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Picnic the Streets dix ans plus tard

En juin 2012, un pique-nique géant a eu lieu, sans autorisation, sur la place de la Bourse. Il a conduit à un changement profond et irréversible du centre de notre ville. Dix ans plus tard, vous êtes invités à célébrer cette fantastique victoire de la société civile en pique-niquant au même endroit le dimanche 12 juin à partir de 12h30.

Avant cela, le dimanche 12 juin de 10h à 12h, nous serons accueillis au Cinéma-Palace (Boulevard Anspach 85) pour réfléchir ensemble à ce qui a précédé le mouvement Picnic the Streets et à ce qui l'a suivi jusqu'à la situation présente, aux projets actuels concernant les abords du piétonnier et à la manière dont, ici et ailleurs, des mouvements bottom-up peuvent contribuer à la reconquête de nos espaces publics.

Programme de la rencontre du 12 juin 2012 (en français et néerlandais) (en annexe)

Voorlopig programma/ Programme provisoire  

Gerben VAN DEN ABBEELE (core group Picnic the Streets): From Streetsharing to Picnic the Streets
Joost VANDENBROELE (core group Picnic the Streets): 10 June 2012 and the reminder picnics
Fatima ZIBOUH (W100) : Le piétonnier comme espace d’inclusion radicale
Paul LIEVEVROUW (director SUM-Project): From the first plans to the real thing
Henri SIMONS (échevin de l’urbanisme Bxl 1995-2006): Pourquoi pas plus tôt?

Sofie VERMEULEN (Brussels Centre Observatory): The piétonnier’s main challenges 
Bart DHONDT/ An DESCHEEMAEKER (schepen & chef cab mobiliteit Bxl): the new mobility plan 
Nel VANDEVANNET (director Beurs-Bourse project): public & private plans for the Beurspalais 
Sven LENAERTS (head CSR Immobel) : private plans for the piétonnier
Teresa EPALZA (Coordinator Heroes for Zero Molenbeek): Picnic the Bridge 

Moderation: Nel VANDEVANNET & Philippe VAN PARIJS

Slotwoord: Arnaud Pinxteren, échevin de la participation

Chronologie de Picnic the Streets

Il y a dix ans, ils furent des milliers à pique-niquer ici, sans autorisation, pour une mobilité durable et une immobilité agréable, et pour une reconquête irréversible de notre espace public.

1. Antécédents

25 juin 1971: Le magazine anglophone bruxellois The Bulletin organise un pique-nique sur la Grand-Place pour obtenir qu’elle soit libérée des voitures. Le stationnement y est interdit en mars 1972, et toute circulation à partir de janvier 1991.

Septembre 2000 : NoMo-Autrement Mobile, une ASBL constituée d’habitants et d’universitaires élabore un plan d'ensemble pour un Pentagone avec 50% de voitures en moins,  y-compris une piétonisation des boulevards centraux.    

22 septembre 2000 – 27 septembre 2003: Le collectif « Street Sharing » soutient le plan de NoMo et se mobilise une fois par an Place de la Bourse.

2003 : Beliris, l’instance fédérale chargée de financer les fonctions de Bruxelles comme capitale, commande une étude sur le réaménagement des boulevards centraux incluant une réduction de la circulation automobile de 4 à 2 bandes, et accorde un budget. Sans effet.

2004 : Le Conseil communal de la Ville de Bruxelles approuve un projet de réaménagement des boulevards du centre, qui n’est finalement pas exécuté.

2. Picnic the Streets

24 mai 2012: Une carte blanche publiée sous le titre “Picnic the Streets” dans Le Soir, Brussel deze Week et The Bulletin appelle à la désobéissance civile sous la forme d’un pique-nique sur la place de la Bourse chaque dimanche de l’été.

10 juin 2012: De deux à trois mille personnes participent à un pique-nique géant sur la Place de la Bourse suite l’appel diffusé principalement via FaceBook.

16 juin 2012 : Le bourgmestre Freddy Thielemans autorise les piques-niques sur la Place de la Bourse chaque dimanche midi en juillet et août.

Juillet 2012 – juin 2015: Succession de pique-niques de rappel organisés à la Place de la Bourse par « Picnic the Streets ».

3. De la décision à la réalisation

14 octobre 2012 : Elections communales. Plusieurs partis promettent une piétonisation plus ou moins importante des boulevards centraux.

4 décembre 2012 : L’accord de majorité du nouveau collège des Bourgmestre et Echevins prévoit une piétonisation des places de la Bourse, de Brouckère et Fontainas et d’un petit tronçon du boulevard Anspach.

31 janvier 2014 : Présentation par le bourgmestre Yvan Mayeur du projet « Un nouveau cœur pour Bruxelles » comprenant la piétonisation presque intégrale du boulevard Anspach entre la Place de Brouckère et la place Fontainas.

29 juin 2015 : Début de la phase test du nouveau plan de circulation: le boulevard Anspach est piétonnisé à l’essai entre les Places de Brouckère et Fontainas et pourvu de mobilier provisoire dans l’espace public.

Octobre 2015 : La commission de concertation accorde le permis d’urbanisme au projet de piétonisation introduit par la Ville de Bruxelles.

Novembre 2015 :  Suite aux attentats terroristes de Paris, un couvre-feu est imposé au centre de Bruxelles, avec un impact majeur sur la vitalité du piétonnier.

Février 2016 : Fin de la phase test du plan de mobilité, jugée concluante par la Ville.

22 mars 2016 : Attentats de Bruxelles : les Bruxellois endeuillés se rassemblent en masse devant la Bourse.

Septembre 2016 : Début des travaux d’aménagement du piétonnier, principalement financés par Beliris.

Février 2019 : Inauguration de la station de prémétro Bourse-Grand-Place.

Juillet 2021 : Achèvement des travaux d’aménagement du piétonnier.

Nous nous réjouissons de continuer à travailler ensemble pour un avenir vivable et durable !

Nous nous sommes lancés dans une aventure durable à Neder-Over-Heembeek, à Bruxelles, l'une des villes où vous êtes le bienvenu pour "Dichtblije reizen", une campagne menée par Bond Beter Leefmilieu pour encourager les gens à laisser l'avion voyager plus près de chez vous pendant les vacances d'été.

Un anniversaire est aussi l'occasion de regarder par-dessus le mur. Par exemple, nous avons trouvé cet article intéressant sur le site de l'IEW qui donne 8 balises aux citoyen.nes pour analyser les projets de développement urbain pour leur fonction dans l'espace public.

Le Housing Action Day, c'est un appel européen à agir pour le droit au logement ! Le 27 mars 2022, nous étions près de 1 000 personnes à descendre dans les rues de Bruxelles pour réclamer des logements dignes et abordables et ce, dès maintenant ! L'année prochaine, nous voulons être encore plus nombreux·ses.

Comment s'organise-t-on pour faire monter la pression jusqu'à la prochaine édition du Housing Action Day le 26 mars 2023 ? Comment faire grandir le mouvement pour le droit au logement en Belgique ? Que faut-il mettre en place pour faire du Housing Action Day une journée de lutte explosive qui mobilise les habitant·es, les associations, les collectifs et les militant·es et qui rappelle les politiques à leurs responsabilités ?

