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Ce dimanche, plus de 50.000 personnes ont convergé dans les rues de Bruxelles. Une foule massive a répondu présent à l’appel de la Coalition Climat, plus diversifiée et déterminée que jamais. Face à une crise climatique toujours plus tangible, les citoyennes et citoyens ont fait part de leur inquiétude et ont interpellé le monde politique: “Combien de victimes faudra-t-il encore avant de vraiment passer à l’action”? 

Un signal fort

Quelques semaines avant un important sommet européen et la COP26 de Glasgow, la Coalition Climat envoie un signal fort aux représentants politiques belges. 

La Belgique dispose des ressources et de solutions pour lutter contre la crise climatique mais, à quelques semaines de la COP, elle n’a toujours pas de vrai plan climat soutenu par toutes ses entités”, explique Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition Climat. “Nous demandons la mise sur pied d’un Green New Deal belge, qui repose sur des actions ambitieuses et concrètes”.

Les événements météorologiques extrêmes se sont succédé en 2021 : inondations, feux de forêt, vagues de chaleur... faisant toujours plus de victimes humaines et détruisant des pans entiers de nature. Une nature pourtant extrêmement précieuse pour nous aider à faire face aux conséquences du changement climatique. Des politiques fortes sont nécessaires pour lutter contre les causes et les conséquences de la crise climatique, et protéger en priorité les populations les plus vulnérables, qui en sont les premières victimes. 

Cet été, la crise climatique nous a frappé directement ici en Belgique, meurtrière” explique Bernadette Leemans, habitante de Chaudfontaine, victime des inondations et présente à la marche. “J’avais déjà participé aux marches climat par le passé mais aujourd’hui je ne suis plus simplement une citoyenne inquiète, je suis une réfugiée climatique”. 

Une mouvement climat de plus en plus diversifié 

Plus de 90 organisations actives dans tout le pays ont pris part à la préparation de cette marche. Organisations environnementales et Nord-Sud, syndicats, mouvements de jeunesse, … rejoints cette fois par des mutualités, des organisations des droits humains, de lutte contre la pauvreté, le mouvement pour la paix, des organisations socioculturelles, etc. 

Les mobilisations citoyennes de ces dernières années sont parvenues à mettre le climat à l’agenda politique. Il est maintenant temps de traduire les promesses politiques en action concrète" conclut Nicolas Van Nuffel. “Le mouvement climat a montré qu’il est incontournable, et continuera à se battre tant que nos responsables politiques ne seront pas à la hauteur du défi climatique”.

Plus d’information

Contact

 
Coalition Climat

La Coalition Climat est une asbl nationale qui réunit plus de 80 organisations de la société civile belge (ONG environnementales, de coopération au développement, syndicats, mutualités, organisations de jeunesse, mouvements citoyens) autour de la justice climatique. Elle fait pression auprès des décideurs politiques pour des mesures fortes et mobilise un large public pour une société juste et respectueuse du climat.
www.coalitionclimat.be

Le nouveau plan pour la Friche Josaphat - qui est plus ou moins un copier-coller de l'ancien - n'atteint pas la barre. Nous lançons donc un appel à répondre en masse à l'enquête publique en cours et à demander au gouvernement de changer d'avis. 

Le contexte 

Au mois d'août 2021, le gouvernement bruxellois a présenté au public un nouveau plan d’aménagement directeur (PAD) pour le site de la Friche Josaphat. L'enquête publique sur le PAD Josaphat a débuté le 16 septembre et se poursuivra jusqu'au 25 novembre. La version précédente du plan a été accueillie par une protestation massive. Le gouvernement bruxellois a promis de tenir compte des protestations et une étude supplémentaire sur la biodiversité a été ordonnée. Vous pouvez trouver les plans actuelles sur les site de Perspective.brussels. Le BRAL a étudié ces plans et vous invite à réagir.

Qu'est-ce qui a changé ?  

Si l'on met les deux plans côte à côte, le changement est immédiatement visible : une zone de construction a été supprimée pour faire place à un "Bioparc" de... 1,28 ha. C’est très petit si on compare ça avec la taille totale du site : l’Est et l’Ouest ensemble font 24 ha.

Néanmoins, quelques changements positives sont apparus : il n'y a plus de trafic motorisé de transit et les places de stationnement à côté du parc ferroviaire ont disparu. Il y a quelques autres changements mineurs, mais il faut avouer : le nouveau plan est plus ou moins un copier-coller de l'ancien. C’est justement ce que les associations et les collectifs de citoyens souhaitaient éviter en proposant le #PlanBJosaphat, un plan radicalement nouveau et cohérent.  

C’est ce que nous voulons encore : un plan radicalement nouveau, cohérent et co-construit. Nous lançons donc un appel à répondre en masse à l'enquête publique en cours et à demander au gouvernement de changer d'avis. 

De nombreux arguments avaient déjà été listés dans le cadre du manifeste du #PlanB, n'hésitez pas à les utiliser. Nous l'expliquons également pour vous dans cette vidéo. Nous expliquons ci-dessous pourquoi nous restons sur notre avis, pourquoi la nouvelle version ne suffise pas non plus.

Voici quelques idées qui pourraient vous inspirer : 

Préservation de la biodiversité

Un milieu de plus en plus rare en Région de Bruxelles-Capitale

Plus de 1000 espèces ont été observées sur ce site. Cette richesse est reconnue non seulement par les amoureux de la nature locaux mais aussi pour les associations nationales de protection de la nature (Natagora et Natuurpunt) ou encore par l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique. Plusieurs articles scientifiques ont été publiés sur la friche, attestant de son intérêt certain pour la faune et la flore belges.

La nature a besoin d'espace. De nombreuses études montrent que la surface est un facteur critique pour de nombreuses espèces et pour la qualité d’un réseau écologique.[1] 

Avec un bioparc de 1,28 hectare, il y aura moins d'espèces, celles qui seront présentes seront moins nombreuses, les oiseaux migrateurs perdent un espace de repos sur leur route. 

Il est vrai que le bioparc est complété par un “wadi parc” et le “sport parc”, ce qui augmente la surface végétalisée. Cela dit, cette dernière est largement destinée à des activités de loisirs. 

Notre demande : la création d’un “bioparc” de 14 hectares (sur les 34 du PAD)

La localisation a aussi de l’importance 

La partie la plus riche du site en termes de biodiversité sera la première à disparaître sous les pelleteuses. 75% des espèces de la friche ont été observées sur la partie du site où il est prévu de développer la phase 1. Dans ce contexte, il est difficile de croire que les pouvoirs publics ont réellement pris la mesure des impacts du projet sur la biodiversité.

Nous avons conscience que la Région est déjà en dialogue avec différents interlocuteurs pour le développement de cette phase 1 mais nous rappelons que la loi sur les marchés publics (art. 85) stipule que les gouvernements ont toujours le droit d'arrêter une procédure.   

  Notre demande : STOP à la phase 1 du projet

La nature, c’est une histoire de connexion et de réseau

La nature a besoin aussi de connexion pour persister - d’où le développement au niveau européen du réseau Natura 2000 par exemple, ou encore en Région de Bruxelles-Capitale du réseau écologique bruxellois. 

Pour préserver les connexions au sein de la friche mais aussi vers l'extérieur et la diversité des milieux, les talus boisés sur l’ensemble de la zone complètent la diversité des milieux/biotopes. Dès lors, non seulement les talus parc doivent être préservés mais aussi l’ensemble de talus présent au nord du Bioparc, remplacé actuellement par des logements. 

De plus, la friche et sa préservation offrent l’opportunité d’une continuité verte entre le centre- ville et la périphérie bruxelloise.

