la plupart des PAD vient de faire l’objet d’un tir groupé de séances d'information. Le BRAL veut informer le public sur les pièges et les opportunités de ces nouveaux instruments de planification. Dans cette contribution : le Midi. Présentation du PAD ici.

Parmi les grands défis de ce PAD: les bureaux bientôt libérés par la SNCB, la spéculation, le lien entre les quartiers avoisinants, le maillage vert (Senne). Et comme le dit bien le diagnostic du PAD, le quartier manque cruellement d’espaces publics de qualité, de crèches, d’espaces verts, d'écoles et d’équipements sportifs et socioculturels.

La Région souhaite faire émerger le concept de "gare habitante" et d’accroître la mixité fonctionnelle du quartier, son animation et sa convivialité. Très bien. Mais sera-t-elle à même d’établir un rapport de force avec e.a. la SNCB pour se donner les moyens de ses ambitions ?

Quel futur pour les bureaux de la SNCB ?

Le foncier public dans le quartier est aujourd’hui très limité. Pourtant les 100.000 à 150.000 m² de bureaux que la SNCB vendra sous peu sont encore propriété publique. Tant de surface, quelle opportunité pour le quartier ! Leur destination future est pourtant encore inconnue. Si cette nouvelle donne est une des raisons d’actualiser le schéma directeur de 2014 pour en faire un PAD, au fond notre réaction de l’époque reste la même et n’en devient que plus aigüe : malgré de bonnes intentions, c’est l’argent qui dirige souvent. Et ici même si c’est en bonne partie côté public (SNCB, Eurostation, …) que les investisseurs se trouvent, la grosse inconnue étant le risque de proportion écrasante de bureaux et de logements haut de gamme que des espaces publics reliftés pourront contribuer à valoriser (lisez ici notre article de 2015 qui détaille cela point par point en NL, tout s’y retrouve. Nous estimons que la SNCB doit mieux assumer son rôle d’acteur public.

Comme gare de l’Ouest, nos amis du chemin de fer semblent attendre le cadre règlementaire qui rentabilisera au mieux leurs propriétés. A ceci près qu’ils sont ici directement les opérateurs. Jusqu’à nouvel ordre, ils restent un service public sensé donc servir l’intérêt public : qu’ils prévoient dès lors d’inclure écoles, crèches, équipements sportifs, bibliothèques et autres infrastructures collectives ! Ou des activités d’activités d’économie locale et circulaire qui feraient le lien avec quartier Cureghem et le bas  de Saint-Gilles. En bref faut-il encore le dire : la Région doit inciter la SNCB, vendeur public, à ne pas faire de projet purement spéculatif de type bureaux et logements haut de gamme.

Le logement

La Région souhaite en 2030 rééquilibrer ses fonctions en renforçant son caractère résidentiel et en allouant 50% de l'espace à du logement et 50% à du tertiaire, fort bien. Le BRAL souhaite aller plus loin et soutient la demande du Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH): qu’en terrain privé tout projet logement de plus de 1.000m² contienne 15% de logements sociaux, et que ceux de plus de 10.000m² en contiennent 25%. Ceci vaut donc pour le projet Victor d’Atenor dont le volume avoisinait les 100.000m² en 2011, principalement de bureau. Comme Porte de Ninove, voici un projet privé qui se permet de fluctuer au gré du temps et du marché. Aujourd’hui nous ne connaissons pas bien les intentions d’Atenor mais la tendance semble toujours être aux tours, mais plutôt de logements, upper-class. La réaction du BRAL en 2011 reste actuelle : les habitants et organisations se sont toujours opposés contre la réalisation de plans particuliers taillés sur mesure pour des projets immobiliers spéculatifs. Nous espérons que ce PAD, et donc surtout son volet règlementaire, pourra y offrir une réponse.

Et la captation des plus-values ?

Les PAD peuvent permettre de déroger au PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol) et dès lors faire monter la valeur d’un terrain au mètre carré en en modifiant la destination autorisée. Gros enjeu. Nous réitérons ici encore notre plaidoyer pour un instrument efficace de captation de plus-value lorsqu’un PAD ou un autre instrument de planification permet à un développeur privé d’engranger plus de plus-value. Il y a bien les charges d’urbanisme, contrepartie due par des promoteurs censée compenser les incidences négatives d’un gros projet, mais telles que conçues à ce jour, elles sont un coup manqué car elles sont insuffisantes et gérées sans vue d’ensemble, au cas par cas. De plus aucune articulation n’est prévue entre PAD et charges d’urbanismes, qui sont souvent négociées avec…les communes, un autre acteur que la Région donc. Le BRAL demande une révision en profondeur des textes légaux régissant les charges d’urbanisme pour qu’elles servent mieux le bien public, tant dans le cas de projets logement que dans les autres projets privés, et la mise en place d’un système de captation de plus-value.

