Articles

Thème

Des trouble-fêtes s'invitent au repas !

Plein d’émotions à Kuumba le soir du mardi 13 mars 2018 ! Un repas convivial, organisé par le BRAL, est soudainement perturbé par deux saboteurs !

Ces « trouble-fêtes » s’infiltrent dans la soirée, empêchent l’animateur de faire son travail et critiquent le projet Connecteurs : « Est-ce qu’il y a de l’argent ? » « Qu’est-ce que c’est que ce questionnaire ? » « Ce sont des Blancs qui l’ont fait ? » « Et c’est quoi, ce cadeau sur la table ? ».

Une fois la curiosité attisée, les « trouble-fêtes » sortent des panneaux qui disent : « Co-créons l’avenir de Matongé, connectons-nous ». Et l’un des saboteurs-acteurs explique : « Ce petit théâtre, juste pour vous rappeler que ce projet appartient à nous tous. » Les tabous et la glace étant ainsi brisés, une soirée fructueuse a pu avoir lieu.

Un temps de réflexion est introduit par une mise en scène préparée par un travailleur du BRAL et deux connecteurs (tous deux comédiens). Une mise en scène qui avait pour but de faire ressortir les critiques éventuelles du projet Connecteurs et de mettre en avant l’envie de réaliser ce projet ensemble (et non pas des chercheurs qui observent, des travailleurs qui animent et des participants qui écoutent).

Près de 40 personnes ont participé à ce moment de rencontre et d’échange autour du quartier Matongé, ses ressources et sa reconnaissance culturelle à Kuumba. Le projet « Connecteurs » vise à mettre en avant les ressources et les atouts (compétences, savoir-faire, passions, …) de Matongé, des personnes qui habitent ou fréquentent le quartier, afin de soutenir des initiatives citoyennes collectives.

Le projet « Connecteurs » est né, entre autres, du déni de reconnaissance culturelle de la communauté subsaharienne de Matongé (frustrations et souffrances identitaires, discriminations quant à l’emploi, le logement et l’accès à la culture...). Le projet est une recherche-action participative qui vise l’émergence d’initiatives citoyennes, sur base d’un partage des savoirs entre citoyens, associations et chercheurs.

Repas des connecteurs

La rencontre s’est déroulée en deux temps : d’abord un moment convivial, avec le “repas des connecteurs”. C’est autour de la grande table, avec une soupe africaine aux carottes épicée à la main, que les participants se retrouvent.   

Les nouveaux arrivants se présentent et, curieux d’en apprendre davantage, posent des questions sur les objectifs du projet et son déroulement jusqu’à ce jour. Certains découvrent l’installation qui collecte les atouts et la complètent. D’autres discutent de leurs projets en cours, comme par exemple l’envie de lancer une radio temporaire à Matongé ou l’avancement du collectif coopératif de commerçants. Ces derniers souhaitent créer un statut juridique et fixent la date d’une prochaine réunion.

« L’installation des atouts » est une structure légère, facile à monter/démonter dans l’idée de pouvoir les atouts et les rêves du quartier. On peut y afficher des photos et les cartes « des atouts » complétées par les personnes rencontrées, un petit baffle y est installé et diffuse les interviews audio réalisées. 

La deuxième partie de la soirée est dédiée à un temps de réflexion. Les participants sont enthousiastes à l'idée de pouvoir nouer des contacts ou d'établir une coopération saine avec le pouvoir communal (les usagers du quartier– les commerçants – les habitants). Ils sont également motivés à participer à une réflexion partagée, un état des lieux collectif autour du quartier Matongé, ses ressources et sa reconnaissance culturelle (discriminations, dénis de reconnaissance culturel ou autres).

Différentes tâches ont été attribuées aux participants pour assurer le bon fonctionnement de la réunion : distribution de la parole, gardien du temps, photographe, prise de notes au tableau, compte-rendu écrit...

Quel avenir pour Matongé ? Y-a-t-il déjà un cadre institutionnel qui prend en compte ses atouts/ressources ? Qu’est-ce qui (a) fait que Matongé est Matongé ? Quelles sont ses ressources ? Et ses limites ? Comment pourrait-on soutenir des initiatives citoyennes sur base des ressources du quartier ?

Ces questions sont proposées par les travailleurs du BRAL et la chercheuse Chloé Mercenier de l’ULB. Elles souhaitent enclencher la discussion sur l’identité, l’originalité et le futur du quartier. Ici, l’idée est simplement de donner des pistes de réflexion pour que les participants puissent en proposer d’autres.

  Tout le monde est d’accord : par ses couleurs pétillantes, ses odeurs et ses goûts exotiques, Matongé est un quartier où l’expression « vivre ensemble » n’est pas qu’une idée. Cette devise est renforcée par la diversité des personnes (Belges, Français, Congolais, Camerounais, Guinéens, Togolais, Pakistanais, ...) et des cultures présentes. Le quartier est fortement fréquenté, convivial et dynamique ; il s’intègre bien dans le tissu urbain bruxellois. Matongé est un quartier convoité, en pleine mutation et en cours de rénovation. 

Les pieds sur place et la tête en Afrique

La question des ‘limites du quartier’ n’a pas été très approfondie cette fois-ci. Le terme « limites de Matongé » est interprété de différentes manières et prête à confusion. Dans ce cas-ci, la question porte sur les freins ou blocages de Matongé : avoir « les pieds sur place (en Belgique) et la tête en Afrique ». Cette expression, empruntée à un participant de la soirée, illustre bien le fait que certaines personnes avec une histoire d’immigration aiment garder le cordon ombilical avec leurs pays d’origine, tout en essayant de s’intégrer dans le nouveau pays.

Tout le monde s’accorde sur le fait que les frontières de Matongé sont subjectives et difficile à définir avec exactitude.

La reconnaissance culturelle 

C’est surtout cette question-ci qui attire l’attention : Y-a-t-il déjà un cadre institutionnel qui prend en compte ses atouts/ressources ?

« Non ! »…  Il n’y a pas de dialogue franc avec les institutions… il faut que nous soyons entendus ! »… « Le pouvoir public exige le même résultat de bénévoles que de ceux qui sont payés et ce n’est pas normal ! »…

Catégoriques, les participants ont souligné ce manque de soutien de la part des institutions à Matongé. « L’animation est là, mais le problème est le manque de moyen et le manque de soutien de l’institutionnel depuis 20-30 ans » …. Un grand nombre d’associations actives à Matongé manquent de soutien de la part des institutions et ne sont pas souvent reconnus dans leurs expertises, par exemple les asbl Interface Culture, Bawasa asbl, Bibliothèque Lumumba…

« Matongé restera Matongé ! Ceux qui veulent le faire disparaître auront un gros morceau ! » L’inauguration de la nouvelle galerie « Matongé », promise par les autorités communales tarde à venir. Ainsi, changement de nom de la « Galerie d’Ixelles » vers « Galerie Matongé », ne toujours pas effective, jusqu’à ce jour. Un participant a soulevé le cas du non-entretien des galeries commerçantes. Quelqu’un dans la salle attire l’attention des participants sur le fait que la commune semblait vouloir relier l’Avenue Louise avec le Quartier Européen. Matongé se retrouve entre les deux. Les habitants et les commerçants seraient donc poussés dehors. D’où la polémique autour du changement de nom du quartier l’année passée vers « Quartier des Continents » …

En fin de soirée, un vote à main levée permet de jauger la volonté de poursuivre les discussions. Pour les mois à venir, l’enjeu est de continuer cette dynamique de co-production des savoirs. Cela pourrait se faire à travers différentes formes de co-création comme, par exemple, la rédaction d’un article sur le quartier, des interviews audio ou vidéo montrant l’avancement du projet ou les réflexions, le tout diffusé via une radio temporaire. Affaire à suivre !

