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Depuis sa naissance, début 2020, la plate-forme citoyenne Bas-les-PAD (1) dénonce la nature anti-démocratique et destructrice des PAD, tant sur le plan environnemental que social. Cela, face à un gouvernement qui invoque les bienfaits de la densification pour faire front à l‘évolution démographique bruxelloise et qui n’hésite pas à taxer ceux qui s’opposent de NIMBY! BAS-les-PAD et les associations signataires1 attendent que le gouvernement bruxellois soit en cohérence avec les réalités d’aujourd’hui, avec les attentes des bruxellois.es, avec la nécessité de protéger les espaces naturels en ville et de réaliser des logements sociaux. Puisque la croissance démographique annoncée est désormais divisée par 5, divisons les volumes bâtis des PAD par 5 aussi pour se concentrer sur la réalisation de logements sociaux et laisser la place à la nature en ville.

En 2018, le gouvernement de la Région bruxelloise sort de son chapeau réglementaire le Plan d’Aménagement Directeur (PAD), l’outil magique de régulation pour déréguler. L’objectif affiché : l’urgence à répondre à la croissance accélérée de la population bruxelloise en densifiant certains territoires. Depuis, cette croissance s’est effondrée, passant de 10.000 habitant.es par an à 2.000 selon les prévisions de Statbel élaborées en 2022(2). La crise sanitaire doublée d’une crise environnementale et climatique est passée par là, incitant plus que jamais de nouvelles vagues d'habitant.es à quitter la ville dense pour s’installer en périphérie.

Il est vrai que les projets imaginés par les ministres en charge de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire n’avaient pas de quoi faire rêver les habitants de notre Région de Bruxelles-Capitale : escadrilles de nouvelles tours, construction de logements spéculatifs peu accessibles, densification supplémentaire des quartiers populaires centraux déjà denses et destruction d’espaces naturels remarquables (friche, forêt urbaine, habitats de biodiversité, etc…) au prétexte d’une croissance démographique qui est surtout le fait des plus précaires, lesquels sont incapables de se payer les logements privés planifiés par les PAD.

Ce programme peu convaincant met à mal tant les espaces naturels que l’offre en logement public accessible, deux fonctions dites « faibles » de la ville c‘est-à-dire peu rentables économiquement (3). Elles se trouvent mises en concurrence, dans une logique libérale, avec les fonctions « fortes » que sont le bureau, et depuis quelques années le logement privé. Mise en concurrence renforcée par un marché de l’immobilier de plus en plus financiarisé et déconnecté des besoins réels. Face à ces évolutions, le collectif Bas-les-PAD demande de préserver, voire d’augmenter, les espaces verts en ville et que le foncier public, restant définitivement public, comporte au moins 60 % de logements sociaux. Les PAD visaient à la création de 20.000 nouveaux logements privés et publics confondus mais dont une large majorité était privés. Produisons sur ces terrains 4000 logements sociaux et préservons les espaces de biodiversité tout en travaillant aux mesures permettant le recyclage et la réquisition des espaces vacants pour les affecter à ces fonctions « faibles » mais essentielles à la vie urbaine. Pour Bas-les-PAD et les associations signataires, faire face aux urgences consiste à défendre un aménagement du territoire démocratique soucieux de protéger et de développer les fonctions vitales de la ville, sans avoir à se mesurer toujours aux fonctions marchandes et rentables.

Contacts presse :

ARAU / Marion Alécian, m.alecian@arau.org 0472 542 917
Bas-les-PAD : marco schmitt, marco.schmitt@mar-sch.net 0497 122 770
BRAL  : Steyn Van Assche, steyn@bral.brussels, 0498 132 586
IEB : Claire Scohier, claire.schohier@ieb.be 0473 667 505
Natagora : Amandine, amandine.tiberghien@natagora.be 0476 297 208
RBDH : Werner Van Mieghem, werner@rbdh.be 02 502 84 63

(1) Bas-les-PAD soutenu par l’ARAU, le BRAL, IEB, Natagora et le RBDH.
(2) Selon les chiffres de Statbel de 2022, alors que le nombre d’habitants dans la Région de Bruxelles-Capitale a augmenté en moyenne de 9 000 habitants par an sur la période 1992-2020, cette augmentation est de 2 000 habitants par an sur la période 2021-2070.
(3) Les espaces naturels et le logement social sont des fonctions faibles au même titre que les équipements de la petite enfance, les écoles, certaines activités productives,... lesquels doivent également être prises en considération dans les arbitrages à opérer au sein des priorités de la planification urbaine.

Au cours du Bomencafé, notre premier BRALcafé en présentiel de l'année, Amy Philips, Simon de Muynck et Ans Persoons ont présenté les arbres sous différents angles. Les arbres dans la ville : ils sont plus que simplement de la nature et touchent différents aspects de la ville.

Quelles sont les questions que nous prenons en compte ?

Amy Philips, la chercheuse de la VUB et CoNature a commencé par énumérer un certain nombre de points :

  • Les avantages des arbres comprennent leur valeur esthétique, le rafraîchissement qu'ils apportent, la biodiversité qu'ils attirent et maintiennent et le fait que les gens se sentent plus heureux grâce à leur présence. Ces avantages sont communément appelés les "services écosystémiques" et ils font référence aux bienfaits pour les êtres humains.
  • Le projet de recherche CoNature montre que de nombreux bruxellois·es sont favorables à la création d'espaces verts dans leurs quartiers et sous différentes formes. L'option la moins populaire est le parklet, où une place de parking est supprimée. La principale raison étant une crainte liée au manque d’entretien du dispositif. Ce qui est frappant, c'est que les personnes âgées sont particulièrement moins favorables à la plantation d'arbres. La justification du pourquoi ? n’a pas été donnée.
  • Les arbres peuvent également avoir un impact négatif. Par exemple, ils peuvent endommager l'infrastructure qui devra alors être entretenue.
  • Diverses études ont montré que la verdure peut rendre un quartier plus attrayant et donc plus cher. Il est donc nécessaire que le verdissement aille de pair avec une politique bien pensée qui protège les citadins de la flambée des prix des logements.
  • L'espace et les ressources (eau, temps et argent pour l'entretien) sont limités en ville. Cela signifie que nous devons faire des choix. Quel espace et quel investissement accordonsnous aux arbres ?

 

Simon de Muynck du Centre d'Ecologie Urbaine a balancé quatre projets en quinze minutes. Arboriculture Régionale Bruxelloise pour une Résilience Écologique et Solidaire (ARBRES), Carbone (Recircularisation des déchets végétaux bruxellois), Sonian Wood Coop et INEG sur l'inégalité environnementale à Bruxelles. Simon a survolé sa présentation, nous vous recommandons de la lire en entier car ça vaut vraiment la peine.

  • La variété des arbres fruitiers dans l'arrièrepays bruxellois est très faible.  Cette tendance se manifeste également au niveau de Bruxelles et de la Belgique. Un manque de diversité n'affaiblit pas seulement le patrimoine génétique. Une trop faible diversité affecte également la résilience et la capacité d'adaptation des plantes pour faire face aux maladies ou au changement climatique. Et cela menace la sécurité alimentaire à Bruxelles. Le projet ARBRES vise à accroître la sécurité alimentaire en plantant des arbres adaptés à la pollution des sols et fournissant certains services écosystémiques, et dont la gestion est adaptée au contexte local bruxellois.
  • Aujourd'hui, les déchets verts ménagers, municipaux et régionaux quittent la Région de BruxellesCapitale et sont traités comme des déchets. Il est nécessaire d'opérer un changement pour qu'il ne soit plus considéré comme un déchet. En limitant le nombre de kilomètres parcourus, nous pouvons réduire les coûts financiers et environnementaux. Aujourd'hui, nous n'avons aucune idée de l'évolution de ce processus une fois que les déchets auront quitté la région. La qualité du flux de déchets doit également être améliorée. Par exemple, il y a aujourd'hui beaucoup de microplastiques dans les déchets naturels. Cela est dû, par exemple, au fait que le sac orange se mélange aux déchets organiques "propres". La distribution de copeaux de bois par municipalité serait une bonne idée.
  • Dans un passé récent, la Région a vendu d'importants volumes de bois (de hêtre) de la forêt de Soignes à la Chine et au reste de l'Asie. La coopérative Sonian Wood remet en question ce modèle mondial. La coopérative souhaite utiliser cette richesse naturelle bruxelloise de manière locale et durable.
  • Il existe un lien étroit entre les inégalités sociales et la nature en ville. La comparaison entre le revenu des habitant·es de Bruxelles et les problèmes environnementaux donne lieu à des résultats intéressants. Par exemple, les habitant·es aux revenus les plus faibles souffrent le plus des conséquences négatives de la crise climatique et ont en même temps le moins accès à la verdure. À Forest, par exemple, on constate que les îlots de chaleur se trouvent principalement dans les parties les plus pauvres de la commune.

Ans Persoons souligne un certain nombre de lacunes qu'elle rencontre dans son travail d'échevine du Développement urbain et d’espaces publiques.

  • Les arbres ont des racines et ces racines ont besoin d'espace. Afin de mieux connaître les possibilités de plantation d'arbres, la Ville de Bruxelles travaille à une cartographie du soussol. Cela est dû au fait qu'il est rempli d’impétrants qui n'ont pas été disposés de manière structurée. L'idée est de planter un arbre partout là où ils le peuvent. Toutes les communes devraient disposer d'une telle carte, estime le BRAL.
  • Lorsque la ville de Bruxelles se penche sur le réaménagement des espaces publics, elle commence depuis peu par une étude phytosanitaire. Il s'agit d'une étude des arbres existants pour voir s'ils peuvent être conservés. Ils sont arrivés à la conclusion, par exemple, qu'il n'y avait aucune raison de couper les arbres de la place de Ninove.
  • La ville mène également une étude ambitieuse visant à utiliser une partie du tube de béton souterrain de la Jonction NordSud comme tampon face aux eaux de pluie qui descendent de la ville haute. De cette façon, une partie de l'avenue Pacheco pourrait être réaménagée en une zone d'infiltration humide allongée, avec des plantes et des arbres. Cela réduirait la quantité d’eau de pluie évacuée par les égouts.
  • Les valeurs historiques et l'importance des arbres sont souvent en conflit. Par exemple, l'étude historique de la Place de la Liberté montre qu'il n'y avait aucun arbre à cet endroit il y a 100 ans. La commission des monuments et des sites a alors émis l'avis contraignant (!) - qu'ils devaient être retirés. 
  • Les arbres ne doivent pas obstruer la vue des bâtiments historiques. Mais il y a des bâtiments historiques un peu partout dans le centre de Bruxelles. Il est donc de facto difficile de planter des arbres à de nombreux endroits.
  • N'y at-il pas lieu de prévoir des règles imposées par la Région pour encadrer la plantation d'arbres par les municipalités ? Et pour partager les connaissances sur les plantes qui prospèrent ?

Réflexions

Selon Ans Persoons, le vent a tourné et le changement de mentalité des politiques a commencé à prendre en compte le changement climatique et ses conséquences. L'étude phytosanitaire, la connexion ferroviaire comme tampon d'eau et la cartographie souterraine sont certainement des pas dans la bonne direction ! Mais notre public reste sur sa faim.

Les décideurs politiques prennent-ils le changement climatique suffisamment au sérieux et le considèrent-ils comme une question urgente ? Tout ne se passe-t-il pas trop lentement ? Où en est le partage des connaissances et des bonnes pratiques au niveau municipal et régional, par exemple sur le type d'arbres à planter à tel ou tel endroit ? Où est la coordination entre les différents services pour réguler les flux de déchets - ou mieux, la coordination pour transformer les déchets en une ressource pour les jardins locaux ?

Il est clair que notre public ne veut pas seulement continuer à planter des arbres, mais qu'il a envie de planter des graines à plus grande échelle.

Enfin, tous les membres du panel partagent le point de vue selon lequel il est indispensable de rendre un quartier plus agréable et plus vert. Tout le monde profite d'une ville plus verte. En particulier les habitants des zones densément bâties de la ville qui n'ont pas de jardin. Mais cela signifie que des interventions sont nécessaires pour contrer la hausse des prix de l'immobilier. De quoi alimenter une autre discussion !

Le 12 mars 2022 sera retenu comme la première journée des quartiers populaires à Bruxelles. Au programme : huit balades démarrant de six lieux autour du canal, un repas offert aux participant·es une fois arrivé·es au Centre Communautaire Maritime (CCM) et une après-midi dédiée au partage d’expériences et à l’élaboration de pistes d’actions. Au total, ce sont une petite centaine habitant·es débordant d’énergie, de tous les âges et venant de différents quartiers populaires à Bruxelles qui auront animé cette journée inspirante. Le tout dans une ambiance conviviale et une salle décorée avec des affiches reprenant nombreuses luttes urbaines bruxelloises.

Deux tours à vélo et six balades auront d’abord permis aux groupes de s’imprégner du paysage changeant autour du canal. Loyers exorbitants, nouvelles constructions façon gated communities ou encore du pain à 5€ dans une boulangerie branchée font partie des éléments ayant marqué les esprits. En arrivant au CCM, les participant·es ont imprimé les photos prises lors des balades et indiqué où ils habitaient sur une carte de Bruxelles.
Suite au repas convivial et un premier moment d’échange en petits groupes abordant des questions plutôt générales, nous nous sommes rassemblés en quatre plus grandes tables pour penser concret et par thématique : l’encadrement des loyers, le logement (vraiment) social, la participation citoyenne dans les quartiers populaires et les promoteurs immobiliers. Chaque table a préparé des slogans, dessiné des affiches et a présenté son travail à la salle.

J’y suis, j’y reste – et on continue !

Si chaque quartier fait face à des transformations et des pressions émanant de diverses sources, les ressentis partagés aux tables de discussion se rejoignaient. Les réaménagements prévus et les développements immobiliers (souvent privés et hors de prix) ne correspondent pas à leurs besoins. L’impression d’une ville devenant de plus en plus lisse et un centre-ville destiné aux touristes. Des commerces qui changent de visage et de gamme de prix. Pourtant, l’envie de rester dans les quartiers populaires est forte. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que la plupart des discussions tournaient au tour des questions de logement abordables et décents.