Phasage des opérations

Des occupations temporaires ont été évoquées pour le bâtiment du Tri Postal, et, qui sait ? d’autres seront peut-être prévues à l’avenir dans les autres bâtiments à mettre en chantier. Cette formule permet notamment de rendre un endroit attractif, mais reste à savoir pour qui. Nous trouvons important qu’elles soient cadrées pour attirer dès les premières phases tous les publics, y compris les plus fragilisés et ceux des alentours, ainsi que des dynamiques locales et activités à haute valeur sociale ajoutée pour eux et pour tous.

Espaces publics

Les espaces publics aujourd’hui mal qualifiés souffriront de proportions hauteur/largeur encore plus inconfortables pour les piétons. Les futurs plans prévoient d’élever le Tri Postal de quelques niveaux et les tours Victor devraient pousser jusqu’à hauteur de la tour du midi. Ombrages et vent: les effets des bâtiments hauts seront-ils testés en soufflerie pour connaître l’impact des courants d’air dans les espaces attenants?  Quant à la mobilité douce, les connexions doivent être faites avec les boulevards de la petite ceinture.

Paysage

De manière générale, le périmètre du PAD midi est fort limité. Il est donc essentiel de veiller à travailler tous les liens autour – non seulement vers la petite ceinture, mais aussi vers Anderlecht et Saint-Gilles.

Et puis au-delà, à l’échelle du paysage. Le BRAL est en faveur du volet ‘paysager’ d’aménagement des espaces publics prévu dans le schéma directeur de 2014. Nous attirons l’attention sur deux éléments qui n’ont pas toujours été mis en lumière :

  1. L’espace inutilisé sous les voies peut jouer un rôle important comme espace public couvert entre Anderlecht et Saint-Gilles.
  2. Le lien entre la gare du midi et le tronçon découvert de la Senne derrière la rue des Vétérinaire était inclus dans le schéma directeur et ne l’est plus dans le PAD. Le BRAL estime qu’il devrait de nouveau en faire partie. Surtout qu’au-delà de ce tronçon et avec l’accord d’Infrabel, une belle connexion de mobilité douce vers le boulevard Paepsem pourrait voir le jour entre Senne, voies ferrées et industries. Attention : ceci ne veut pas dire qu’il faut écarter ces dernières, mais au contraire qu’elles n’en deviendront que plus accessibles.

En tout cas ces aménagements du paysage valorisant la Senne ne seraient pas du luxe. Surtout au regard du Plan Nature que la Région vient d’adopter et qui préconise pour tous les bruxellois un espace vert à moins de 400m du domicile, nous en sommes encore loin pour les environs de la gare du Midi !

Mobilité

L’accès voiture dans le périmètre est déjà saturé aujourd’hui. Il semblerait donc élémentaire de conditionner sa densification à l’amélioration de la mobilité à échelle bruxelloise : réduction du trafic automobile, solutions park & ride, amélioration des réseaux de transport en commun, …Ce que nous écrivions en 2015. Même si la bataille est complexe et ces améliorations ne sont pas encore gagnées , le BRAL estime donc que favoriser le shift modal reste tout aussi prioritaire que de lever le pied sur la densification en bureaux et logements privés.

BRAL transmettra également tous ces commentaires à Perspective.Brussels. Souhaitez-vous également répondre aux moments d'information des PADs ? Cela peut se faire rapidement ! Envoyez un e-mail à pad-rpa@perspective.brussels avant le jeudi 12 juillet.

Avez-vous des questions ? Posez-les via marie@bral.brussels.

Convaincu(e) que la qualité de l’air dans votre commune doit s’améliorer ? Et que les élections communales sont le moment parfait pour l’exiger ? Allez alors faire un tour sur 11 Million Voices, la nouvelle plate-forme Greenpeace. Là, vous pourrez lancer ou soutenir une pétition pour demander un air sain aux têtes de liste de votre commune.