 Le projet « Connecteurs », tente d’expérimenter une nouvelle forme de développement urbain, basée sur les capacités citoyennes, l’émergence et le renforcement d’initiatives locales, leur mise en réseau et leur articulation avec d’autres échelles et acteurs. Cette approche vise à renforcer les solidarités horizontales et à impulser ou solidifier des communautés urbaines dans leur capacité à construire leur bien-être et des solutions pour les défis auxquels elles sont confrontées. Le projet veut donc favoriser le renforcement et/ou l’émergence d’initiatives citoyennes (économiques, sociales, écologiques ou autres), tendant à l’autogestion. Le projet vise donc à valoriser les atouts du quartier et de ses habitants ou de ses usagers, d’une part, en allant à leur rencontre pour créer des liens utiles, et, d’autre part, en cartographiant les capacités et les compétences existantes (cartographier les ressources, les capacités des habitants, leurs rêves et envies). Il a pour objectif de renforcer la cohésion sociale tout en facilitant une meilleure compréhension et une appropriation citoyenne de l’espace public et des enjeux urbains. Le projet « Connecteurs » fait partie du projet Citizendev  et du projet Connecteurs Athenée, faisant partie du Contrat de Quartier Durable Athenée, en collaboration avec Habitat et Rénovation. Cette partie est menée par l’asbl BRAL et la Faculté d’Architecture de l’ULB et soutenu par Innoviris. En savoir plus ? Contactez Kinch (kinch@bral.brussels) ou Piet (piet@bral.brussels).

Depuis plusieurs années, c’est sûr, le quartier Nord se vide. Dans une des tour WTC, parmi les sols orphelins de moquettes, on voit apparaître depuis peu une nouvelle faune d’architectes, de créatifs, et d’étudiants en architecture dans une sorte d’apothéose de l’occupation temporaire. Mais que font-ils ? Sont-ils envoyés pour œuvrer à l’amélioration du quartier ? Par qui, pour qui ? Qui est qui ? A l’heure où l’administration et les rapports public-privé se réaménagent en temps réel à Bruxelles, regarder le quartier Nord fascine, tant les variables semblent se recomposer sous nos yeux tout en nous échappant. Le BRAL est allé jeter un coup d’œil …

Le quartier Nord aujourd’hui

Depuis plusieurs années, le quartier Nord se vide. C’est sûr, c’est le principe du monofonctionnel qui est pointé du doigt, et on comprend : le tout au bureau ne marche pas, alors place au logement et à d’autres choses ! Mais pour attirer le logement et toutes ces « autres choses », les propriétaires des tours savent que le quartier doit (re)devenir attractif. Et comme les pouvoirs publics ne semblaient pas s’occuper du quartier, eux n’ont pas attendu.

Rassemblés pour l’occasion en ASBL (Up4North) les grands propriétaires du quartier (AXA Belgium, Allianz Benelux, Befimmo, et le semi-publique Belfius Insurance, …) ont invité une armée d’architectes et créatives (Lab North) pour repenser le futur du quartier. Les derniers, a leur fois, ont invité des étudiants, collectifs et associations à occuper les lieux vacants, temporairement. 

First step le WTC. Et voici que depuis 2016 toute une fine fleur du milieu créatif colonise les couloirs et open spaces vides avec pour leitmotiv d’intégrer des acteurs locaux pour « activer le site à l’échelle 1/1 ». Mobilier temporaire, potagers, foodtruck, … leur envie est d’ « activer le quartier », et de tenter d’amener in fine les pouvoirs publics à collaborer à un projet ambitieux.

Le quartier Nord hier

50 ans après les premières pierres du traumatisant plan Manhattan, on trouve par-delà tous ces élans enthousiastes pourtant quelques craintes confuses. Ces dynamiques participatives temporaires ne seront-elles pas finalement instrumentalisées pour revaloriser le foncier privé ? Les autorités publiques ne vont-elle pas répondre à l’appel en finançant des infrastructures –espaces publics, voiries, mobilité, …- au bénéfice principal des propriétaires en place ? Un fantôme passe : celui du plan Manhattan et de ses 12 000 personnes expropriées … [1]

Mais une chose est sûre : le pire, lui, a tout l’air d’être déjà arrivé 

Le quartier est déjà monofonctionnel depuis près de 50 ans et les pouvoirs publics n’y ont (quasi) plus de maîtrise foncière. Il n’y a donc plus grand-chose à perdre. Parmi les vieilles moquettes usagées et les parkings désaffectés, il n’y a peut-être plus grand-chose à perdre, OK mais qu’y a-t-il encore à gagner ?

Voyons toutes les questions qu’un réaménagement de ce quartier pourrait amener, tous les enjeux et potentiels que cela ouvre encore.

Le quartier Nord demain : quels enjeux ?

Le quartier Nord est un quartier d’affaire qui doit se reconvertir. Et qui plus est, un quartier de grande gare. Comment cadrer aujourd’hui cette reconversion?

Concernant les tours WTC, leur propriéataire s’oriente vers plus de « multifonctionnalité » avec 20 000 à 30 000 m² de logement, des commerces, un hôtel, des salles de conférences en plus des bureaux dont une nouvelle tour juste pour eux. Des potagers urbains couvriront une partie des socles. Mais d’ « autres choses » sont-elles aussi à prévoir ? Et puis faut-il un ‘moratoire’ sur les bureaux à Bruxelles ? Quels avantages peut apporter la formule du co-working vers laquelle tant d’entreprises semblent se tourner de plus en plus, dont les propriétaires des tours ? Et toutes ces ressources sous-exploitées - parkings souterrains, socles de tours, infrastructure routière (!) … Comment en tirer parti ? Où mettre les activités productives, l’emploi non qualifié, et toute la panoplie d’équipements et commerces qu’attendent les riverains ? Bref, comment tirer de la plus-value d’un relifting du quartier au bénéfice de tous ?

La liste des questions est longue, on continue ?

Des liens seront-il fait avec les projets de mobilité, avec la potentielle ligne de tram traversant le canal ? Des ponts seront-ils jetés par-delà les fractures spatiales et sociales ? Fera-t-on place dans les logements pour des habitants susceptibles de s’ancrer dans le quartier ainsi que pour les habitants moins argentés ? Faut-il plus d’appartements par exemple et moins de studios dans les nouvelles tours mixtes? Pour le Bral c’est une évidence, la réponse doit être oui. Et concernant le besoin en logements abordables à Bruxelles, rappelons qu’il n’est d’ailleurs plus à démontrer (quoique … faut-il répéter pour ceux du fond ?…Els Ampe ?), et que de toutes façons un geste envers des classes à faible revenus dans le quartier – celles-là mêmes qui en furent massivement dégagées près de 50 ans plus tôt - , passerait quelque part ô tellement pour justice rendue.

Le quartier Nord demain : mais que peut-on encore concrètement?

Justement, boum, voici maintenant que la Région vient de répondre à l’appel du pied d’Up4North, et qu’elle entre dans la danse. Perspective Brussels, l’organisme régional en charge de la rénovation urbaine, entend désormais suivre ces développements de plus près. La Région vient en plus de s’offrir des outils tout neufs pour planifier, nommons le CRU et le PAD[2].

Super donc. Nous sommes curieux de voir la suite ! Que pourra encore la Région ? Perspective sera-t-elle à même d’imposer ou cadrer les réponses à toutes ces questions ? Plus encore : sera-t-elle à même de se concerter avec les autres acteurs décisionnels – Bruxelles Mobilité et Bruxelles Ville, les acteurs de terrains ? L’avenir du quartier Nord semble aujourd’hui encore confus, et ce même pour la plupart des protagonistes. Mais il nous le dira bien.

L’avenir nous dira si les outils régionaux flambant neufs – les CRU et les PAD par exemple, fonctionnent. Il nous dira si la formule d’Up4North fonctionne. Et pour qui. Si l’architecture temporaire et les foodtrucks peuvent effectivement servir de couche d’accroche pour un urbanisme … inclusif ? Si c’est vraiment aux investisseurs privés de prendre à leur charge l’aménagement d’une ville durable et inclusive là où les pouvoirs publics semblent faire défaut ?