L’énergie débordante ressentie par les associations et les participant·es doit à présent être canalisée en actions concrètes. Il est essentiel de ne pas en rester là et de trouver des méthodes pour s’organiser et mobiliser les troupes. Tout en gardant en tête les actions précédentes qui n’ont pas abouties et éviter de les répéter. Une prochaine journée est prévue après l’été mais la forme qu’elle prendra reste à définir : dans quel commune/quartier l’organiser ? Faut-il interpeller le politique ? Quelles actions mener ?

Au-delà d’une belle collaboration entre 12 associations, cette journée était surtout un moment mêlant émotions, vécus et connaissances du terrain en vue d’activer des habitant·es ne se sentant pas écouté·es. Découvrez le reportage de BX1 en attendant celui d’IEB et Molenzine qui arrivera prochainement.

Belgian Housing Action Day

Cette année, nous concentrons nos revendications autour de la baisse des loyers. Le logement pour les gens, pas pour le profit ! RDV dimanche 27 mars, 16:00, Place du Jeu de Balle. Venez ! https://fb.me/e/1dUTbttxP. Lire l’appel sur www.housing-action-day.be

Benjamin Delori

La demande de permis d’urbanisme pour le Métro 3 concerne la deuxième phase du projet : la construction d’un tunnel de 4,5km, sept stations et un dépôt pour le stockage et l’entretien des métros à Haren. L’enquête publique à lieu dans les communes de Schaerbeek, Evere et la Ville de Bruxelles.

Voici une première réaction du BRAL à l’enquête publique en trois points. On vous encourage à réagir massivement !

Trois points sur l’enquête publique

  1. Trop peu de temps a été donné au gens pour lire ce dossier important. Le citoyen est-il vraiment pris au sérieux si on attend qu’il ou elle lise 7.000 pages en un mois ?
  2. Quid des déplacements locaux ? Quels choix restera-t-il pour les personnes souhaitent se déplacer sur des courtes distances ?
  3. Cette nouvelle ligne régionale est-elle suffisamment "efficace" ?

Le métro permet de se déplacer rapidement sur des longues distances. Il est donc illogique de prévoir des arrêts si profonds aussi proches les uns des autres. La vitesse que le Métro Nord promet d’atteindre sera inutile pour les déplacements locaux si sa construction implique également la suppression du tram 55.

La réaction complète du BRAL suivra. L’enquête publique continue jusqu’au 7 avril. N’hésitez pas à réagir en masse ! Notre argumentaire de 2018 peut encore servir d’inspiration. Tous les dossiers peuvent être consulté via https://metro3.be/fr/article/07-03-2022/le-metro-3-lenquete-publique.

 

Le 18 mars, le BRAL et ses partenaires (UA, ULB, Bruzz, Le Soir et De Standaard, Bruxelles Environnement et Bloomberg Foundation) ont présenté les résultats de CurieuzenAir, la plus grande recherche citoyenne sur la qualité de l’air organisé par notre mouvement à ce jour. Mais quand et comment la qualité de l’air est-elle devenue un motif de lutte pour le BRAL et par extension la population bruxelloise ?

Mutinerie à Heembeek

La qualité de l’air est un enjeu important pour le BRAL depuis des années déjà. Nous avons fait nos premiers pas dans ce domaine à l’arrivée de l’incinérateur à Neder-Over-Heembeek.

Nous sommes alors en 1985. L’incinérateur doit brûler tout ce dont la population ne veut plus. En l’absence de filtres, des flocons nocifs tombent en tourbillonnant sur Neder-Over-Heembeek. En 1989, la Coordination sociale Heembeek Mutsaard, le KAV, la BGJG, le KBG, le Chiro, la maison des jeunes De Klink aidés du Bond Beter Leefmilieu et du BRAL réalisent une affiche « Stop de vervuiling! » (Halte à la pollution !, photo) à coller aux fenêtres et nous organisons un débat. Figure emblématique de Neder-over-Hembeek, Jean-Pol Van Steenberghe (qui reste à ce jour un membre très apprécié du conseil administratif du BRAL) rédige pour le magazine « Uilenspiegel » une série d’articles destinés à avertir les Heembeekois et Heembeekoises des dangers de cette pollution causée par l’incinération, notamment la libération de chlorure d’hydrogène. « Sortez votre poubelle à Uccle et votre problème est résolu. Alors qu’il ne fait que commencer pour la population de Heembeek. » Précisons qu’à l’époque, l’IBGE, l’actuel Bruxelles Environnement, a entre autres organismes approuvé cette politique et que le surnom du ministre de l’Environnement Didier Gosuin était le « ministre bruxellois des promesses environnementales ». Nous revenons donc de loin.

C’est la mutinerie organisée à Heembeek par le Werkgroep Leefmilieu Heembeek (membre officiel du BRAL) et autres « complices » qui provoque un retournement de situation : un spectacle sur une péniche sur le canal, une pêche à la pollution avec des seaux d’eau suivie d’un séchage et d’un envoi à l’administration, des vidéos filmées de nuit au parc à conteneurs, des protestations avec des pancartes aux slogans percutants contre les camions qui transportent des déchets non couverts (avec un Heembeekois célèbre, pour ceux et celles qui le reconnaissent), des compteurs de fabrication maison pour mesurer la pollution, etc. You name it, they did it. Leurs actions font la une des journaux presque chaque semaine. Et ça marche ! Le filtre deNOx qui empêche les oxydes d’azote de s’échapper dans l’air est installé, et puis il y a les limites européennes qui doivent petit à petit commencer à être respectées.

Action en justice contre les pics d’ozone

Avant 1999, nous rédigeons déjà des communiqués de presse sur le dépassement des limites relatives aux particules fines. À l’été 2000, le BRAL et IEB, deux mouvements urbains, intentent une action en justice contre les gouvernements bruxellois et fédéral en raison des pics d’ozone à Bruxelles. À l’époque, nous nous prévalons de l’obligation pour le gouvernement de protéger la santé de la population comme fondement juridique (à comparer au fondement du Clean Air Case plus bas). Nous perdons cette action en justice, car elle est déclarée irrecevable pour des raisons principalement procédurales. Mais elle nous offre malgré tout l’occasion de politiser la pollution de l’air : en effet, le juge ne conclut pas que le fond de l’affaire, l’urgence d’agir contre la pollution de l’air, est non pertinent. Les responsables politiques reprennent à leur tour certaines des mesures proposées.[1]

En 2005, l’Union européenne nous impose une valeur maximale pour les particules fines. Extrait du rapport annuel du BRAL de 2006 :

« Dès la première année, nous dépassons allègrement ce plafond. Et voici le pire : Bruxelles et la Belgique ont peu de plans, voire aucun, pour faire baisser la concentration en particules fines. Des démarches prudentes destinées à promouvoir les transports en commun ou le vélo sont utiles mais insuffisantes. Même l’administration procède à un calcul détaillé dont il ressort que ces mesures n’auront que peu d’effet sur la qualité de l’air. Mais personne n’ose toucher au principe roi du tout-à-l’auto. C’est donc le BRAL qui s’y colle. »

Nous rédigeons alors un plan complet pour la qualité de l’air en collaboration avec notre organisation sœur, Inter-Environnement Bruxelles. Nous présentons les dix points qui le composent à la radio et lors d’un débat sur TV Brussel, puis nous nous joignons aux travaux de réflexion pour la rédaction d’un plan d’urgence. « Eh bien, nous pensons principalement à un "plan d’urgence structurel". »

En 2006, nous siégeons également au sein du groupe de pilotage du VIBE (Vlaams Instituut voor Bio-Ecologisch Bouwen) et réfléchissons à un instrument pour mesurer la qualité de l’air à l’intérieur des logements.

Dans les années qui suivent, le sujet gagne toujours plus en importance. En 2007, nous dénonçons le fait que les concentrations en particules fines ne baissent plus. Chaque année, nous profitons du Dimanche sans voiture et de la Semaine de la mobilité pour organiser des actions. Nous saisissons également toutes les occasions offertes par l’actualité, notamment le dieselgate (en 2015 avec une piqûre de rappel 3 ans plus tard, en 2018, sous la forme d’un gâteau d’anniversaire pour la FEBIAC) et les salons de l’auto (entre autres en 2009, 2011, 2020, 2022).

En 2010, nous menons des actions en faveur d’une meilleure qualité de l’air, dont une action ludique avec des aspirateurs pour exiger la mise en œuvre de l’indispensable changement modal et une réduction de la pression automobile. Plus de 10 ans ont passé et nous frappons encore sur le même clou.

En 2010 toujours, la Région de Bruxelles-Capitale annonce un premier plan en cas de pic de pollution. Le BRAL réagit, la politique est beaucoup trop laxiste et applique des seuils nettement plus hauts que la valeur cible européenne. Aujourd’hui, ces valeurs sont à nouveau au cœur du débat. L’Europe va-t-elle reprendre à son compte les normes de l’OMS ? Alors que nous affinons nos connaissances sur l’impact de la qualité de l’air sur notre santé, nous devons également nous y adapter.

En 2015, le BRAL noue un partenariat avec Bruxelles Environnement. Le projet est baptisé ExpAIR. Il va évoluer quelques années plus tard en une vaste campagne de mesure sur tout le territoire bruxellois. À l’époque, il s’agit de la première expérience du BRAL dans le domaine des sciences participatives et le projet se limite au boulevard Anspach. Le BRAL recrute des volontaires et leur demande d’arpenter le boulevard à différents moments harnachés d’un appareil mesurant le black carbon (particules de suie). Bruxelles Environnement et le BRAL entendent ainsi évaluer l’impact du piétonnier sur la qualité de l’air. Nous présentons les résultats de cette recherche en octobre 2016 au Beursschouwburg, pour le lancement de la campagne de mesure de plus grande ampleur.

Clean Air BXL : une action en justice menée par des citoyens et citoyennes

Dans l’intervalle, un premier mouvement citoyen en faveur de la qualité de l’air voit le jour. En 2015, Karin De Schepper remarque que la pollution commence à lui jouer des tours lorsqu’elle se déplace à vélo. Avec d’autres personnes, notamment Lies Craeynest, elle décide de lancer une action baptisée Schone Lucht Bruxsel Air Propre. Plus tard, cette action sera mieux connue sous le nom de Clean Air BXL. Le collectif organise des actions ludiques pour tenter de faire enfin figurer la question à l’ordre du jour politique. Il se retrouve notamment devant le parlement pour servir de l’eau polluée aux responsables politiques par comparaison avec l’air dont la pollution est invisible. Vous ne boiriez jamais un verre d’eau polluée, alors pourquoi tolérez-vous le fait que la population bruxelloise doive respirer de l’air pollué ? BRAL signe avec le collectif une lettre ouverte en 2015 et en décembre, nous manifestons ensemble devant les ministres de l’environnement de l’UE.

Le plan Air Climat Énergie (PACE) de la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) et les préparatifs de la COP21 de 2015 à Paris sont pour le collectif l’occasion d’insister sur l’importance de mesures susceptibles d’améliorer la qualité de l’air. Clean Air BXL lance une pétition pour exiger plus d’ambition dans ce dossier. La pétition mise en ligne au milieu des grandes vacances de 2015 et soutenue par le BRAL récolte rapidement 10 000 signatures. La même année, Clean Air BXL effectue également des mesures. Mais à cette époque, le thème n’intéresse absolument pas le monde politique. Il est glissé sous le tapis, comme en témoigne la formule historique du ministre Picqué : « En Chine, c’est bien pire. »

Le collectif se heurtant à ce mur de mauvaise volonté décide en 2016 d’insuffler un nouveau souffle à son projet initial : citer le gouvernement devant un juge pour cause de manquement. Sur le conseil du BRAL, il demande à Client Earth, un cabinet d’avocats qui se bat en faveur d’un monde plus sain et plus résilient face au changement climatique, d’intenter avec lui une action en justice contre la région bruxelloise. Le procès se compose de deux volets. Le fondement juridique est le non-respect par Bruxelles de la législation européenne. Le collectif et le cabinet d’avocats contestent la justesse des mesures de la qualité de l’air, puisque le gouvernement n’en a effectué aucune dans les lieux les plus pollués de Bruxelles. D’autre part, ils remettent en question le Code bruxellois Air Climat Énergie (le fameux PACE) parce qu’il ne respecte pas la directive européenne sur la qualité de l’air. Aux yeux de Clean Air BXL, le PACE de l’époque est une sorte de menu à la carte sans budget, sans responsabilités et sans engagements. Bref, un zéro pointé.

L’action en justice semble enfin pousser le monde politique à prendre la question au sérieux. L’action passe du tribunal bruxellois à l’Europe et retour. Le tribunal de première instance finit par donner raison à Clean Air BXL : toutes les stations de mesure à Bruxelles doivent répondre aux normes européennes. Le fait que les moyennes de ces stations sur l’ensemble du territoire respectent la norme ne suffit pas. Client Earth démontre que l’infraction dans une seule station de mesure (Trône en l’occurrence) prouve la nécessité d’un plan politique avec des objectifs concrets. La Cour européenne confirme l’interprétation de Client Earth un an plus tard, créant ainsi un précédent. Elle conclut en 2019 : « Le respect des valeurs limites en matière de pollution de l’air doit être contrôlé dans des stations de mesures où l’exposition de la population à la pollution est la plus élevée, et pas sur la base d’une moyenne sur une zone » (traduction non officielle).

Faisons maintenant un bond dans le temps pour nous retrouver au début de l’année 2021. Lors d’une deuxième audience qui suit ce jugement, le tribunal bruxellois de première instance n’est pas en mesure de confirmer l’infraction. La valeur annuelle de la station de mesure Trône est en effet passée sous la norme européenne. Les valeurs plus élevées enregistrées dans la station de mesure Rue de la Loi ne peuvent malheureusement pas être prises en compte, car cette station n’est pas homologuée (entérinée). Dans son jugement, le tribunal impose dès lors à la RBC d’installer une station de mesure dans les endroits les plus pollués. À ce jour, ces stations n’ont toujours pas vu le jour. Si l’action en justice fait bouger les choses, Clean Air éprouve néanmoins une certaine déception à constater que l’aspect social est trop souvent oublié dans les mesures politiques. Le collectif espère que CurieuzenAir pourra à nouveau avoir un impact afin d’orienter la politique dans la bonne direction.