Le vendredi 24 juin 2022, nous nous rassemblons pour se poser ces différentes questions et y trouver des réponses collectives pour aller de l'avant ! Plusieurs thématiques seront abordées tout au long de l'après-midi. L'assemblée sera suivie par la conférence gesticulée de Sarah De Laet intitulée « J’habite, tu habites, ils spéculent... » La soirée se poursuivra par un repas à prix libre, le tout suivi d'une fête.

Tenez la page de notre site à l'œil pour plus d'infos à suivre ! Vous pourrez également y découvrir quelles associations et collectifs font partie de la coalition. N'hésitez pas à inviter à cette réunion celles et ceux qui n'en font pas encore partie afin qu'ils et elles puissent participer à la planification des futures actions. 

JE M'INSCRIS

Programme
13h30 - 17h00: Assemblée
18h00: Conferentie "J’habite, tu habites, ils spéculent..."
20h00: Repas à prix libre
21h00: Fête

Comment se rendre à Naast Monique?
Adresse: 230 Quai de l'Industrie - 1070 Anderlecht
Le portail est après l’angle avec la rue du Collecteur.
Vous reconnaîtrez l'entrée grâce au panneau "Naast Monique".
Tram 81 & bus 46: arrêt "Albert I" - Métro 2 en 6: arrêt "Aumale" of "Delacroix"

Accessibilité
Le rez-de-chaussée est accessible PMR, ainsi que les toilettes.
Langue : chacun·e parle sa langue (NL/FR) plus traduction en aparté si nécessaire. 

www.housing-action-day.be
📧 info@housing-action-day.be
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A la Porte de Flandre, frontière entre Bruxelles et Molenbeek, le trafic automobile règne en maître comme jamais auparavant. Gros point noir avec une énorme pression automobile, de l'agressivité au volant, une qualité de l'air médiocre, de la pollution sonore et d'autres problèmes. Des résidents, commerçants, associations de quartier et mouvements de citoyens tirent tous la sonnette d'alarme.

Petit à petit, Bruxelles revit. La Voiture Reine fait lentement place aux piétons et aux cyclistes, aux personnes âgées assises sur des bancs et aux enfants jouant dans les rues. Ces changements nous enchantent mais Bruxelles compte encore trop de points noirs. Ce sont des endroits dans la ville où nous constatons, depuis des années, que l'insécurité routière est élevée et qui attendent, depuis des années également, une <intervention profonde. Récemment, l'enquête citoyenne CurieuzenAir a montré que c'est précisément autour de ces points noirs que la qualité de l'air est inacceptable.

La Porte de Flandre, frontière entre Bruxelles et Molenbeek, est l'un de ces points noirs. La qualité de l'air y est parmi les pires de Bruxelles. La petite ceinture, la rue Dansaert et la chaussée de Gand y déversent un flot de voitures continu. Les bus font la file entre les voitures. Les piétons et les cyclistes sont amassés sur des trottoirs et passages cloutés bien trop étroits. Ils bravent le flux de la circulation au péril de leur vie. Les trams frôlent les écoliers qui traversent.

Aux points noirs s'ajoute une problématique sociale. Cette pression automobile particulièrement élevée se situe justement dans des quartiers où plus de la moitié des habitants ne possèdent pas de voiture. La zone du canal est également une zone résidentielle à forte densité, avec une population jeune vivant dans des logements souvent exigus. Cette forte densité de population engendre un besoin important en espaces publics verts, alors qu'au contraire les rues sont dominées par les voitures et l'asphalte. Les nuisances sonores y sont en conséquence élevées. Et le manque affligeant d'arbres et de plantes provoque du stress et des températures extrêmes en été.

Au milieu de cette circulation intense, on en oublierait presque que la Porte de Flandre est un nœud vivant de commerce, de divertissement, de culture et d’écoles. Autour du pont, les mondes de Bruxelles et de Molenbeek fusionnent à merveille. Des centaines d'élèves vont à l'école à proximité immédiate du pont. La dynamique de la chaussée de Gand et du quartier Dansaert dépasse de loin l'échelle du quartier. De nombreuses initiatives, déjà existantes et nouvelles, autour du canal attirent des personnes de tout horizon. Il est clair que c'est un quartier vivant.

L'utilisation de la Porte de Flandre comme caniveau à voitures est d'autant plus remarquable à la lumière de l’ambition des futurs plans pour la zone du canal. Après des années d'abandon, les anciens quartiers industriels situés le long du canal sont dans le collimateur de développeurs immobiliers et de spéculateurs. De grands projets de construction avec des parkings souterrains sont dans les cartons. Faut-il vraiment attendre que la gentrification fasse son œuvre pour investir dans un espace public de qualité pour tous ? La population jeune et super-diverse de la zone du canal n'a-t-elle pas droit à un partage équitable de l’espace public ?

Enfin, dans le cadre du plan de mobilité régional GoodMove, aucun changement n’est prévu pour la Porte de Flandre. Il est plus que nécessaire de regarder la petite ceinture autrement, de la gare du Midi jusqu'à Sainctelette : non plus comme un déversoir de trafic de transit mais comme un boulevard urbain à la mesure des quartiers populaires avoisinants. Parallèlement, les chaussées pourraient être réorganisées en rues résidentielles et commerçantes apaisées. Le succès de la - beaucoup trop étroite - voie piétonne et cyclable du côté de Molenbeek montre que les deux côtés du canal doivent être pensés conjointement.

"Une touche de désobéissance civile est plus que justifiée en réponse à cette léthargie irresponsable", écrivait Philippe Van Parijs en 2012. Ainsi il donna le coup d'envoi de "Picnic The Streets", une série de pique-niques qui ont bloqué la circulation motorisée sur le boulevard Anspach. Le message de l'époque était clair : si les politiciens ne prennent pas la mesure des problèmes métropolitains, les citoyens doivent passer à l’action. Le reste appartient à l'histoire. Une artère de circulation surchargée a été transformée en une zone piétonne au moins aussi vivante et colorée que la digue de Blankenberge.

Actuellement, la Porte de Flandre est le symbole grandeur nature de l'insupportable lenteur de la politique bruxelloise. La commémoration du premier pique-nique sur la place de la Bourse, il y a exactement 10 ans, est le coup d'envoi approprié d'une nouvelle saison de désobéissance joyeuse. Aujourd'hui, il n'y a plus d'excuse pour le manque total de vision et la réticence à agir. Avec un pique-nique sur le pont de la Porte de Flandre, nous transformons le chaos quotidien de la circulation en un rassemblement festif. En 2022, l'ère de la Voiture Reine est terminée.

Sortez votre nappe de pique-nique du placard.