En effet, la qualité de l’air n’est pas bonne en Belgique : les gaz d’échappement sont à l’origine d’un air insalubre et cette pollution affecte notre santé et celle de nos enfants. Les élections communales qui auront lieu le 14 octobre prochain détermineront la politique communale pour les 6 prochaines années.

Faites donc entendre votre voix dès maintenant !

Comment ? Surfez sur www.11m.be, voyez s’il y a déjà une pétition dans votre commune et soutenez-la. Sinon, lancez une pétition dans votre commune et récoltez un maximum de signatures pour faire monter la pression. Faisons de la qualité de l'air une priorité communale dans les années à venir !

A Ixelles, la première Assemblée de Quartier du budget participatif a vu le jour le mercredi 26 Septembre 2018. Les habitants et usagers des quartiers se situant dans le périmètre opérationnel de ce contrat de quartier, allant du Square de la Porte de Namur (Matongé) à la Place Henri Conscience et de la Chaussée d'Ixelles à la Rue du Trône, ont étés invités à participer à cette assemblée afin non seulement de découvrir les projets portés par des collectifs citoyens, mais de les approuver et de décider de la répartition de l'enveloppe de 25.000 € allouée aux projets pour l’année 2018. 

Lancé depuis mars 2017 à Ixelles, le projet Connecteurs Athénée [CitizenDev (Innoviris) – Contrat de Quartier Durable Athénée] porté par le BRAL et Habitat & Rénovation (H&R), veut tester une autre forme de développement urbain, non pas à partir d’un diagnostic des problèmes mais d’un inventaire des atouts du quartier. Actuellement cet inventaire reprend 225 personnes. Le projet croise les personnes sur base de leurs rêves et savoir-faire et fait émerger des initiatives. Les 5 projets présentés lors de l’Assemblée ce 26 septembre au théâtre Molière, dans la Gallerie Porte de Namur (Matongé) en sont les premiers résultats. Ils incarnent un réel engagement social, sociétal et environnemental pour leurs quartiers.

Les voici:

Collectif "Jouwaii - African Traditional Games Festival"

Mise en place de synergies entre les différentes cultures africaines à travers les jeux traditionnels africains par l'organisation d'un festival de jeux, des animations dans les écoles et autres lieux du quartier. Budget accordé : 5.275 €.

Collectif "Kuumba Parallèle"

Réaménagement d’un lieu de rencontre, d’échange et d’expérimentation à Kuumba par l'installation de nouveaux équipements scéniques, la mise en place d'une programmation d’artistes et une mise à disposition de la salle aux habitants du quartier. Budget accordé: 4.645 €.

Collectif "Lumumba Library Matongé Art Gallery"

Rendre la bibliothèque Lumumba accessible au quartier en mettant en avant le patrimoine de différentes cultures africaines (Expositions de tableaux des peintres populaires congolais, de portraits d’habitants, d’objets et de costumes africains, dans différents lieux du quartier). Cette Bibliothèque existe à Matonge depuis une dizaine d'année, elle possède plus de 10.000 ouvrages axés sur l’Afrique. Budget accordé : 4.885 €.

Collectif "Rue du Conseil/Mixelles- La rue du Conseil a des idées"

Réaménagement et verdurisation de la rue en tronçon en S par l’installation de bacs à fleurs pour réduire la densité du trafic, de parterres de fleurs, de plantes sur les façades et l'aménagement des pieds d’arbres. Budget accordé:5.200€.

Collectif "Green Ixelles - Conquérons la rue"

Réaménagement et verdurisation du quartier Saint-Boniface par l’installation de mobiliers urbains (bacs-bancs et plantations) et de mise à disposition de jeux pour enfants. Budget accordé : 4.935 €.

Mais l’aide n’est pas que financière, le BRAL et Habitat & Rénovation mettent aussi un accompagnement très spécifique et technique à la disposition des collectifs citoyens issue de la Table des Connecteurs qui est l’organe de pilotage et la caisse de résonance du projet Connecteurs Athénée. Cela va de l’aide pour animer des ateliers ou pour organiser une réunion ou une présentation à la mise en contact avec d’autres citoyens désirant faire quelque chose pour leurs quartiers.

Nous vous tiendrons informés de l’évolution de ces projets lors de la prochaine Assemblée de quartier qui aura lieu en 2019 !