« J’espère que des questions seront adressées aux politiques, que prévoyez-vous de faire ? Et en gardant le contexte social de Bruxelles à l’esprit. » - Karin Deschepper, Clean Air Brussels

Mouvements parallèles du BRAL

Clean Air BXL représente la première grande prise de conscience de la qualité de l’air dans notre capitale. Le projet lance un mouvement citoyen de vaste ampleur. Lies et Karin soulignent également l’importance des événements parallèles. Grâce à eux, le monde politique ne pouvait plus se rire de leurs demandes.

Le BRAL a soutenu la demande des collectifs citoyens en les aidant à mesurer la qualité de l’air. ExpAIR découle de l’expérience menée dans le piétonnier (voir plus haut). Avec Bruxelles Environnement, nous voulions mesurer la qualité de l’air sur l’ensemble du territoire bruxellois. Des groupes de personnes ont à nouveau accroché à leur ceinture des appareils destinés à mesurer le black carbon et ont marché, pédalé ou roulé dans toute la ville. Citons notamment la collaboration avec le EU Cycling Group. Un groupe de travailleuses et travailleurs du quartier européen a commencé à effectuer des mesures lors de leurs déplacements domicile-travail afin d’évaluer la situation dans la zone entre Schuman et Loi. Ils et elles ont collecté des données pour brosser un tableau détaillé de la qualité de l’air dans la capitale. Quelle est-elle dans chaque rue ? Et quel effet a-t-elle sur la ville dans son ensemble ?

Cette campagne aboutit en 2017 au rapport ExpAir de Bruxelles Environnement.

Le BRAL ne s’est pas contenté de mesurer. Le projet a aussi été l’occasion de réunir des groupes, de s’immerger plus en détail dans cette matière afin d’acquérir des connaissances et de mobiliser la population en faveur de la qualité de l’air.

Bruxsel’Air

L’un de ces groupes allait évoluer jusqu’à devenir un deuxième vaste mouvement citoyen en faveur d’une meilleure qualité de l’air à Bruxelles : Bruxsel’Air. Bruxsel’Air voit le jour lorsque Benjamin François et Lucas Demeulenaere commencent à se poser des questions sur la pollution aérienne. Ils discutent avec un professeur norvégien spécialiste des mesures mais il apparaît à ce moment qu’il est très compliqué d’en effectuer dans la réalité. Grâce au BRAL, déjà fortement sensibilisé à la question, ils rencontrent d’autres personnes qui partagent leurs points de vue. Parallèlement, ils ressentent aussi le besoin d’agir. En février 2017, ils mènent leur première action : ils posent des masques sur quelque 400 statues dans toute la ville et organisent une campagne de communication à vaste échelle. En juin 2017 suit une parade de poussettes. Avec, dans les coulisses, les membres du BRAL pour donner un coup de main en cas de besoin.

Ils démarrent ensuite leur lobbying et interpellent les différents niveaux politiques. Ils comprennent vite que la prise de conscience est encore très faible parmi les politiques, ce qu’avait déjà montré Clean Air BLX. Maggie De Block leur répond même que « la qualité de l’air n’est pas un problème de santé. » Le jour du verdict dans l’affaire de Clean Air BXL, ils mènent une action devant le palais de justice. Plusieurs personnes forment ensemble les mots « clean air now » avec leurs smartphones et leurs briquets, le tout filmé par un drone. Ils organisent également un festival sur la qualité de l’air, Révolution’Air. Leur dernière action, c’est l’apéro de la rue de la Loi en 2019. Benjamin estime que le résultat principal de leur travail est la sensibilisation à la qualité de l’air et son ajout à l’agenda politique. Ce qui est à prendre au pied de la lettre : en 2018, Bruxsel’Air, le BRAL, Greenpeace, IEW, stRaten-generaal et Ademloos sont invités au Sénat. Devant l’assemblée, nous prononçons un plaidoyer enflammé en faveur d’un Comité interministériel pour la qualité de l’air, car celle-ci transcende les frontières de la politique belge. Le rapport du Sénat est consultable ici.

“Tu peux pas être contre la qualité de l’air,” - Benjamin François, Bruxsel’AIR

Revenons aux résultats du projet ExpAIR. Outre le groupe de Bruxsel’Air, il y a aussi le chouchougroep, dans le cadre duquel le BRAL soulève le problème de la qualité de l’air au sein de la population et dans les quartiers où l’impact sur la santé est le plus lourd. Pour découvrir le déroulement des mesures, n’hésitez pas à lire le témoignage de Habiba. Dans un premier temps, nous nous concentrons sur les Marolles et Anneessens par le biais de maisons médicales et de maisons de quartier.

Ces premières expériences poussent le BRAL à poursuivre sur cette voie. Les mesures du black carbon se passent bien, mais les possibilités d’inciter d’autres personnes à collecter des connaissances sont restreintes. Le protocole de Bruxelles Environnement est compliqué, les appareils sont chers et disponibles en nombre limité, ce qui laisse peu d’opportunités à la population d’effectuer ses propres recherches.

Le BRAL décide alors de mesurer lui-même les particules fines dans le cadre d’un autre projet, AirCasting, en partenariat avec Cosmopolis (VUB), qui s’inscrit dans une recherche-action européenne, SmarterLabs. Cette aventure nous permet d’explorer en profondeur toute la puissance de la science citoyenne pendant 3 ans (2016-2019). Nous décidons d’utiliser l’AirBeam de HabitatMap, une ONG new-yorkaise. Les appareils sont peut-être moins fiables, mais grâce à eux, tout part du vécu et du ressenti des citoyennes et citoyens. Faciles d’emploi avec une application sur un smartphone, ils titillent aussi la curiosité de la population. De nombreuses connaissances sont diffusées par la cocréation, la recherche et l’action. Visionnez les vidéos de quelques personnes ayant participé au projet pour comprendre comment la prise de mesures a changé leur vie.

Nous aussi, nous avons apporté notre contribution. Ces projets de mesure de la qualité de l’air ont souligné la nécessité des connaissances. Elles sont indispensables pour pouvoir agir. En 2017, le BRAL décide dès lors de réunir plusieurs sources dans son catalogue « Qualité de l’air. Savoir pour agir ». Le BRAL présente sa méthode de travail dans sa publication « Citizen science. Collective knowledge empowers » de 2019.

«Explique-moi, j’oublie. Montre-moi, je retiens. Offre-moi l’expérience, je comprends,» - Habiba (dans la publication du BRAL « Citizen Science »)

Grâce à tout le savoir accumulé, les citoyens et citoyennes parviennent à peser sur le débat politique.

En 2018, nous mettons en œuvre notre concept novateur, le « citizen lobby ». Une cinquantaine de personnes rencontrent une vingtaine de parlementaires pour discuter de la qualité de l’air. Nous les réunissons en trois phases. La première consiste en un speed dating : qui parmi les politiciens et politiciennes pourra séduire les personnes présentes ? À une deuxième phase, les citoyennes et citoyens se posent en coachs des politiques. Nous obtenons toute une gamme de mesures envisageables. Les politiques en choisissent une et la mettent en œuvre, avec l’aide des expert·e·s-citoyen·ne·s. Le parlement, qui accueille souvent les chamailleries des partis politiques, devient ainsi un lieu de dialogue entre la société civile et le monde politique, au-delà des clivages partisans. Tout ce qui précède constitue une bonne préparation à l’étape 3, une évaluation publique qui se tient en novembre 2018.

Pour Liévin Chemin, ex-collaborateur du BRAL, ces projets démontrent toute la force de la cocréation.

« Ils nous ont donné l’occasion de concevoir une méthode pour réagir, pour mobiliser, pour problématiser la santé et la qualité de l’air, pour aller beaucoup plus loin que la simple problématisation de la circulation automobile. » Liévin Chemin – ex-collaborateur du BRAL

Le mouvement citoyen s’étend : la naissance de Filter Café Filtré

En mars 2018, « Pano » diffuse un reportage sur la qualité de l’air dans les écoles belges dans le cadre d’un projet de Greenpeace « Mon air, mon école », pour lequel BRAL entre en contact avec les écoles bruxelloises et collabore à la rédaction du rapport.

Quelques parents d’enfants qui fréquentent l’école primaire Maria-Boodschap (l’une des 222 écoles étudiées) décident spontanément de mener une action et de fermer la rue le lendemain matin. Les protestations n’en restent là : dans les mois qui suivent, pas moins de 170 établissements participent à des actions ludiques le vendredi matin. Le mouvement citoyen Filter Café Filtré était né.

Filter Café Filtré entend agir mais aussi concevoir des solutions concrètes et des visions spatiales pour l’avenir par le biais de la recherche en design et les proposer aux politiques et aux habitantes et habitants. Le premier atelier « Air for Schools » se tient en juin 2018 et Filter Café Filtré Atelier (FCF-a) voit le jour. FCF-a estime que l’amélioration de la qualité de l’air doit être mise en lien avec une multitude de thèmes comme la mobilité, des espaces adaptés aux enfants, des villes vivables, la sécurité routière, l’urbanisme, etc. Elle juge que la clé de tout ceci se trouve dans la rue et lui porte donc un intérêt tout particulier.

FCF-a mise énormément sur la représentation. Des ateliers permettent de créer des plans qui montrent ce qui est possible. La zone du canal, l’avenue Charles-Quint et la barrière de Saint-Gilles bénéficient ainsi d’une nouvelle vision pour leur avenir. Mais le FCF-a ne se contente pas de faire des plans. Il met en œuvre l’urbanisme tactique pour que la population puisse voir et sentir dans la réalité ce qu’implique une nouvelle fonction de l’espace public. À l’été 2020, alors que les besoins en espaces publics augmentent en raison du confinement, l’ASBL lance l’expérience de la rue d’été avec son projet « rue PICARD straat ». L’année suivante, elle organise OpenStreets21, une collaboration avec des maisons de la culture bruxelloises et Cultureghem, qui fait entrer l’atelier d’imagination mais aussi la culture et la cuisine en commun dans sept rues d’été de la capitale. Il faut pouvoir éprouver le potentiel de la rue pour permettre le changement. Une bonne qualité de l’air reste le moteur de toutes les actions de Filter Café Filtré Atelier.

En 2020 et 2021, Filter Café Filtré, Heroes for Zero et le BRAL profitent des États généraux pour la sécurité routière pour créer « Beyond Vision Zero ». Sous le nom « L’Autre Atelier », ces trois collectifs collaborent pour organiser une série de conférences données par des spécialistes du monde entier, des marches boots on the ground et un atelier cocréatif. Il en résulte une publication qui regroupe des propositions concrètes pour une ville vivable et durable où règne la sécurité routière. Nous comptons bien poursuivre sur notre lancée en 2022. Suite au prochain épisode !

« Nous allons continuer de taper sur le même clou, le plus possible, jusqu’à ce qu’il y ait un changement effectif » Lotte Luyckx – Filter Café Filtré

En 2019, le BRAL organise des États généraux de l’air. Une conférence scientifique, un Airckathon, une Kidical Mass, des actions Filter Café Filtré, des présentations et des débats avec des collectifs citoyens, un débat politique, la cerise sur le gâteau d’une année de citizen lobby… Les premiers États généraux de l’air ont été tout cela à la fois. Mais ils ont surtout envoyé un signal fort : la population, la communauté scientifique, les intervenants et intervenantes de terrain et les responsables politiques veulent penser notre ville autrement. Pour sa qualité de vie et notre santé. Si les États généraux poursuivaient une ambition globale, c’était de confirmer l’intérêt porté à la qualité de l’air (un mois avant les élections). Un débat politique constituait dès lors la conclusion parfaite de ces deux journées. À l’occasion de ces séances, nous avons remarqué que toutes les parties comprennent l’importance d’une bonne qualité de l’air et y voient aussi l’un des grands défis à relever lors de la législature suivante. Enfin !

Chercheurs d’air

Les chercheurs d’Air, un projet de Bruxsel’Air, voir le jour en 2019. Le collectif met d’emblée la pression sur les politiques par des communiqués de presse et des messages sur les réseaux sociaux, qui sont parfois partagés par le BRAL. Fort de l’expérience acquise avec Bruxsel’Air, il sait que la qualité de l’air préoccupe la population et qu’il faut la mesurer.

Les chercheurs d’air mesurent la qualité de l’air en 2020-2021. Une année durant, le collectif quantifie le NO2 sur quelque 134 sites de la région, contrairement au projet CurieuzenAir du BRAL et de ses partenaires qui calcule le taux de NO2 pendant 1 mois sur près de 3000 sites. Les données récoltées par les deux projets sont donc complémentaires. À l’instar de Filter Café Filtré, Les chercheurs d’air vont se concentrer sur les rues.

« Notre projet était plutôt qualitatif parce que nous avons fait des mesures pendant un an. CurieuzenAir était quant à lui plutôt quantitatif, ce qui est génial parce que ça permet de les combiner. Notre projet a montré que la qualité de l’air pose problème toute l’année, mais nous ne savons pas précisément où. Grâce à CurieuzenAir, nous pouvons identifier ces points névralgiques. Nous sommes ainsi en mesure d’apostropher les responsables politiques : regardez, ici, la pollution est trop élevée. » Pierre Dornier – Les chercheurs d’air

CurieuzenAir

En mai 2018, l’université d’Anvers et De Standaard lancent une recherche citoyenne d’envergure sur la qualité de l’air en Flandre, CurieuzeNeuzen. Bruxelles reste donc une tache aveugle sur la carte à points qui en résulte. Liévin, un ancien collaborateur du BRAL, établit les premiers contacts avec la Bloomberg Foundation, l’université d’Anvers, l’ULB et Bruxelles Environnement pour cartographier la capitale (un projet qui à l’époque porte le nom anglais de Curious Noses…). CurieuzenAir démarre en octobre 2021, c’est le plus grand projet de science participative sur la qualité de l’air qui ait jamais été mené à Bruxelles. Plus de 5000 personnes s’inscrivent pour prendre part à la recherche, un chiffre finalement ramené à 3000 sur tout Bruxelles. Les résultats sont publiés en mars 2022. La plus mauvaise qualité de l’air est enregistrée dans les lieux qui conjuguent une forte circulation et une faible ventilation, c’est-à-dire les rues étroites bordées de hautes façades (les fameux canyons urbains). Les quartiers densément peuplés obtiennent généralement de moins bons résultats. Il y a en outre un lien clair entre le revenu et la qualité de l’air de l’endroit où vous habitez : plus le quartier est pauvre, plus la qualité de l’air est mauvaise. La politique va dans la bonne direction, mais le travail n’est pas encore terminé.