Notre demande : la préservation de toutes les zones de talus

Lutte contre le réchauffement climatique 

Pour limiter le réchauffement urbain, pour faire face à la multiplication attendue des épisodes de canicule et d’inondation dans les années à venir, la nature est l’une des solutions. Dans ce contexte, il semble absurde de se priver des nombreux services que rend aujourd’hui cet espace en termes de captation de CO2, de couloir de fraîcheur, de gestion de l’eau et de prévention face aux inondations, …

Dans le nouveau plan, ces enjeux sont reconnus : les Wadi parcs ont, pour partie, l’objectif d’être au service d’une gestion de l’eau plus pertinente et on constate aussi une volonté de perméabilisation progressive dans la zone urbanisée actuelle.

Un espace ouvert et perméable réduit par ailleurs également le stress thermique. Si une construction plus compacte peut réduire les émissions de gaz à effet de serre (dues aux transports), elle augmente le risque de stress thermique urbain. Les zones urbaines formant des îlots de chaleur qui deviennent encore plus invivables du fait du réchauffement climatique, le refroidissement du centre de Bruxelles devient une question urgente. Nous devons nous attaquer à ce problème maintenant de manière planifiée !

Un réseau vert et bleu permet d'étendre le refroidissement de l'extérieur de Bruxelles vers le centre. En alternant les zones bâties avec de larges zones vertes, il devient possible de ventiler naturellement la ville grâce au flux d'air dus à l'alternance de zones fraîches et chaudes. Cette idée est basée sur le concept de la ville à doigts ou le modèle de la ville à lobes et a été développée dans la première moitié du 20ème siècle. Des villes comme Copenhague, Amsterdam, Hambourg et Stockholm ont déjà commencé à l’appliquer. En Belgique, la ville de Malines fait partie de celles qui travaillent sur ce concept.

Comme indiqué dans le Manifeste #PlanB, la surface imperméabilisée dans la partie industrielle y est très importante par rapport aux activités qui s'y déroulent. Mais pourquoi se compliquer la tâche en imperméabilisant massivement d'un côté et perméabilisant quelques mètres de l’autre ?

Dans tous les cas, cela n'aura guère d'impact sur la surface totale qui disparaîtra sous le béton.

Notre demande : Garder le vert là où il existe et faire le gris sur le gris

D’autres pistes issues du #PlanB

Les bureaux vacants (nouveaux chiffres et tendances)

La tendance précède déjà la crise que nous connaissons tous : le télétravail augmente, ce qui impacte l’immobilier bruxellois, même si d’autres facteurs influencent bien sûr la vacance des bureaux. Le récent rapport de Perspective sur le sujet le montre : le taux de vacance des bureaux a légèrement augmenté (de 954 870 m² en 2018 à 978 424 m² en 2020). Les effets de la crise corona ne sont pas encore totalement visibles dans les chiffres et que beaucoup de nouveaux bureaux sont prévus (415 202 m² déjà approuvés).

A titre d’exemple, nous pouvons citer la Régie des bâtiments dont les chiffres sont révélateurs. Alors qu'en 2012, celle-ci fournissait encore 100 postes de travail pour 110 employés à temps plein. En 2018, elle en comptait 82 et dans un avenir proche, elle n'en fournira plus que 58.

D'autres acteurs majeurs, comme la Commission européenne, ont également annoncé des réductions drastiques. Il est difficile d'avancer un chiffre exact, mais la Banque nationale de Belgique estime que les surfaces de bureaux nécessaires diminueront de 22 % au cours des cinq prochaines années. Le gouvernement doit jouer un rôle de pionnier afin d'utiliser ces espaces pour créer des logements abordables et agréables pour les habitants de Bruxelles.

Notre demande : mettre (encore) plus d'efforts dans la reconversion des bureaux

Les opportunités de l’Avenue Léopold III

Dans son plan I Love Josaphat, le collectif de citoyens Team Léopold III propose, à juste titre, de mieux utiliser le potentiel de l'avenue Léopold III. Leur réflexion est la suivante : “Le boulevard Léopold III se situe tout près et parallèle au site Josaphat : c’est un axe majeur construit dans les années 1960 pour relier le centre-ville à l’aéroport. Le long du boulevard Léopold III, il y a plusieurs immeubles de bureaux qui sont vacants ou qui le deviendront bientôt. Il y a aussi plusieurs parcelles qui sont à peine construites et que l’on pourrait facilement densifier. De plus, plusieurs de ces sites sont de la propriété publique. Ne serait-il pas plus logique de densifier aux endroits les plus accessibles et autour des nouveaux nœuds de transport public ?”. Selon leurs calculs, cela pourrait conduire à la création de 1552 logements. Le gouvernement doit examiner toutes les opportunités AUTOUR de la friche de sorte à préserver un maximum les espaces végétalisés existant.

Notre demande : un élargissement du périmètre pris en compte dans le PAD, de sorte à analyser toutes opportunités 

Du logement oui, mais du logement social

La croissance démographique est inférieure aux prévisions d'il y a dix ans, moment du début du projet de PAD Josaphat. En 2010, un boom démographique s’annonçait et donc la nécessité de faire face au besoin en logement. En janvier 2019, déjà, le Bureau fédéral du Plan a ajusté ses prévisions : d'une croissance annuelle prévue de 10 000 personnes, il s'attendait à une croissance de 3 600 personnes par an.

Toutefois, le besoin en logement est bien là mais c’est un besoin en logement abordable. C’est là qu’est l’urgence. Le plan actuel prévoit 45% de logements publics. C’est sans doute le plan le plus ambitieux sur la question du logement social en Région de Bruxelles-Capitale mais cela reste très faible au vu de l’importance de la tâche.

Notre demande : 

  • Prenons le temps de faire un NOUVEAU PAD et s’il faut commencer, développons d’abord le quartier de la gare à l'est des voies ferrées (au nord de la zone industrielle actuelle)
  • Les terrains publics restent publics 
  • 60% des logements sont des logements sociaux

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C’est quoi une enquête publique ?

C’est un moment prévu par la loi durant lequel les pouvoirs publics permettent aux différentes parties prenantes de la société (citoyens individuellement mais aussi en collectif, associations, entreprises, écoles, …) de prendre connaissance d’un projet d’aménagement ou d’une future politique et de donner leur avis sur le projet d’aménagement proposé. Généralement divers documents sont mis à disposition de ceux qui auraient envie de s'intéresser au projet : un résumé non-technique, une sorte de synthèse, un rapport ou une étude d’incidences.

Le BRAL trouve dommage que la participation citoyenne se limite à une enquête publique dans ce dossier important. Nous sommes en faveur d’une vraie co-création en amont du processus, afin d’améliorer les plans. En l'absence de ce type d'initiative, nous comptons sur votre participation pour vous faire entendre ! Nous vous fournissons quelques astuces ci-dessus pour faciliter votre participation à l'enquête publique.

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Participez avant le 25 novembre - Merci !

Vous êtes convaincu que les plans pour la friche Josaphat doivent changer ? Alors faites entendre votre voix ! Vous pouvez participer avant le 25 novembre en envoyant vos arguments et points de vue en spécifiant simplement le cadre :

Des commentaires ? Des suggestions ? Vous pouvez nous contacter via info at bral.brussels.

Perspective expliquera les plans officielles pendant une réunion publique le 26 octobre.

[1] Joscha Beninde, Michael Veith and Axel Hochkirch, “Biodiversity in cities needs space: a meta-analysis of factors determining intra-urban biodiversity variation”, Ecology Letters, (2015) 18: 581–592

Piétons, automobilistes, cyclistes : nous partageons tous la route… ce qui n’est pas sans provoquer certaines tensions ! Convaincus qu’une bonne cohabitation sur la route passe notamment par une meilleure connaissance du code de la route et une meilleure compréhension entre usagers, le GRACQ – Les Cyclistes Quotidiens et Pro Velo s'engagent, à partir du lundi 11 octobre, sur le terrain comme sur la toile. Les différentes actions de sensibilisation s’inscrivent dans le cadre de la campagne automnale « Happy Streets ».