Vous souhaitez être impliqué dans un projet qui vous tient à cœur? N’hésitez pas à prendre contact :
Bral asbl : Kinch – 0487 170 290 - kinch[a]bral.brussels, Piet – 0478 999 707- Piet[a]bral.brussels
Habitat & Rénovation asbl :  Carole Pingo – 0492 253 636 - cqda.dc.hr[a]misc.irisnet.be

Une  centaine des personnes, dont 70 bénévoles et 40 sans-abris, ont participé à une très belle soirée organisée pour des personnes en grande précarité, le lundi 24 décembre 2018,  dans le quartier Matongé.

Connect Matongé est un projet citoyen mené par un groupe de riverains et commerçants du quartier Matongé. Ils se sont mobilisés pour organiser cette soirée solidaire du réveillon afin de créer du lien et d’apporter un moment chaleureux aux sans-abris du quartier et d’ailleurs. Au menu : un repas de fête, une distribution de cadeaux, des animations et des tentes mis à disposition des sans-abris, tenues par des commerçants dans la rue Longue vie.

« Une soirée spéciale et festive : Des cadeaux de noël gratuits pour tous à Matongé ! »

Un appel à bénévoles était lancé quelques semaines plus tôt par Kenan Solakalan,  Agela Wilk et Osman Köksal, trois amis à la base de ce réveillon, pour rassembler et accueillir les sans-abris de la ville et les accompagner jusqu’à la fête. Aussi, ces bénévoles ont aidé à accueillir et distribuer nourritures, boissons et cadeaux (400 boites de cadeaux ont été préparées). Ces repas, boissons et animation musicale étaient gratuites et accessibles à tous dans le quartier Matongé !

Le projet « Connecteurs » mené par le BRAL et Habitat et Rénovation, expérimente une nouvelle forme de développement urbain, basée sur les capacités citoyennes, l’émergence et le renforcement d’initiatives locales tendant à l’autogestion (économiques, sociales, écologiques ou autres), leur mise en réseau et leur articulation avec d’autres échelles et acteurs.

Le BRAL est intervenu dans cette soirée solidaire, entre autres, dans l’organisation de la réunion préparatoire avec les habitants et les commerçants du quartier, notamment en mettant certaines ressources du quartier en lien avec ce groupe (la maison Africaine). Aussi, certains participants du projet Connecteurs (CitizenDev / Contrat de quartier durable athénée) ont aidé à la réalisation de cette activité Solidaire. Le collectif Jouwaiii, soutenu par le BRAL, a également tenu un stand pour offrir des vêtements aux sans-abris ! Cette soirée solidaire montre que la culture du faire-ensemble fait boule de neige à Matongé.

"Je suis ici depuis 28 ans. J'ai toujours passé Noël en famille. Je me suis dit : dans la rue c'est mort, alors pourquoi pas ouvrir la porte ? "

Cette action solidaire dans le quartier Matongé est une idée de Kenan Solakalan, usager du Quartier Matongé et gérant d’un snack à l'angle de la rue de Longue Vie, petite rue piétonne entre la chaussée de Wavre et rue de la Paix.

La prochaine activité du groupe aura lieu lors de la fête du travail le 1er mai 2019. Une réunion avec le nouveau Bourgmestre de la commune d’Ixelles est en vue ! À suivre…

Ce n'est pas rien ce qui est prévu en termes d’habitation le long du canal. Près de 140 logements sur l’ancien site du Dépôt Design, environ 130 dans le projet  ‘Dockside’ à Sainctelette, 800 à 1000 sur le site de Tour & Taxis, 409 en face dans les projets Riva et Canal Wharf en fin de chantier… La liste n’est pas finie ! Les grands projets privés de logement se multiplient le long du canal.

Si l’on se réjouit de cet empressement à répondre à la croissance démographique prévue à Bruxelles, tant de grands projets impliquent des choix qui marqueront le paysage sur le long terme. Enfin, … un terme que l’on souhaite cette fois-ci plus long que la vie de ces anciens bureaux de la KBC ! Ceux-ci sont voués à la destruction après même pas 25 ans pour y construire un complexe comprenant, lui, 244 logements. Petit arrêt sur image sur les choix qu’impliquent ces projets de densification.

Choix 1 - quelle densité ?