Nous espérons dès lors que les responsables politiques poursuivront dans cette voie, car si l’on veut respecter les nouvelles directives de l’OMS pour tout le monde à Bruxelles, il reste du pain sur la planche.

Que nous réserve l’avenir ?

Il y a donc encore beaucoup à faire à Bruxelles. Il reste primordial de poursuivre la réduction des émissions et nous devrons continuer de veiller à ce que les mesures prises soient socialement responsables. Toute une série d’instruments sont disponibles (taxe kilométrique intelligente, quartiers à circulation apaisée, zones de basses émissions, etc.), mais il faut naturellement faire preuve d’ambition dans leur mise en œuvre. Avec beaucoup d’autres Bruxellois et Bruxelloises, nous devrons maintenir la pression. Si une évidence a émergé ces dernières années, c’est bien que les réactions publiques de citoyennes et citoyens peuvent avoir un impact concret. De même, la pertinence de la science participative en tant que stratégie de changement social s’affirme clairement grâce notamment à CurieuzenAir, à petite comme à grande échelle.

Au BRAL, nous allons poursuivre le travail avec nos membres et notre base en faveur d’une ville durable où il fait bon vivre pour toutes et tous. De nombreux défis attendent encore Bruxelles qui méritent notre attention et pour lesquels nous pouvons heureusement compter sur l’aide de la population et de la société civile bruxelloises.

Vous voulez mesurer la qualité de l’air dans votre rue ? Vous pouvez encore emprunter un AirBeam au BRAL. Pour nous contacter : info@bral.brussels. Envie de découvrir les résultats et débattre avec la politique ? Nous organisons une débat politique le 23 mai 2022 au KVS à 20h.

Pour rappel, le projet de siège SNCB dans l'ancien Centre de Tri Postal se dessine sous la forme d’une longue barre de 236 m de long et 60 m de haut à front de l’avenue Fonsny. 

Face à ce projet démesuré, les habitant.e.s du du quartier dénoncent ses incidences négatives sur leur cadre de vie et l'opération immobilière spéculative dans laquelle il s'inscrit. Ils savent depuis la Commission de concertation du 11 janvier que les Communes de Saint-Gilles et Anderlecht partagent nombre de leurs critiques. Le permis n'est pas encore délivré. Midi Moins Une ! et les associations continuent de défendre une alternative plus respectueuse du cadre urbain. 

Dans un précédent communiqué, Midi Moins Une !, IEB, l’ARAU, le BRAL, le CRU et le Codes dénonçaient la vaste opération immobilière par laquelle la SNCB  libérait du foncier semi-public au profit de promoteurs privés. En effet, si le permis du siège SNCB est octroyé au consortium Immobel/BPI/Besix, ceux-ci obtiendront en contrepartie la propriété de 150.000 m² de parcelles actuellement occupées par la SNCB sur 4 îlots (Tri Postal, Atrium Midi, Delta et France-Bara) (1). 

Une salve de critiques de la part des communes concernées

Suite à la Commission de concertation, Saint-Gilles et Anderlecht ont rendu des avis qui rejoignent en grande partie les réserves des citoyen.ne.s. Saint-Gilles a clairement émis un avis défavorable et la Commune d’Anderlecht un avis favorable mais assorti de conditions tellement contraignantes qu'il s'apparente pratiquement à un avis défavorable. 

Selon la Commune de Saint-Gilles, le projet de siège conduit de facto à une privatisation de foncier semi-public qui laisse craindre des opérations de démolitions-reconstructions peu durables. Elle considère que cette vaste opération immobilière devrait être cadrée par le PAD Midi toujours en cours d'adoption. La Commune s’oppose au fait que « le gabarit de l’immeuble déroge au titre I du Règlement régional d’urbanisme (..) », et ne tient pas compte des alternatives. Elle estime que le projet génère son lot d’impacts négatifs et non-négligeables sur le quartier, en termes de mobilité et de cadre de vie des riverains. En particulier, la prégnance de la construction « fortement visible depuis de nombreuses perspectives », qui nuira à « bon nombre de logements et d’immeubles sis sur le territoire communal », notamment au niveau de l’ensoleillement : perte en fin de journée côté Est, réflexion des matériaux de façade sur les quartiers environnants mais également pour les conducteurs de trains, ou les oiseaux qui peuvent s’y percuter. 

Quant à la Commune d'Anderlecht, elle demande de réduire les incidences du bâtiment sur le microclimat local » ; de diminuer la superficie allouée aux bureaux; d’actualiser et modifier l’étude d’incidences environnementales, et étudier en profondeur les alternatives morphologiques (barre moins haute ou encore casser l’aspect monolithique) ; et enfin de veiller à ne pas rompre la liaison entre Anderlecht, la gare et le territoire communal de Saint-Gilles.

Le permis n'est pas encore délivré. Il est encore temps que la Région bruxelloise prenne acte de cette salve de critiques et demandes de celles et ceux qui sont concernés au premier chef par ce projet et en subiront les effets délétères. Délivrer le permis du siège SNCB, serait sceller le sort de plus de 150.000 m2  du quartier (plus que la tour du Midi) à  des fins essentiellement spéculatives alors que tant Midi Moins Une !,  les associations et les Communes pointent qu'il existe des alternatives plus respectueuses du quartier et de ses habitant.e.s. 

Un autre siège SNCB est possible !

Pour rappel, Midi Moins Une ! démontrait dans son avis que des alternatives crédibles, et nettement plus respectueuses des habitants et usagers du quartier, sont possibles ! Fondamentalement, rien n’empêche la SNCB de conserver sa présence historique dans le quartier en pensant sa réorganisation en fonction, d’une part, des espaces offerts par le Centre de Tri Postal et, d’autre part, de conserver et rénover une partie de ses bureaux sur un deuxième site, sans qu’il y ait nécessité de construire de nouveaux immeubles plus hauts?

Pour les habitants et associations, le principe fondamental à suivre est celui de la rénovation respectueuse du patrimoine du Centre de Tri Postal pour y regrouper la majeure partie des bureaux et services que souhaite y implanter la SNCB mais sans surélévation des bâtiments actuels. Sachant que l’ensemble correspond à une surface disponible de 50.432 m², que la demande de la SNCB pour l’ensemble de ses fonctions est de 72.239 m², il s’agit de trouver à proximité les 23.000 m² manquants. Ces 23.000 m² pourraient prendre place dans le complexe « Delta-Flot de Senne » (Flot de Senne construit en 1960 rénové en 2014 et Delta construit en 1996), propriété de la SNCB, qui a une surface nette de 26.000 m², comprend 138 places de parking et est situé en bordure de voie ferrée, ce qui se prête peu à d’autres usages que le bureau.

Une autre configuration, qui permettrait de rencontrer les besoins en superficie et d’utiliser quand même une partie des immeubles de l’av. Fonsny pour y installer un hôtel de 9.000 m² comme le demande les promoteurs, serait de continuer à occuper l’immeuble « Atrium » (rue de Russie, construit en 2000) dont la surface nette est de 38.468 m² et offrant 141 places de parkings. Reste également l’option des immeubles de bureaux à front de la rue Bara (construits en 1991) avec plus de 300 places de parking.

A ce stade, aucune de ces alternatives n’a été étudiée….

Il s’agit tout simplement de réfléchir au mieux à partir de l’existant, le tout pour un coût économique et environnemental bien moindre, un chantier moins long et complexe et sans spéculer sur la possibilité encore hypothétique d’une rehausse très critiquée des immeubles de l’avenue Fonsny.

Contacts :
Midi moins une ! : – Raphaël Rastelli – 0484 94 20 61
IEB : – Claire Scohier – 0473 66 75 05 – claire.scohier@ieb.be
ARAU : – Jean-Michel Bleus – 02 219 33 45
CRU : – Benayad Abderazzak – 0468 49 90 84
BRAL : – Benjamin Delori (NL) – 0471 47 42 72

L'asbl Heroes for Zero veut réaliser le projet "L'Autre Atelier 2022 - d'une vision à son exécution" et cherche – en collaboration avec le BRAL en Filter Café Filtré Atelier - un coordinateur (H/F/X).

Situation

Avec l'Autre Atelier 2022, Heroes for Zero, Filter Café Filtré Atelier et le BRAL veulent contribuer à une politique de mobilité durable dans la région de Bruxelles. Par le biais de “sticky issues” - conférences, promenades de travail et ateliers d'horizon destinés à des quartiers spécifiques de Bruxelles - l'Autre Atelier contribue là où Good Move initie ou veut initier le changement. Le plan de mobilité Good Move du gouvernement bruxellois veut en effet réduire la pression du trafic motorisé dans les zones résidentielles de Bruxelles. À cette fin, la carte de Bruxelles a été divisée en 50 mailles. Un plan de circulation a été établi pour chaque maille, qui explique concrètement comment la pression peut être réduite. 

Les municipalités sont chargées de l'élaboration de ces plans, la région leur fournissant des conseils. Les municipalités font d'importants efforts pour organiser des possibilités de participation à la création de ces plans de circulation. Heroes for Zero, le BRAL et Filter Café Filtré Atelier ont été impliqués de différentes manières dans cette participation. En même temps, en tant qu'organisations citoyennes, nous pensons que l'élaboration de ces plans doit être alimentée et enrichie par un débat social plus large. De cette façon, les plans ont une base plus solide. Ils s'appuient sur l'expérience quotidienne de la ville par ses habitants et ses usagers. C'est pourquoi les organisations citoyennes Heroes for Zero, Filter Café Filtré Atelier et le BRAL ont créé l'Autre Atelier. En 2020-21, dans le cadre du plan d'action régional pour la sécurité routière, cette formule a donné lieu à la publication "Beyond Vision Zero", qui expose notre vision.

Aujourd'hui, nous voulons traduire la vision en pratique : l'heure est à la mise en œuvre.
D'une part, l'Autre Atelier souhaite impliquer les citoyen.nes, les collectifs et les organisations qui ne viennent pas nécessairement aux réunions de consultation sur les plans de circulation. D'autre part, l'Autre Atelier veut utiliser le pouvoir qu'est l'imagination pour porter la mise en œuvre des plans de circulation à un haut niveau d'ambition. 
L'Autre Atelier regarde au-delà des frontières nationales pour voir ce qui s'y passe et travaille de manière co-créative avec les exemples inspirants et les découvertes faites sur le terrain afin de les rendre concrets à Bruxelles. Ce faisant, nous nous alignons autant que possible sur les processus de planification actuels de Good Move.

L'Autre Atelier suivra trois voies en parallèle :

  1. Sticky issues (Questions ardues) : Si l'on veut que les mailles donnent ce que Good Move promet - sécurité, espace pour respirer, paix et tranquillité - les plans de circulation doivent être à la fois ambitieux et réalistes. D'autres villes ont précédé Bruxelles, comme Gand et Louvain. Ces expériences nous ont appris que la prise de décision et la mise en œuvre de ces plans se heurtent à de nombreuses résistances. Et cette résistance tourne souvent autour d'un nombre limité de thèmes sensibles et récurrents, ce que l'on appelle les "questions ardues". Ces questions portent notamment sur le stationnement, les principaux axes de circulation motorisée, la ville "productive" (travail, l’industrie et commerces dans une ville sans voiture) et la crainte de voir les groupes vulnérables déplacés par l'introduction de quartiers sans voiture (phénomène de gentrification). Afin d'apporter de la clarté à ces discussions souvent sensibles, il peut être utile de rassembler des informations factuelles et des points de vue d'universitaires. Nous voulons y parvenir en invitant des conférenciers inspirés et inspirants qui ont de l'expérience et de l'expertise de ces thématiques. Pour éviter que cela ne devienne purement théorique, nous présenterons les idées à un panel d'experts et de personnes qui connaissent et "pratiquent" Bruxelles.
  2. Promenades de travail : pour intégrer le point de vue des citoyens dans le processus de planification, il est essentiel de quitter la salle de réunion et d'aller sur le "terrain". Des collectifs de citoyens locaux sont actifs dans presque toutes les mailles. Ces collectifs utilisent leur connaissance du terrain pour faire comprendre les enjeux aux différents groupes cibles. Nous nous adressons à la fois aux professionnels impliqués dans l'élaboration des plans de circulation - tels que les responsables de la mobilité et la police - et aux groupes cibles qui ne sont traditionnellement pas ou rarement entendus dans le cadre de ces plans - tels que les enfants.
  3. Horizon : le pouvoir de l'imagination est exploité. Des images de rêves alimentent le débat. Des images existantes peuvent aussi être utilisées (Barrière, Charles Quint, les parvis et les rues des écoles, ...) mais aussi de nouvelles images et visions seront développées pour stimuler le débat. 

Les résultats des trois voies ci-dessus seront traités dans un rapport contenant des recommandations pour les mailles qui pourront également être appliquées dans les mailles qui seront lancées à l'avenir.

Pour de plus amples explications, nous vous renvoyons au formulaire de demande ci-joint.

Tâches

En tant que coordinateur (H/F/X) de projet, vous êtes responsable de la coordination opérationnelle de l‘Autre Atelier. Vous rendrez compte au responsable de Heroes for Zero, en concertation avec Filter Café Filtré Atelier et le BRAL.

  • Vous planifiez et garantissez l'exécution du calendrier des différentes étapes du projet.
  • Vous gérez et contrôlez le budget du projet.
  • Vous consultez les sous-traitants afin qu'ils fournissent des services et des produits de qualité dans les délais impartis.
  • Vous êtes responsable de l'organisation pratique et logistique des événements (location de salle, restauration, etc.).
  • Vous vous concertez avec Bruxelles Mobilité pour assurer le suivi administratif.

Profil

Nous recherchons un coordinateur de projet (H/F/X) possédant les qualités suivantes :

  • Avoir un profil de chef de projet qui peut également suivre le budget ;
  • Être un bon communicateur, capable de travailler en groupe et de mobiliser de nombreux personnes et volontaires différent.es ;
  • Avoir une affinité avec le thème de la mobilité et de l'espace public.

Le bilinguisme NL/FR est un atout.

Timing

  1. Mai 2022 : lancement
  2. Juin / septembre / octobre : conférences et débats sur des questions ardues
  3. Mai-juillet : promenades de travail
  4. Juin-novembre : développement et affinage des "visions"
  5. Juin/septembre/octobre/novembre : débats et événements
  6. Décembre : rédaction du rapport final

Notre offre

Vous contribuerez à construire un Bruxelles plus sûr, plus agréable et plus sain. Vous recevez un salaire compétitif que nous payons via smartbe.be. Vous pouvez travailler à domicile ou dans les bureaux du BRAL, au centre de Bruxelles.