Mieux se comprendre pour mieux cohabiter

À l’instar de nombre de leurs voisins européens, les Belges effectuent une transition sans précédent vers des comportements de mobilité plus durables. Mais dans un espace public encore largement consacré à la voiture, le changement amène son lot d’interrogations : piétons, cyclistes et automobilistes peinent parfois à cohabiter sur la route, au point d’adopter des comportements dangereux ou agressifs.

Premier pilier d’une bonne cohabitation : le code de la route, un langage commun pour comprendre le comportement des autres usagers sur la route et assurer la sécurité de tous.

« Dans nos formations à la conduite en ville, on débute toujours par un rappel théorique. Quel que soit leur mode de déplacement habituel on s’aperçoit que ce sont toujours les mêmes aspects du code de la route qui sont méconnus de nos participants et qui engendrent des situations conflictuelles. »  - Tom Geens, responsable département éducation chez Pro Velo

Sensibilisation sur le terrain et sur la toile

Pas moins de 26 actions portées par les équipes bénévoles du GRACQ prendront place à Bruxelles et en Wallonie, du 11 au 22 octobre 2021. L’objectif : échanger entre usagers dans un esprit positif autour des règles du code de la route parfois méconnues : la zone avancée pour cycliste, la distance latérale de dépassement ou encore le cédez-le-passage cycliste au feu.

> Consulter l’agenda des actions de terrain à Bruxelles et en Wallonie 

Parallèlement aux actions de terrains Pro Velo fait le point sur les ingrédients essentiels à une bonne cohabitation. Que peut-on faire pour mieux se voir et mieux s’entendre ? Sur son site web et ses réseaux sociaux Pro Velo encourage tous les types d’usagers à agir ensemble sur la route pour plus de courtoisie et de sérénité.

Happy Streets - Ensemble sur la route

Nous souhaitons tous nous déplacer de façon sûre et sereine. Durant tout l’automne, Pro Velo et le GRACQ proposeront à l’ensemble des usagers de la route de mener une réflexion positive autour de la cohabitation dans un espace public en mutation, au travers de différentes initiatives : actions de sensibilisation, communication, formations, podcast…

Une campagne à suivre sur les sites et les réseaux sociaux des deux associations :

Contact presse

Photo: Eric Danhier, Visit.Brussels

Juste avant les vacances d'été, la Plateforme interrégionale pour une économie durable avait eu vent de la volonté d’une partie du Gouvernement bruxellois de donner un coup d’accélérateur à la modification partielle du PRAS (Plan régional d’affectation du sol) nécessaire à la réalisation du projet Neo, modification attaquée à trois reprises, et avec succès, par une partie des membres de la Plateforme.

Le point qui devait être discuté au Conseil des Ministres fut finalement retiré en raison de divergences de vues au sein du gouvernement. Ces divergences sont apparues au grand jour dans la presse la semaine dernière, questionnant  la pertinence de poursuivre le développement d’un méga-centre commercial de 72.000 m² dans un contexte cumulé de crise climatique et économique.  Pourquoi la Région bruxelloise gaspillerait-elle encore son énergie à déployer un cadre juridique pour permettre la réalisation d’un centre commercial cannibale ?[1]

Chaque jour nous rappelle pourtant que l'événementiel, le tourisme et le commerce, ont été touchés de plein fouet par la pandémie du Covid-19. Cette perturbation conséquente de notre économie devrait  être vue comme une opportunité pour effectuer des changements durables et  repenser le plateau du Heysel  selon un nouvel équilibre moins prédateur.

Rappelons qu’en cette période d’urgence climatique, le Gouvernement bruxellois travaille d'arrache-pied à une Stratégie Régionale de Transition Economique, inspirée du modèle du Donut, un modèle que pourrait suivre l'aménagement du plateau du Heysel. Mais ce n’est pas la voie qu’une partie du gouvernement souhaite visiblement emprunter en cherchant encore une fois à modifier le PRAS, modification dont le seul intérêt est de permettre la création de 72.000 m² de commerces.  

Depuis sa naissance, la Plateforme se veut un partenaire constructif de la transition économique de la Région bruxelloise. La Plateforme demande qu'un effort commun soit mené pour trouver une lecture du réaménagement du Heysel qui puisse combiner les intérêts des acteurs économiques et ceux des habitants de la Région bruxelloise.

À l’instar des nombreux parlementaires qui ont déjà interpellé le Ministre-Président sur le sujet,  la Plateforme demande une réévaluation de l’ensemble du projet en concertation avec les habitants et les acteurs socio-économiques et exige une plus grande transparence sur les engagements pris, les montants dépensés ou engagés pour un projet dont la valeur globale dépasse le milliard d’euros.

Pour la Plate-forme interrégionale pour une économie durable :

IEB: Claire Scohier, 0473/66 75 05
BRAL: Steyn Van Assche,  0498/132586
BBL: Erik Grietens, 0474/40 63 94
ARAU: Jean-Michel Bleus  02/219 33 45
UNIZO Vlaams-Brabant & Brussel: Anton Van Assche, 0478/44 41 19
CSC: Benoît Dassy   0498/ 51 89 15
UCM : Sophie Heuskin 0494/302631

*La Plateforme interrégionale pour une Economie Durable se compose des organisations suivantes : Bond Beter Leefmilieu (BBL), le Brussels Raad voor het leefmilieu (Bral), Inter-Environnement Bruxelles (IEB), ARAU (Atelier de Recherche et d'Action Urbaines), ACV Regio Halle-Vilvorde, ACV-CSC regio Brussels, Beweging.net Brussel-Halle-Vilvoorde, l’Union des Classes Moyenne Bruxelles (UCM) et Unizo Vlaams-Brabant & Brussels

[1]L’étude de marché qui appuie le développement du centre commercial montre que plus de 50 % de la clientèle viendrait de Bruxelles. Cela impliquerait donc forcément un potentiel de cannibalisation au détriment des centres commerciaux existants notamment ceux du centre-ville. Une enquête qui vient d’être réalisée par Hub Brussels sur Docks Bruxsel montre que l’offre présente à  Docks Bruxsel est à 90 % similaire à celle qui existe ailleurs en Région de Bruxelles-Capitale, en particulier dans le centre-ville - rue Neuve et Porte de Namur. Plutôt que de fournir une offre complémentaire, le centre commercial se révèle surtout un concurrent du centre-ville, ce que confirme une analyse comparée de la typologie des clients - selon l'âge, le statut socioprofessionnel, la composition de ménage - fréquentant ces différents lieux.

 

La proximité des espaces verts et le contact social avec le voisinage sont bénéfiques pour le bien-être mental des Bruxellois. En revanche, la pollution de l’air et les embouteillages provoquent souvent une grande détresse mentale.

Ces résultats ont été présenté pendant le Symposium Santé Urbaine le 19 octobre 2021. La recherche a été menée entre autres par des chercheurs de l’Université d’Anvers, sur le lien entre le bien-être mental des Bruxellois et leur lieu de résidence. Cet article est apparu sur BX1 via Belga. Dans l'Avenir, on pouvait lire que la mortalité liée à la pollution est plus grande dans les quartiers pauvres de Bruxelles, des résultats d'une recherche de Green & Quiet, dont le BRAL est parrain. La vidéo complète du Symposium se trouve sur Youtube. Voici plus d'infos sur le projet NAMED. Voici plus d'infos sur Green & Quiet.