Qui dit logement, dit déplacements

Beaucoup de logements amènent beaucoup de besoins en mobilité. Ces besoins sont modulés selon les modes de transport disponibles ou choisis, la taille du projet, et le profil des occupants. Si l’infrastructure est insuffisante en mobilité douce, et si chaque occupant possède une voiture - comme le préconise hélas le règlement régional d’urbanisme (RRU) -, cela se répercutera sur le trafic existant. Et nous savons qu’il est déjà assez dense en certains endroits comme près de Dépôt Design. Vu comme ça, choisir des lieux au grand potentiel de mobilité (douce!) pour densifier, comme le site de la KBC, semble approprié.

Choisir des lieux au grand potentiel de mobilité (douce!) pour densifier, comme le site de la KBC, semble approprié.

Qui dit logement, dit espace de vie

Choisir de densifier un quartier peut être une question d’espace disponible. Tous les espaces ne se prêtent pas à toutes les densités. Le projet Dépôt Design, soumis à enquête publique en novembre dernier, compte près de 140 logements montant jusqu’à 8 niveaux avec une très large emprise au sol. Ce qui amène une densité bien plus importante que dans les quartiers environnants. Ces quartiers sont déjà plus denses que la moyenne bruxelloise, avec des espaces publics existants fort minéraux et des rues étroites que des telles hauteurs risqueraient d’étouffer. De plus, sa façade côté canal pourrait renforcer l’impression de barrière que représente le canal plutôt que les connexions vers le reste de Molenbeek.

Tous les espaces ne se prêtent pas à toutes les densités.

Le projet KBC, en revanche, n'est pas mal situé en termes d'espace, pensez au futur parc au Quai Beco, au parc sur Thurn & Taxis, aux grandes rues environnantes, à la nouvelle ligne de tram sur le Pont Picard. Le nouveau projet rétablit également la liaison entre le canal principal et le reste de Molenbeek.

… Et la croissance démographique ! C’est qui derrière tout ça ?

Surtout, tant de projets trouvent souvent à se justifier par la grande croissance démographique prévue à Bruxelles dans les prochaines décennies. Super. Mais si l’on suit la logique jusqu’au bout, sachons que cette inflation sera en grande partie alimentée par la venue de ménages à petits revenus.

La grande croissance démographique sera en grande partie alimentée par la venue de ménages à petits revenus.

Ces ménages ont besoin des logements abordables de tailles variées et souvent grandes. Et ceci ne collent pas nécessairement avec la nouvelle offre. Nous avons ici affaire à des centaines de logements dont aucun n’est social et très peu sont conventionnés, dans des endroits concentrant pourtant un faible niveau socio-économique (taux de chômage dans le quartier Maritime : 35%). Mais si les Bruxellois ne peuvent se les offrir, qui les occupera...?

Anciens et nouveaux Molenbeekois

Il serait bon que ces nouveaux projets du canal bénéficient aussi aux “anciens habitants” de cette zone défavorisée. Mais osons le dire : nous croyons qu’une mixité sociale au sein des projets pourrait autant profiter aux nouveaux arrivants, qui peinent à s’insérer dans ces quartiers et contribuent à les rendre peu vivants. Pour cesser d’y creuser une fracture spatiale et sociale, la formule est pourtant connue et vous la dévoiler n’est pas un scoop : mixité sociale d’habitants au sein de la parcelle, configuration de bâtiments ouverts et accueillants, par exemple traversés de passages semi-publics et arborant des équipements et commerces pour les publics tant “anciens” que “nouveaux”.

Mais toutes ces choses susceptibles de rendre le quartier à terme plus vivant voire même “attractif”, ne rentrent pas toujours dans les cases des plans financiers étriqués des promoteurs. Résultat ? Les sites de la KBC et de Dépôt Design (près de 380 logements en tout) ne contiendront aucun logement public et trop peu d’équipements et commerces. Les habitants actuelles s’inquiètent à bon droit. En ce qui concerne Tour & Taxis et l'intégration du projet dans le quartier environnant, on peut même parler de catastrophe. Vivre, manger et faire du shopping de luxe sont les mots clés qui devraient attirer les futurs résidents et touristes dans ce nouveau quartier. Est-ce un levier pour le quartier où le revenu est inférieur de 20 % à celui du reste de la région ? Le BRAL ne pense pas. Lisez notre réponse détaillée en annexe.

Tous les projets doivent prendre en compte les ménages à petits revenus et non seulement ceux à grands revenus.

En somme, la densité connaît beaucoup de paramètres qui déterminent si c’est une bonne idée de construire le logement et comment. Bien que le projet de Tour & Taxis jouisse de beaucoup d’espace et des opportunités de mobilité, l’intégration dans le quartier est une catastrophe. Par rapport au Dépot Design, nous émettons beaucoup de questions sur les chances de réussite tout court. En plus, tous les projets doivent prendre en compte les ménages à petits revenus et non seulement ceux à grands revenus.