Postulez !

Les candidats soumettent une offre avec CV au plus tard le 19 avril via jobs.heroesforzero@gmail.com. Les trois candidats ayant obtenu les meilleures notes seront invités à un entretien le 22 avril dans l’après-midi. Si vous avez des questions, veuillez contacter Annekatrien Verdickt de Filter Café Filtré Atelier (0477 25 86 38).

Pour rappel, 40 ha de Schaerbeek Formation sont encore à vendre. Nous espérons que la Région de Bruxelles-Capitale achètera ce terrain. La question est de savoir ce qui se passera une fois que la Région aura acquis ce terrain. Il ne reste pas grand-chose du remplissage d'origine - une jonction de plusieurs chemins de fer. Quand nous faisions notre grand tour sur le terrain en octobre 2021, nous avions appris que presque toutes les voies ferrées pour ce type de transport viennent tout juste d’être supprimées. Le propriétaire l’a fait pour pouvoir vendre un terrain « prêt à être développé ». Nous trouvions ce fait tout de même étrange pour un site qui veut faire venir des marchandises par train pour ensuite les distribuer dans toute la ville.

Il semble maintenant qu'au moins une bouée de sauvetage restera sur les rails. Il existe un accord pour maintenir la connexion ferroviaire sur l'Avenue de Vilvorde. De cette façon, une partie du site de Schaerbeek-Formation reste reliée par le rail et l'eau. Il s'agit d'un premier maillon important du "développement" industriel de 40 hectares de terrains ferroviaires qui ne sont pas encore exploités.

Si vous pensez spontanément à la friche Josaphat, vous n'êtes pas seul. La bonne nouvelle, c'est que nous avons la chance, à Schaerbeek Formation, de ne pas commettre à nouveau les mêmes erreurs. Entre autres : impliquer les citoyens tardivement dans le processus et ignorer (le potentiel de) la valeur écologique et paysagère du site. Il convient donc avant tout de s'interroger sur le rôle de ce point puissant dans le réseau vert-bleu métropolitain.

Réfléchir au rôle de ce lieu puissant dans le réseau métropolitain vert-bleu est la première priorité.

Développement de la nature

Notre appel : écrivez d'abord votre histoire paysagère et écologique et laissez-y de la place pour les développements économiques souhaités qui évolueront. Nous avons ici une énorme opportunité d'écrire une très belle histoire dont de nombreuses générations seront fières. Si nous savons où nous ne voulons absolument pas construire, nous pouvons garder d'autres parcelles libres pour un éventuel développement. En attendant, la nature peut suivre son cours là aussi. Alors s'il vous plaît, ne détruisez pas tout au bulldozer de temps en temps de peur qu'un oiseau rare y fasse son nid. Vous pouvez en discuter avec les associations de protection de la nature. Le port d'Anvers, par exemple, a conclu un accord de coopération similaire avec Natuurpunt. Un tel accord devrait également être possible ici.

Lors de notre 'Grand Tour Schaerbeek Formation', Bruxelles Environnement a présenté des plans assez ambitieux avec une Senne ouverte et des bras (très) larges qui traversent l'industrie comme des doigts verts-bleus et fonctionnent comme un wadi (collecte d'eau) pour le développement environnant.

Développement industriel

Selon nous, il y a certainement de la place pour un développement logistique/industriel à Schaerbeek Formation. Comme nous sommes favorables à l'utilisation maximale de la logistique par le train et le bateau, nous sommes heureux que la liaison ferroviaire ait été sauvée par cet accord. Pendant longtemps, il a semblé que ce cordon ombilical allait être coupé à cause d'une querelle juridique compliquée. Bruzz l'a bien résumé dans cet article

Il y a un "mais" important. La logistique et l'industrie n'ont de sens pour nous que si elles permettent de désengorger les autoroutes et de sortir de la ville. En bref, l'industrie doit utiliser efficacement l'eau et le rail. Cela va au-delà du site et implique également un plan logistique audacieux.

Pas de boîtes à chaussures s'il vous plaît

Petit trouble-fête : la liaison actuelle n'étant pas entretenue depuis des années, il faudrait poser de nouvelles voies. C'est une autre raison pour les déplacer tous en même temps afin qu'ils n'interfèrent pas avec les développements futurs. Ainsi, une grande partie sera directement accessible par l’Avenue de Vilvorde.

Nous craignons donc qu'une partie du développement industriel consiste en une zone de PME "classique" composée d'entreprises entièrement axées sur le transport routier. Soyons clairs : c'est un NO GO pour le BRAL. Nous ne pouvons pas sacrifier ce site d'avenir à un tel concept du passé.

Conseils complémentaires

Si vous souhaitez en savoir plus sur le site, vous pouvez lire le rapport complet de l'excursion que nous y avons organisée en présence de diverses parties prenantes. Mais nous ne voulons pas vous priver de ces recommandations supplémentaires :

  • Le dossier peut encore évoluer dans une multitude de directions, ne craignez pas d’ouvrir le débat et d’impliquer d’autres associations ainsi que la population bruxelloise. Le site a l’air loin de tout, mais comme le démontrait cette journée, il suscite un intérêt énorme.
  • Ne vous pressez pas de l’assainir : cette opération coûte cher et avant même de vous en rendre compte, vous risquez de développer un terrain pour la seule raison de rentabiliser l’investissement vu qu’il vous aura coûté un bras. Parfois, un simple panneau « Interdiction de manger la terre » suffit, tout en faisant en sorte d’éviter toute pollution des eaux souterraines par exemple.
  • Les travaux de déblai s’annoncent gigantesques. Faites preuve de créativité ! Pourquoi ne pas former de petites collines avec toute cette terre ? Elles peuvent avoir un rôle à jouer en favorisant des microclimats et en atténuant le vent ou le bruit.
  • À la demande d’une des personnes présentes : n’oubliez pas Haren ;) L’idée ambitieuse d’un pont cycliste a un jour été évoquée, même si ce n’est pas une obligation, cette personne précise qu’une structure de ce type serait vraiment utile pour la liaison HarenBruxelles. En tout cas, le site peut remplir une fonction importante en tant qu’axe de mobilité douce. Nord-Sud et Est-Ouest. Mais pour ce faire, il faut envisager la zone au-delà de ses limites. Et donc établir malgré tout un Plan directeur ? Il est préférable de ne pas le faire comme avant. Si vous cherchez de la moutarde, vous la trouverez dans notre mémorandum 2019.

Quoi qu’il en soit, le BRAL attend la suite avec impatience et vous tiendra au courant. Maintenant que la première pièce du puzzle semble être en place - l'accord n'est pas encore juridiquement complet à 100 % - les choses bougent. Il est donc grand temps d'ouvrir le débat !

Photo : Stadsbiografie

En 2022, le BRAL explore la rénovation urbaine et le logement à Bruxelles. Lorsque nous mettons à jour nos connaissances, nous aimons les partager avec vous. Nous traduisions et publions l’entretien du journaliste Steven Vanden Bussche avec Manuel Aalbers, professeur en géographie sociale et économique (KU Leuven).

« Le fait que des promoteurs et des sociétés immobilières mettent des logements supplémentaires sur le marché ne fait généralement pas baisser les prix. Le marché réagit avant tout à la disponibilité de capital. C’est pourquoi la protection des locataires s’impose comme une évidence. Entretien avec le professeur Manuel Aalbers (KU Leuven) au sujet de la financiarisation du marché immobilier et de la nécessité d’une intervention plus musclée des pouvoirs publics en faveur de logements abordables.

Ces dernières années, les logements sont devenus de plus en plus coûteux et, pour nombre d’entre nous, inabordables. Dans le même temps, l’immobilier génère des sommes colossales. Comment allons-nous sortir de ette crise du logement ? Professeur en géographie sociale et économique, Manuel Aalbers (KU Leuven) a bien quelques idées à nous soumettre. Il part d’une analyse peut-être un brin absurde au premier regard : augmenter le nombre de logements n’implique pas nécessairement une baisse des prix. Pourquoi ? « Le marché réagit avant tout à la disponibilité de cpaital. » Dans cette interview détaillée, il nous explique les raisons pour lesquelles nous allons devoir mieux protéger les locataires.

Ces derniers mois, des milliers de personnes ont envahi les rues d’Amsterdam et de Rotterdam pour protester contre l’explosion des loyers sur le marché libre et la pénurie de logements sociaux. « Le logement est un besoin de première nécessité et un droit fondamental », proclame un manifeste signé par des dizaines de groupes d’action et d’organisations de la société civile. Ils et elles appellent les politiques à résoudre la crise du logement.

Berlin connaît des manifestations comparables depuis 2019. L’administration a réagi par un gel des loyers, mais la cour constitutionnelle a retoqué cette loi. Début septembre s’est tenu un référendum au terme duquel plus de la moitié des votants et votantes ont exigé que la ville exproprie les sociétés d’investissement qui possèdent plus de 3000 logements et gère ces derniers sous contrôle public.

Dans les pays voisins, d’importantes sociétés immobilières sont actives sur le marché locatif privé de villes comme Londres, Amsterdam et surtout Berlin, avec une envolée des prix à la clé. Ces protagonistes de poids font aujourd’hui leurs premiers pas à Bruxelles. La Région de Bruxelles-Capitale freine les investissements des groupes financiers dans le logement social et annonce une commission qui aura pour tâche de lutter contre les loyers exorbitants.

Jeu financier

Le documentaire PUSH[1] met en scène une ville dans laquelle les logements deviennent un pion dans un jeu financier. « S’il ne s’agissait que de gentrification, mais cela va beaucoup plus loin », affirme la sociologue et économiste néerlando-américaine Saskia Sassen, qui a dédié toute sa vie ou presque aux conséquences de la mondialisation. Apache a discuté de cette affirmation de madame Sassen avec le professeur de géographie sociale et économique Manuel Aalbers (KU Leuven), qui effectue des recherches dans le monde entier sur la financiarisation de l’économie (et ses conséquences) avec un intérêt particulier pour le logement.

PUSH aborde notamment les pratiques de Blackstone, le plus important gestionnaire d’actifs fonciers au monde, bien qu’il ne soit pas le plus gros bailleur. Ce titre est détenu par Vonovia, une société allemande. Grâce à une récente prise de participation majoritaire dans le géant de l’immobilier Deutsche Wohnen, Vonovia a vu son portefeuille passer de 440.000 à près de 600.000 logements. 

Blackstone et Vonovia ont chacune un business model différent, explique le professeur Aalbers.

Manuel Aalbers : « Pour Blackstone, il faut absolument que les loyers augmentent. Car si les logements se louent plus cher, ils se vendent aussi plus cher. »

« Blackstone ne cantonne pas ses activités aux États-Unis, elle achète des logements aux quatre coins de la planète. Elle procède généralement à des achats en masse et revend avec une plus-value à des acteurs comme Vonovia quelques années plus tard. En fait, Blackstone collectionne des portefeuilles alors que des sociétés comme Vonovia les achètent et les conservent à long terme. Un petit coup d’œil sur la définition de la spéculation, c’est-à-dire acheter à bas prix pour revendre plus cher, montre que ce que fait Blackstone relève de la spéculation pure. »

« Pour Blackstone, il faut absolument que les loyers augmentent. Généralement dans l’idée que si les logements se louent plus cher, ils se vendent aussi plus cher. Vonovia ou Deutsche Wohnen veulent également louer à un montant intéressant, mais leur but n’est pas nécessairement de revendre au prix fort. »

Des sociétés comme Blackstone ne lésinent pas sur les moyens pour négocier des loyers élevés. « La politique que mène Blackstone pour faire du chiffre consiste en partie à rendre la vie impossible à un segment de locataires, par exemple en étant difficilement joignable ou en augmentant le loyer. Pour ce faire, elle n’hésite pas à multiplier les coûts, notamment un pet fee pour les animaux familiers ou un supplément pour une serrure plus solide. Dans le nord-ouest de l’Europe, cette stratégie est un peu difficile à appliquer. Même les grands acteurs allemands s’en abstiennent, mais de tels faits s’observent à Londres et dans le sud de l’Europe. Une mauvaise réglementation en matière de protection des locataires favorise une augmentation plus rapide des loyers. Ce type de sociétés part du principe qu’elles trouveront toujours des personnes disposées à payer plus. »

Manuel Aalbers explique que les grand·e·s bailleur·euse·s connaissent avec précision le rendement de chacun de leurs investissements, si bien qu’ils et elles vont investir de manière très sélective, tandis que des rénovations peuvent aussi constituer une excuse pour se débarrasser des habitantes et habitants. « En anglais, on parle de reno-evictions, c’est-à-dire que des travaux de rénovation sont utilisés comme prétexte pour faire partir un public pauvre afin de louer à des riches. C’est une pratique qui se répand de plus en plus. »

« En Allemagne, la protection des locataires est meilleure, ce qui complique un peu la donne, même si les sociétés allemandes rafraîchissent aussi des appartements grâce à des investissements qu’elles récupèrent ensuite facilement. Elles le font souvent pour bénéficier d’avantages fiscaux et autres ou pour augmenter légalement les loyers sur la base des investissements durables qu’elles ont consentis. »

Il y a beaucoup à dire sur les rénovations au terme desquelles les locataires voient augmenter leur loyer mais diminuer leur facture d’énergie. « Il y a aussi une multitude de logements en Belgique qui ont un score énergétique déplorable. Peut-être n’est-ce pas si grave si de bons investissements y sont réalisés et que l’augmentation du loyer est compensée par une diminution de la facture d’énergie. Mais il faut absolument que l’une et l’autre soient proportionnelles, ce qui n’est pas toujours le cas. Il y a tout simplement des abus. »

Changement de paradigme

Le professeur Aalbers insiste sur le fait que l’idée dominante selon laquelle « des logements supplémentaires feront baisser les prix » se révèle souvent infondée. « Tout simplement parce que le marché réagit avant tout à la disponibilité de l’argent. Prenons l’exemple de l’Irlande et de l’Espagne, ces pays ont connu la plus importante vague de construction avant la crise financière, mais ce sont eux qui ont enregistré la plus forte hausse des prix. Comment l’expliquer ? L’offre dépassait la demande autour de Dublin et de plusieurs villes espagnoles, sans oublier la côte. Mais il y a des sociétés qui sont capables de maintenir des immeubles vides pendant des années. »

« Du point de vue de la technique fiscale, la vacance de biens ne pose pas un énorme problème. Les prix sont avant tout définis par le capital que les personnes souhaitent investir dans ces logements. Et là, nous touchons à la question sous-jacente : à quels bénéfices s’attendre sur le marché immobilier par rapport à d’autres marchés ? Quel est le risque associé à un investissement sur celui-ci ? »

L’idée dominante selon laquelle « des logements supplémentaires feront baisser les prix » se révèle souvent infondée. Tout simplement parce que le marché réagit avant tout à la disponibilité de capital.