Picnic The Bridge, dimanche 12 juin, 14h à la Porte de Flandre

Avec ses 900 mètres de long et ses 28 mètres de large de façade à façade, le Piétonnier de Bruxelles-Ville offre suffisamment d'espace pour que chacun puisse s'exprimer respectueusement sur le réaménagement et, dix ans après le premier pique-nique, se féliciter pour le travail accompli. De l'usager au visiteur, du pique-niqueur actif et du citoyen au secrétaire d'État à l'urbanisme, tous et toutes sont les bienvenus au deuxième plus grand Piétonnier d'Europe.

Il y a beaucoup de place pour les partisans, les opposants enragés, les désillusionnés et les souvenirs des beaux moments de la longue lutte d'il y a dix ans. Nous ne sommes pas tous obligés d'être d'accord sur comment, avec qui et par qui cela est arrivé, comment nous le vivons aujourd'hui, comment nous pouvons changer et améliorer cette zone piétonne et ses quartiers environnants à l'avenir. Il y a beaucoup de place pour toutes ces pensées, opinions et réflexions sur ce nouvel espace public de 25.200 m² au cœur de l'Europe.

Un endroit où nous pouvons faire toutes sortes de choses dans la ville qui étaient auparavant impensables. Un endroit pour expérimenter, pour étudier comment nous allons gérer cela dans les années à venir. C'est aussi un lieu où le débat sur la ville dans tous ses aspects doit rester possible, sur la politique, l'art, la pauvreté, le logement abordable, l'adaptation au climat, etc. Les discussions qui avaient lieu dans les cafés et qui étaient souvent réglées dans les arrière-salles politiques peuvent et doivent également avoir lieu sur cette nouvelle agora urbaine.

La révolution du centre-ville mérite de la nuance

Bruzz m'a contacté il y a deux semaines pour une réaction sur les 10 ans de Picnic the Streets et une courte évaluation du Piétonnier. Lorsque le journaliste m'a demandé quels étaient les éléments positifs et négatifs du réaménagement, j'ai été assez perturbé et j'ai demandé à ce qu'on me rappelle une heure plus tard, afin que je puisse y réfléchir. Je n'avais pas envie de faire des déclarations audacieuses, car je voulais présenter une histoire nuancée. Ce n'est pas devenu une interview de questions et de réponses, de déclarations, mais une longue conversation, avec beaucoup de nuances. C'est aussi ce que mérite cette révolution du centre-ville. [Vous pouvez lire les résultats de cette conversation ici].

Ce dont nous n'avons pas besoin dans cette rétrospective, c'est d'une nouvelle forme de paternalisme : « Nous savons ce qui est bon pour les citoyens. » Le ricanement de l'ancien bourgmestre dans le journal cette semaine était une expression, une sublimation de l'ancienne culture politique. Lors de grands tournants, on espère secrètement que les habitants et habitantes soient impactés positivement et ne seront pas encore plus figés. Plutôt qu’être une figure de proue, le politique est celui ou celle qui donne un coup de pouce à sa ville tout en remerciant ses citoyens et citoyennes pour le soutien politique permettant le changement. Sans lequel cette transformation n’aurait pas été possible. Le doigt levé, qui a clairement fait sa réapparition, est une chose dont nous pouvons nous passer dans les débats urbains.

Ce qui est urgent et qui n'a pas été retenu dans l'article avec Bruzz, c'est mon appel à nous tous - citoyens, société civile, universités et politiques - à réfléchir à la direction que nous voulons prendre avec cette zone piétonne et par extension l'hypercentre de la Ville de Bruxelles. À quoi cela ressemblera-t-il en 2050, en tenant compte de tous les défis et besoins de ses citoyens et citoyennes en premier lieu.

Ce qui ne s'est pas passé comme prévu...

Il est trop crû de dire que le collège communal n'avait pas de vision pour cette intervention majeure à l'époque. Cependant, il peut être objectivement établi qu'un certain nombre de choses ne se sont pas déroulées comme espéré et proposé ou n'ont jamais été programmées. Voici quelques exemples :

1.           La reconstruction des avenues centrales était liée à une vision dépassée de la mobilité, comprenant 4 nouveaux parkings, qui hypothèqueraient la ville pour encore 50 ans. Heureusement, les citoyens et la société civile ont été suffisamment attentifs pour contrecarrer cette dernière. Je n'entends personne se vanter de cela. Depuis juin 2015, nous constatons au quotidien que ce plan de mobilité ne colle pas avec l'espace public renouvelé. Espérons que le nouveau plan de stationnement et de mobilité apporteront un certain soulagement.

2.           Un réaménagement de cet ordre devrait normalement aussi inclure un plan stratégique garantissant le maintien d'un équilibre entre les différentes fonctions - du commerce à l'espace pour les artistes, des équipements collectifs pour les citoyens à l'espace disponible pour les jeunes, les activités sportives. Idéalement, ce plan prend en compte tous les âges et tous les citadins. Il n'est pas question de refaire une nouvelle rue commerçante. Nous avons déjà une Rue Neuve, nous n'avons pas vraiment besoin d'une deuxième, même si Uplace et Neo ne voient jamais le jour.

3.           L'un des leviers de cet équilibre des fonctions est le grand nombre de propriétés appartenant à la Ville et à la Région dans le centre-ville. Avec cela, ils pourraient orienter, compenser, si l'équilibre est perturbé par le marché libre et les opportunistes qui ne pensent qu'à leur propre portefeuille. Même s'ils vendent cela comme « nous faisons du bien à la ville ». Il est donc regrettable que seule l'ancienne échevine de la mobilité signale ce potentiel dans son interview de cette semaine. Sa solution est, comme toujours, diamétralement opposée à son analyse. Vendre du patrimoine public au privé, c'est céder ses bijoux de famille.

4.           Les années de travail de Brussels Studies Institute- Brussels centre observatory (BSI-BCO), son analyse de l'hypercentre sous tous ses aspects, ses recommandations sur l'espace public, la mobilité, le commerce, le logement, ne sont pas prises en compte.[1] Comment pouvez-vous gouverner une ville et ignorer tout simplement ces études et d'autres encore ? Comment pouvez-vous prêcher la participation si vous ignorez les connaissances et l'expertise ? Bien sûr, gouverner signifie faire des compromis, mais si même cette étude étendue et approfondie, ayant coûté beaucoup d’argent au contribuable, est simplement classée, alors on peut être critique à ce sujet, n'est-ce pas ?

Il est important et nécessaire d'énumérer les points positifs de ce changement spatial comme point de départ de la réflexion. Mais il doit aussi y avoir de la place pour les frustrations, les déceptions. Et être critique ne signifie pas que vous ne vous souciez pas de cette zone piétonne, au contraire.

... peut encore être réparé        

Il est clair que la rénovation urbaine n'est pas quelque chose que l'on fait tout seul ; la rénovation urbaine n'est jamais terminée. Même un super bon plan n'est jamais terminé. La ville vit, un plan ne vit pas.

C'est pourquoi je réitère mon appel à impliquer les citoyens et citoyennes et la très large et active société civile de Bruxelles dans la rénovation urbaine. Faites-le non seulement dès les premières idées pour le permis d’urbanisme, mais aussi dans le suivi après les travaux, dans l'évaluation après quelques années et dans l'adaptation éventuelle des plans à la réalité changeante.