En deuxième partie de notre trilogie, nous envisageons un cadre légal pour faciliter cette démarche. En troisième partie, nous envisageons la participation comme partenariat. 

En annexe, les réactions présentées par le BRAL aux enquêtes publiques concernant la demande de permis d’urbanisme de Tour & Taxis, Dépôt Design et le projet KBC.

Marie Couteaux
Toha De Brant

Les grands projets privés de logement se multiplient le long du canal : Tour & Taxis, Dépôt Design, KBC, ...  Le cumul de tant d’interventions urbaines justifierait une bonne mise en débat public. Si lors de projets publics, un dispositif d’information, de concertation ou de participation est courant vu l’impact souvent conséquent ; lors de projets privés cela l’est moins.

Choix 3 - participation, ou pas ?

En dehors du schéma directeur qui a été approuvé en 2008 et mis en place par un processus participatif[1], on ne peut pas vraiment parler de participation au développement du site Tour & Taxis. Pour le dernier permis demandé, 58 requêtes ont été déposées, dont aucune n'a été inclue dans l'avis positif final de la commission de concertation.

En 2011, après un projet de recherche, le BRAL et la Faculté d'architecture La Cambre/Horta ont déjà formulé une série de recommandations sur la manière d'améliorer le processus entourant les enquêtes publiques. Des recommandations toujours d’actualité, comme  la recommandation que la commission de concertation soit là non seulement pour « écouter » les citoyens.

Que fait la commission avec ce que les citoyens ont demandé? Il n'est jamais clair pourquoi certaines objections ne sont pas traitées et pourquoi d'autres le sont. La commission devrait au moins donner une réponse aux citoyens et de préférence aussi exposer les raisons pour lesquelles les objections/propositions présentées ont ou n'ont pas été prises en compte. Cela donnerait au citoyen un aperçu et une meilleure compréhension de la décision.

Dans des tels projets, l’enquête publique arrive beaucoup trop tard pour que les citoyens aient encore leur mot à dire, c’est un fait connu. Dans ce cas, seule une entrée peut être faite sur une demande de permis. Nous citons l'étude de 2011 :

« Les décisions importantes sont prises assez longtemps avant la demande de permis de construire. Une consultation publique formalisée devrait donc être mise en place avant ces décisions ».

De toute évidence, il reste encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine.

La “chambre de qualité” : pas dans la bonne direction

Seule la “chambre de qualité”, organe de concertation entre acteurs institutionnels (promoteur, commune, région, …) en amont d’un projet urbain, peut être mobilisée, sans être obligatoire. Sa mise en place par le maître architecte Kristiaan Borret en 2015 fut certes une belle avancée, mais nous reprendrons ici à notre compte sa conclusion de sa carte blanche parue tout récemment dans Bxl plant II, en faveur d’une inclusion des citoyens bien plus en amont du débat :

 ”La chambre de qualité pourrait notamment publier en ligne ses agendas, ses avis et ses comptes rendus. (...) À mes yeux, la principale étape reste (...) l’élargissement du débat à l’extérieur du monde interne de la concertation entre les divers acteurs publics et les porteurs de projet. (...)C’est une évidence pour la gouvernance de projets urbains complexes : si vous prenez la peine dès le début d’organiser une concertation précoce, vous gagnez du temps à la fin du trajet. La transparence tire avantage d’une communication ouverte, généralement elle suscite une plus grande confiance et un appui plus large, et c’est ainsi qu’on accélère le développement urbain tout en améliorant son efficacité. L’ouverture fait avancer.”

Secret affairs

Plus de transparence, oui ! Le cercle vicieux de ce que l'on appelle parfois « l'amour secret » se poursuit depuis des années à Bruxelles. La peur de vents contraires et de la critique incite malheureusement à réduire le partage d’informations avec le grand public en amont des grands projets, si bien que les grandes décisions sont prises dans l'ombre. Cela suscite la méfiance chez les citoyens, et cristallise les peurs. Il faut le dire, peu de villes peuvent se vanter d’une telle opacité et complexité de dossiers.  