Le Fonds du Quartier Européen fut créé en 2001 par des promoteurs ayant des intérêts économiques dans le quartier pour en améliorer l'image, sans attendre les pouvoirs publics. Sous les auspices de la Fondation Roi Baudouin, il s’est profilé comme partenaire privilégié dans l’élaboration du Règlement Régional d’Urbanisme Zoné (dit RRUZ). Ce RRUZ permit de construire des tours avec une large plus-value foncière pour certains promoteurs. Le Fonds a donné naissance à une ASBL, Equama, pour ‘améliorer le vivre ensemble dans le quartier européen’ avec l’ambition de coordonner et contrôler toutes les initiatives en espace public.

Même si d’autres acteurs tels qu’Architecture Workroom et la Faculté d’architecture de la KUL ont rejoint le mouvement dans le quartier Nord, ce sont en fait grosso modo les mêmes groupes immobiliers, les mêmes personnes, et les mêmes intérêts privés que l’ASBL Up4North représente, mais 15 ans plus tard.  

Une recette qui marche ? Car alors d’autres quartiers bruxellois pourraient suivre. Le quartier du midi par exemple ? En mal d’attractivité chronique comme son voisin plus au nord, il attend lui aussi de faire peau neuve : la SNCB est en effet sur le point de vendre d’importants terrains. A qui ? Des développeurs privés.

Un appel à la transparence et une promesse de BRAL

L’actualité urbaine semble nous échapper. Où sont les résultats des ateliers participatifs mené par Up4North l’été passé ? Où sont les informations sur les permis et bétonneuses que l’on voit déjà à l’action ? Que prévoient les promoteurs ? Nous manquons de débat public. Quand privée parmi les étages de la tour WTC le temps sera venu de moissonner toutes les idées germées dans le giron d’une initiative privée, le Bral espère au moins que Perspective Brussels se saisira de l’occasion pour y puiser les meilleures d’entre afin de les rendre profitables à tous.

Le BRAL reste attentif au quartier Nord ainsi qu’au quartier Masui tout près. Le premier borde le périmètre du PAD – dit PADMAX - en cours d’élaboration et le second y est inclus. L’enquête publique devrait avoir lieu a priori après l’été. Nous ne manquerons certainement pas de revenir vers vous à l’approche de ce moment. Et d’ici là, cadeau : Jan Denoo, bruxellois curieux dont la thèse portera sur le quartier Nord[3] jouera l’ envoyé spécial pour publier d’ici peu des nouvelles du quartier Nord, merci à lui.

[1] La lutte n’est pas nouvelle pour le BRAL. Albert Martens n’est pas seulement co-fondateur du BRAL, ce professeur en sociologie se battait pendant des décennies pour un meilleur quartier Nord. https://bral.brussels/nl/artikel/45-jaar-noordwijk-quartier-nord-online et http://www.quartiernord.be/ et https://www.bruzz.be/samenleving/balans-van-45-jaar-noordwijk-2011-04-01

[2] Un Contrat de Rénovation Urbaine (CRU),  sorte de « super contrat de quartier » car son périmètre ne se limite pas à une seule commune, est un plan d’investissement public mis en place par la Région en 2017 pour programmer et financer une série de projets de rénovation urbaine dans une temporalité bien précise. La grande taille du périmètre vise à traiter les territoire frontaliers entre communes et quartiers, visant à désenclaver les quartiers les uns par rapport aux autres. Un Plan d’Aménagement Directeur (PAD) est aussi un nouvel outil mis en place par la Région en 2017. Le PAD peut être décrit comme étant un document hybride entre schéma directeur et plan particulier d’affectation du sol (PPAS) Il comprend une série de principes et d’objectifs d’aménagement sur un certain périmètre, et donne valeur réglementaire à certains de ces principes. Zie ook https://bral.brussels/fr/artikel/explore-masuivergote-le-compte-rendu)

[3] Jan Denoo suit actuellement un master en Urban Studies à la Vrije Universiteit Brussel et à l’Université Libre de Bruxelles. Nous avons fait un bout de chemin ensemble lors de notre enquête.

 

Le développement urbain, ça passe aussi par les citoyens. Et grâce aux Connecteurs, ça bouge à Ixelles ! Le projet Citizendev « Connecteurs » met en réseau et en valeur les capacités des citoyens pour développer plus de solidarité horizontale, de bien-être et pour apporter une réponse co-créative aux défis des communautés urbaines. Avec un telle richesse d’initiatives naissantes, il serait dommage de ne pas les mettre en lumière périodiquement. On commence les présentations avec Domy Bi, qui fait part de la nouvelle initiatieve ICI MATONGE XL. Découvrez ICI MATONGE XL le 8 juin à la clôture de Bozar Occupied !

Un Bruxellois d'origine Rwandaise, bercé par la musique traditionnelle, le reggae, la pop, la soul music … Adolescent, il se découvre un goût très prononcé pour la musique et les instruments de musique, qui deviennent sa passion. Chanteur et auteur-compositeur, Dominique est un artiste éclectique multi-instrumentistes qui vit dans le quartier Matongé depuis quelques années déjà !

Tout d'abord dans le hip-hop !

Le hip-hop se trouve être un moyen d'expression efficace, mais aussi la guitare qu’il utilise pendant quelques années, en compagnie de son amis de toujours, Cédric Girs (le Tisso au mic), lui aussi autodidacte ! Pour se faire la main, il accompagne quelques artistes bruxellois comme guitariste et choristes, dont notamment Cédric Girs. En 2015, il commence à jouer ses propres morceaux et fait quelques scènes, à Bruxelles et Anvers. À l'occasion de l'Open Stage des Petits Belges, il se retrouve sur la scène de la Madeleine, ensuite sur celle de Couleur Café en 2016. Dans la même année, il sort son premier single R.E.Q (Remis En Question).

En 2017, il intègre un band (Easy-Go-Band) qui joue essentiellement des covers, comme chanteur, ensuite comme batteur. Actuellement en studio avec son équipe, il travaille sur plusieurs tracks qu'il commencera à sortir cet été.

Je ne dirai pas que je me bats mais plutôt que, tous les jours que Dieu fait, je cherche à être une meilleure version de moi-même. Je lutte pour l'égalité et les droits pour tous, avec mes propres moyens.

L’artiste revendique un bon avenir, le vivre ensemble et le mélange de culture. Les thématiques : la foi, la musique, les femmes, l'amour, le pardon et le don…

Domy a récemment rejoint le projet ICI MATONGE XL avec TISS WAYNE (Chorégraphies et Animations) et ODS CREW (Rap - Slam - Chant). Spécialement pour le BRAL, Bozar et Studio1bis, ils travaillent ensemble pour la première fois. Le huit juin, ils vont présenter les résultats de leur coopération en clôturant Bozar Occupied ! Nous sommes très curieux ! Vous aussi ? Vous pouvez en savoir plus ici.

Le projet « Connecteurs » tente d’expérimenter une nouvelle forme de développement urbain, basée sur les capacités citoyennes, l’émergence et le renforcement d’initiatives locales, leur mise en réseau et leur articulation avec d’autres échelles et acteurs. Cette approche vise à renforcer les solidarités horizontales et à impulser ou solidifier des communautés urbaines dans leur capacité à construire leur bien-être et des solutions pour les défis auxquels elles sont confrontées. Le projet veut donc favoriser le renforcement et/ou l’émergence d’initiatives citoyennes (économiques, sociales, écologiques ou autres), tendant à l’autogestion. Le projet vise donc à valoriser les atouts du quartier et de ses habitants ou de ses usagers, d’une part, en allant à leur rencontre pour créer des liens utiles, et, d’autre part, en cartographiant les capacités et les compétences existantes (cartographier les ressources, les capacités des habitants, leurs rêves et envies). Il a pour objectif de renforcer la cohésion sociale tout en facilitant une meilleure compréhension et une appropriation citoyenne de l’espace public et des enjeux urbains. Le projet « Connecteurs » fait partie du projet Citizendev  et du projet Connecteurs Athenée, faisant partie du Contrat de Quartier Durable Athenée, en collaboration avec Habitat et Rénovation. Cette partie est menée par l’asbl BRAL et la Faculté d’Architecture de l’ULB et soutenu par Innoviris. En savoir plus ? Contactez Kinch (kinch@bral.brussels)  ou Piet (piet@bral.brussels).  

