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En deux ans de recherche action, le BRAL, Cosmopolis et d’autres groupes citoyens ont appris à mesurer les microparticules dans l’air qu’on respire quotidiennement, et à problématiser cette situation pour défendre tous les Bruxellois. Dans ce manuel multilingue, les chercheurs et les praticiens livrent les découvertes et expériences autour d’AirCasting Brussels. On y découvre ensuite d’autres exemples de sciences citoyennes non-environnementales. Et pour terminer, on trouvera une réflexion méthodologique, tant du point de vue éducatif que politique.
Par la curiosité et l’échange réciproque entre académiques et citoyens, la barrière techno-scientifique qui sépare souvent les citoyens des décisions politiques, peut être franchie en démocratisant la connaissance. En faisant confiance à l’intelligence de tous les acteurs. Parce que chacun sait, chacun agit. Et peut se responsabiliser, s’il le faut, en coalition avec les chercheurs ou le politique, pour une ville qui se gouverne mieux.
Nous espérons que cette publication vous inspire - en tant que travailleur de rue ou bien coordinateur d’un Living Lab complexe. Cosmopolis et le BRAL vous invite à cocreér la connaissance de la ville complexe. Laissez-vous guider par votre passion et votre curiosité. La ville le mérite.
- Pour l’obtenir, il suffit de passer nous voir au bureau (place du Samedi 13 – 1000 Bruxelles). Ou d’envoyer un e-mail à l’adresse info@bral.brussels et vous la recevrez ensuite rapidement dans votre boîte aux lettres.
- Si vous êtes convaincu.e du but de BRAL, alors devenez membre ! Vous recevrez cette publication et les autres de cette année.
- Nous donnons des ateliers sur l'organisation de citizens science. Souhaitez-vous recevoir une formation sur ce qu'est citizens science et comment l’appliquer dans votre organisation ? Le BRAL aimerait prendre la parole devant votre organisation. Contactez-nous pour une formation transversale adaptée aux adultes via info@bral.brussels.
- En juin 2019, nous organiserons également un atelier général sur les sciences civiques avec Cosmopolis VUB dans un lieu central à Bruxelles. Restez à l’écoute via www.bral.brussels pour plus d'informations !
Liévin Chemin, Nicola Da Schio, Tim Cassiers
Mouvement urbain BRAL et centre de recherche urbaine Cosmopolis - VUB
Avec le soutien d’INNOVIRIS
Durant le mois de juin, la Commission Régionale de Développement donnera son avis sur les quatre plans d’aménagement directeur (PAD) soumis à l’enquête publique cette année. Cette étape permettra au gouvernement bruxellois de les adopter en deuxième lecture. Pourtant, les PAD sont loin de faire consensus. Ce nouvel instrument juridique permet à la fois d’abroger l’ensemble des dispositifs réglementaires en vigueur sur un territoire tout en érigeant de nouvelles normes (hauteur du bâti, affectation du sol …). Ce faisant, c’est la dérogation aux plans démocratiquement approuvés qui devient la nouvelle règle et permet à la Région de développer des programmes sur mesure qui ne s’embarrassent ni des volontés des habitants ni des réalités locales.
Le processus d’adoption de ces plans semble offrir un espace à la participation des citoyens mais dans les faits il ne joue pas ce rôle. Les remarques émises par les citoyens et les associations lors du processus d’information et de participation ne sont pas rendues publiques et c’est l’administration qui en opère une synthèse. Les enquêtes publiques ne donnent lieu à aucune commission de concertation, qui permettrait un échange des points de vue et une publicité des remarques. Vidée de ce qu’il lui restait de substance, très en aval de la procédure, l’enquête publique n’est plus rien d’autre qu’une boîte aux lettres. Devant cette opacité, reste une question en suspens : comment l’administration va-t-elle opérer un arbitrage entre des avis divergents ?