Partenariat au lieu de consultation

Tous ces projets de logement privés et bien d’autres encore arrivent donc, sur le canal surtout mais ailleurs aussi. Ils dérogent par leur densité en se calquant sur des projections démographiques. À tort ou à raison ? L'avenir nous le dira. Une chose est sûre, leur conception se fait sans les habitants riverains et bruxellois : de fait, à part les charges d'urbanisme, la réglementation n'impose aucune prise en compte de leurs besoins. Ni par la participation, ni avec une offre d'espaces adaptés à tous les bruxellois (logements, équipements, espaces verts).

En deux mots comme en cent, nous avons donc parlé de la densification de certains site bruxellois en première partie. En deuxième partie de cette trilogie, nous nous attardons sur un moyen existant de cadrer cette densification. Dans celle-ci enfin, le BRAL, comme toujours et plus encore, préconise une véritable co-création en matière d'urbanisme. Nous demandons au gouvernement de reconnaître tous les bruxellois, habitants, et le secteur associatif comme de véritables partenaires pour coopérer ouvertement dans leurs initiatives. Vous connaissez? Cela s’appelle de la co-création.

Marie Couteaux
Toha De Brant

 

[1] Pour l’info: ce n'est pas à cause du processus de participation que la procédure a été retardée. Le retard est dû à la cuisine interne des acteurs politiques ;-)

En deux ans de recherche action, le BRAL, Cosmopolis et d’autres groupes citoyens ont appris à mesurer les microparticules dans l’air qu’on respire quotidiennement, et à problématiser cette situation pour défendre tous les Bruxellois. Dans ce manuel multilingue, les chercheurs et les praticiens livrent les découvertes et expériences autour d’AirCasting Brussels. On y découvre ensuite d’autres exemples de sciences citoyennes non-environnementales. Et pour terminer, on trouvera une réflexion méthodologique, tant du point de vue éducatif que politique.

Par la curiosité et l’échange réciproque entre académiques et citoyens, la barrière techno-scientifique qui sépare souvent les citoyens des décisions politiques, peut être franchie en démocratisant la connaissance. En faisant confiance à l’intelligence de tous les acteurs. Parce que chacun sait, chacun agit. Et peut se responsabiliser, s’il le faut, en coalition avec les chercheurs ou le politique, pour une ville qui se gouverne mieux.

Nous espérons que cette publication vous inspire -  en tant que travailleur de rue ou bien coordinateur d’un Living Lab complexe. Cosmopolis et le BRAL vous invite à cocreér la connaissance de la ville complexe. Laissez-vous guider par votre passion et votre curiosité. La ville le mérite.

  • Pour l’obtenir, il suffit de passer nous voir au bureau (place du Samedi 13 – 1000 Bruxelles). Ou d’envoyer un e-mail à l’adresse info@bral.brussels et vous la recevrez ensuite rapidement dans votre boîte aux lettres. 
  • Si vous êtes convaincu.e du but de BRAL, alors devenez membre ! Vous recevrez cette publication et les autres de cette année.
  • Nous donnons des ateliers sur l'organisation de citizens science. Souhaitez-vous recevoir une formation sur ce qu'est citizens science et comment l’appliquer dans votre organisation ? Le BRAL aimerait prendre la parole devant votre organisation. Contactez-nous pour une formation transversale adaptée aux adultes via info@bral.brussels.
  • En juin 2019, nous organiserons également un atelier général sur les sciences civiques avec Cosmopolis VUB dans un lieu central à Bruxelles. Restez à l’écoute via www.bral.brussels pour plus d'informations !

Liévin Chemin, Nicola Da Schio, Tim Cassiers

Mouvement urbain BRAL et centre de recherche urbaine Cosmopolis - VUB

Avec le soutien d’INNOVIRIS

Durant le mois de juin, la Commission Régionale de Développement donnera son avis sur les quatre plans d’aménagement directeur (PAD) soumis à l’enquête publique cette année. Cette étape permettra au gouvernement bruxellois de les adopter en deuxième lecture. Pourtant, les PAD sont loin de faire consensus. Ce nouvel instrument juridique permet à la fois d’abroger l’ensemble des dispositifs réglementaires en vigueur sur un territoire tout en érigeant de nouvelles normes (hauteur du bâti, affectation du sol …). Ce faisant, c’est la dérogation aux plans démocratiquement approuvés qui devient la nouvelle règle et permet à la Région de développer des programmes sur mesure qui ne s’embarrassent ni des volontés des habitants ni des réalités locales.