Quel est l’impact du cadre de vie bruxellois (pollution atmosphérique et sonore, environnement bâti et naturel) sur la santé mentale des Bruxellois? C’est à cette question que des scientifiques de l’Université d’Anvers, de Sciensano et de l’Institut de recherche sur la nature et les forêts, entre autres, ont voulu répondre. Pour le projet NAMED (NAture impact on MEntal health Distribution, ndlr.), ils ont combiné une enquête à grande échelle auprès des Bruxellois avec des entretiens sur place pour recueillir les différentes perceptions du cadre de vie et de sa qualité.

« Les personnes qui ont le sentiment de faire partie d’une communauté, qui font l’expérience de la compréhension et du soutien mutuels, se sentent mieux dans leur peau », explique la chercheuse Laura Lauwers pour l’illustrer l’un des principaux constats de l’étude. En outre, le trafic est un facteur déterminant. L’insécurité routière, la mauvaise qualité de l’air et la pollution sonore sont des éléments gênants qui ont un impact négatif.

Les environnements naturels, en revanche, offrent la possibilité d’échapper à l’agitation de la ville. Les entretiens montrent que les Bruxellois y attachent une grande importance. “Les espaces verts créent un équilibre mental. Même des parterres de fleurs ou une fontaine, ont déjà un effet positif“, explique Mme Lauwers. Les recommandations des chercheurs sont claires: impliquer les citoyens dans l’aménagement urbain, donner la priorité aux quartiers défavorisés et, surtout, assurer la sécurité. Les autorités devraient investir dans des infrastructures prévoyant des espaces avec de l’eau et de la verdure, font-ils également savoir. Mais outre l’importance des grands espaces verts, un petit espace vert sécurisé ou social, tel qu’un compost de quartier près du domicile, a également un effet positif, indiquent encore les chercheurs.

Plus d’info sur les projets NAMED et Green & Quiet (dont le BRAL est parrain)

Dans le cadre de la mise en œuvre du plan régional de mobilité Good Move, Bruxelles Mobilité souhaite se faire une idée des habitudes de déplacement et du niveau de satisfaction des usagers par rapport à l'offre de mobilité dans la Région de Bruxelles-Capitale. À cette fin, elle lance une enquête en ligne auprès de tous les résidents et navetteurs de Bruxelles. La participation est ouverte jusqu'au 31 octobre.

Baromètre de la mobilité : donnez votre avis | Bruxelles Mobilité (mobilite-mobiliteit.brussels)

Photo: Stadsbiografie, Bert Boogaerts

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Pour freiner les conséquences du dérèglement climatique et la perte massive de la biodiversité, la Ville de Bruxelles dans le cadre de son Plan Canopée, s’engage à préserver ses espaces verts, à valoriser son patrimoine arboré et à intensifier la plantation d’arbres.

L’arbre en ville, un outil puissant pour préserver notre santé en milieu urbain. Il produit de l’oxygène, absorbe la pollution, rafraichit la ville, sans oublier sa contribution au développement de la biodiversité.

Madame Zoubida Jellab, Echevine des Espaces Verts a le plaisir de vous convier à

LA SEMAINE DE L’ARBRE

Au programme : Plantations d’arbres par le service des Espaces verts, plantations participatives et citoyennes, balades botaniques guidées, conférences*, distribution d’arbustes fruitiers, habillage de Manneken Pis, Folklore du Meyboom, et colloque* avec la présence de Joëlle Zask, professeur de philosophie de l’Université Aix-Marseille, Luc Schuiten, architecte et Bas Smets, architecte paysagiste.

Rejoignez-nous la semaine du 22 au 28 novembre.

Au plaisir de vous rencontrer !

Programme via QR code ou https://www.bruxelles.be/semaine-arbre

INSCription

 
   

* Inscription et Covid Safe Ticket sont obligatoires pour les activités à l’intérieur de l’Hôtel de Ville

 

Sauvetage de Tour et Taxis, de la brasserie Wielemans Ceuppens ou encore du Familistère Godin. Création d’asbl à vocation sociale et solidaire ou encore d’institutions culturelles de premier plan... Bruxelles doit beaucoup à Guido Vanderhulst (1940 - 2019). Ce lundi 15 novembre, cela faisait tout juste deux ans qu’il nous a quittés. A cette occasion, un collectif d’associations et de personnalités lance une pétition afin de faire reconnaitre l’étendue de son travail et son impact dans le domaine du patrimoine industriel et social bruxellois. L’objectif : faire inscrire le nom de Guido Vanderhulst dans l’espace public. Le lieu pressenti : la passerelle au-dessus du canal reliant Anderlecht à Molenbeek au niveau de la rue de Gosselies.
Plus d’infos et signer est par ici. Lisez notre interview avec Guido dans la publication « Thurn & Taxis ».

A Bruxelles, les véhicules diesel en circulation sont toujours trop polluants - Nouvelle étude

Une étude publiée aujourd’hui par l’organisation non gouvernementale ICCT (International Council on Clean Transportation) est sans équivoque : près de la moitié des kilomètres sont parcourus à Bruxelles par des véhicules diesel dont les émissions dépassent largement les limites réglementaires. Les organisations actives dans la protection de la qualité de l'air à Bruxelles répondent : n'attendons pas 2030 pour sortir du diesel à Bruxelles.

L’ICCT publie aujourd'hui les résultats de mesures des émissions réelles des véhicules en circulation à Bruxelles, réalisées en automne dernier. Pendant deux mois, en collaboration avec Bruxelles Environnement, les émissions de 130 588 véhicules ont été mesurées à des points clés de la ville, grâce à la technologie de remote sensing. Les résultats montrent que pour les véhicules diesel en circulation à Bruxelles et équipés de moteurs de 6 à 15 ans d’âge, les émissions réelles d’oxyde d’azote peuvent être jusqu’à 5 fois supérieures aux limites réglementaires. Or, presque la moitié des mesures réalisées par cette étude concernaient ce genre de véhicules. De plus, ces types de moteur diesel ont un impact important sur les émissions. Par exemple, les voitures diesel Euro 5 (mis en circulation à partir de 2011) contribuent à hauteur de 40% des émissions d'oxyde d’azote des voitures, tout en ne représentant que 20 % des véhicules mesurés.

À Bruxelles, les autorités ont prévu la sortie de tous les moteurs diesel d’ici 2030. Selon les organisations actives dans la protection de la qualité de l’air, le rapport d’ICCT montre que la sortie des véhicules diesel est urgente et devrait être accélérée.

Raf Pauly, coordinateur pour le BRAL, réagit: “Ce rapport montre à quel point la sortie des diesel Euro 4 en janvier 2022 est importante pour la qualité de l’air à Bruxelles, et que la zone de basses émissions est un outil important. Mais il montre aussi que pour les autres moteurs diesel, plus nombreux encore, les niveaux d’émissions de dioxyde d’azote et de particules fines sont trop élevés. Les moteurs diesel appartiennent au passé. A Paris, ils seront interdits dès 2024. Il faut accélérer la sortie de ces moteurs le plus tôt possible, et ce avant 2030.

Ce rapport est publié deux semaines après la mise à jour du ranking d’ISGlobal, qui positionne Bruxelles en 8ème position des villes européennes les plus meurtrières en termes d’exposition au NO2. D’après ce ranking, 433 décès prématurés pourraient être évités si les niveaux de pollution de l’air étaient alignés aux dernières recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. De plus, selon une étude d’EPHA en octobre 2020, chaque Bruxellois perd en moyenne 1.395 euros à cause de coûts en soins de santé dûs la pollution de l’air par an.