Cette fuite en avant pour adopter les PAD le plus vite possible avant la formation d’un nouveau gouvernement n’est pas compatible avec une démocratie urbaine saine. La délivrance du permis d’urbanisme de la station de métro Toots Thielemans, deux jours avant les élections, afin de rendre toute décision future irréversible est un exemple de plus de cette politique du fait accompli qui doit cesser.
Nous demandons, dès lors, la mise en place d’un moratoire sur les plans d’aménagements directeurs en attendant que le gouvernement organise un processus d’évaluation publique des quatre PAD. Dans cet état d’esprit, nous avons décidé d’envoyer le document ci-joint à l’ensemble des députés bruxellois afin que le nouveau gouvernement puisse se saisir de ce thème avec vigueur. Ce dernier, écrit par un habitant d’un quartier, illustre les problèmes que rencontre un citoyen face à ce nouvel outil de planification. Il n’est donc pas une liste de revendications exhaustive des signataires de ce texte."
Signataires: ARAU, BRAL, Bruxelles Fabriques, Centre de Rénovation Urbaine Comité Mediapark, Comité PorteNinovePoort, IEB et Union de Locataires d’Anderlecht Cureghem
Contacts presse:
FR:
IEB: Olivier Fourneau – 02 801 14 82
NL:
BRAL: Steyn Van Assche - 0498 13 25 86
...Et personne ne semble s’en rendre compte.
“Il faut bien construire pour répondre à la croissance démographique!”
Voilà ce qu’on entend dans toutes les bouches, tant des promoteurs que des instances publiques, lorsque sont défendus les nombreux projets de logements qui voient le jour depuis une dizaine d’années à Bruxelles.
Les chiffres officiels
Mais qu’en est-il des chiffres qui justifient tant de projets? Y-a-t-il vraiment une croissance démographique ? Il semble que les chiffres officiels - ceux publiés dans le Plan Régional de Développement Durable de 2018 (PRDD), et que la Région continue à utiliser-, ne seraient plus actuels. Le Bureau Fédéral du Plan qui les produit a en effet depuis lors modifié ses pronostics : d’une croissance annuelle escomptée de 10.000 personnes (chiffres repris dans le PRDD mais qui dataient déjà de 2016), on serait aujourd’hui descendu à ...3.600 personnes par an. Notre source est le rapport « Perspectives demographiques 2018-2070 » du Bureau Fédéral du Plan de janvier 2019, page 12.
En cause? Une diminution du solde migratoire international. Tendance à la baisse donc, qui se confirme en fait depuis 2013, en fait juste après que les premières évocations d’un possible “boom démographique” à Bruxelles aient impulsé la construction de logement comme un axe majeur structurant l’élaboration du PRDD.
En attendant, la construction va bon train
A la regarder dans son centre, Bruxelles est pleine comme un œuf et on manque de parcs. Pourtant, rien que le long du canal à hauteur de Molenbeek, zone dense de Bruxelles, on compte près de 2000 logements actuellement en projet ou en cours de construction.
Tandis que l’on en planifie des milliers dans les dernières grandes zones urbanisables (les “PADs”, vous connaissez?) On plafonne aujourd’hui un peu en dessous des 4000 logements pour lesquels un permis de construction est octroyé chaque année. Fort bien, mais si c’est pour ne loger que 3600 nouveaux arrivants, n’est-ce pas un peu beaucoup ?
Chassé-croisé
Et puis, ces logements construits visent un public clairement aisé, tandis que les pronostics, eux, font allusion à un public qui l’est beaucoup moins. Normal, si l’on sait qu’un tiers des Bruxellois vivent avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté et que la moitié répondent aux conditions d’accès à un logement social. Alors, qui va les habiter, ces nouveaux logements ?