Le processus d’adoption de ces plans semble offrir un espace à la participation des citoyens mais dans les faits il ne joue pas ce rôle. Les remarques émises par les citoyens et les associations lors du processus d’information et de participation ne sont pas rendues publiques et c’est l’administration qui en opère une synthèse. Les enquêtes publiques ne donnent lieu à aucune commission de concertation, qui permettrait un échange des points de vue et une publicité des remarques. Vidée de ce qu’il lui restait de substance, très en aval de la procédure, l’enquête publique n’est plus rien d’autre qu’une boîte aux lettres. Devant cette opacité, reste une question en suspens : comment l’administration va-t-elle opérer un arbitrage entre des avis divergents  ?

Cette fuite en avant pour adopter les PAD le plus vite possible avant la formation d’un nouveau gouvernement n’est pas compatible avec une démocratie urbaine saine. La délivrance du permis d’urbanisme de la station de métro Toots Thielemans, deux jours avant les élections, afin de rendre toute décision future irréversible est un exemple de plus de cette politique du fait accompli qui doit cesser.

Nous demandons, dès lors, la mise en place d’un moratoire sur les plans d’aménagements directeurs en attendant que le gouvernement organise un processus d’évaluation publique des quatre PAD. Dans cet état d’esprit, nous avons décidé d’envoyer le document ci-joint à l’ensemble des députés bruxellois afin que le nouveau gouvernement puisse se saisir de ce thème avec vigueur. Ce dernier, écrit par un habitant d’un quartier, illustre les problèmes que rencontre un citoyen face à ce nouvel outil de planification. Il n’est donc pas une liste de revendications exhaustive des signataires de ce texte."

Signataires: ARAU, BRAL, Bruxelles Fabriques, Centre de Rénovation Urbaine Comité Mediapark, Comité PorteNinovePoort, IEB et Union de Locataires d’Anderlecht Cureghem

Contacts presse:

FR:
IEB: Olivier Fourneau – 02 801 14 82

NL:
BRAL: Steyn Van Assche - 0498 13 25 86

...Et personne ne semble s’en rendre compte.

“Il faut bien construire pour répondre à la croissance démographique!”

Voilà ce qu’on entend dans toutes les bouches, tant des promoteurs que des instances publiques, lorsque sont défendus les nombreux projets de logements qui voient le jour depuis une dizaine d’années à Bruxelles.

Les chiffres officiels

Mais qu’en est-il des chiffres qui justifient tant de projets? Y-a-t-il vraiment une croissance démographique ? Il semble que les chiffres officiels - ceux publiés dans le Plan Régional de Développement Durable de 2018 (PRDD), et que la Région continue à utiliser-, ne seraient plus actuels. Le Bureau Fédéral du Plan qui les produit a en effet depuis lors modifié ses pronostics : d’une croissance annuelle escomptée de 10.000 personnes (chiffres repris dans le PRDD mais qui dataient déjà de 2016), on serait aujourd’hui descendu à ...3.600 personnes par an. Notre source est le rapport « Perspectives demographiques 2018-2070 » du Bureau Fédéral du Plan de janvier 2019, page 12.

En cause? Une diminution du solde migratoire international. Tendance à la baisse donc, qui se confirme en fait depuis 2013, en fait juste après que les premières évocations d’un possible “boom démographique” à Bruxelles aient impulsé la construction de logement comme un axe majeur structurant l’élaboration du PRDD.

En attendant, la construction va bon train

A la regarder dans son centre, Bruxelles est pleine comme un œuf et on manque de parcs. Pourtant, rien que le long du canal à hauteur de Molenbeek, zone dense de Bruxelles, on compte près de 2000 logements actuellement en projet ou en cours de construction.

Tandis que l’on en planifie des milliers dans les dernières grandes zones urbanisables (les “PADs”, vous connaissez?) On plafonne aujourd’hui un peu en dessous des 4000 logements pour lesquels un permis de construction est octroyé chaque année. Fort bien, mais si c’est pour ne loger que 3600 nouveaux arrivants, n’est-ce pas un peu beaucoup ?

Chassé-croisé

Et puis, ces logements construits visent un public clairement aisé, tandis que les pronostics, eux, font allusion à un public qui l’est beaucoup moins. Normal, si l’on sait qu’un tiers des Bruxellois vivent avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté et que la moitié répondent aux conditions d’accès à un logement social. Alors, qui va les habiter, ces nouveaux logements ?

Marie Couteaux