« Un petit investisseur peut placer de l’argent dans un fonds d’actions. Mais la pratique n’est pas très répandue chez nous, contrairement aux États-Unis où elle est très courante. Ce type de placements n’est évidemment pas sans risque. Le grand public juge le marché des actions relativement compliqué, tandis qu’une maison, c’est quelque chose de concret, de tangible. C’est un investissement dans l’économie réelle, il est toujours possible de trouver des locataires pour un bien correct. »

« Les gens y voient un investissement sûr, même s’ils surestiment parfois le rendement. Ils font plus attention aux revenus locatifs qu’aux coûts d’entretien et de rénovation d’un logement sur le long terme. Mais même si leur évaluation est bonne, ils en tirent chaque année un bénéfice de quelques pourcents qu’ils ne peuvent généralement pas obtenir avec des actions, encore moins avec un livret d’épargne. Or, investir dans Vonovia s’avère encore plus rentable. Des bénéfices de 4 à 5 % sur une rente locative ne sont pas excessifs dans ce secteur. Si l’alternative, c’est un taux de 0,05 % sur un livret d’épargne, le choix est vite fait pour les personnes qui ont un peu d’argent de côté. »

« Dans les pays occidentaux, et de plus en plus dans les pays à revenu intermédiaire d’autres régions du monde, les possibilités d’investir l’excédent croissant de liquidités dans d’autres produits sont trop peu nombreuses ou mal connues. Ce qui ne s’explique pas uniquement par des taux bas, même si ce facteur pèse toujours très lourd, mais aussi par une économie qui s’est développée de telle manière que l’économie financière dépasse largement en importance l’économie réelle. »

Fonds de pension

Dans l’économie financière, la soif d’opportunités d’investissement n’a pas de limite. Manuel Aalbers a étudié les produits dans lesquels investissent les fonds de pension et les assureurs. Il s’avère qu’il s’agit de l’immobilier (de manière indirecte). La Nederlandse Stichting Pensioenfonds ABP est l’un des principaux fonds de pension à l’échelle mondiale.

« Le pourcentage d’actions investies indirectement dans l’immobilier augmente par rapport au montant total, tandis que le volume d’investissement s’accroît lui aussi chaque année. Nous savons donc que ces chiffres augmentent en termes absolus mais aussi que les montants placés dans des fonds immobiliers gonflent en pourcentages relatifs, ce qui implique qu’il y a une demande énorme pour ce type de placements. Même si cela concerne plutôt l’Amérique du Nord et l’Europe. »

Les apports des fonds de pension dans l’immobilier grandissent toujours plus, en chiffres absolus et relatifs par rapport à leur volume total d’investissement.

Nos fonds de pension injectent aussi une partie de notre argent dans des placements relativement sûrs, dont ils tirent un rendement correct sans prendre trop de risques. « Tout cela semble bel et bon, mais la conséquence indirecte, c’est que les locataires des logements concernés peuvent faire partie des personnes affiliées à ces fonds de pension. Elles doivent donc débourser davantage pour se loger afin de recevoir une meilleure pension. »

« Les travailleuses et travailleurs qui dépendent d’un fonds de pension en savent généralement très peu sur le devenir de leur argent. Ils et elles disposent d’un droit de regard mais qui va oser élever la voix pour refuser un rendement de 4 % sur les montants investis dans des logements ? Et d’autres questions se posent : dans quoi les fonds de pension peuvent-ils investir ? Faut-il leur interdire de financer des groupes cigarettiers, des fabricants d’armes, des producteurs d’énergie fossile ? »

« Une partie du problème vient de l’économie réelle en général : où doit aller tout cet argent ? La crise du logement est souvent associée à un manque de ressources. C’est évidemment le cas pour une partie des locataires ou des personnes qui achètent une maison, mais ce manque d’argent n’est pas nécessairement imputable à des salaires trop bas. Le problème est dû au fait que d’autres parties prenantes en ont trop et qu’elles le placent dans le logement. »

« En Belgique ou en Europe occidentale, le souci n’est pas que la population est trop pauvre mais que les loyers et les prix de vente augmentent plus vite que nos revenus. Et notre pays n’est pas le seul concerné. C’est le cas dans la plupart des zones les plus urbanisées de la planète, sachant que de ce point de vue, l’ensemble du territoire flamand correspond à une zone urbanisée. »

Manuel Aalbers : « En fait, les fonds de pension placent de l’argent dans des fonds indiciels (exchange trading funds) qui investissent à leur tour dans des fonds immobiliers. Ils sont donc très éloignés des logements proprement dits. »

« Avant, les fonds de pension possédaient des logements, ils en étaient les propriétaires et les gestionnaires, ils devaient donc les louer et les entretenir eux-mêmes. Certains avaient leur propre société immobilière et d’autres, une filiale qui se chargeait de tout. Investir son argent dans un fonds de logement diversifié est extrêmement simple. Sauf que de nos jours, les fonds de pension n’investissent plus dans une société comme Vonovia ou Blackstone mais dans un fonds indiciel qui représente de 50 à 100 entreprises du même type dans le monde entier. En fait, ils placent de l’argent dans des fonds indiciels (exchange trading funds) qui investissent à leur tour dans des fonds immobiliers. Il y a donc deux intermédiaires qui les séparent des logements proprement dits. »

« Si nous étudions les quatre principaux acteurs allemands et les dix principaux acteurs américains, nous constatons que les investissements les plus lourds sont le fait des trois plus grands fonds indiciels américains. Ceux-ci investissent non seulement dans l’immobilier, mais aussi dans d’autres secteurs. PUSH évoque un fonds de pension asiatique, mais ce sont principalement leurs homologues européens qui sont actifs sur notre marché. »

Fiscalité

Vonovia et Deutsche Wohnen sont des sociétés immobilières qui investissent exclusivement dans le logement, contrairement à Blackstone. « Une grande partie des logements Vonovia sont loués à bas prix, cette société maximisera les loyers chaque fois qu’elle le pourra. Elle mettra tout en œuvre pour augmenter le loyer des personnes qui habitent à Berlin-Kreuzberg, mais elle possède aussi des logements dans des quartiers pauvres dont elle ne parviendra pas à tirer plus de 400 euros par mois. Il s’agit de logements d’une qualité inférieure, mais il y a une demande de la part de personnes qui exercent des emplois mal rémunérés. »

« Pourtant, là encore, les grandes sociétés peuvent réaliser des bénéfices. Notamment parce que ces sociétés sont tellement organisées sur le plan fiscal qu’elles ne doivent pas payer beaucoup d’impôts. Il faut dire aussi que nombre d’entre elles sont des REIT (real estate investment trusts) qui bénéficient d’avantages fiscaux tout à fait légaux. Ce n’est donc pas comme si elles devaient s’installer dans un paradis fiscal. C’est tout simplement le système. En réalité, elles font de la concurrence déloyale aux particuliers et aux petits investisseurs. Elles échappent à certains impôts que vous et moi devrions par contre payer. »

Ce type de REIT existe aussi en Belgique, sous le nom de SIR (sociétés immobilières réglementées). Ces REIT belges se focalisent sur les immeubles de bureaux, les immeubles commerciaux et les entrepôts, ils délaissent donc quelque peu les logements. Home Invest Belgium est le principal REIT de Belgique avec plus de 1400 logements, principalement à Bruxelles. 

 « À l’origine, le concept a été inventé aux États-Unis dans les années 60, explique Manuel Aalbers. Le grand capital, qu’il vienne du secteur de la finance ou de l’immobilier, a fait du lobbying afin de créer des réglementations pour ce type de fonds. Sous prétexte d’attirer des investissements, ces régimes ont été implémentés dans un grand nombre de pays au fil des ans, y compris dans l’hémisphère sud. Mais dans plusieurs d’entre eux, force est de constater que si la possibilité existe, elle ne se concrétise que des années plus tard. C’est pourquoi je pense que ce lobby s’organise au niveau international plutôt que national. »

Dix-sept REIT belges, réunis au sein du club de lobbyistes BE-REIT, représentent un capital de plus de 13 milliards, soit 5 % du marché des actions en Belgique. Un cadre légal a été institué en 1995 pour leurs précurseurs, les fameux « organismes de placement collectif ».

« C’est un système prévu dans la réglementation qui stipule que ces organismes bénéficient d’avantages légaux à condition de respecter une série d’obligations : ils doivent garantir une transparence totale et investir exclusivement dans des logements. Ce qui implique que de manière générale, il est possible de connaître les avoirs d’un REIT. Généralement, leur portefeuille figure sur leur site internet ou dans leurs rapports annuels, de manière à ce que les investisseurs puissent aussi les trouver. »

« Il ne s’agit donc pas de constructions opaques, ils n’ont rien à voir avec la finance parallèle (shadow banking) ou autre. Il se peut que certains de ces organismes tentent d’obtenir des avantages fiscaux supplémentaires par le biais de paradis fiscaux, mais la majorité n’en a pas besoin, car leurs avantages fiscaux sont régis par la loi. »

Manuel Aalbers : « La majorité des REIT n’a pas besoin des paradis fiscaux, car leurs avantages fiscaux sont régis par la loi. »

Attirer des investissements constitue-t-il l’unique raison des avantages accordés à ces REIT ? « Les femmes et hommes politiques reçoivent des documents qui affirment que les REIT sont bénéfiques pour le marché du logement et jusqu’il y a quelques années, la majorité de la population pensait aussi qu’un afflux d’argent est par définition positif pour ce marché. Les gens partaient du principe qu’il y aurait plus de logements, que des investissements supplémentaires en général sont bons pour l’économie. Sauf que ces sociétés rachètent principalement des logements existants. »

« D’un côté, on pourrait dire que des nouveaux logements chers, c’est toujours mieux que pas de nouveaux logements du tout. Mais les REIT se contentent de racheter des habitations existantes et de changer de locataires. La majeure partie de leurs investissements ne contribue pas à l’élargissement du parc locatif, même s’il y a des exceptions. Par ailleurs, un nombre croissant de REIT nouent des partenariats avec des entreprises de construction et des promoteurs immobiliers parce qu’il devient très compliqué de racheter des logements en masse. La concurrence est trop féroce, et un nombre très élevé de petit·e·s bailleur·euse·s ne souhaitent pas nécessairement vendre. La situation commence donc à changer. »

Manuel Aalbers : « Les REIT se contentent de racheter des habitations existantes et de changer de locataires. La majeure partie des investissements ne contribue pas à l’élargissement du parc locatif. »

Le gouvernement prend des mesures fiscalement intéressantes pour ce type de sociétés, mais il arrive aussi qu’il noue des liens étroits avec elles comme le montre très clairement le modèle AIS-Pro, qui voit la Société fédérale de participation et d’investissement (SFPI) investir dans Inclusio, une société privée qui propose des logements dans le segment inférieur du marché par le biais d’agences immobilières sociales. Dans ce cadre, des promoteurs immobiliers privés bénéficient d’une série d’avantages, notamment un taux de TVA réduit et une garantie locative, avec en contrepartie la simple obligation de louer ces logements pendant 18 ans.

« Il se peut qu’à court terme, les logements se multiplient, mais des modèles de ce type n’offrent qu’une solution temporaire. En effet, ces logements disparaîtront à un moment donné du marché social à moins de mettre à nouveau la main à la poche, alors qu’une habitation construite avec des deniers publics reste dans le public. » Si le gouvernement fédéral considère avec intérêt des participations dans ce type de sociétés, le gouvernement régional bruxellois freine ces initiatives. Sa réticence s’explique par le coût et par les problèmes que pose la gestion de complexes de grande taille.

Les généreuses règles fiscales s’appliquant aux sociétés immobilières contrastent avec la nouvelle fiscalité relative au logement à laquelle sont soumis les particuliers. L’idée dominante, c’est que les acquéreuses et acquéreurs privés ne peuvent pas avoir la priorité sur les locataires, alors que le woonbonus (bonus logement flamand, aujourd’hui supprimé) a bénéficié largement plus aux premiers et premières qu’aux second·e·s. Néanmoins, l’annulation de cet avantage fiscal en Flandre et à Bruxelles n’a pas encore entraîné la disparition de la réduction d’impôt fédérale pour l’achat d’une éventuelle deuxième habitation et des suivantes.

Une plus grande intervention du gouvernement

Manuel Aalbers plaide donc en faveur d’une plus grande intervention du gouvernement dans l’offre de logements abordables. Des allocations logement pour les locataires vulnérables peuvent par exemple leur permettre d’accéder à court terme à un nombre plus élevé d’offres sur le marché privé, même si ce n’est pas sans danger.