Marie Couteaux
Quels chiffres! Le Réseau Financité dénombre 14 monnaies locales en circulation et 3 en construction[1] à Bruxelles et en Wallonie. La Zinne vient d’intégrer cette liste depuis le 21 mars 2019. Les lieux où la dépenser sont abondants et de nombreux citoyens sont intéressés par la démarche. « Aujourd’hui la Zinne est portée par un collectif citoyen d’environ septante personnes, constitué en l’asbl Zinne, dont une trentaine de personnes actives au niveau de la coordination » nous explique Sophie, membre de cette association sans but lucratif (asbl). « Parmi les bénévoles du collectif, on retrouve notamment des citoyens faisant partie d’autres mouvements, tels que les groupes en transition ou les groupes locaux. »
Explications et interviews autour d’un outil citoyen de plus en plus apprécié des Bruxellois.
Une monnaie locale, qu’est-ce que c’est ? Ce n’est autre que la mise en place d’une économie parallèle locale, qui fonctionne en circuit fermé. En effet, la monnaie locale ne circule que sur un territoire géographiquement délimité afin de s’assurer qu’elle reste dans l’économie réelle (biens et services), sans être captée par une banque ou sujette à de la spéculation. Ce sont donc les commerçants, artisans et prestataires de services locaux qui en bénéficient. Les monnaies locales voient le jour grâce à la création de collectifs de citoyens ou à l’engagement des villes et des régions.
En réalité, il faudrait davantage parler de « monnaie complémentaire » que de « monnaie locale ». « La Zinne n’a pas vocation à remplacer l’euro, précise Sophie, elle vise principalement à sortir une partie de la richesse du circuit traditionnel « euro » pour l’injecter en monnaie locale dans un réseau de partenaires présents sur le territoire concerné afin de générer davantage de flux que si l’on faisait des transactions en euros.» Nous comprendrons par la suite la raison de cette multiplication des flux.
Pour la petite anecdote, à la question « savez-vous ce que signifie avoir une « zin » en Belgique ? », la plupart des interviewés ont fait savoir qu’il s’agissait d’une lubie, d’un coup de folie, d’une idée folle, d’une envie soudaine, etc. La Zinne porte donc bien son nom car il en faut un peu de folie pour se lancer dans un tel projet ! Par ailleurs, « zinne » [ou « zenne » en flamand] signifie « Senne » en bruxellois, soit le cours d’eau traversant la ville et qui a été voûté dans sa quasi-totalité dans le courant du 19ème siècle.
La Zinne va aujourd’hui au-delà d’une simple lubie : elle est désormais bel et bien ancrée à Bruxelles, et remplie de sens. Pourtant, la Région Bruxelles-Capitale gardait quelques souvenirs plutôt mitigés de l’ancienne monnaie complémentaire locale, l’éco-iris, ayant circulé entre 2012 et 2014 dans cinq communes bruxelloises. Cette monnaie n’a pas tenu dans le temps et « certains citoyens et prestataires ont été refroidis » affirme Sophie. Il serait tentant aujourd’hui de vouloir apparenter la Zinne à l’éco-iris, mais ce sont en réalité deux monnaies aux fonctionnements différents. L'éco-iris est une monnaie qui a été lancée par Bruxelles Environnement pour rétribuer des éco-gestes, des initiatives éco-responsables. Concrètement, si un Bruxellois se fournissait en électricité verte, prenait un abonnement Villo !, ou créait un potager, il lui était alors possible d’envoyer la preuve à Bruxelles Environnement qui lui retournait en contrepartie des éco-iris, pouvant être dépensés dans certains commerces. Aujourd’hui, pour se procurer des Zinnes, il suffit d’aller convertir vos euros dans l’un des 37 comptoirs de change[2] répartis dans la Région Bruxelles Capitale selon le principe : 1 € = 1 Zinne. Une autre différence donc : le taux de conversion pour les éco-iris était de 1 € = 10 éco-iris. Un élément plus "complexe" pour les utilisateurs qui font deux avec les mathématiques ! Enfin, les éco-iris provenaient entièrement du subside de Bruxelles Environnement, c'était un projet géré par une institution publique. « La Zinne, quant à elle, connaît une forte adhésion, explicite Sophie, car c’est un véritable projet citoyen, qui n'est dépendant d'aucun subside. »
Tout le challenge aujourd’hui est donc de rendre la Zinne pérenne ! « Dans un premier temps, nous nous sommes centrés sur le marché de l’alimentaire. Puis nous avons progressivement élargi la démarche à d’autres secteurs, tels que les actions liées au « zéro déchet », les services, etc » développe Sophie. Après trois mois de fonctionnement, 50 000 Zinnes[3] circulent à Bruxelles. Prochains secteurs cibles : le culturel, le bien être, la santé.