Où voulons-nous emmener cette zone piétonne et, par extension, l'hyper-centre de la ville de Bruxelles en 2050 ? Réfléchissons-y avec les citoyens, la société civile, les universités et les politiques.

Donnez une plateforme ou une scène à toutes ces voix, même si elles sont critiques. Sinon, vous sapez notre démocratie dans sa forme actuelle. La condition, bien sûr, est que ces commentaires, ces critiques, soient suffisamment fondés sur des faits et des arguments raisonnables et ne soient pas simplement une voix d'opposition. Une fois cette condition remplie, écoutez l'expertise, les connaissances des milliers de citoyens actifs qui travaillent sans relâche et le plus souvent bénévolement pour leur ville.

Depuis l'extension de la zone piétonne, l'espace public du centre de Bruxelles est suffisamment grand pour donner une place à toutes ces différences et opinions et pour servir de scène à la ville, où les discussions naissent et où l'on peut certainement ne pas être d'accord.

C'est aussi ça, le Piétonnier de Bruxelles.

Tom Lootens, président de BRAL, mouvement urbain pour Bruxelles

[1] Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez lire la note de synthèse de 2017 ou le livre « Au-delà du Pentagone: Le centre-ville métropolitain de Bruxelles », que vous pouvez acheter à BSI ou emprunter dans la bibliothèque du BRAL, Place du Samedi 13, 1000 Bruxelles.

Carte blanche à l’initiative de la plateforme logement (FéBUL, RBDH, CSC Bruxelles, FGTB Bruxelles, Equipes Populaires Bruxelles, Inter-Environnement Bruxelles, MOC Bruxelles) paru sur la RTBF le 3 juin.

Signataires : Syndicat des locataires, Front commun des SDF, Front rendre visible l’Invisible, Droit à un Toit – Recht op een DAK, Infirmier de Rue, Syndicat des Immenses, CGEE, DoucheFLUX, Convivence, Hobo, Job Dignity, Action Logement Bruxelles, Le Forum – Bruxelles contre les inégalités, Fédération des maisons médicales, Union des locataires Quartier Nord, Communa ASBL, Réseau Wallon pour le Droit à l’Energie (RWADE), Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP), Fédé AMA, Fédération des Services Sociaux, Mouvement chrétien pour la paix, DUNE asbl, Union des locataires de Schaerbeek, Loyers Négociés, RWDH, Tuiniersforum des jardiniers, GAFFI asbl, Front Anti Expulsion, Comité de Défense de Saint-Gilles, Union des Locataires de Forest, Les ami.e.s du champ des cailles, Angela D. Union des Locataires d’Anderlecht Cureghem.

Le 27 janvier dernier, nous nous étions réjoui·es d'apprendre que le gouvernement bruxellois planchait sur une limitation de l'indexation des loyers à 2%. L'urgence sociale touchant de plus en plus de ménages à Bruxelles, comme dans l’ensemble du pays, cette mesure nous semblait non seulement amplement justifiée, mais aussi tout à fait réalisable. Et pourtant, la majorité régionale n’a pu se mettre d’accord sur la proposition de la Secrétaire d’État Madame Ben Hamou, le blocage semblant résulter d’un véto du parti Défi et des réticences de l’Open Vld.

Une inaction criminelle

On ne peut pas dire que la situation des locataires - qui représentent plus de 60% des ménages bruxellois - s'est soudainement améliorée. Bien au contraire. Ils et elles doivent faire face dans le même temps à une augmentation des loyers continue et disproportionnée (ces 10 dernières années, ils ont augmenté de 20% au-delà de l'indexation), une flambée des prix de l'énergie (pour certain·es, cela signifie un triplement de la facture d'énergie), le tout après deux ans de crise Covid, ponctués de diminution voire de perte de revenu.

Le dernier diagnostic de perspective.brussels nous rappelle en effet l'impact très lourd qu'a eu la pandémie pour de nombreux·ses Bruxellois·es, en particulier pour celles et ceux qui passent entre les mailles du filet de la sécurité sociale. Le risque de surendettement, de précarité énergétique et d'expulsion augmente. Avec celui-ci, le besoin d'intervention des services publics et services d'aide sociale. Les Bruxellois·es consacrent en moyenne 35% de leur budget au coût du logement (loyer et charges) mais cette moyenne cache de véritables disparités entre les ménages. Pour les plus pauvres, il ne reste quasiment plus rien une fois le loyer payé. Certain·es allocataires sociaux·ales consacrent en effet jusqu’à 70% de leur maigre allocation pour se loger. Des ménages postposent un rendez-vous chez le médecin, se privent d'une alimentation de qualité ou encore d'achat de matériel nécessaire pour le suivi scolaire de leurs enfants pour pouvoir payer (trop cher) le droit de vivre dans un logement trop souvent de mauvaise qualité et/ou surpeuplé[1].

La limitation de l'indexation : c’est légal et réaliste

Contrairement à l'idée répandue par les partis politiques refusant la limitation de l'indexation des loyers, celle-ci n'est ni inconstitutionnelle, ni irréaliste, ni irréalisable. Cette limitation vise à garantir le droit au logement, elle poursuit donc un intérêt général ; compte tenu de la croissance des loyers - bien supérieure à l’inflation - au cours des vingt dernières années à Bruxelles, ce n'est pas une limitation de l'indexation des loyers à 2% qui va soudainement plonger la plupart des bailleur·euses dans la précarité. Par contre, elle permettra à de nombreux ménages locataires de garder la tête hors de l'eau.

Une mesure désirable mais insuffisante

Au regard de l'urgence sociale et de la détresse grandissante des ménages bruxellois - gardons en tête que derrière chaque chiffre se cachent des situations familiales dramatiques, complexes et traumatisantes, dont il est pour certain·es difficile d'en sortir indemne -, la limitation de l'indexation des loyers est une mesure simple et rapide à mettre en place, mais clairement insuffisante dans un objectif sérieux de lutte contre la pauvreté.

Nous sommes à mi-mandat, et nous, œuvrant au sein d’associations de lutte contre la pauvreté au sens large, sommes inquiet·es et scandalisé·es. Inquiet·es, car c'est maintenant que les locataires subissent les conséquences de l'augmentation des coûts du loyer et de l'énergie. Inquiet·es, car les retours du terrain nous font part de services de première ligne déjà saturés, qui doivent faire face à des situations de détresse de plus en plus critiques. Inquiet·es et scandalisé·es, car nous constatons un immobilisme de certain·es responsables politiques en matière de lutte contre le mal-logement. Scandalisé·es de constater que les drames que vivent nos concitoyen·nes n'émeuvent pas suffisamment une partie de la sphère politique pour mettre en place des mesures simples et efficaces. Scandalisé·s de constater que pour certain·es, il est préférable de laisser sombrer une partie grandissante de notre population dans des situations dramatiques (expulsions domiciliaires, sans-abrisme...) plutôt que d'agir de manière structurelle sur le marché du logement. Scandalisé·es de ce blocage politique. Pourtant, il sera toujours socialement plus désirable - et même plus efficace - de prévenir la misère sociale plutôt que de tenter de la soigner.