Général

Le BRAL considère que votre vie privée est très importante. C'est pourquoi nous traitons les données personnelles que vous nous communiquez avec soin. Nous conservons et utilisons vos données conformément aux dispositions de la loi sur la protection de la vie privée au niveau belge et européen. 

Vos données seront traitées par nous : 

BRAL vzw
Place du samedi 13
1000 Bruxelles
Belgique
info[at]bral.brussels
02 217 56 33
Numéro d'entreprise : 0413.743.986 - RPR Brussels

Vous pouvez toujours consulter les informations que nous avons sur vous, les faire modifier ou supprimer. Une simple demande suffit. Nous répondrons à votre demande le plus rapidement possible. Nous ne partageons jamais vos informations avec des tiers à moins que vous ne donniez votre consentement explicite à notre demande. Nous pouvons mettre les gens en contact avec nous en tant qu'intermédiaire..

Le BRAL prend des mesures pour empêcher les tiers d'abuser de vos données personnelles. Si vous soupçonnez que des tiers utilisent vos données de manière illégale via BRAL, veuillez nous le signaler. Si vous avez une plainte concernant la manière dont nous utilisons vos données personnelles, vous pouvez le signaler à la Commission belge pour la protection de la vie privée.

Il est possible que nous ajustions ou modifions notre politique de confidentialité à l'avenir. Nous indiquons clairement ces changements sur cette page. La dernière mis à jour était le 17/05/2024.

Traitement quotidien

Lorsque vous envoyez un courriel à (un membre du personnel de) BRAL, nous ne vous abonnons jamais automatiquement à notre bulletin BRALNEWS.

BRALNEWS

Pour vous abonner à notre newsletter trilingue, veuillez remplir votre nom et votre adresse e-mail en utilisant le formulaire sur notre site web, ou en envoyant un e-mail à info[at]bral.brussels. Nous n'utilisons ces informations que pour la newsletter BRALNEWS. Nous vous tiendrons au courant des activités et des points de vue de BRAL et de nos membres, et nous vous demanderons parfois de soutenir des actions. Après avoir soumis votre adresse e-mail, vous recevrez un e-mail pour confirmer votre inscription. Vous pouvez le faire en cliquant sur le lien dans ce courriel de confirmation. 

Nous traitons vos données en utilisant les services de CiviCRM. Ils stockent vos données sur des serveurs en Europe. Nous mesurons le nombre de lecteurs et le nombre de clics pour améliorer statistiquement notre newsletter.

Vous pouvez vous désabonner à tout moment via un lien dans la newsletter ou en demandant via info[at]bral.brussels.

Presse

Si vous envoyez un courriel à BRAL, nous ne vous abonnerons jamais automatiquement à nos communiqués de presse. Nous pouvons vous poser la question et vous pouvez l'approuver. Vous pouvez vous abonner à nos communiqués de presse en envoyant une simple demande à info[at]bral.brussels. Vous pouvez vous désabonner en cliquant sur le lien dans le communiqué de presse ou en demandant info[at]bral.brussels.

Nous mesurons le nombre de lecteurs et le nombre de clics dans le communiqué de presse. Nous ne partageons pas vos informations avec des tiers à moins que vous ne donniez votre consentement explicite à notre demande.

Membres

BRAL est une organisation membre. Nous conservons les données personnelles des membres dans un registre des membres et nous les traitons pour l'administration des membres. Nous nous basons sur l'article 18 de la loi sur les Associations et Fondations - 2 mai 2002, pour le traitement :

« Le conseil d'administration tient au siège de l'association un registre des membres. Ce registre reprend les noms, prénoms et domicile des membres, ou lorsqu'il s'agit d'une personne morale, la dénomination sociale, la forme juridique et l'adresse du siège social. En outre, toutes les décisions d'admission, de démission ou d'exclusion des membres sont inscrites dans ce registre par les soins du conseil d'administration endéans les huit jours de la connaissance que le conseil a eue de la décision. »

BRAL publie les noms des membres de l'Assemblée Générale sur notre site Web et dans notre rapport annuel. Nous le faisons pour montrer notre soutien à Bruxelles. On demandera aux futurs membres s'ils sont d'accord ou non. Ils ont le droit de refuser de le faire. Les membres existants peuvent retirer leur approbation à tout moment.

Donateurs

Nous conservons les détails personnels des donateurs, le numéro de compte bancaire et l'historique des dépôts.

Cookies

Le site Web de BRAL utilise des cookies pour se souvenir de votre langue préférée. Votre navigateur installe des cookies pour faciliter l'utilisation d'un site Web. Vous pouvez supprimer ces cookies de votre navigateur à tout moment. Nous utilisons Matomo (anciennement Piwik) pour mesurer le comportement de navigation sur notre site Web. Nous n'analysons ces données qu'en tant que statistiques anonymes, et non au niveau individuel ou personnel.

Traitement de photos et de vidéos 

BRAL respecte la législation sur le droit du portrait (droite sur l'image). BRAL demandera toujours, en cercle fermé, la permission de prendre une photo d'une personne, de la publier ou de la distribuer. Nous ne demandons pas la permission quand la loi ne l'exige pas. C'est de cela qu'il s'agit :

  • Images dans un lieu public lorsqu'une personne est dans le domaine public, et que cette personne n'est pas le sujet principal de l'image ;
  • Personnes accidentelles dans un lieu public ;
  • Des gens dans la foule ;
  • Personnes publiques. 

Nous demandons une autorisation explicite si nous voulons utiliser l'image/vidéo, entre autres choses : 

  • Illustration d'un article sur le site Web ou dans un bulletin d'information.
  • Une image dans une publication informative / brochure en ligne ou imprimée.
  • Sur les médias sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram)
  • En tant qu'image de campagne pour un projet BRAL

Fourniture à des tiers

Afin d'atteindre nos objectifs, nous avons des accords avec un certain nombre de tiers. Nous avons passé des accords avec eux afin de sécuriser vos données personnelles. Ce concerne Exact Online, CLB, Aircasting et InfluencAir. 

Un certain nombre de grands partis ont adapté leurs conditions d'utilisation pour qu'elles correspondent à la norme GDPR. Ce sont Dropbox, Google (Google Drive / Google Forms / Gmail / ...), CiviCRM, Microsoft (Onedrive, Office365, Outlook, ...), Matomo (anciennement Piwik).

Nous ne divulguons jamais de données personnelles à des parties avec lesquelles nous n'avons pas conclu de contrat de sous-traitance, à moins que la loi ne l'exige et ne le permette. Si vous nous donnez votre consentement, nous pouvons partager vos renseignements personnels avec des tiers. Vous pouvez retirer cette permission en tout temps.

Mineurs

Nous ne traitons pas les données personnelles des mineurs (personnes de moins de 16 ans).

Période de stockage

BRAL ne conserve pas les données personnelles plus longtemps que nécessaire, en fonction de la finalité et de la loi. Les périodes de conservation suivantes s'appliquent :

  • Donateurs : 10 ans.
  • Bulletins d'information : économisez jusqu'à 3 ans d'inactivité
  • Contacts du réseau et participants des projets : jusqu'à ce que quelqu'un invoque ses droits ou jusqu'à ce que l'on découvre que la personne n'exerce plus la fonction.