A quoi sert une monnaie complémentaire locale ? Quelle est sa valeur ajoutée par rapport à l’euro ? Stéphane, citoyen utilisateur de la Zinne depuis peu, nous raconte son expérience : « Quand j’ai commencé à entendre parler de la Zinne sur les réseaux sociaux, je me suis posé beaucoup de questions. Ma première réaction, et celle que je retrouve souvent dans mon entourage, a été « mais qu’est-ce que c’est ? Est-ce que cela n’engendrerait pas du repli sur soi ? » Mais maintenant je suis convaincu : ça aide vraiment à inciter les gens à réfléchir à ce qu’ils achètent et à ce qu’ils consomment. On comprend alors l’intérêt de faire vivre le local, de tendre vers une certaine résilience. C’est un super outil qui ne nous empêche pas d’être ouvert sur le monde. »
Suite aux différents entretiens, six grands objectifs identifiés par les Bruxellois ont été dégagés :
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Encourager le commerce local et valoriser les circuits courts
Rendons nous à l’évidence, notre économie actuelle peut très facilement défavoriser les petits producteurs locaux et les commerces de proximité au profit des grandes multinationales, dans une logique que l’on pourrait qualifier de prédatrice. La monnaie locale peut remédier à cela en tant qu’alternative à l’économie mondialisée. Ainsi, pour Philippe de la cantine de quartier Refresh à Ixelles, la Zinne permet de « se rendre compte que le capital reste ici, sur notre territoire ». La monnaie locale empêche la fuite de l’argent dans l’évasion fiscale, la spéculation ou les dividendes des actionnaires de grandes sociétés. « Je suis sûr que l’argent reste dans l’économie locale, qu’il ne part pas chez Uber aux Etats-Unis par exemple. Cela fait tourner l’économie des petits commerçants de la région bruxelloise. Même si c’est parfois un peu plus cher, cela permet de faire vivre les locaux » explique Stéphane. Victoria du Boentje Café à Schaerbeek affirme que « cela a un intérêt direct car l’argent est forcément utilisé dans un commerce de proximité, il rentre dans la boucle de l’économie circulaire ». Carine du marché bio en vrac Symbiose à Ixelles va également dans ce sens : « nous sommes toujours ouverts à des projets innovants et alternatifs qui favorisent le commerce local ». Les échanges économiques sont ainsi relocalisés sur le territoire, à échelle humaine. La monnaie locale permet de diminuer considérablement les intermédiaires et la réduction de ceux-ci peut permettre d’être compétitif sur le prix d’achat. En effet, la monnaie locale circule alors simplement entre les consommateurs, les prestataires de biens et de services et les producteurs, et circule plus rapidement que l’euro, étant donné qu’elle ne peut être épargnée, immobilisée ou captée par des systèmes financiers. L’accroissement de la vitesse de circulation d’une monnaie - via un nombre d’échanges croissant - est essentiel dans la création de richesse pour un territoire.