Si des solutions peuvent être recherchées pour la petite minorité de propriétaires bailleurs précaires, il est temps de reconnaître que la majorité à protéger - y compris par une règle sur les montants des loyers - se trouve bien du côté des locataires.

Nous continuerons de dénoncer cet immobilisme. Parce que l’urgence sociale le nécessite, parce qu’aucune autre mesure ne permettra de le faire : ni la construction de logements neufs[2], ni une augmentation de l’aide sociale. Si l’on s’intéresse au bien-être de l’ensemble des habitant·es de Bruxelles, il faut accepter et soutenir les initiatives visant à réguler le marché locatif privé, en ce compris la limitation de l’indexation des loyers.

[1] La moitié de la population bruxelloise en situation de risque de pauvreté vit dans des logements considérés comme trop exigus par rapport à la taille de leur ménage, cfr rapport perspective.brussels https://perspective.brussels/fr/actualites/diagnostic-socio-economique-territorial-et-environnemental-de-la-region-de-bruxelles-capitale-suite

[2] Voir à ce sujet l’article du Bral : https://bral.brussels/fr/artikel/des-logements-suppl-mentaires-ne-feront-pas-baisser-les-prix

Des habitants d'Anderlecht et une association de protection de la nature ont eu raison de résister à la construction d'un hangar colossal dans la vallée du Vogelzangbeek.

Dans son jugement du 2 juin 2022, le Conseil flamand du Contentieux des Permis (Raad voor Vergunningsbetwistingen) a annulé le permis d'environnement accordé par la province du Brabant flamand pour la construction d'un énorme hangar agricole qui aurait entrainé une importante imperméabilisation du sol, dans une prairie à côté du Vogelzangbeek, qui forme la frontière entre Sint-Pieters-Leeuw et Anderlecht. Avec ce jugement, l'association de protection de la nature CCN Vogelzang CBN et les riverains de la rue du Chant d’Oiseaux à Anderlecht ont obtenu une victoire importante. Auparavant, le Conseil avait déjà suspendu le permis dans un jugement du 25/03/2021.

La décision du Conseil se fonde sur trois constatations importantes.

  1. L'enquête publique organisée par la commune de Sint-Pieters-Leeuw en novembre 2019 n’était pas valable. Il n'y avait pas d'affiche annonçant le projet à l’endroit où le hangar était prévu, au Kortvondelweg. En conséquence, les résidents et l'association de défense de la nature n'ont pas pu exercer leur droit de participation à un stade précoce du dossier.
  2. La prairie où la construction de cet énorme hangar était prévue est, selon le plan régional d’affectation du sol, située dans une zone agricole de grande valeur paysagère. Avec une hauteur de 11,8 mètres, ce hangar serait beaucoup plus haut que les bâtiments agricoles existants sur la parcelle, et les 4 000 m² d’imperméabilisation prévus par le projet entraîneraient une détérioration considérable de la structure écologique de la vallée. L'argumentation de la Province selon laquelle ce hangar ne causerait pas de dommages significatifs au paysage a été rejetée par le Conseil.
  3. Le Conseil évoque le doute quant à la capacité de l'installation de refroidissement envisagée à respecter les conditions légales de Vlarem II en matière de bruit. Bien que la Province, lors de l'octroi du permis, ait imposé des mesures de bruit après la mise en service, afin de remédier à d'éventuels dépassements par la suite, le Conseil affirme que ces mesures de bruit n'apportent aucune certitude quant au respect des conditions environnementales applicables.

Les vallées sont cruciales dans la lutte contre les effets négatifs du changement climatique

Dimanche 5 juin, pour la énième fois consécutive, nous avons été confrontés aux destructions et aux souffrances humaines causées par les inondations. Les prairies traditionnellement humides dans les vallées doivent pouvoir jouer à nouveau leur rôle de zone de tampon et apporter ainsi une contribution importante à la lutte contre les effets négatifs du changement climatique. Les bonnes intentions ne manquent pas dans les plans politiques des différentes autorités compétentes. La province du Brabant flamand accorde la priorité à la restauration des qualités vertes et bleues des zones de vallée, et la commune de Sint-Pieters-Leeuw indique qu'il faut exclure tout nouveau drainage dans les vallées. Comment est-il donc possible qu'une demande située dans une vallée vulnérable et classée en zone inondable puisse se voir accorder un permis en première instance par la Commune, puis en appel par la Province ?

Les habitants de la rue Chant d’Oiseaux à Anderlecht et les habitants de Negenmanneke à Sint-Pieters-Leeuw ne connaissent que trop bien les terribles conséquences des inondations de ces dernières années. L’annulation du permis d'environnement contesté est donc un grand soulagement.

Il reste à savoir si c'est la fin de l'affaire, car la Province a cinq mois pour prendre une nouvelle décision.

Contacts

Association nature:
CCN Vogelzang CBN: Bernadette Stallaert, bernadette.stallaert@gmail.com, 0478/344 142

Habitants:
Davy Deschepper: davydeschepper@gmail.com, 0486/563 820

Avocats : Gwijde Vermeire (vermeire.gwijde@telenet.be) et Hendrik Schoukens (Hendrik.Schoukens@UGent.be)

Facebook : CCN Vogelzang CBN: https://www.facebook.com/ccnvogelzangcbn/

Jugement du Raad voor Vergunningsbetwistingen: ci-joint, l’arrêté du 2/06/2022 n° RvVb-A-2122-0805

Le BRAL se bat pour un Bruxelles solidaire et respectueux de la santé de ses habitants et de l’environnement. De la mobilité à l’urbanisme, nous plaçons les Bruxellois au cœur de notre action. Nous les soutenons grâce à nos connaissances et les aidons à prendre eux-mêmes des initiatives. Ensemble, nous défendons notre vision auprès des pouvoirs publics. Autour de la table quand c’est possible, sur des barricades quand il le faut. Nous sommes critiques mais constructifs, un brin rebelles mais toujours nuancés.

Pour notre fonctionnement interne, nous recherchons un ou une responsable du secrétariat à temps plein pour une durée indéterminée.

Vos tâches

Voici les tâches associées à votre poste :

  • Réception & administration des membres
    Vous vous occuperez de la réception au bureau, par téléphone et via l'adresse e-mail général  (NL & FR). Vous serez en contact avec nos membres et assurerez le suivi des dossiers d'adhésion.
  • Personnel
    Vous travaillerez avec le secrétariat social sur l'administration du personnel. En collaboration avec le coordinateur, vous répondez aux questions relatives à la politique du personnel (règlement de travail, absences, congés, maladie, etc.).
  • Comptabilité et finances
    Vous suivrez la comptabilité quotidienne (paiements et enregistrement) avec le coordinateur. Vous suivrez de près le suivi administratif et financier des dossiers de subventions. Vous aiderez à faire rapport aux autorités.
  • Logistique
    Vous organisez le côté pratique de notre bureau : courrier, commandes, approvisionnements, services externes pour l'informatique et la maintenance, ... Vous gérerez un registre précis de notre bibliothèque et de nos archives.
  • Communication et activités
    Vous aiderez la responsable de la communication en publiant des articles sur le site web, en composant la newsletter, en envoyant des courriels aux membres, etc. Vous aiderez les collègues à organiser des activités si nécessaire, comme la recherche d'un lieu ou d'un traiteur.