Pierre Dornier, président de l’ASBL Les Chercheurs d’Air, réagit également: “Cette étude est un nouveau signal d’alarme. Le diesel propre n’existe pas. Il coûte cher à notre santé, à notre planète et à notre porte-monnaie. La région Bruxelloise doit accélérer la mise en place d’outils pour que tout le monde puisse s’affranchir de ce carburant fossile au plus vite : accompagnement des citoyens vers une mobilité durable, aides aux professionnels, bornes de recharge rapide pour les taxis, etc. Les solutions existent, utilisons les ! 

Contacts presse:
Raf Pauly, coordinateur pour le BRAL (NL)
raf@bral.brussels
+32487 319 420

Pierre Dornier, président de l’ASBL Les Chercheurs d’Air (FR)
pierre@leschercheursdair.be
+32496 815 263

Schaerbeek-Formation est un nœud ferroviaire et une ancienne gare de triage au nord de la gare de Schaerbeek. Que réserve l’avenir au dernier grand espace non-construit de Bruxelles ? BRAL le découvrait avec quelques intervenant.es de premier plan et 40 cyclistes. Vous pouvez trouver le texte complet ci-dessous avec les photos en bas de page. Nous en avons également fait un beau pdf avec les images à la bonne place et une petite question de quiz. A vous de choisir :-)

Schaerbeek-Formation est une ancienne gare de triage et un nœud ferroviaire d’une taille gigantesque au nord de la gare de Schaerbeek et à l’ouest de Haren. Un coup d’œil sur la carte suffit pour comprendre que les distances sont trop importantes pour une promenade à pied, nous avons donc exploré le site à vélo. Le tour a vite affiché complet. Plus de quarante cyclistes ont saisi cette occasion unique de visiter le site, d’habitude inaccessible, pour tenter de résoudre une série de mystères. Voici le compte rendu.

Introduction

Le terrain est encore et toujours utilisé pour nettoyer et entretenir les trains. En 2011, une partie du site est encore envisagée pour implanter notre temple national du football. Par contre, il n’en est déjà plus question dans le schéma directeur de Schaerbeek-Formation de 2013, dont l’axe central est une plateforme logistique en liaison avec l’eau et la voie ferrée. Ensuite, silence radio. La seule certitude est que le Fonds de l’infrastructure ferroviaire (FIF) veut aujourd’hui vendre 40 hectares de terrain. La SNCB et Infrabel (qui avant 2005 formaient encore une entité unique, la Société Nationale des Chemins de Fer Belges) restent les propriétaires et les utilisateurs de l’autre partie du site. La carte ci-dessous présente une vue générale du site et de ses propriétaires. Les discussions actuelles portent principalement sur la zone en bleu.

Après une longue période de calme plat, les choses commencent néanmoins à bouger et nous découvrons cette citation surprenante dans l’accord de gouvernement (2019-2024) : « Le Gouvernement lancera par ailleurs une étude globale sur l’opportunité d’opérer une remise de la Senne à ciel ouvert sur le site de Schaerbeek-Formation. » Il fait aussi explicitement le lien avec la crise climatique. Le moment est venu pour un état de la situation ! Avanti ! Ou pas ?

Un léger vent de panique se met à souffler devant un portail fermé qui aurait dû être ouvert. Quelques appels téléphoniques plus tard, les portes s’ouvrent ! C’est une troupe enthousiaste qui donne ses premiers coups de pédale en Terre promise.

1. Perspective

Du haut du talus, nous bénéficions d’une vue panoramique sur les environs. C’est-à-dire sur l’immense zone concernée par le projet, mais aussi sur la zone naturelle voisine, le « Moeraske », la zone industrielle le long du canal, Neder-over-Heembeek, le viaduc de Vilvorde et la tour UP-site. Il suffit de grimper de quelques mètres pour qu’une grande partie de la vallée de la Senne se déroule sous nos pieds. C’est là que le premier intervenant puis la deuxième intervenante prennent la parole.

Thomas Van den Boogaerde, chargé de projet Stratégie territoriale chez Perspective, nous présente le contexte spatial et les principales intentions politiques. Pour ce faire, il se base sur deux cartes du Plan Régional de Développement Durable (PRDD) et sur un schéma du plan de qualité paysagère et urbanistique (BKP, pour Beeldkwaliteitsplan) pour la zone du canal. Les deux sont des visions stratégiques, donc pas des projets finalisés.

Logistique et production économique

Dans le PRDD de 2018, Schaerbeek-Formation correspond à une « grande réserve stratégique » au cœur de Bruxelles, avec pour principales fonctions la logistique et la production économique. Celles-ci ne sont pas encore concrétisées précisément, mais fournissent l’orientation générale pour le développement de cette zone. Le Port de Bruxelles reviendra plus en détail sur ce point par la suite.

Réseau écologique

Dans le même temps, le PRDD admet que le site s’inscrit dans un réseau vert interrégional plus vaste. Vérifiez les flèches sur la carte. La valeur écologique de Schaerbeek-Formation ne réside pas seulement dans le site proprement dit, mais aussi dans son emplacement au sein du réseau écologique bruxellois dans son ensemble et dans ses liens avec les zones avoisinantes. Ce qui vaut pour la situation actuelle du site ainsi que pour la manière dont il peut être développé en vue de devenir un maillon important de cette chaîne.

Plan de qualité paysagère et urbanistique (BKP)

Le développement de Schaerbeek-Formation tient compte également du plan de qualité paysagère et urbanistique (BKP) qui doit renforcer la qualité paysagère de la zone du canal (et donc de la vallée de la Senne), notamment au sein des innombrables plans de développement qui y sont rédigés. Si la qualité paysagère a déjà été mise en avant par le passé (?) comme lubrifiant pour de nouveaux logements chics au bord de l’eau, le maintien et une meilleure intégration des activités de production y prennent de plus en plus d’importance.

Le BKP s’articule autour de deux grandes idées : le développement de coulisses vertes le long du canal (et perpendiculairement à lui) et la remise à ciel ouvert de la Senne. Ces « coulisses » peuvent également servir de points de vue ouverts sur l’eau, avec ou sans accès à la rive.

La réflexion du BKP, avec l’application de ces principes à Schaerbeek-Formation et plus spécifiquement dans la zone qui sera « libérée » d’ici peu, les fameux 40 hectares que le Fonds de l’Infrastructure Ferroviaire (FIF) est en train de vendre.

Attention, cette première vision date de 2019. La Senne y resurgit pour la première fois et s’y dessine même une timide tentative de « coulisses », « corridors » qui sont des sortes de bras verts traversant la zone industrielle. Beau début. C’est par ces principes aussi que Bruxelles Environnement entend y tenir de hautes ambitions paysagères (voir ci-dessous).

Les enseignements de Perspective

A ce stade aucune décision n’est encore prise pour la destination du site mais on se focalise sur différentes dimensions importantes : développement économique, environnement, mobilité, etc. Concrètement, la vocation logistique/industrielle est bel et bien confirmée, tandis que le lit dévié de la Senne fait désormais partie des analyses et discussions en cours.

Perspective participe également au processus interrégional de réflexion (encore un autre, notamment via la plateforme BUDA +), et –nouveau !- une étude de mobilité a été entamée pour tenter de comprendre l’impact cumulé de tous les projets en chantier autour du Ring à proximité, en Flandre ou à Bruxelles.

Autre info intéressante : sur Schaerbeek-Formation se trouvent encore quelques bâtiments historiques, dont un bunker de la Deuxième Guerre mondiale et un dortoir de la résistance. Ce bunker a été classé en 2019, mais le dortoir et ses fresques ne le sont pas encore. Une des personnes présentes a donc suggéré à Perspective de les protéger.