Sécurité des données

Nous avons pris les mesures techniques et organisationnelles appropriées pour protéger vos données personnelles contre tout traitement illicite : 

  • Toutes les personnes qui peuvent entendre vos coordonnées au nom de BRAL sont liées par l'obligation de confidentialité.
  • Nous avons une politique de nom d'utilisateur et de mot de passe sur tous nos systèmes.
  • Nous cryptons les données personnelles s'il y a des raisons de le faire. 
  • Nous faisons des sauvegardes des données personnelles afin de pouvoir les récupérer en cas d'incidents physiques ou techniques.
  • Nous testons et évaluons régulièrement nos mesures.
  • Nos employés ont été informés de l'importance de la protection des données personnelles.

Le BRAL jette un regard critique sur les PADs les plus importants. Les Plans d’Aménagement Directeur (PAD) sont à la fois stratégiques et (en partie) juridiquement contraignants. Ils cadrent l’avenir de diverses zones importantes de notre ville. La plupart sont en déjà en cours d’élaboration depuis quelques temps, mais il fallait attendre que soit réformé le CoBAT, c’est-à-dire le document cadre de la législation urbanistique à Bruxelles, pour permettre à ces plans de Perspective.Brussels d’exister d’officiellement. Parmi les dernières étapes avant leur entrée en vigueur manquait encore la participation. C’est chose faite depuis juin : la plupart des PADs vient de faire l’objet d’un tir groupé de séances d'information. Le BRAL veut informer le public sur les pièges et les opportunités de ces nouveaux instruments de planification. Dans cette contribution : Herrmann-Debroux. Présentation du PAD ici.

LES ENJEUX DU PAD HERMANN-DEBROUX

1. Améliorer la qualité de vie

2. Fluidifier le trafic

3. Augmenter le nombre de lieux urbains

4. Favoriser les connections entre quartiers

 

 

 

 

 

 
   

-------->  Au niveau de la mobilité régionale,
ces enjeux trouvent un lien avec la mobilité de demain, plus précisément les mesures suivantes :

  • * Les parkings P+R *
  • * Le nouveau réseau cyclable *
  • * Le nouveau plan bus *

 

Supprimer le viaduc a pour objectif d’améliorer la qualité de vie et laisser place à cette nouvelle mobilité. (Les propositions sont présentées dans l'image ci-dessus.)

QUESTIONS ET REMARQUES DU BRAL

Positif :

  • La prolongation de la ligne de tram vers le parking P+R
  • Plus de place pour les piétons, les cyclistes
  • Une meilleure connexion entre les deux rives
  • Une importante accrue pour la fonction de séjour
  • La mixité des fonctions

Négatif :

  • Peu d’information quant à une discussion ou concertation avec les villes et régions voisines. La théorie apportée : « Si on bouche l’entrée de ville, nos voisins exigeront de leur autorité locale d’augmenter le transport en commun et autres mesures en amont » semble peu constructive et risque de dégrader la collaboration au lieu de l’améliorer.
  • Des lacunes dans l’analyse hors de la zone définie :  quelles conséquences sur la mobilité ? Comment gérer les flux une fois le viaduc supprimé ? Et quid des mesures pour accompagner une telle transition (péage urbain ou transport en commun inter-régional) ?
  • Les projets immobiliers en cours n’apporteront que très peu de logements sociaux supplémentaires

 

Le BRAL transmettra tous ces commentaires à Perspective.Brussels. Souhaitez-vous également répondre aux moments d'information des PADs ? C'es possible ! Envoyez un e-mail à pad-rpa@perspective.brussels avant le vendredi 20 juillet.

Avez-vous des questions ? Posez-les via florence@bral.brussels.

Le BRAL jette un regard critique sur les PADs les plus importants. Les Plans d’Aménagement Directeur (PAD) sont à la fois stratégiques et (en partie) juridiquement contraignants. Ils cadrent l’avenir de diverses zones importantes de notre ville. La plupart sont en déjà en cours d’élaboration depuis quelques temps, mais il fallait attendre que soit réformé le CoBAT, c’est-à-dire le document cadre de la législation urbanistique à Bruxelles, pour permettre à ces plans de Perspective.Brussels d’exister d’officiellement. Parmi les dernières étapes avant leur entrée en vigueur manquait encore la participation. C’est chose faite depuis juin : la plupart des PAD vient de faire l’objet d’un tir groupé de séances d'information. Le BRAL veut informer le public sur les pièges et les opportunités de ces nouveaux instruments de planification. Dans cette contribution : le Midi. Présentation du PAD ici.

Parmi les grands défis de ce PAD: les bureaux bientôt libérés par la SNCB, la spéculation, le lien entre les quartiers avoisinants, le maillage vert (Senne). Et comme le dit bien le diagnostic du PAD, le quartier manque cruellement d’espaces publics de qualité, de crèches, d’espaces verts, d'écoles et d’équipements sportifs et socioculturels.

La Région souhaite faire émerger le concept de "gare habitante" et d’accroître la mixité fonctionnelle du quartier, son animation et sa convivialité. Très bien. Mais sera-t-elle à même d’établir un rapport de force avec e.a. la SNCB pour se donner les moyens de ses ambitions ?

Quel futur pour les bureaux de la SNCB ?

Le foncier public dans le quartier est aujourd’hui très limité. Pourtant les 100.000 à 150.000 m² de bureaux que la SNCB vendra sous peu sont encore propriété publique. Tant de surface, quelle opportunité pour le quartier ! Leur destination future est pourtant encore inconnue. Si cette nouvelle donne est une des raisons d’actualiser le schéma directeur de 2014 pour en faire un PAD, au fond notre réaction de l’époque reste la même et n’en devient que plus aigüe : malgré de bonnes intentions, c’est l’argent qui dirige souvent. Et ici même si c’est en bonne partie côté public (SNCB, Eurostation, …) que les investisseurs se trouvent, la grosse inconnue étant le risque de proportion écrasante de bureaux et de logements haut de gamme que des espaces publics reliftés pourront contribuer à valoriser (lisez ici notre article de 2015 qui détaille cela point par point en NL, tout s’y retrouve. Nous estimons que la SNCB doit mieux assumer son rôle d’acteur public.

Comme gare de l’Ouest, nos amis du chemin de fer semblent attendre le cadre règlementaire qui rentabilisera au mieux leurs propriétés. A ceci près qu’ils sont ici directement les opérateurs. Jusqu’à nouvel ordre, ils restent un service public sensé donc servir l’intérêt public : qu’ils prévoient dès lors d’inclure écoles, crèches, équipements sportifs, bibliothèques et autres infrastructures collectives ! Ou des activités d’activités d’économie locale et circulaire qui feraient le lien avec quartier Cureghem et le bas  de Saint-Gilles. En bref faut-il encore le dire : la Région doit inciter la SNCB, vendeur public, à ne pas faire de projet purement spéculatif de type bureaux et logements haut de gamme.

Le logement

La Région souhaite en 2030 rééquilibrer ses fonctions en renforçant son caractère résidentiel et en allouant 50% de l'espace à du logement et 50% à du tertiaire, fort bien. Le BRAL souhaite aller plus loin et soutient la demande du Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat (RBDH): qu’en terrain privé tout projet logement de plus de 1.000m² contienne 15% de logements sociaux, et que ceux de plus de 10.000m² en contiennent 25%. Ceci vaut donc pour le projet Victor d’Atenor dont le volume avoisinait les 100.000m² en 2011, principalement de bureau. Comme Porte de Ninove, voici un projet privé qui se permet de fluctuer au gré du temps et du marché. Aujourd’hui nous ne connaissons pas bien les intentions d’Atenor mais la tendance semble toujours être aux tours, mais plutôt de logements, upper-class. La réaction du BRAL en 2011 reste actuelle : les habitants et organisations se sont toujours opposés contre la réalisation de plans particuliers taillés sur mesure pour des projets immobiliers spéculatifs. Nous espérons que ce PAD, et donc surtout son volet règlementaire, pourra y offrir une réponse.