« Des aides publiques pour le marché privé reviennent souvent assez cher. Le coût final des agences immobilières sociales dépasse celui de la location de logements sociaux, sans que la qualité soit toujours au rendez-vous. Des études montrent que recourir à ce type d’agences constitue une solution relativement inefficace d’un point de vue purement économique. En fait, pour gagner en efficacité, on pourrait décider de s’en passer. Préférer aider le secteur privé à proposer des logements sociaux au lieu de laisser cette mission au service public, c’est un choix politique. C’est une question idéologique, qui se base sur la conviction que le secteur privé fait mieux alors que des rapports montrent qu’il est de fait moins performant. Du coup, je m’interroge : pourquoi faut-il absolument en passer par là ? Il y a autre chose derrière. »

Manuel Aalbers : « Préférer aider le secteur privé à proposer des logements sociaux au lieu de laisser cette mission au service public, c’est un choix politique. »

Les pouvoirs publics ont pourtant la possibilité d’emprunter de l’argent à des taux très bas, plus bas que celui offert aux grandes entreprises. Il n’y a donc rien là qui puisse les empêcher d’investir dans des logements. « Si Vonovia peut investir dans des logements abordables, pourquoi la commune d’Anvers par exemple ne peut-elle pas le faire ? Les pouvoirs publics ont la possibilité emprunter à des taux historiquement bas. Mais sont-ils encore désireux de le faire ? »

« Certaines villes possèdent également des terrains qu’elles peuvent rentabiliser par le biais de sociétés de développement urbain. Mais de plus en plus, ces pouvoirs publics recherchent des investissements rentables et pas nécessairement les plus intéressants d’un point de vue social. Les petites sociétés actives dans ces communes sont souvent de véritables petits royaumes placés sous le contrôle de partis politiques. Mais au final, ce sont des "sociétés privées de droit public". Il y a pas mal de possibilités, il faut les utiliser ! »

Le monde politique dispose donc d’outils relativement nombreux pour gérer la crise du logement. « Je pense que la protection des locataires s’impose comme une évidence, mais il faut aussi prendre des mesures pour qu’une augmentation de loyer devienne beaucoup plus difficile à appliquer, explique Manuel Aalbers. Et le plus beau, c’est que ces dispositions ne coûtent rien. Il suffit de vouloir les mettre en œuvre, et d’avoir une majorité au niveau régional. C’est vraiment surprenant de voir que les politiques à ce sujet font aussi défaut à Bruxelles et en Wallonie, car de manière générale, elles sont dirigées par des coalitions plus à gauche qu’en Flandre. »

« La question est évidemment de savoir si les pouvoirs publics oseront se heurter ainsi aux propriétaires. Les partis politiques pensent à leur électorat, qui est souvent composé de personnes qui possèdent une deuxième habitation. Le problème vient aussi des grandes sociétés qui font du lobbying et approchent activement certaines familles politiques. »

Manuel Aalbers : « Je pense que la protection des locataires s’impose comme une évidence. »

Bruxelles prépare l’instauration d’une commission paritaire locative[2], avec la possibilité d’imposer des loyers maximums devant les juges de paix. « Je pense que cette démarche peut aider et qu’il s’agit d’un premier pas dans la bonne direction, mais je doute que ce soit suffisant. Bruxelles a tout simplement besoin d’avoir davantage de logements abordables, sans parler des logements sociaux qui sont vides parce que l’argent manque pour les rénover. »

« Il y a aussi des communes qui ne fournissent pas assez ou pas du tout d’efforts pour construire des logements locatifs abordables, alors qu’elles en ont toutes l’obligation (dans le cadre de l’objectif social contraignant). Simplement, elles n’ont aucun retour de bâton à craindre. Elles ont les moyens d’imposer des objectifs, par exemple en dissimulant des revenus d’impôts. En Flandre, les communes font souvent barrage, et elles ne sont pas nécessairement dirigées par des bourgmestres de droite. Je pense qu’il s’agit d’un problème de mentalité. Au niveau régional, les politiques affirment qu’il faut augmenter le nombre de logements sociaux, alors qu’à l’échelon local, les mêmes partis s’y opposent. »

Zelfbewoningsplicht

Quelques villes néerlandaises souhaitent instaurer une réglementation qui interdit à toute personne qui achète un logement à un propriétaire habitant les lieux de le mettre en location pendant quelques années. Dès l’année prochaine, Rotterdam, pour ne citer qu’elle, imposera aux propriétaires l’obligation d’occuper personnellement leur logement (zelfbewoningsplicht) dans certains quartiers. « Cela ne signifie pas qu’il sera interdit d’acheter des logements locatifs existants et de les relouer. Mais qu’il sera interdit d’en retirer un du marché acquisitif et de le mettre sur le marché locatif. Je pense que la mesure peut apporter une aide au niveau local, mais les investisseur·euse·s iront simplement prospecter d’autres endroits, ce qui ne fera que déplacer en partie le problème. »

« De manière générale, il est tout à fait possible d’interdire, mais je ne sais pas si c’est possible d’un point de vue juridique ni si l’interdiction va résoudre le souci. Il me semble en outre qu’il s’agit d’une politique difficile, parce que l’électorat souhaite pouvoir mettre des logements en location. C’est de là que vient une partie du blocage : cette interdiction est-elle voulue par un nombre suffisant de personnes ? Le monde politique peut faire beaucoup, mais il doit le vouloir. »

Ce qui est clair, c’est qu’une seule mesure ne suffit pas, il faut en combiner plusieurs pour s’attaquer à la crise du logement. « Je suis partisan d’une politique multidirectionnelle, indique Manuel Aalbers. Il faut protéger les locataires actuels sur le marché privé, renforcer la location sociale en proposant davantage de logements publics et imposer ce dernier point au niveau des communes. Mais après, il faut aussi tenir compte des formes d’habitat alternatives, notamment les Community Land Trusts (CLT, qui séparent la propriété foncière du bâti), qui sont au cœur de l’attention à l’heure actuelle. »

« En fait, il faut avoir le plus grand nombre possible d’alternatives. En Allemagne, les collectifs de locataires rencontrent un grand succès, car ils permettent aux locataires de créer leur propre agence de location sociale. Ce n’est pas la première chose qu’on attendrait de l’Amérique capitaliste, mais à New York par exemple, les alternatives ont poussé comme des champignons dans les années 70 et 80, entre autres des CLT et toutes sortes d’associations à but non lucratif destinées au logement, notamment des Limited Equity Cooperatives dont les membres sont propriétaires (sans la partie collective du CLT) mais ne peuvent pas réaliser un gain en cas de revente. »

Ces formes d’habitat alternatives doivent surmonter une multitude d’obstacles juridiques et un certain flou en la matière, sans compter qu’elles sont difficiles à mettre sur pied.

Ces formes d’habitat alternatives doivent surmonter une multitude d’obstacles juridiques et un certain flou en la matière, sans compter qu’elles sont difficiles à mettre sur pied et peuvent difficilement concurrencer le savoir-faire des acteurs et actrices privées. « Les pouvoirs publics ont tout intérêt à investir pour proposer un encadrement professionnel à ces personnes. Il y a aussi des banques qui financent volontiers ce type de démarches, notamment Triodos, alors que beaucoup de banques classiques ne s’intéressent pas aux projets collectifs. »

Il n’y a pas assez de réflexion politique au sujet de ces alternatives, conclut Manuel Aalbers. « Soit la personne achète un logement, soit elle doit s’en remettre au marché locatif. Et pour les revenus les plus bas : soit la personne figure sur une liste d’attente pour un logement social, soit elle loue un logement généralement mal entretenu à une ou un particulier. Les personnes ne veulent pas nécessairement être collectivement propriétaires, mais elles sont d’accord de mettre sur pied un projet collectif. Le moment est venu de passer à la vitesse supérieure pour que les alternatives soient elles aussi plus abordables. »

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Steven Vanden Bussche écrit à plein temps pour Apache, un média d'information indépendant néerlandophone. L'interview fait partie de la série "Hoofdstad te huur" d'Apache.

En 2022, le BRAL explore la rénovation urbaine et le logement à Bruxelles. Lorsque nous mettons à jour nos connaissances, nous aimons les partager avec vous. Si vous avez des questions ou des commentaires sur cet article, ou si vous souhaitez partager une bonne idée pour Bruxelles, veuillez contacter Benjamin à l'adresse benjamin[at]bral.brussels.

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[1] PUSH met en scène une ville dans laquelle les logements deviennent un pion dans un jeu financier. Voici un interview avec régisseur Fredrik Gertten et rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable, Leilani Farha.

[2] Ndlr: La secrétaire d'État bruxelloise au logement, Nawal Ben Hamou, a annoncé la création d’une commission paritaire locative et d'une grille de loyers au Parlement bruxellois dans le cadre de son plan d'urgence en décembre 2021. La commission sera formée au second semestre 2022. À partir de décembre, tout nouveau bail devra mentionner le loyer de référence en plus du loyer effectivement demandé par le/la propriétaire. La commission paritaire ne peut émettre un avis qu'à la demande du locataire qui soulève le problème du loyer supérieur au prix de référence. Cependant, le demande du Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l'Habitat (RBDH) était que la commission paritaire des loyers peut intervenir directement sur les loyers, quod non. L'organisation, dont le BRAL est membre, demande également une définition plus ambitieuse du loyer excessif, même si elle félicite la Région de reconnaitre pour la première fois qu'il est interdit à un propriétaire de demander un loyer "excessif".

Ces derniers mois ont été marqués par une forte mobilisation autour du droit au logement et le droit à la ville. Le BRAL était à l’appel, car nous aussi militons pour des logements décents et abordables pour une bonne santé. Nous avons déjà fait le compte rendu des quartiers populaires à Bruxelles qui s’organisent. En février, un espace de dialogue sur la ville de demain à Anvers, Stadsform, a invité un panel varié qui a témoigné sur des luttes allant de l’échelle super-locale à l’échelle nationale. La Coalition européenne d’action pour le droit au logement et à la ville s’est réunie à Bruxelles pour quatre journées intenses remplies de workshops, conférences, actions et échanges informels. Et fin mars les activistes et associations flamandes, wallonnes et bruxelloises ont posé les bases pour une collaboration qui veut durer dans le temps lors du Housing Action Day 2022.

Si chaque région, ville, quartier ou espace rural a ses propres spécificités, besoins et revendications, une voix commune ressort en clamant haut et fort : on ne peut plus continuer à (laisser nos co-citoyen·nes) vivre dans des logements inabordables, insalubres et où trop de discriminations à l’entrée persistent.

Le logement pour les gens, pas pour le profit 

La situation dans nos trois Régions est alarmante. Des milliers de ménages wallons restent sans logements suite aux inondations dévastatrices de l’été passé. Le logement social flamand est en pleine restructuration via la fusion des sociétés immobilières sociales, ce qui prend un temps et une énergie conséquente qui pourraient être consacrés à loger les plus démunis. Et à Bruxelles, 51.000 ménages attendent toujours sur la liste de logements sociaux et les loyers explosent dans la région. En moyenne, un locataire sociale attend 10 ans pour obtenir un logement d’une ou deux chambres. « Environ 25 % des ménages bruxellois vivent dans un logement "inadéquat" (avec soit des fuites, soit des problèmes d'humidité et/ou de pourriture) et 26 % vivent dans un logement surpeuplé (51 % des personnes avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté). » -  Baromètre social 2020.

Ce constat partagé fût porté par de nombreuses associations et manifestant·es le 27 mars lors du 3ème Housing Action Day belge. Pour la première fois, les forces wallonnes, flamandes et bruxelloises se sont unies pour porter un message au-delà de Bruxelles. Les mobilisations précédentes ont été virtuelles (premier confinement en 2020), immobiles (interdiction que le cortège se déplace en 2021) et se concentraient sur Bruxelles.

Les crises à répétition ont exacerbé la crise structurelle du logement décent et abordable qui touchait déjà les plus vulnérables. Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement les locataires précaires qui sont impactés mais c’est l’ensemble de la population qui est touchée par la crise économique liée à la hausse des prix de l’énergie. « Il y a de nombreux Bruxellois qui doivent consacrer une grande partie de leur salaire au logement. La crise du logement commence également à être ressentie par la classe moyenne », a déclaré à Apache Bart Van de Ven, coordinateur de Buurtwinkel Anneessens et membre du BRAL. D'où l'intérêt croissant pour la Journée d'action pour le logement en Belgique.

Cette journée est organisée à l'échelle européenne en concertation avec la Coalition européenne d’action pour le droit au logement et le droit à la ville (EAC). L'année passée, c’était 75 actions dans 68 villes à travers l’Europe. Cette coalition est née à la suite de discussions lors d’un contre-sommet Européen en 2013 lorsque des militant·es se sont inquiété·es du sort réservé à leurs villes pendant le MIPIM. Ce salon de l’immobilier à Cannes, où le billet coute 2.000€, est le haut lieu où s’organise un Monopoly international qui réunit administrations publiques, politiciens, investisseurs et professionnels de l’immobilier. On y organise l’aménagement du territoire et l’avenir des espaces convoités de nos villes et régions, à distance, sur maquettes et sans aucune consultation citoyenne quelconque. Et si le peuple n'est pas consulté et que ses intérêts sont bafoués, alors il s'agitera.

Stadsform : comment squatter la crise ?

Le Woonzaak en Flandre, un référendum victorieux à Berlin, une lutte locale partant du Tweebosbuurt à Rotterdam qui deviendra nationale, deux lieux hautement symboliques à Gand qui sont squattés. Autant de lieux que de stratégies ont été partagées lors d’une soirée organisée à Anvers autour du logement. Comment faire face à la pression immobilière qui vient autant des opérateurs publics que des promoteurs privés ? De quelles manières pouvons-nous nous renforcer mutuellement et lutter pour le droit au logement ?

Petit état des lieux de différentes situations chez nos voisins :

Le Woonzaak porte plainte au Conseil de l’Europe

La part de locataires en Flandre en diamétralement opposée à celle de Bruxelles avec environ 20% de locataires privés et 6% de locataires sociaux. Si cette proportion est faible, le modèle de logement flamand ne protège pas les plus démuni·es et ne leur garantit pas un logement adapté et abordable de bonne qualité avec une sécurité d’y rester suffisante.

Le Woonzaak est une initiative qui porte plainte contre le gouvernement flamand au Conseil de l’Europe (plus spécifiquement le Comité européen de la protection sociale) pour l’absence d’une politique sociale de logement. Cette inaction mène à un droit au logement souvent bafoué et mis sous pression des trois manières suivantes :

  1. Les propriétaires précaires ne sont pas en mesure d’améliorer la qualité de leurs propres logements ;
  2. Les 6% de logements sociaux en Flandres sont largement en dessous des moyennes européennes (mais en phase avec la moyenne régionale bruxelloise de 7,22%) ;
  3. Il n’y a pas de politique régissant le marché privé.

Cette combinaison de facteurs oblige les publics à faibles revenus à se tourner vers le marché privé. Lui qui n’est pas connu pour être accessible, abordable ou offrant une sécurité suffisante. Le Woonzaak revendique le respect du droit au logement, lui qui est inscrit dans la constitution, dans son ensemble et dans ses particularités.