2. Natagora

Surveiller et renforcer la biodiversité, voilà une priorité pour l’association Natagora, très active à Bruxelles. Par exemple sur le site Josasaphat, mais aussi et depuis quelques mois sur Schaerbeek-Formation, sous l’impulsion de quelques bénévoles.

Amandine Tiberghien (Natagora) fait elle aussi le lien entre Schaerbeek-Formation et les zones avoisinantes de la Région : l’ensemble fait partie d’un réseau écologique plus vaste encore. À Bruxelles, le réseau écologique se subdivise en trois zones, décrites dans le plan Nature : des zones centrales (à haute valeur biologique), des zones de développement (à valeur biologique moyenne ou haute valeur biologique potentielle) et des zones de liaison (site qui par ses caractéristiques écologiques favorise la dispersion ou la migration des espèces).

Le Moeraske et le parc Walckiers juste à côté de Schaerbeek-Formation possèdent officiellement le statut « le plus élevé ». La friche de Schaerbeek Formation proprement dite se compose de « zones de développement » et de « zones de liaison » entre les voies ferrées. C’est en fait une seule et gigantesque zone de liaison car un grand nombre de plantes et d’animaux se déplacent le long de lignes de chemin de fer (et surtout des talus). Naturellement, le canal et la Senne sont aussi des éléments de liaison importants. Ce qui amène parfois des surprises. Depuis plusieurs années, un couple de petits gravelots niche un peu plus loin au bord du canal, sur un parking réservé aux bennes à ordures.

De nombreux remblais accueillent une grande biodiversité et jouent un rôle primordial dans la diffusion d’espèces végétales et animales.

Mais les recensements du site viennent à peine de commencer, si bien que la biodiversité actuelle est encore mal connue. Ce qui est par contre très clair, c’est qu’elle est d’ores et déjà extrêmement riche et que le potentiel est immense. Nous observons un grand nombre d’oiseaux migrateurs, des insectes, des plantes et même des reptiles exceptionnels pour Bruxelles (dont des lézards, grands amateurs de sols chauds et rocailleux).

Natagora estime que près de 900 espèces vivent sur le site et alentour (la liste provisoire se trouve ici). Les talus ou remblais méritent une mention spéciale en raison de leur valeur écologique élevée.

Les bâtiments construits sur le site présentent eux aussi une certaine valeur écologique. L’un d’eux abrite par exemple un couple de faucons crécerelles. Et une énorme colonie d’hirondelles de fenêtre niche dans la meunerie CERES, pas loin sur le canal. Elles viennent chasser au-dessus de Schaerbeek-Formation.

Natagora met en place une gestion dynamique d’endroits comme Schaerbeek-Formation. Cette gestion ajuste la présence d’activités productives à celle des espèces, par exemple sous la forme d’usages différés dans le temps. Citons notamment les cavités dans le sol dans lesquelles les oiseaux viennent nicher. En période de couvaison, la circulation sur le site peut être déviée pour ne pas les déranger. Laisser intacts certains habitats ou éléments paysagers (arbres, haies, etc.) est également envisageable. Amandine cite aussi le projet Life quarries, qui maintient le rôle des carrières en activité comme lieu propice pour certaines espèces.

Quoi qu’il en soit, il importe donc d’identifier au plus vite les zones les plus vulnérables aux perturbations et celles qui présentent un grand potentiel de développement écologique. Le site fait converger des intérêts différents : l’élaboration d’un réseau vert et bleu et le développement industriel avec une gestion dynamique.

3. Viabuild

L’entreprise Viabuild est « spécialisée dans les travaux de voirie, de démolition, de terrassement, d’asphaltage, de désamiantage, de génie civil et de rénovation d’égouts ». Présente sur le site et opérateur important du métabolisme urbain, elle collecte les gravats (et débris de béton), l’asphalte, la terre et le sable, qu’elle transforme en matériaux pour les travaux de voirie par exemple. L’opération fournit notamment des matériaux de fondation et du sable tamisé. Sa concession arrive à échéance en 2028. Son équipe compte de 4 à 5 collaborateurs et jusqu’à 10 en période de pointe.

Diederik De Pauw : « Environ 85 % des gravats que nous traitons proviennent de la Région bruxelloise, et les matériaux obtenus sont à leur tour presque entièrement utilisés à Bruxelles. Quant au sable tamisé, nous en livrons aussi en dehors de Bruxelles (Wallonie, Flandre). Ce site n’a pas de débouché sur l’eau, mais un peu plus loin, à Neder-over-Heembeek, nous possédons un terrain équipé d’un quai pour le transport par bateau. » Une condition pour l’obtention de la concession à cet endroit.

Le travail de Viabuild à Schaerbeek-Formation se déroule en plein air, sans branchements électriques. Ses machines sont donc alimentées par des moteurs diesel, qui doivent respecter les normes bruxelloises en matière de NOx. Mais même sans électricité, ses collaborateurs se plaisent ici. Non seulement parce que le site est bien situé, mais aussi parce qu’il est suffisamment spacieux et qu’on peut encore y faire beaucoup de bruit, comme dans le bon vieux temps. Pour certaines activités, être loin de zones résidentielles constitue un avantage.

En Belgique, l’activité de Viabuild se révèle très complexe, car chaque région a ses propres normes. Si bien que ce qui est considéré comme des « déchets » dans l’une est assimilé à une matière première ou à de la terre dans l’autre. Et lorsqu’un matériau devient tout à coup un « déchet », il faut le traiter différemment. Avec pour effet pervers que de la terre a déjà été chargée sur un camion et transportée dans une autre région quand il s’avère qu’elle est devenue un déchet ou qu’elle ne peut plus être utilisée pour une application spécifique.

À ce propos, la zone dans laquelle travaille Viabuild contient énormément de couches de terre entassées les uns sur les autres, mais pas par Viabuild. Les déplacer coûterait cher en temps et argent : il faudrait en effet commencer par les analyser puis demander les permis nécessaires. En principe, ces « terrils » ne peuvent pas rester là car après 3 ans de stockage le site est désormais assimilé à une décharge et il faut dès lors un permis spécial pour y maintenir les terres. En plus, l'évacuation et la dépollution de terres coûte beaucoup. Dès lors le propriétaire pourrait envisager d'amortir ce coût par un développement plus rentable du site.

Faut-il vraiment araser ces « terrils » ? Natagora remarque que ces collines « illégales » peuvent présenter un intérêt écologique. Une solution créative est-elle envisageable ? Quoi qu’il en soit, un « terril » de ce type introduit aussi un peu de variation dans le paysage. Une idée à reprendre dans le plan paysager qui doit encore être rédigé ?

A ce propos, la législation devrait changer à l’avenir afin de traiter les sols excavés comme une ressource et non un déchet. Notre nouveau projet de recherche action participative Super Terram envisage d’explorer ces questions. Plus d’infos ici.

Diederik termine en précisant que ce site est souvent victime de dépôts clandestins, surtout le week-end (quand personne n’est présent). Ce qui signifie qu’il faut évacuer une certaine quantité de déchets, dont des plaques d’amiante, au début de chaque semaine.

4. Bruxelles Environnement

Martin Ohsé travaille pour Bruxelles Environnement, au département Eau. Il présente la vision de cette administration pour Schaerbeek-Formation, avec aussi un lien avec les environs et les plans stratégiques existants.

Selon lui, le site est important pour sa valeur paysagère, sa place dans le réseau écologique, son rôle récréatif (mobilité douce) et son rôle économique (transport de marchandises, logistique, etc.).

L’infiltration des eaux et la lutte contre les inondations y sont particulièrement importants. La ville de demain ne peut plus laisser l’eau s’écouler sans rien faire. Concrètement, il faut réfléchir au rôle de la Senne au sein de cette zone. La rivière traverse Bruxelles sur environ 14 km, avec un parcours visible sur presque 5 km.