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Favoriser les initiatives d’entraide
La monnaie locale redevient alors cet outil qui privilégie les échanges de proximité et renforce le maillage des nombreuses initiatives durables qui fleurissent sur le territoire. La Zinne tendrait même à se rapprocher des systèmes de timebanking[4] et de troc. « Aujourd’hui, un groupe de travail réfléchit à la question des échanges de savoirs pour lesquels les citoyens pourraient utiliser des billets de zéro Zinne. Ces derniers pourraient également être une sorte de passe permettant d’obtenir certains services ou produits pour un public fragilisé particulier, par exemple » explique Sophie. Affaire à suivre…
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Adopter une démarche écologique, éthique et humaniste
La monnaie locale favorise les échanges de biens et services locaux qui répondent à une Charte respectueuse de l’homme et de l’environnement. Elle fait vivre des structures qui produisent autrement pour avoir des impacts positifs sur le monde dans lequel nous vivons. Ainsi, cette Charte est signée par tous les prestataires de biens et de services qui acceptent la monnaie locale. Dans le cas de la Zinne, ceux-ci s’engagent à respecter certains critères - établis collégialement au sein de l’asbl Zinne – allant de la valorisation des circuits courts, à l’amélioration du bien-être, en passant par l’utilisation raisonnable des ressources de notre planète.
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Inciter le citoyen à se réapproprier les questions économiques et, de manière plus globale, l’avenir de son territoire
La monnaie locale donne du sens aux achats quotidiens, et fait naître de nombreux consomm’acteurs et consomm’actrices. Le citoyen peut choisir de dire non à une standardisation des marchandises et à la pression sur les producteurs exercée par la grande distribution. Il peut choisir de sortir de la filière classique de production et de consommation. En utilisant la Zinne, il est alors certain de savoir où part son argent. « Le changement des mentalités est en cours… » assure Philippe. Quand à Stéphane, il se considère bel et bien comme un consomm’acteur : « Même si ce n’est pas encore à temps plein, mais ça viendra ! »
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Renforcer le lien social grâce à la mise en réseau des acteurs locaux
Philippe explique qu’il travaille notamment avec Bulk, le magasin bio de la rue Malibran : « lui aussi est un « zinneman », si c’est comme ça qu’on dit ! ». Le concept des « apéros Zinne » facilite tout particulièrement cette meilleure connexion entre les producteurs, les prestataires et les consommateurs, une fois par mois dans une commune différente. « C’est organisé chez un prestataire, ce qui permet notamment de promouvoir les produits des fournisseurs de la zone concernée, mais aussi de créer du lien (nouveau ou à renforcer) entre prestataires et fournisseurs. » précise Sophie. « Ces apéros sont un temps pour se rencontrer, se découvrir sous un angle plus festif, tant pour les prestataires que pour les bénévoles et les citoyens. Faire tourner ces apéros de commune en commune, chaque mois, nous permet d’être plus proches des quartiers, de ne léser personne et de couvrir l’ensemble du territoire bruxellois. »
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S’inscrire dans une véritable transition économique
La monnaie locale est, sans nul doute, un outil de communication pour un modèle de société différent. « Chez nous, on explique aux clients ce qu’est la Zinne, on leur propose de leur rendre la monnaie en zinne, on les prévient que c’est la même chose, on affiche à plusieurs endroits le logo de la Zinne, … » déclare Philippe. De son côté, Carine raconte que « lorsque les clients voient le dépliant ou le sticker de la Zinne, ils posent des questions, ils s’intéressent. » Les prestataires interviewés, qui ont majoritairement commencé avec 500 Zinnes dans leurs caisses, nous affirment tous que la monnaie locale s’intègre très bien dans leurs projets. « C’est très cohérent, assure Victoria, et c’est pour cela que le Boentje Café fait beaucoup de communication sur la Zinne ! »
Conclusion et recette de la réussite
« Avec davantage de commerces dans la boucle, ça commence à grossir, et ça devient plus facile d’utiliser ses Zinnes. » conclut Philippe. Le plus important serait alors de créer, de manière stratégique, un réseau cohérent et structuré, avec des connexions très fortes sur le territoire, pour que les prestataires de biens et de services se sentent en confiance pour se lancer dans la démarche et que les consommateurs aient de multiples possibilités d’utiliser la monnaie dans leurs quotidiens. « Nous avions 89 prestataires le jour du lancement, ils sont aujourd’hui 135[5]. Cela est en grande partie dû à une organisation en groupes locaux particulièrement efficace : le projet a bien avancé parce que les collectifs étaient déjà constitués, la Zinne est venue prendre appui sur ces piliers fondateurs » nous explique Sophie. L’asbl Zinne vise aujourd’hui à renforcer la communication auprès des citoyens utilisateurs. « Plus de communication sur la Zinne semble nécessaire pour le bruxellois » remarque Carine. Les apéros Zinne vont dans ce sens. « Nous souhaitons aller vers l’interculturel et l’inter-classes, soutenir ceux qui sont déjà convaincus et développer l’accompagnement des autres vers la transition en cours » ajoute Sophie. « Ce projet est en co-construction, c’est un projet qui évoluera avec les membres de l’asbl… » finit-elle par conclure.