Et la captation des plus-values ?

Les PAD peuvent permettre de déroger au PRAS (Plan Régional d’Affectation du Sol) et dès lors faire monter la valeur d’un terrain au mètre carré en en modifiant la destination autorisée. Gros enjeu. Nous réitérons ici encore notre plaidoyer pour un instrument efficace de captation de plus-value lorsqu’un PAD ou un autre instrument de planification permet à un développeur privé d’engranger plus de plus-value. Il y a bien les charges d’urbanisme, contrepartie due par des promoteurs censée compenser les incidences négatives d’un gros projet, mais telles que conçues à ce jour, elles sont un coup manqué car elles sont insuffisantes et gérées sans vue d’ensemble, au cas par cas. De plus aucune articulation n’est prévue entre PAD et charges d’urbanismes, qui sont souvent négociées avec…les communes, un autre acteur que la Région donc. Le BRAL demande une révision en profondeur des textes légaux régissant les charges d’urbanisme pour qu’elles servent mieux le bien public, tant dans le cas de projets logement que dans les autres projets privés, et la mise en place d’un système de captation de plus-value.

Phasage des opérations

Des occupations temporaires ont été évoquées pour le bâtiment du Tri Postal, et, qui sait ? d’autres seront peut-être prévues à l’avenir dans les autres bâtiments à mettre en chantier. Cette formule permet notamment de rendre un endroit attractif, mais reste à savoir pour qui. Nous trouvons important qu’elles soient cadrées pour attirer dès les premières phases tous les publics, y compris les plus fragilisés et ceux des alentours, ainsi que des dynamiques locales et activités à haute valeur sociale ajoutée pour eux et pour tous.

Espaces publics

Les espaces publics aujourd’hui mal qualifiés souffriront de proportions hauteur/largeur encore plus inconfortables pour les piétons. Les futurs plans prévoient d’élever le Tri Postal de quelques niveaux et les tours Victor devraient pousser jusqu’à hauteur de la tour du midi. Ombrages et vent: les effets des bâtiments hauts seront-ils testés en soufflerie pour connaître l’impact des courants d’air dans les espaces attenants?  Quant à la mobilité douce, les connexions doivent être faites avec les boulevards de la petite ceinture.

Paysage

De manière générale, le périmètre du PAD midi est fort limité. Il est donc essentiel de veiller à travailler tous les liens autour – non seulement vers la petite ceinture, mais aussi vers Anderlecht et Saint-Gilles.

Et puis au-delà, à l’échelle du paysage. Le BRAL est en faveur du volet ‘paysager’ d’aménagement des espaces publics prévu dans le schéma directeur de 2014. Nous attirons l’attention sur deux éléments qui n’ont pas toujours été mis en lumière :

  1. L’espace inutilisé sous les voies peut jouer un rôle important comme espace public couvert entre Anderlecht et Saint-Gilles.
  2. Le lien entre la gare du midi et le tronçon découvert de la Senne derrière la rue des Vétérinaire était inclus dans le schéma directeur et ne l’est plus dans le PAD. Le BRAL estime qu’il devrait de nouveau en faire partie. Surtout qu’au-delà de ce tronçon et avec l’accord d’Infrabel, une belle connexion de mobilité douce vers le boulevard Paepsem pourrait voir le jour entre Senne, voies ferrées et industries. Attention : ceci ne veut pas dire qu’il faut écarter ces dernières, mais au contraire qu’elles n’en deviendront que plus accessibles.

En tout cas ces aménagements du paysage valorisant la Senne ne seraient pas du luxe. Surtout au regard du Plan Nature que la Région vient d’adopter et qui préconise pour tous les bruxellois un espace vert à moins de 400m du domicile, nous en sommes encore loin pour les environs de la gare du Midi !

Mobilité

L’accès voiture dans le périmètre est déjà saturé aujourd’hui. Il semblerait donc élémentaire de conditionner sa densification à l’amélioration de la mobilité à échelle bruxelloise : réduction du trafic automobile, solutions park & ride, amélioration des réseaux de transport en commun, …Ce que nous écrivions en 2015. Même si la bataille est complexe et ces améliorations ne sont pas encore gagnées , le BRAL estime donc que favoriser le shift modal reste tout aussi prioritaire que de lever le pied sur la densification en bureaux et logements privés.

BRAL transmettra également tous ces commentaires à Perspective.Brussels. Souhaitez-vous également répondre aux moments d'information des PADs ? Cela peut se faire rapidement ! Envoyez un e-mail à pad-rpa@perspective.brussels avant le jeudi 12 juillet.

Avez-vous des questions ? Posez-les via marie@bral.brussels.

Convaincu(e) que la qualité de l’air dans votre commune doit s’améliorer ? Et que les élections communales sont le moment parfait pour l’exiger ? Allez alors faire un tour sur 11 Million Voices, la nouvelle plate-forme Greenpeace. Là, vous pourrez lancer ou soutenir une pétition pour demander un air sain aux têtes de liste de votre commune.

En effet, la qualité de l’air n’est pas bonne en Belgique : les gaz d’échappement sont à l’origine d’un air insalubre et cette pollution affecte notre santé et celle de nos enfants. Les élections communales qui auront lieu le 14 octobre prochain détermineront la politique communale pour les 6 prochaines années.

Faites donc entendre votre voix dès maintenant !

Comment ? Surfez sur www.11m.be, voyez s’il y a déjà une pétition dans votre commune et soutenez-la. Sinon, lancez une pétition dans votre commune et récoltez un maximum de signatures pour faire monter la pression. Faisons de la qualité de l'air une priorité communale dans les années à venir !

A Ixelles, la première Assemblée de Quartier du budget participatif a vu le jour le mercredi 26 Septembre 2018. Les habitants et usagers des quartiers se situant dans le périmètre opérationnel de ce contrat de quartier, allant du Square de la Porte de Namur (Matongé) à la Place Henri Conscience et de la Chaussée d'Ixelles à la Rue du Trône, ont étés invités à participer à cette assemblée afin non seulement de découvrir les projets portés par des collectifs citoyens, mais de les approuver et de décider de la répartition de l'enveloppe de 25.000 € allouée aux projets pour l’année 2018. 

Lancé depuis mars 2017 à Ixelles, le projet Connecteurs Athénée [CitizenDev (Innoviris) – Contrat de Quartier Durable Athénée] porté par le BRAL et Habitat & Rénovation (H&R), veut tester une autre forme de développement urbain, non pas à partir d’un diagnostic des problèmes mais d’un inventaire des atouts du quartier. Actuellement cet inventaire reprend 225 personnes. Le projet croise les personnes sur base de leurs rêves et savoir-faire et fait émerger des initiatives. Les 5 projets présentés lors de l’Assemblée ce 26 septembre au théâtre Molière, dans la Gallerie Porte de Namur (Matongé) en sont les premiers résultats. Ils incarnent un réel engagement social, sociétal et environnemental pour leurs quartiers.

Les voici:

Collectif "Jouwaii - African Traditional Games Festival"

Mise en place de synergies entre les différentes cultures africaines à travers les jeux traditionnels africains par l'organisation d'un festival de jeux, des animations dans les écoles et autres lieux du quartier. Budget accordé : 5.275 €.

Collectif "Kuumba Parallèle"

Réaménagement d’un lieu de rencontre, d’échange et d’expérimentation à Kuumba par l'installation de nouveaux équipements scéniques, la mise en place d'une programmation d’artistes et une mise à disposition de la salle aux habitants du quartier. Budget accordé: 4.645 €.

Collectif "Lumumba Library Matongé Art Gallery"

Rendre la bibliothèque Lumumba accessible au quartier en mettant en avant le patrimoine de différentes cultures africaines (Expositions de tableaux des peintres populaires congolais, de portraits d’habitants, d’objets et de costumes africains, dans différents lieux du quartier). Cette Bibliothèque existe à Matonge depuis une dizaine d'année, elle possède plus de 10.000 ouvrages axés sur l’Afrique. Budget accordé : 4.885 €.