Un peu plus au Nord, à côté de la station d’épuration, la Senne vient d’être mise à ciel ouvert sur moins de 200 m. Cette expérience fournit énormément d’enseignements sur la complexité d’une telle opération. On ne se limite pas à la restauration du cours d’eau, il faut aussi aménager des « berges naturelles » (qui ont leur rôle à jouer en cas d’inondation), penser à l’impact qu’on espère positif sur la biodiversité présente et être attentif aux espèces qui reviennent spontanément ou pas.

Dans ses plans, Bruxelles Environnement se base sur le Plan de qualité paysagère et urbanistique (BKP). La Senne n’est pas seule à jouer un rôle : des coulisses vertes (évoquées plus haut par Thomas) reliées à la rivière ont elles aussi leur mission à remplir. Mais comment connecter ces coulisses (des sortes d’ affluents) à la Senne ? Et comment transformer le tout en un réseau vert et bleu digne de ce nom ? La Senne devra de toute façon être déviée vers un nouveau lit. Il semble y avoir un consensus sur son tracé futur (cf. BKP). Quant au nombre, à la forme et à la largeur de ces coulisses par contre, rien n’a encore été décidé. Il faut dire qu’elles auront un impact non négligeable sur l’emplacement des activités économiques, leur organisation et leur programmation.

Les coulisses servent à stocker l’eau de pluie -collectée dans la zone industrielle par exemple- ainsi que l’eau de la Senne en cas d’inondation en cas de fortes pluies pour lui laisser le temps de s’infiltrer dans le sol. En ces temps, ce n’est pas un luxe inutile. Donner à l’eau le maximum de temps pour percoler et se préparer à des pluies abondantes est le seul moyen de planifier notre ville en cette année 2021. Heureusement, Bruxelles Environnement met la barre haut avec des affluents larges et nombreux qui traversent la zone industrielle au départ de la Senne et se réduisent à rien vers l’avenue de Vilvorde.

Des négociations serrées sont en cours mais nous croisons déjà les doigts pour que le scénario le plus exigeant l’emporte.

En bref, face aux nouvelles exigences, trouvons de nouveaux moyens et prenons-le par l’autre bout. Commençons par un projet paysager et écologique et ensuite seulement, prévoyons la place pour les développements économiques souhaités, à concrétiser de manière évolutive.

5. Port de Bruxelles

Valérie Tanghe, manager du cluster portuaire au Port de Bruxelles, nous parle de la vision du Port pour le site.

Avant toute chose, le Port est un maillon important dans le développement durable de Bruxelles : il permet de supprimer des camions, avantage non négligeable pour la mobilité urbaine. De ce point de vue, Schaerbeek-Formation est très bien situé : implanté au Nord de Bruxelles, le site pourrait devenir un chaînon primordial dans le réseau logistique de la capitale, lui promettant un horizon au-delà de l’adoption de camions électriques ou de « millions » de camionnettes. Schaerbeek-Formation a des atouts qui peuvent être réactivé dans la ville : il n’y a pas si longtemps, une liaison ferroviaire reliait encore le site au port de Bruxelles. Par ailleurs, notons que le port possède déjà une certaine expérience dans l’utilisation de vélos-cargos.

Valérie rappelle encore que dans les chaînes de production mondiales, le commerce en ligne représente une grande partie de la consommation. Pour résister à cette pression de la mondialisation, une ville a besoin d’un réseau logistique durable. Dès lors, un port en milieu urbain est un atout rare à ne pas sous-estimer. Autre point important : les entreprises à l’intérieur et autour du port ont besoin de place exigée pour leurs activités économiques.

Madame Tanghe plaide donc ardemment en faveur de la « grande plateforme logistique multimodale » qui est prévue dans le schéma directeur de 2013 (qui mijote depuis des années). Dans son Masterplan 2040, le Port de Bruxelles évoque une zone logistique « low emission » pour laquelle il a besoin de 20 hectares (en secret, il lorgne donc déjà sur une extension en direction des terrains où travaille actuellement Viabuild).

Objectifs de la zone logistique « low emission » :

  • soutien à l’augmentation du trafic de conteneurs ;
  • maintien et augmentation de la connectivité intermodale (navigation intérieure et rail) ;
  • création d’emplois et de valeur ajoutée ;
  • optimisation des chaînes logistiques et de distribution urbaine ;
  • contribution écologique ;
  • intégration urbaine.

Mais bien sûr, un Masterplan n’est jamais qu’un Masterplan, fut-il du Port. Mais tout de même, l’idée a récemment été confirmée dans le contrat de gestion 2021-2025 que le Port a signé avec la Région. En dessous des principaux objectifs, nous retrouvons également ce qui suit :

«Etudier et coordonner l’opérationnalisation d’une plateforme logistique régionale multimodale (eau-rail-route) en tenant compte d’une éventuelle remise à ciel ouvert de la Senne dans le cadre d’une infrastructure verte et bleue et des impératifs économiques et planologiques identifiés par les études coordonnées par Perspective.brussels, Citydev.brussels et le Port. »

Bémol en passant : la « remise à ciel ouvert de la Senne dans le cadre d’une infrastructure verte et bleue » n’est donc pas considérée comme un « impératif planologique » mais plutôt comme un accessoire envisageable… Mais restons positifs : le Port marque d’ores et déjà son intention de tenir compte de plans éventuels liés à l’ouverture de la Senne, c’est un pas dans la bonne direction.

Dès lors, le principal enjeu portuaire est : le Port de Bruxelles comme la Région tiennent à l’idée d’une plateforme logistique multimodale. Ce qui en soi est plutôt une bonne chose… À condition qu’elle privilégie en effet l’eau et le rail pour enfin libérer nos routes de bon nombre de camions. Or, le terrain ne borde pas directement le cours d’eau. Ce qui explique qu’il faut absolument préserver (et rénover) le passage à niveau sur la chaussée de Vilvorde en direction du canal et du terminal à conteneurs.

En ce qui concerne le transport en trains de marchandises : notons que presque toutes les voies ferrées pour ce type de transport viennent tout juste d’être supprimées. Le propriétaire l’a fait pour pouvoir vendre un terrain « prêt à être développé ». Ce qui est tout de même étrange pour un site qui veut faire venir des marchandises par train pour ensuite les distribuer dans toute la ville. En ce moment, Infrabel construit de nouvelles voies pour les trains de marchandises dans une autre partie du site. Il est probable qu’elles serviront principalement à réassembler les trains avant qu’elles poursuivent leur route vers ailleurs. Du coup, même si une connexion avec le centre logistique espéré paraît logique,  nous ne voyons pas du tout comment elle pourrait se faire.

Un tunnel sous les voies existantes et un pont au-dessus du cours prévu pour la Senne ? Ce lien est donc au mieux incertain. Selon toute vraisemblance, les trains desserviront le centre logistique en empruntant de nouveaux embranchements installés sur les mêmes voies qui doivent également assurer le désenclavement en direction du canal.

En bref : nous soupçonnons fortement que l’enlèvement hâtif de presque toutes les voies (qui sont encore visibles sur Google Maps) apparaîtra vite comme une erreur historique. Et comme l’indique cet article de BRUZZ, Infrabel montre peu d’enthousiasme à l’idée de conserver ce qui reste. La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement fédéral a décidé d’investir davantage dans le transport ferroviaire de marchandises.

Après plus de 10 ans, nous ne savons toujours pas avec certitude si le centre logistique multimodal est simplement possible. La réponse à cette question revêt pourtant une importance cruciale quand on sait qu’il joue un rôle central à Bruxelles.