Vos talents

  • Vous avez une bonne connaissance du néerlandais et du français. Un peu d'anglais est un plus.
  • Vous communiquez avec aisance et amabilité dans ces deux langues.
  • Vous travaillez de manière précise et méticuleuse.
  • Vous prenez l'initiative de faire avancer les choses.
  • Vous travaillez bien en équipe. Vos collègues peuvent compter sur votre engagement et votre enthousiasme.
  • Vous avez une bonne connaissance des logiciels de bureautique de base (MS Office : Word, Excel, Access, Outlook). Vous vous repérez rapidement dans diverses applications en ligne.
  • Vous pouvez gérer la comptabilité d'une petite asbl, grâce à votre expérience ou à une formation que vous avez suivie. Si ce n'est pas le cas, vous êtes prêt à suivre une formation ou un enseignement complémentaire.
  • Vous êtes prêt à travailler occasionnellement en dehors des heures de bureau (soirs, week-ends) lorsque le travail l'exige.

Notre offre

  • Un travail varié et vivant dans lequel vous contribuerez, dans les coulisses, au développement durable de Bruxelles.
  • Un environnement de travail stimulant laissant place à l'initiative et à la créativité.
  • Des contacts avec un groupe diversifié de citoyens, de comités et d'organisations bruxellois
  • Un contrat à temps plein à durée indéterminée, négociable à 80 %.
  • Date de début : avec effet immédiat
  • Salaire selon les barèmes du secteur socio-culturel (niveau B1c de la commission paritaire 329.01). Nous tenons compte de votre expérience professionnelle pertinente.
  • Remboursement de vos trajets en transports publics ou indemnité vélo.
  • Horaire de travail flexible en tenant compte de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
  • Si vous manquez de certaines connaissances ou d'expérience, nous vous donnons la possibilité de suivre la formation ou l'enseignement nécessaire.
  • Au BRAL, vous ne travaillez pas seul. Vous êtes soutenu par une équipe de collègues enthousiastes, prêts à vous conseiller et à vous aider. Notre bureau lumineux situé au cœur de Bruxelles (13, place du Samedi) est un lieu où vous pouvez non seulement travailler, mais aussi réfléchir, discuter ou vous détendre avec vos collègues.

L’offre vous intéresse ? Chouette !

Envoyez-nous votre lettre de motivation et votre CV au coordinateur, Raf Pauly:

  • par e-mail : raf@bral.brussels
  • ou par courrier : Raf Pauly (coordinateur), BRAL – Mouvement urbain pour Bruxelles, place du Samedi 13, 1000 Bruxelles.

Déroulement du processus de recrutement

  • Nous sélectionnons d'abord les candidats sur la base de leur CV et de leur lettre de motivation.
  • Nous vous informons si vous êtes sélectionné ou non.
  • Nous invitons les personnes sélectionnées à un test écrit (environ 1 heure) et à un entretien avec un jury.
  • Nous informons les candidats de notre décision.

Des questions sur l’offre d’emploi ou la procédure ? Besoin de clarifications ? N’hésitez pas à contacter Raf, notre coordinateur : raf@bral.brussels, 0487 319 420.

Il y a un an, le ministre-président Rudi Vervoort a annoncé que le gouvernement bruxellois a modifié le Plan d’Aménagement Directeur (PAD) Mediapark. Depuis lors, silence radio. Cela laisse les riverains avec beaucoup d’incertitudes sur les développements du plan. Le BRAL a parlé avec le Comité de quartier Mediapark pour s’informer des derniers changements sur le terrain.

Un an après l'annonce, aucune information n'est publiée sur les développements du PAD Mediapark, aucune enquête publique n'est lancée. Le comité de quartier Mediapark s’inquiète du fait qu’il n’y a pas encore un bilan carbone (une évaluation des émissions du projet), de la préservation de l'habitat des lérots localisée sur le terrain (nombreuses observations en juin ces dernières semaines), de la diminution de hauteur de bâtiments non précisés, et des nouvelles propositions imprévues sur le tracé du tram 25. Selon le comité de quartier Mediapark, le projet manque aussi encore de profondes études économiques et sociales.

Qualité de vie des personnes et des lérots

Fin 2021, Bruxelles Environnement a lancé la carte de valeur biologique. Le Bois Georgin, localisé sur le PAD Mediapark, est indiqué sur la carte comme site de valeur biologique importante. Le comité souligne également l'importance de la forêt comme îlot de fraîcheur au moment où les canicules sont et seront encore plus fortes et fréquentes et sont un élément déterminant de santé publique pour tous. Selon le comité de quartier, cela signifie que toute la forêt (8 ha.) doit absolument être préservée. Les plans initiaux datant de 10 ans, sont devenus obsolètes et ne suivent plus ni l'actualité ni la réalité.

Depuis plusieurs années, des lérots (espèce protégée, et presque menacée de disparition!), ont été localisés dans le Bois Georgin. Une recherche a inventorié cette présence de lérot et recommande aux administrations régionales les solutions environnementales correspondantes. Le rapport d'incidences environnementales (RIE) du PAD avait osé imaginer un plan pour relocaliser les lérots, dit le comité de quartier :

“L'idée de la région, c'était que s'il y a des lérots, on les prend et on les met autre part, en les remplaçant par du béton!”

Le comité du quartier, avec les citoyens, experts et organisations naturalistes, s'oppose à cette relocalisation d’habitat des lérots, qui est inacceptable au niveau politique, environnemental et public en 2022. Ce serait un écocide. Leur habitat doit être préservé en déplaçant la construction du bâtiment H en un autre endroit dans le périmètre du projet, hors du Bois Georgin.

Un nouveau plan pour le tram 25

En ce qui concerne le transport en commun, le cabinet de la mobilité a finalement lancé son plan pour le Mediatram. En 2019, le gouvernement bruxellois a envisagé une ligne de tram 25 sur le terrain de PAD Mediapark dont 2 tracés le long du boulevard urbain (ex E40). En mars 2022, 3 ans après, le cabinet de la mobilité a annoncé un plan différent faisant passer le tram le long de la rue Colonel Bourg à Schaerbeek et Evere.

“Il faut attendre que les nouveaux bâtiments soient par terre pour faire la ligne de tram. Maintenant il y a déjà des embouteillages énormes dans les rues. Les trams n'ont pas la capacité de recevoir tout le monde en fin d'après-midi ou au début de la journée. Comment est-ce qu'on fait quand les nouveaux bâtiments sont prêts et accueillent de nombreuses nouvelles personnes?” se demande le Comité Mediapark.