Plus d’informations sur le site de l’asbl Zinne : http://www.zinne.brussels/
Rédactrice : Victorine Hannebicq
[1] au 31 juin 2019 https://www.financite.be/fr/article/monnaies-citoyennes
[2] au 26 juillet 2019 http://www.zinne.brussels/le-reseau/
[3] juin 2019
[4] Time Bank est une plateforme où les groupes et individus peuvent partager leur temps et leurs compétences, contournant la monnaie comme système de valeur. http://imaginationforpeople.org/fr/project/time-bank-banque-du-temps/
[5] juin 2019
Quelle est l’importance que vous accordez aux espaces verts Bruxellois? Quels espaces verts utilisez-vous et pourquoi? Que faites-vous dans ces espaces?
VUB, ULB & Innoviris cherchent des participants pour une enquête en ligne sur l'utilisation des espaces verts à Bruxelles. A travers cette enquête, nous espèrons mieux comprendre le rôle que jouent les espaces verts dans la vie des Bruxellois et comment différentes personnes apprécient ou non les différents espaces verts et leurs caractéristiques.
Cliquez sur le lien ci-dessous pour participer à l'enquête!
https://www.co-nature.org/questionnaire
ORGANISATION : Les Amis du Champ des Possibles est un projet communautaire innovant qui compte 400 membres. Ceux-ci gèrent une friche, qu’ils ont baptisée Le Champ des Possibles, dans une perspective socioécologique. Ils assurent ainsi la préservation d’un pan de nature sauvage au cœur de Montréal. Toute la difficulté consiste à mettre les habitants du quartier en contact avec la nature sans trop perturber celle-ci. Dans ce cadre, les membres du collectif sont en constante recherche de la synergie idéale entre l’humain qui utilise l’espace et la nature. Le respect pour la nature (sauvage), les interventions artistiques et la protection du patrimoine industriel (vestiges d’un dépôt ferroviaire aujourd’hui disparu) constituent les piliers de leur fonctionnement. Qui comprend également un volet pédagogique (promenades sur le thème des plantes médicinales, observation des insectes avec les enfants, etc.).
PROJET : Le Champ des Possibles est une ancienne friche d’environ 1 ha qui se situe dans la partie est du Mile End. Elle a été menacée par un projet de construction d’un parking, mais grâce aux protestations des membres du projet et à un changement de majorité politique, le terrain a été protégé. Un accord a finalement été conclu entre la commune et la communauté en vue de conserver cet espace vert. Pour Les Amis du Champ des Possibles, il importe avant tout de limiter au maximum les interventions afin de préserver au mieux le caractère vert, calme et sauvage des lieux. Aujourd’hui, la ville projette cependant d’y aménager un véritable parc. À l’heure actuelle, il est donc impossible de prédire l’avenir du Champ des Possibles, patience donc !
« C’est un moyen de lutter contre les espaces planifiés conventionnels. C’est un endroit où se rencontre un grand nombre d’humains, d’insectes et de plantes. À nous de comprendre que ces espaces sont malléables, que nous pouvons les partager avec tout le monde. Dans nos discussions, la question centrale est de savoir ce que nous voulons pour notre ville. » - Kelly Vu
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