Collectif "Rue du Conseil/Mixelles- La rue du Conseil a des idées"

Réaménagement et verdurisation de la rue en tronçon en S par l’installation de bacs à fleurs pour réduire la densité du trafic, de parterres de fleurs, de plantes sur les façades et l'aménagement des pieds d’arbres. Budget accordé:5.200€.

Collectif "Green Ixelles - Conquérons la rue"

Réaménagement et verdurisation du quartier Saint-Boniface par l’installation de mobiliers urbains (bacs-bancs et plantations) et de mise à disposition de jeux pour enfants. Budget accordé : 4.935 €.

Mais l’aide n’est pas que financière, le BRAL et Habitat & Rénovation mettent aussi un accompagnement très spécifique et technique à la disposition des collectifs citoyens issue de la Table des Connecteurs qui est l’organe de pilotage et la caisse de résonance du projet Connecteurs Athénée. Cela va de l’aide pour animer des ateliers ou pour organiser une réunion ou une présentation à la mise en contact avec d’autres citoyens désirant faire quelque chose pour leurs quartiers.

Nous vous tiendrons informés de l’évolution de ces projets lors de la prochaine Assemblée de quartier qui aura lieu en 2019 !

Vous souhaitez être impliqué dans un projet qui vous tient à cœur? N’hésitez pas à prendre contact :

Bral asbl : Kinch – 0487 170 290 - kinch[a]bral.brussels, Piet – 0478 999 707- Piet[a]bral.brussels

Habitat & Rénovation asbl :  Carole Pingo – 0492 253 636 - cqda.dc.hr[a]misc.irisnet.be

Une  centaine des personnes, dont 70 bénévoles et 40 sans-abris, ont participé à une très belle soirée organisée pour des personnes en grande précarité, le lundi 24 décembre 2018,  dans le quartier Matongé.

Connect Matongé est un projet citoyen mené par un groupe de riverains et commerçants du quartier Matongé. Ils se sont mobilisés pour organiser cette soirée solidaire du réveillon afin de créer du lien et d’apporter un moment chaleureux aux sans-abris du quartier et d’ailleurs. Au menu : un repas de fête, une distribution de cadeaux, des animations et des tentes mis à disposition des sans-abris, tenues par des commerçants dans la rue Longue vie.

« Une soirée spéciale et festive : Des cadeaux de noël gratuits pour tous à Matongé ! »

Un appel à bénévoles était lancé quelques semaines plus tôt par Kenan Solakalan,  Agela Wilk et Osman Köksal, trois amis à la base de ce réveillon, pour rassembler et accueillir les sans-abris de la ville et les accompagner jusqu’à la fête. Aussi, ces bénévoles ont aidé à accueillir et distribuer nourritures, boissons et cadeaux (400 boites de cadeaux ont été préparées). Ces repas, boissons et animation musicale étaient gratuites et accessibles à tous dans le quartier Matongé !

Le projet « Connecteurs » mené par le BRAL et Habitat et Rénovation, expérimente une nouvelle forme de développement urbain, basée sur les capacités citoyennes, l’émergence et le renforcement d’initiatives locales tendant à l’autogestion (économiques, sociales, écologiques ou autres), leur mise en réseau et leur articulation avec d’autres échelles et acteurs.

Le BRAL est intervenu dans cette soirée solidaire, entre autres, dans l’organisation de la réunion préparatoire avec les habitants et les commerçants du quartier, notamment en mettant certaines ressources du quartier en lien avec ce groupe (la maison Africaine). Aussi, certains participants du projet Connecteurs (CitizenDev / Contrat de quartier durable athénée) ont aidé à la réalisation de cette activité Solidaire. Le collectif Jouwaiii, soutenu par le BRAL, a également tenu un stand pour offrir des vêtements aux sans-abris ! Cette soirée solidaire montre que la culture du faire-ensemble fait boule de neige à Matongé.

"Je suis ici depuis 28 ans. J'ai toujours passé Noël en famille. Je me suis dit : dans la rue c'est mort, alors pourquoi pas ouvrir la porte ? "

Cette action solidaire dans le quartier Matongé est une idée de Kenan Solakalan, usager du Quartier Matongé et gérant d’un snack à l'angle de la rue de Longue Vie, petite rue piétonne entre la chaussée de Wavre et rue de la Paix.

La prochaine activité du groupe aura lieu lors de la fête du travail le 1er mai 2019. Une réunion avec le nouveau Bourgmestre de la commune d’Ixelles est en vue ! À suivre…

Ce n'est pas rien ce qui est prévu en termes d’habitation le long du canal. Près de 140 logements sur l’ancien site du Dépôt Design, environ 130 dans le projet  ‘Dockside’ à Sainctelette, 800 à 1000 sur le site de Tour & Taxis, 409 en face dans les projets Riva et Canal Wharf en fin de chantier… La liste n’est pas finie ! Les grands projets privés de logement se multiplient le long du canal.

Si l’on se réjouit de cet empressement à répondre à la croissance démographique prévue à Bruxelles, tant de grands projets impliquent des choix qui marqueront le paysage sur le long terme. Enfin, … un terme que l’on souhaite cette fois-ci plus long que la vie de ces anciens bureaux de la KBC ! Ceux-ci sont voués à la destruction après même pas 25 ans pour y construire un complexe comprenant, lui, 244 logements. Petit arrêt sur image sur les choix qu’impliquent ces projets de densification.

Choix 1 - quelle densité ?

Qui dit logement, dit déplacements

Beaucoup de logements amènent beaucoup de besoins en mobilité. Ces besoins sont modulés selon les modes de transport disponibles ou choisis, la taille du projet, et le profil des occupants. Si l’infrastructure est insuffisante en mobilité douce, et si chaque occupant possède une voiture - comme le préconise hélas le règlement régional d’urbanisme (RRU) -, cela se répercutera sur le trafic existant. Et nous savons qu’il est déjà assez dense en certains endroits comme près de Dépôt Design. Vu comme ça, choisir des lieux au grand potentiel de mobilité (douce!) pour densifier, comme le site de la KBC, semble approprié.

Choisir des lieux au grand potentiel de mobilité (douce!) pour densifier, comme le site de la KBC, semble approprié.

Qui dit logement, dit espace de vie

Choisir de densifier un quartier peut être une question d’espace disponible. Tous les espaces ne se prêtent pas à toutes les densités. Le projet Dépôt Design, soumis à enquête publique en novembre dernier, compte près de 140 logements montant jusqu’à 8 niveaux avec une très large emprise au sol. Ce qui amène une densité bien plus importante que dans les quartiers environnants. Ces quartiers sont déjà plus denses que la moyenne bruxelloise, avec des espaces publics existants fort minéraux et des rues étroites que des telles hauteurs risqueraient d’étouffer. De plus, sa façade côté canal pourrait renforcer l’impression de barrière que représente le canal plutôt que les connexions vers le reste de Molenbeek.

Tous les espaces ne se prêtent pas à toutes les densités.

Le projet KBC, en revanche, n'est pas mal situé en termes d'espace, pensez au futur parc au Quai Beco, au parc sur Thurn & Taxis, aux grandes rues environnantes, à la nouvelle ligne de tram sur le Pont Picard. Le nouveau projet rétablit également la liaison entre le canal principal et le reste de Molenbeek.

… Et la croissance démographique ! C’est qui derrière tout ça ?

Surtout, tant de projets trouvent souvent à se justifier par la grande croissance démographique prévue à Bruxelles dans les prochaines décennies. Super. Mais si l’on suit la logique jusqu’au bout, sachons que cette inflation sera en grande partie alimentée par la venue de ménages à petits revenus.

La grande croissance démographique sera en grande partie alimentée par la venue de ménages à petits revenus.