Ce nouveau plan va affecter des milliers de riverains, qui ne sont pas du tout consultés sur ce nouveau tracé.

Le plan actuel est contraire aux trois options délimitées par le gouvernement en 2019. Comme alternative, les riverains ont récemment proposé un projet au commission de concertation de la commune Sint-Lambrechts-Woluwe qui combine une piste cyclable avec la ligne de tram 25 le long du boulevard urbain (ex E40), mais ce projet a été rejeté.

La hauteur des bâtiments

Une autre priorité du comité reste la hauteur des bâtiments. “Après le changement de l'année passée, le ministre-président a dit “on va baisser un série de l'immeuble d'édifices”, mais on ne sait pas où, quand, comment, pourquoi, on sait rien”.” Les bâtiments en construction de la RTBF, VRT (fin prévue en 2006) et FRAME (BX1) ainsi que les deux immeubles privés le long du boulevard Reyers et les logements sociaux ont tous une hauteur de 7 étages à partir du rez-de-chaussée. “Donc on dit à la région pourquoi, quand tous les bâtiments sont de 7 étages, vous voulez construire 10 bâtiments de 12, 14, 20 étages? C'est non respectueux ni en harmonie avec tous les gabarits de la zone.”

Maintenant les riverains attendent le nouveau PAD Mediapark et ils espèrent que ça va être revu en profondeur. “Pour le PAD Josaphat, ils ont pris à peu près l'ancien projet qu’il y a 10 ans, ils ont remis avec quelques petites modifications.

Nous, on espère que ça prend du temps parce qu'ils sont en train de refaire sérieusement le projet,

avec toutes les infos qu'on a apporté de manière constructive et positive.”

À la mi-juin, le nouveau bâtiment de la VRT a reçu son permis. En tant que BRAL, nous regrettons que des projets individuels soient approuvés dans le cadre du PAD, alors que le plan global est toujours en attente, et que nous soyons finalement mis devant le fait accompli.

Eline Kristel Inghelbrecht
Stagiaire de BRAL

La Ville de Bruxelles a communiqué en mars son plan de circulation pour le Pentagone, la mise en œuvre du plan régional de mobilité Good Move. Quel est le but de la ville elle-même ? Elle souhaite “rendre votre quartier plus accessible, plus agréable et plus sûr pour tous les modes de déplacement (à pied, à vélo, en transports en commun ou en voiture).” En tant que BRAL, nous ne pouvons qu’applaudir. Il s’agissait aussi d’une des neuf recommandations de L’autre Atelier.

Mais le plan est-il réussi selon nous ? Nous vous présentons notre analyse, un analyse de analyse van ARAU, BRAL, Buurtcomité Alhambra, Chercheurs d’Air, Clean Cities, Critical Mass Brussels, EU Cycling Group, Fietsersbond, FietserbondGRACQ1000, Filter Café Filtré, GRACQ, Heroes for Zero, johanna.be, Netwerk Duurzame Mobiliteit et Walk.Brussels. Vous pouvez lire la version courte ci-dessous. Dans la pièce jointe, vous pouvez lire l'analyse complète.

Un quartier apaisé selon nous

Tout d’abord, nous énumérons quels devraient, selon nous, être les objectifs d’un quartier apaisé, afin de préciser clairement par rapport à quoi nous allons évaluer le plan : 

  • Lors de l’aménagement des rues et places, soutenir les piétons et cyclistes de manière conséquente en leur donnant davantage d’espace et de l’espace suffisant pour se déplacer en toute sécurité afin que ces modes de transport soient stimulés dans le quartier apaisé
  • Améliorer la sécurité routière en réduisant l’intensité du trafic, en réduisant les vitesses et en organisant mieux les points problématiques
  • Augmenter la qualité de l’espace public, de sorte que le plan de circulation modifié améliore également la qualité générale de logement et de vie
  • La limitation de l’espace occupé par la circulation automobile, tant les voitures qui roulent que celles qui sont stationnées, de sorte que de l’espace soit libéré pour les piétons, les cyclistes, les transports en commun et autres activités de séjour urbain
  • La réduction de la pression automobile dans les quartiers, avec comme effet une amélioration de la qualité de l’air  

Donc, le plan est-il une réussite ?  

Le plan pour faire du Pentagone un quartier apaisé est un pas dans la bonne direction. Mais si nous comparons avec ce qui sont pour nous les objectifs les plus importants, des aspects cruciaux sont manquants. 

  • Le principe STOP, qui est mis en avant dans Good Move, n’est pas suffisamment mis en œuvre. Le plan part de l’automobiliste et ne montre pas suffisamment les avantages pour les autres usagers et la qualité de vie. Les piétons, les cyclistes et les usagers des transports en commun ne sont pas suffisamment soutenus. Parce que le principe STOP n’est pas mis en œuvre, ils sont envoyés vers des axes de transit potentiels où la qualité de l’air est déjà mauvaise actuellement.
  • Un plan de circulation devrait veiller à ce que moins d’espace soit occupé par le trafic motorisé. Pour le pentagone, cela semble plutôt limité. En-dehors de quelques nouvelles zones piétonnes, peu d’espace est libéré. Ainsi, les nouvelles rues à sens unique demeurent encore souvent à double sens pour les bus.
  • La qualité de l’espace public est surtout abordée via des projets temporaires.
    En outre, le plan de circulation semble, en tant que tel, apporter peu de changements pour la qualité de vie dans la ville parce que peu d’espace supplémentaire est libéré. 
  • En ce qui concerne l’impact sur la sécurité routière, divers ZACA sont pris en compte. Ce n’est qu’après l’instauration du plan qu’on verra clairement s’ils deviennent alors bel et bien sûrs. Lors des changements des directions de roulage, il faut bien penser à la manière dont la sécurité pourra être garantie. 
  • Alors que le Pentagone compte parmi les plus mauvais scores en matière de qualité de l’air, ceci ne semble pas résolu d’emblée par le plan de circulation. Les axes de transit potentiels recouvrent les points ayant la plus mauvaise qualité de l’air, de sorte qu’une amélioration ne semble pas s’annoncer d’emblée.

Et nous attendons maintenant jusqu’au 16 août lorsque le plan sera instauré ...

ARAU, BRAL, Buurtcomité Alhambra, Chercheurs d’Air, Clean Cities, Critical Mass Brussels, EU Cycling Group, Fietsersbond, FietserbondGRACQ1000, Filter Café Filtré, GRACQ, Heroes for Zero, johanna.be, Netwerk Duurzame Mobiliteit, Walk.Brussels

St-Josse et Molenbeek veulent-ils protéger leur population de l’air nocif ? Sont-ils au courant des possibilités à leur disposition pour y remédier ? Nous aimerions attirer leur attention à ce sujet avec cette lettre cosignée par un tas de partenaires.