  1. Oui à un marché privé durable sans propriétaires précaires
  2. Oui à une politique active du gouvernement sur le marché privé, autant pour les locataires que les bailleurs, garantissant un lien entre prix et qualité
  3. Oui au doublement de l’offre de logements sociaux et à une politique d’attribution transparente

L’initiative est portée par 45 organisations sociales néerlandophones et récemment aussi un certain nombre de municipalités. Outre leur livre, ils organisent également des actions de rue locales pour attirer l'attention sur le logement abordable et de qualité.

Berlin, lieu d’espoir avec une réalité partagée

270.000 manifestant·es pendant un Friday for future en 2019. 359.000 signatures pour le lancement d’un referendum sur le logement en 2021. S’il y a bien une ville capable de se mobiliser massivement sur des questions sociétales, c’est Berlin. Toha nous avait prévenue en 2018 suite à sa visite à Berlin, 86% de locataires et un doublement (ou même triplement, dans certains quartiers) en dix ans du prix au m² du marché locatif font de cette ville un terreau fertile pour faire valoir le droit au logement et à la ville.

Cette mobilisation tire une partie de ses racines en 2004 quand la ville-Etat de Berlin vend 65.000 logements à un fond d’investissement. Plusieurs années et opérations financières plus tard, les grandes sociétés immobilières possèdent plus de 240.000 logements – soit plus de 12% du parc locatif. Cette abus de position dominante a motivé des militant·es locaux à lancer une campagne portant le nom Deutsche Wohnen & Co Enteignen (Exproprier Deutsche Wohnen & Co) qui vise à corriger cette privatisation massive de 2004. Ils insistent sur le choix des mots : exproprier n’est pas racheter car l’objectif n’est pas de compenser les acteurs immobiliers à la valeur de marché des biens qu’ils détiennent. 

Suite à deux pétitions, la première pour initier le référendum avec 77.000 signatures et la deuxième avec ces fameuses 359.000 sympathisant·es pour le lancer officiellement la proposition d’exproprier les propriétaires détenant plus de 3.000 unités de logements à Berlin a été soumise au vote. Ce referendum faisait parties des cases à cocher lors des élections de septembre 2021 et plus d’un million de personnes ont voté OUI !, soit 59,1% des votants.

Si ce résultat est inspirant et a donné un souffle positif au monde du logement, la réalité n’est pas aussi rose. La nouvelle majorité est plus conservatrice et ne cautionne pas le résultat du référendum. À priori, l’expropriation n’est pas prévue pour demain et le gouvernement met des bâtons dans les roues d’une éventuelle proposition de loi. Cette impasse parlementaire parait frustrante mais les militant·es berlinois·es sont sans équivoque : plus d’un million de personnes sont d’accord avec leurs propositions. L’énergie était débordante et inspirante. Mais ce n’est toujours pas assez pour vraiment mettre la pression au système bien installé. La lutte continue …

Woonopstand en de Tweebosbuurt

L'exemple du Tweebosbuurt dans le Afrikaanderwijk à Rotterdam est inspirant : une mobilisation ultra locale à l’échelle du quartier s’est transformée en une lutte nationale. Avec une mention spéciale accordée par les Nations Unies !

Comme souvent, une société immobilière débarque dans un quartier avec une volonté claire. 535 logements sociaux seront démolis et remplacés par 374 logements, dont seulement 130 sont sociaux. La ville soutient les plans du géant Vestia. Selon elle, il y a trop de logements sociaux dans ce quartier historiquement populaire et c’est une manière efficace d’augmenter le niveau socio-économique de Rotterdam.

Le sort réservé au Tweebosbuurt n’était pas un cas isolé. Plusieurs quartiers étaient visés par des politiques de rénovation urbaine poussés par une coopération entre le public et le privé. Ensemble, des artistes, des académiques, des citoyen·nes, des travailleurs concernés se sont mobilisés pour faire entendre leur voix et contester la transformation voulue.

La pertinence de la mobilisation était telle que petites et grandes villes se sont jointes au mouvement. Des quartiers d’Amsterdam, Utrecht, Amersfoort, Delft ou encore Eindhoven étaient voués au même sort. Les pauvres dehors !

Le Woonopstand est né de cette alliance nationale visant à maintenir les habitant·es dans les quartiers où ils et elles ont grandi. Cette organisation grassroots est soutenue par plus de 184 associations et s’est rassemblée tous les samedis pour une action visant à mettre la pression pour le maintien du logement social locatif et faire respecter le droit au logement. Parti d’une initiative entre voisins inquiets pour leur avenir, le mouvement a eu un succès retentissant. 15.000 personnes ont manifesté à Amsterdam en septembre 2021. 10.000 à Rotterdam. Mustapha, notre intervenant local, nous a expliqué que c’était la première fois depuis les années 80 que les Pays-Bas (où 40% de la population est locataire) voyaient une telle mobilisation autour du logement. Celles-ci se sont malheureusement accompagnées de violences policières et le Woonopstand a demandé une enquête indépendante sur la violence disproportionnée.

L'impact de la mobilisation citoyenne a été telle que Leilani Farha, Rapporteuse spéciale aux Nations Unies pour le droit au logement (que vous avez peut-être vue dans le film Push), et quatre autres Rapporteurs ont envoyé une lettre au gouvernement hollandais. Ces expert·es ont pointé du doigt l’évidente transgression au droit au logement de leurs politiques dans le Tweebosbuurt. C’était la première fois qu’une ville et une société immobilière ont été ciblés par les Nations Unies directement.

Bernadette Blijft

Le Sint-Bernadettewijk à Gand est un des premiers quartiers de logements sociaux en Belgique, datant des années 1920. Il se vide petit à petit car les conditions de vie y sont extrêmement insalubres. Moisissures, risque d’incendie ou d’électrocution, structure du toit instable. La ville de Gand et WoninGent, la société de logement sociaux propriétaires du quartier, comptent désormais démolir l’entièreté du quartier pour y reconstruire du logement à finalité sociale car la rénovation est trop couteuse. Un gout de déjà vu ? Il y a de quoi comparer avec la situation de la Rue du Rempart des Moines.

Simon, membre du groupe d’action Bernadette Blijft, a pourtant essayé de faire entendre la voix des habitant·es auprès des politiques et de WoninGent. Si le quartier a toujours eu une mauvaise image pour ceux qui le connaissaient mal, les activistes eux ont découvert des personnes ayant habité là toute leur vie qui en parlaient avec charme. Bernadette Blijft occupait temporairement des lieux pour s'implanter dans le quartier, créer du lien avec les habitant·es, rassembler leurs revendications et interpeller le conseil communal. Malheureusement, le quartier s’est vidé au fil du temps et de l’inaction publique.

Blok per blok. Voilà la revendication finale de Bernadette Blijft. Si vous démolissez le quartier, faites-le au moins bloc par bloc pour permettre à ceux qui souhaitent y rester de pouvoir le faire. Impossible, selon l'échevine du logement car l’opération serait trop couteuse. On se croirait vraiment aux cinq blocs ! Le permis pour démolir a été délivré pendant l’été 2021 et les habitants seront relogés ailleurs à Gand.

Pandemisten

Le Caermersklooster de Gand est un lieu qui a historiquement été sous tension. Il a été squatté dès les années 80 pour contrer un projet de revente à un investisseur privé pour y réaliser un hôtel. Le bâtiment est resté dans les mains du public suite à une mobilisation réussie mais la lutte a repris de plus belle en 2021. WoninGent, propriétaire du lieu, a mentionné une possibilité de revente au privé. Comme le prix de rénovation est élevé, l’opérateur public se tourne vers des investisseurs. Rebelote : le couvent est squatté en mai et décembre 2021 par les Pandemisten pour exprimer leur mécontentement face à ce risque d’une opération financière juteuse.

En s’inspirant des actions du Sint-Bernadettewijk, des habitant·es et des squatteurs·euses ont organisé des manifestations, des activités avec des citoyen·nes, des débats dans le couvent et des interpellations au conseil communal. Alors que la ville se cache derrière son inhabilité d’intervenir dans le dossier car elle n’est pas propriétaire du couvent, les militant·es rétorquent que c’est une excuse infondée. La ville de Gand est en effet actionnaire à 90% de WoninGent.

Les actions des Pandémistes ont porté des fruits : le 24 février, la ville de Gand a organisé un « débat urbain » sur l'avenir du monastère, en concertation avec les différents acteurs du dossier. Le rapport de ce débat est accessible au public. Les Pandémistes regrettaient que les questions structurelles sur la politique générale de Gand soient évitées. « Bien que nous puissions tous être reconnaissants que la reconquête des cœurs pandémonistes gantois ne se soit pas faite avec un débat typique sur la ‘couleur des pots de fleurs’. »

Après ce tour d'horizon des événements, il est temps de tirer quelques conclusions. Nous nous concentrons sur deux points : le squat et la rénovation.

Le squat comme arme face à la crise du logement

La vacance immobilière est une des causes contribuant à la crise de logement abordable que nous vivons actuellement. Pourquoi les propriétaires laissent-ils leurs bâtiments vides ? Pour certains, c’est une impossibilité de rénover par faute de moyens. Souvent, le bâtiment est un placement financier qui permet d’immobiliser du capital avec très peu de risque. Le bâti est une valeur refuge qui offre un taux largement plus intéressant que l’épargne. Dans une logique marchande, un investisseur sait que le prix de l’immobilier ne fait en général qu’augmenter et il peut donc se faire d’importants profits en peu de temps. 

Si le squat n’est pas une solution à long-terme pour sortir de la crise du logement, il permet de maintenir une certaine pression sur des bâtiments laissés vides. C'est une manière peu couteuse et efficace pour mettre la pression sur les propriétaires que le gouvernement a muselé depuis la loi anti-squat de 2017, qui a compliqué l’occupation illégale de bâtiments. C'est un outil plus facile à appliquer qu’une taxe sur la vacance immobilière, qui tarde à se faire respecter.

Comme l’ont montré les deux exemples à Gand ou de nombreuses autres occupations à Bruxelles, le squat est un moyen direct de lutter contre le vide et la spéculation immobilière. Il permet de créer des liens entre citoyen·nes de différents milieux qui s’unissent autour d’intérêts partagés pour la ville et font preuve d’une solidarité exceptionnelle entre elles et eux. 

La rénovation ? Oui, et pour ceux qui y habitent déjà !

La Rue du Rempart des Moines, le Sint-Bernadettewijk et le Caermersklooster illustrent ce qu’il advient d’une absence de plusieurs années de politique sociale et écologique de logement. L’inaction et la négligence repoussent toujours la rénovation et au final explose le budget. On se retrouve alors dans des situations compliquées : le lieu est insalubre et ne permet plus d’y habiter correctement et le public ne dispose pas – ou n’a pas prévu de disposer – des budgets requis pour rénover petit à petit pour permettre aux habitant·es de ne pas être déplacés. Du coup, soit on démolit et on reconstruit, soit on revend à un privé.

Dans les deux cas, la collectivité est perdante car les bilans environnementaux (émissions CO2) et sociaux (réduction du nombre de logements sociaux ou relogement des habitant·es loin de leurs racines) sont négatifs.

Une politique volontariste de rénovation du bâti est évidemment souhaitable pour des raisons écologiques et d’habitabilité évidentes. Il faut cependant être vigilant de l’accompagner d’un contrôle sur les rénovations abusives. Lors des échanges chez Stadsform et avec les militant·es européen·nes, plusieurs collectifs évoquaient les renovictions, ou la rénovation entrainant à une expropriation de fait car elle est suivie d’une hausse des loyers. C’est une technique bien connue du fonds d’investissement Blackstone, qui gère un portefeuille immobilier de plus de 430€ milliards.

Continuons à nous mobiliser !

Le mouvement pour le droit à la ville et le droit au logement prend de l’ampleur à toutes les échelles. Des luttes inspirantes voient le jour partout car nous avons de plus en plus de mal à se loger à prix décent, quelle que soit la politique de logement mise en place. C'est à travers une multiplication des formes d’activisme et de collaboration entre citoyen·nes de tous bords qu’on arrivera à mobiliser les politiques autour de la crise du logement abordable et décent.

Toutes les pistes n'ont évidemment pas été abordées ici mais nous voyons d’autres exemples comme le développement des Community Land Trust à Bruxelles et, on l’espère, l’inclusion de certaines clauses minima de logements sociaux dans les Plans d’Aménagement Directeurs. Encore faut-il que ce soit du vrai logement social locatif et non acquisitif, lui qui retarde juste l’entrée du bien sur le marché privé.

Au final, comme l’a très justement dit Mustapha du Tweebosbuurt, « levez-vous, unissez-vous, mobilisez les autres et vous verrez que vous pourrez atteindre des choses ».

Avez-vous des questions, des remarques ou des suggestions par rapport à cet article ? Ou avez-vous une idée sur un Bralcafé ou un autre événement autour du logement ? Contactez benjamin[at]bral.brussels !

Benjamin Delori

Maintenant que les résultats de CurieuzenAir sont connus, il est temps de prendre le pouls. La prime BruxselAir, la LEZ, la zone 30, ... Le gouvernement fait déjà beaucoup pour améliorer la qualité de l'air à Bruxelles, certainement en comparaison avec les années du tout-à-la-voiture. Mais que peut-elle faire de plus ? Qu'est-ce qui pourrait être amélioré ?

Débattez avec les ministres Alain Maron et Elke Van den Brandt le 23 mai à 20h au KVS à Bruxelles. En collaboration avec BRUZZ et UAntwerpen. Avec Client Earth, le BRAL et Filter Café Filtré.

Vous pouvez vous inscrire ici !

CurieuzenAir est une initiative de l'Université d'Anvers, du mouvement urbain BRAL et de l'Université Libre de Bruxelles, en étroite collaboration avec Bloomberg Philanthropies, Leefmilieu Brussel, De Standaard, Le Soir, BRUZZ et DPD.

Le BRAL soutient l’analyse de Brussels Studies Institute (BSI) sur le projet Métro Nord.

Le gain environnemental escompté se révèle négligeable et l’amélioration attendue de la mobilité peu satisfaisante. Les priorités ont changé (télétravail, crise énergétique…). Or, ce projet constitue une menace grave pour les finances régionales et, donc pour les autres politiques que la Région doit mener.
Est-il encore temps d’arrêter le projet Métro Nord ? Pour les auteurs de ce BSI Position Paper, l’enquête publique pour le creusement d’un nouveau tunnel nous en offre l’occasion.
Nous espérons que les décideurs prendront ces arguments en compte.