Ces ménages ont besoin des logements abordables de tailles variées et souvent grandes. Et ceci ne collent pas nécessairement avec la nouvelle offre. Nous avons ici affaire à des centaines de logements dont aucun n’est social et très peu sont conventionnés, dans des endroits concentrant pourtant un faible niveau socio-économique (taux de chômage dans le quartier Maritime : 35%). Mais si les Bruxellois ne peuvent se les offrir, qui les occupera...?

Anciens et nouveaux Molenbeekois

Il serait bon que ces nouveaux projets du canal bénéficient aussi aux “anciens habitants” de cette zone défavorisée. Mais osons le dire : nous croyons qu’une mixité sociale au sein des projets pourrait autant profiter aux nouveaux arrivants, qui peinent à s’insérer dans ces quartiers et contribuent à les rendre peu vivants. Pour cesser d’y creuser une fracture spatiale et sociale, la formule est pourtant connue et vous la dévoiler n’est pas un scoop : mixité sociale d’habitants au sein de la parcelle, configuration de bâtiments ouverts et accueillants, par exemple traversés de passages semi-publics et arborant des équipements et commerces pour les publics tant “anciens” que “nouveaux”.

Mais toutes ces choses susceptibles de rendre le quartier à terme plus vivant voire même “attractif”, ne rentrent pas toujours dans les cases des plans financiers étriqués des promoteurs. Résultat ? Les sites de la KBC et de Dépôt Design (près de 380 logements en tout) ne contiendront aucun logement public et trop peu d’équipements et commerces. Les habitants actuelles s’inquiètent à bon droit. En ce qui concerne Tour & Taxis et l'intégration du projet dans le quartier environnant, on peut même parler de catastrophe. Vivre, manger et faire du shopping de luxe sont les mots clés qui devraient attirer les futurs résidents et touristes dans ce nouveau quartier. Est-ce un levier pour le quartier où le revenu est inférieur de 20 % à celui du reste de la région ? Le BRAL ne pense pas. Lisez notre réponse détaillée en annexe.

Tous les projets doivent prendre en compte les ménages à petits revenus et non seulement ceux à grands revenus.

En somme, la densité connaît beaucoup de paramètres qui déterminent si c’est une bonne idée de construire le logement et comment. Bien que le projet de Tour & Taxis jouisse de beaucoup d’espace et des opportunités de mobilité, l’intégration dans le quartier est une catastrophe. Par rapport au Dépot Design, nous émettons beaucoup de questions sur les chances de réussite tout court. En plus, tous les projets doivent prendre en compte les ménages à petits revenus et non seulement ceux à grands revenus.

En deuxième partie de notre trilogie, nous envisageons un cadre légal pour faciliter cette démarche. En troisième partie, nous envisageons la participation comme partenariat. 

En annexe, les réactions présentées par le BRAL aux enquêtes publiques concernant la demande de permis d’urbanisme de Tour & Taxis, Dépôt Design et le projet KBC.



Marie Couteaux

Toha De Brant

Les grands projets privés de logement se multiplient le long du canal : Tour & Taxis, Dépôt Design, KBC, ...  Le cumul de tant d’interventions urbaines justifierait une bonne mise en débat public. Si lors de projets publics, un dispositif d’information, de concertation ou de participation est courant vu l’impact souvent conséquent ; lors de projets privés cela l’est moins.

Choix 3 - participation, ou pas ?

En dehors du schéma directeur qui a été approuvé en 2008 et mis en place par un processus participatif[1], on ne peut pas vraiment parler de participation au développement du site Tour & Taxis. Pour le dernier permis demandé, 58 requêtes ont été déposées, dont aucune n'a été inclue dans l'avis positif final de la commission de concertation.

En 2011, après un projet de recherche, le BRAL et la Faculté d'architecture La Cambre/Horta ont déjà formulé une série de recommandations sur la manière d'améliorer le processus entourant les enquêtes publiques. Des recommandations toujours d’actualité, comme  la recommandation que la commission de concertation soit là non seulement pour « écouter » les citoyens.

Que fait la commission avec ce que les citoyens ont demandé? Il n'est jamais clair pourquoi certaines objections ne sont pas traitées et pourquoi d'autres le sont. La commission devrait au moins donner une réponse aux citoyens et de préférence aussi exposer les raisons pour lesquelles les objections/propositions présentées ont ou n'ont pas été prises en compte. Cela donnerait au citoyen un aperçu et une meilleure compréhension de la décision.

Dans des tels projets, l’enquête publique arrive beaucoup trop tard pour que les citoyens aient encore leur mot à dire, c’est un fait connu. Dans ce cas, seule une entrée peut être faite sur une demande de permis. Nous citons l'étude de 2011 :

« Les décisions importantes sont prises assez longtemps avant la demande de permis de construire. Une consultation publique formalisée devrait donc être mise en place avant ces décisions ».

De toute évidence, il reste encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine.

La “chambre de qualité” : pas dans la bonne direction

Seule la “chambre de qualité”, organe de concertation entre acteurs institutionnels (promoteur, commune, région, …) en amont d’un projet urbain, peut être mobilisée, sans être obligatoire. Sa mise en place par le maître architecte Kristiaan Borret en 2015 fut certes une belle avancée, mais nous reprendrons ici à notre compte sa conclusion de sa carte blanche parue tout récemment dans Bxl plant II, en faveur d’une inclusion des citoyens bien plus en amont du débat :

 ”La chambre de qualité pourrait notamment publier en ligne ses agendas, ses avis et ses comptes rendus. (...) À mes yeux, la principale étape reste (...) l’élargissement du débat à l’extérieur du monde interne de la concertation entre les divers acteurs publics et les porteurs de projet. (...)C’est une évidence pour la gouvernance de projets urbains complexes : si vous prenez la peine dès le début d’organiser une concertation précoce, vous gagnez du temps à la fin du trajet. La transparence tire avantage d’une communication ouverte, généralement elle suscite une plus grande confiance et un appui plus large, et c’est ainsi qu’on accélère le développement urbain tout en améliorant son efficacité. L’ouverture fait avancer.”

Secret affairs

Plus de transparence, oui ! Le cercle vicieux de ce que l'on appelle parfois « l'amour secret » se poursuit depuis des années à Bruxelles. La peur de vents contraires et de la critique incite malheureusement à réduire le partage d’informations avec le grand public en amont des grands projets, si bien que les grandes décisions sont prises dans l'ombre. Cela suscite la méfiance chez les citoyens, et cristallise les peurs. Il faut le dire, peu de villes peuvent se vanter d’une telle opacité et complexité de dossiers.  

Partenariat au lieu de consultation

Tous ces projets de logement privés et bien d’autres encore arrivent donc, sur le canal surtout mais ailleurs aussi. Ils dérogent par leur densité en se calquant sur des projections démographiques. À tort ou à raison ? L'avenir nous le dira. Une chose est sûre, leur conception se fait sans les habitants riverains et bruxellois : de fait, à part les charges d'urbanisme, la réglementation n'impose aucune prise en compte de leurs besoins. Ni par la participation, ni avec une offre d'espaces adaptés à tous les bruxellois (logements, équipements, espaces verts).

En deux mots comme en cent, nous avons donc parlé de la densification de certains site bruxellois en première partie. En deuxième partie de cette trilogie, nous nous attardons sur un moyen existant de cadrer cette densification. Dans celle-ci enfin, le BRAL, comme toujours et plus encore, préconise une véritable co-création en matière d'urbanisme. Nous demandons au gouvernement de reconnaître tous les bruxellois, habitants, et le secteur associatif comme de véritables partenaires pour coopérer ouvertement dans leurs initiatives. Vous connaissez? Cela s’appelle de la co-création.

Marie Couteaux

Toha De Brant

 

[1] Pour l’info: ce n'est pas à cause du processus de participation que la procédure a été retardée. Le retard est dû à la cuisine interne des acteurs politiques ;-)