La semaine dernière, nous avons envoyé une lettre ouverte au conseil municipal de Molenbeek et de Saint-Josse-ten-Noode. La lettre demande que la qualité de l'air soit prise en compte dans les plans de circulation. Elle est cosignée par les organisations où nous avons organisé un atelier pour CurieuzenAir, ainsi que par un certain nombre d'autres sympathisants. Vous pouvez lire la lettre complète dans la pièce jointe ci-dessous. En bref, cela se résume à ceci.

Au cours de l'année écoulée, plus de 2.500 citoyen.ne.s et associations ont mesuré la qualité de l'air partout dans la région bruxelloise, dans le projet CurieuzenAir porté par le BRAL, UAntwerpen et l'ULB, avec le soutien de Bloomberg Philanthropies et l'assistance de Bruxelles Environnement.

Les résultats de cet exercice de mesure donnent une bonne image de l'étendue spatiale de la pollution atmosphérique. Pour rappel, la mauvaise qualité d’air provoque chaque année 6.500 morts prématurées en Belgique et impacte la qualité de vie d’à moitié de la population bruxelloise. Une politique globale est nécessaire pour améliorer la qualité de l'air presque partout à Bruxelles afin de respecter la valeur guide de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), de sorte qu'aucun.e Bruxellois.e ne court le risque de souffrir d'effets sur la santé dus à la pollution atmosphérique.

CurieuzenAir montre surtout que les Bruxellois.es ne sont pas égaux devant ce tueur silencieux. En général, la population au centre et en première couronne souffre d’une qualité d’air bien pire que la plupart des habitants en deuxième couronne. En effet, les populations de St-Josse et de Molenbeek sont systématiquement exposées à un air de mauvaise qualité.

Les populations de St-Josse et de Molenbeek sont systématiquement exposées à un air de mauvaise qualité.

Dans plusieurs rues à St-Josse et à Molenbeek, la qualité de l'air approche ou dépasse même la norme européenne en NO2 (40 µg/m³) : elle y est donc illégale. Dans les deux municipalités, on trouve non seulement des axes régionaux très fréquentés, mais aussi des canyons de rues, des rues étroites entourées de bâtiments hauts et denses qui piègent les gaz d'échappement.

Heureusement, les municipalités peuvent prendre les rênes elles-mêmes.

Heureusement, les municipalités peuvent prendre les rênes elles-mêmes. Les municipalités peuvent localement intervenir afin de remédier aux pires cas et/ou aux endroits fréquentés par une population particulièrement vulnérable. Nous pensons notamment à l’installation des rues écoles ou encore des rues à jeux pendant la saison estivale. Les communes sont également capables d’installer des mailles apaisées avec des moyens auprès de la région. Avec les résultats de CurieuzenAir en main, les communes peuvent diminuer le trafic de transit dans leurs quartiers et visant les endroits les plus pollués dans le quartier, notamment les streets canyons, avec comme objectif de diminuer les émissions directes dans ces rues.

Si les municipalités veulent améliorer l'air que respirent leurs citoyens, elles peuvent bien sûr faire appel à nous pour jeter le pont entre le rêve et l'action.

À Molenbeek
BRAL, la Maison Médicale Norman Béthune, Buurthuis la Maison de Quartier Bonnevie,  WGC De Brug - La Passerelle, Foyer vzw, La Rue, Atelier Groot Eiland, Molembike, 1080/0

À Saint-Josse-ten-Noode
BRAL, Maison de Santé Atlas, EYAD asbl, Fabrik asbl, GC Ten Noey, SJAZOR, 1210/0, Sima asbl, Gracq St-Josse

 

 

Merci, merci, merci, merci !

Nous étions nombreux et nombreuses le vendredi 24 juin à la Festiv'Assemblée pour parler lutte pour le droit au logement et organisation collective. En espérant que cette journée vous a donné de l'espoir et l'envie de participer aux luttes à venir et au mouvement que nous allons construire ensemble !

L'assemblée nous a permis de définir 4 groupes de travail afin de concrétiser l'organisation du Housing Action Day prévu pour le 26 mars 2023. Les voici :

  • Narratif politique commun - Personne de contact : Pernelle
    Objectif du groupe : penser un narratif politique commun aux 3 régions (Flandre - Wallonie - Bruxelles) à partir de l'appel du Housing Action Day et des positions communes des années précédentes, permettant à chacune de s'y retrouver. Quel est le message principal que nous voulons mettre en avant pour l'édition 2023 ?
  • Communication externe - Personne de contact : Tanita
    Objectif du groupe : imaginer et créer le matériel de communication en vue de la manifestation du 26 mars 2023 : stickers, affiches, newsletters, publications à diffuser sur les réseaux sociaux, repenser la cohérence visuelle et le site web.
  • Mobilisation - Personne de contact : Caroline 
    Objectif du groupe : se saisir du matériel créé par le groupe "Communication Externe" pour mobiliser les gens à participer au mouvement logement et à se joindre aux actions et à la manifestation, l'idée étant de sortir du cercle associatif et/ou militant et faire le lien avec d'autres luttes sociales
  • Organisation interne : Personne de contact : Anne-Sophie
    Objectif du groupe : Comment s'organise-t-on entre nous ? Quel moyen utilise-t-on pour communiquer entre nous ? Comment décide-t-on de décider ? À quelle fréquence nous réunissons-nous ? Comment se déroulent les réunions ?

Si l'un de ces groupes de travail vous parle, n'hésitez pas à envoyer un mail à la personne de contact pour être mis·e au courant des réunions et des échanges ! Plus d'informations à retrouver dans le PV de la Festiv'Assemblée.

Chaque groupe de travail s'organise de manière autonome pour arriver à des propositions concrètes qui seront partagées lors de la prochaine assemblée, prévue pour le jeudi 29 septembre 2022. Le but étant d'enclencher la mobilisation et la communication du Housing Action Day 2023 à ce moment-là.

Pour chacun des groupes de travail une attention particulière est demandée au lien entre les 3 régions linguistiques et à l'usage d'une communication FR/NL afin de créer un mouvement logement impactant à l'échelle nationale !

Rappels importants :

  • Le Cloud est la plateforme centrale où se regroupent toutes les informations concernant le Housing Action Day : les précédentes éditions, les PV de réunions passées, les prises de notes de la Festiv'Assemblée, les différents visuels (photos, posters, logos) et bien plus encore. Jetez-y un coup d'oeil !
  • Les pages Facebook et Instagram sont des moyens de partage d'informations sur le Housing Action Day et les luttes pour le droit au logement tout au long de l'année, n'hésitez pas à nous faire parvenir des nouvelles pertinentes ainsi que des évènements et/ou actions à partager.
     

Celles et ceux qui désirent organiser la prochaine assemblée (fixer une date et heure, un lieu de réunion, rédger un ordre du jour et partager les informations via les différents canaux de communication) : merci de nous faire signe par retour de ce mail. Toutes les énergies sont les bienvenues !

Et last bust not least, encore un tout grand merci à Naast Monique de nous avoir accueuilli·es dans leurs espaces. Merci également à Brieuc Van Elst pour les belles photos de la journée ainsi qu'à DJ Oker, DJ Viral et Ladies Sket pour leurs sons ! Une après-midi et une soirée à refaire.