En l’état des choses, le Port de Bruxelles va réaliser une étude de faisabilité avec Citydev concernant le développement d’un hub logistique et d’un parc d’activités économiques sur le site de Schaerbeek-Formation. Affaire à suivre…

Citydev (l’ancienne SDRB) est connue principalement pour sa vocation à proposer des logements publics, mais aider les entreprises à trouver des sites fait aussi partie de ses missions de base. Ayant malheureusement dû déclarer forfait pour notre promenade à vélo, madame Tanghe a repris le flambeau et a donné quelques mots d’explication sur le futur industriel du site. Notez que c’est une constante dans l’histoire de Schaerbeek-Formation : ces deux grands acteurs n’hésitent pas à unir leurs forces pour un projet commun. Aujourd’hui, ils ont l’intention de développer ensemble ces 40 hectares… À condition que la Région les achète, évidemment.

Vous suivez toujours ?  Comme l’étude porte sur le hub logistique et un parc d’activités économiques  et que le Port a besoin d’une bonne vingtaine d’hectares pour son hub logistique, il en reste donc une vingtaine pour le parc d’activités économiques dont devrait s’occuper Citydev.

A ce jour, on en sait très peu, pour ne pas dire rien, sur ce projet. Par contre nous avons quant à nous une idée ce qu’il ne doit pas devenir : un classique zoning industriel rempli de « boîtes à chaussures », avec un va-et-vient continu de camions et camionnettes. Le lien entre centre logistique, rail, eau et Bruxelles doit être fait.

Quant à un projet écologique et paysager (tout aussi important et demandeur d’espace), on est en droit de se demander si les deux acteurs économiques ici à la manœuvre en sont vraiment convaincus ?

Pour le BRAL, ce qui est clair est que les volets logistique et industriel ont leur place à Schaerbeek-Formation si un bénéfice environnemental peut être réalisé - par exemple en faisant disparaître une partie de la circulation sur les routes et autoroutes ainsi que dans la ville - et s’il peut être intégré dans un projet écologique et paysager fort.

6. Fonds de l’Infrastructure Ferroviaire (FIF)

Parmi nous se trouve aussi le propriétaire du site, en la personne de Paul Schouls du FIF-SFI. Enfin, un représentant du propriétaire, qui n’est autre que le Fonds de l’Infrastructure Ferroviaire. FIF nous dit Paul.

En gros, c’est le véhicule juridique qui met sur le marché les terrains dont la SNCB n’a plus besoin. Mais la FIF est totalement indépendante de celle-ci et n’est plus un organisme public, mais une société anonyme. Compliqué !

Heureusement, Paul, lui, est très clair : il insiste sur le fait que la FIF n’a aucun avis concernant le développement du terrain et sur qu’en fait, il nous appartient à tous. Youpie ! Vendre le site à la Région au prix maximum est donc à notre avantage à tous. Car l’argent que le gouvernement fait entrer lui-même dans ses caisses, il ne doit pas aller le chercher dans les poches des contribuables.

Que de réjouissances… Nous comprenons bien que l’État belge veut fonctionner de manière rentable, mais pas au détriment de l’intérêt commun tout de même ? Maximiser le profit risque de laisser peu de place, voire zéro, à ce qui semble à première vue rapporter peu. Par exemple, la nature et l’infiltration de l’eau.

Mais nous partons du principe que le bon sens l’emportera et que le gouvernement fédéral cèdera le site à la Région bruxelloise à un prix d’ami si celle-ci arrive avec un plan qui sert aussi cet intérêt commun. La Région bruxelloise doit donc faire primer ce dernier lorsqu’elle devra élaborer un cadre légal pour Schaerbeek-Formation. Par exemple au moyen d’un Plan d’aménagement directeur.

7. Résumé

Où en sont les plans pour Schaerbeek-Formation en cette année 2021 ? Voici une liste très succincte de ce que nous avons appris aujourd’hui :

  1. Le développement industriel et la plaque tournante logistique intermodale restent les éléments centraux des projets actuels, comme en 2013. Le Port et Citydev joignent leurs efforts et travaillent ensemble à une étude de faisabilité.
  2. Bruxelles Environnement a préparé une vision paysagère qui se base sur une Senne mise à ciel ouvert et plusieurs bras verts qui traversent la zone industrielle. Ceux-ci permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol et peuvent aussi récupérer les eaux de crue de la Senne en cas de besoin. Les partenaires du point 1 ne disent pas non au principe mais ne brûlent pas non plus d’enthousiasme. D’autres, comme Natagora, applaudissent par contre des deux mains.
  3. Il n’y a pas encore de plan intégrant ces deux ambitions. Courageuse, l’équipe de Perspective s’efforce de coordonner ce bazar. On ne sait pas encore s’il y aura un Plan d’aménagement directeur pour Schaerbeek-Formation.
  4. Ha et oui, nous avons aussi appris que la terre peut être du déchet et inversement…

8. Recommandations du BRAL

Une chose est claire, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Mais ce n’est pas grave. Schaerbeek-Formation est une zone d’intérêt différé, et notre toute dernière réserve foncière. Nous ne pouvons pas nous permettre d’aller trop vite et de baisser le niveau d’ambition « parce qu’il y a trop longtemps que ça traîne ». Ou parce que l’une ou l’autre opportunité apparaît.

Si vous lisez uniquement ce dernier chapitre, voici un résumé des conclusions et recommandations les plus importantes pour nous.

  • Commencez par un projet paysager et écologique et ensuite seulement, prévoyez de la place pour les développements économiques souhaités, à concrétiser de manière évolutive. Nous avons ici une occasion unique d’écrire une très belle histoire, dont pourront s’enorgueillir de nombreuses générations encore. Connaître les endroits sur lesquels nous ne voulons définitivement pas construire permet de garder d’autres parcelles en vue d’un éventuel développement. Entretemps, la nature peut s’y épanouir, comme dans les zones voisines.

En d’autres termes, inversons le cours normal des choses et faisons volontairement de la place à l’eau et au développement du milieu naturel. Changement d’époque, changement de moyens.

  • Selon le BRAL, il y a de la place pour la logistique et l’industrie à Schaerbeek-Formation. À condition qu’elles s’accompagnent d’un bénéfice environnemental. Par exemple en faisant disparaître une partie de la circulation sur les routes et autoroutes et en ville et en utilisant plus le rail et l’eau. Cela implique également un plan logistique audacieux au-delà des limites du site. En ce qui concerne le nouveau « parc d’activités » : soyez ferme. Ce parc peut être aussi laid et bruyant qu’il veut, mais il doit impérativement contribuer à un Bruxelles plus durable.

Conseils complémentaires :

  • Le dossier peut encore évoluer dans une multitude de directions, ne craignez pas d’ouvrir le débat et d’impliquer d’autres associations ainsi que la population bruxelloise. Le site a l’air loin de tout, mais comme le démontre cette journée, il suscite un intérêt énorme.
  • Ne vous pressez pas de l’assainir : cette opération coûte cher et avant même de vous en rendre compte, vous risquez de développer un terrain pour la seule raison de rentabiliser l’investissement vu qu’il vous aura coûté un bras. Parfois, un simple panneau « Interdiction de manger la terre » suffit, tout en faisant en sorte d’éviter toute pollution des eaux souterraines par exemple.
  • Les travaux de déblai s’annoncent gigantesques. Faites preuve de créativité ! Pourquoi ne pas former de petites collines avec toute cette terre ? Elles peuvent avoir un rôle à jouer en favorisant des microclimats et en atténuant le vent ou le bruit.
  • À la demande d’une des personnes présentes : n’oubliez pas Haren ;) L’idée ambitieuse d’un pont cycliste a un jour été évoquée, même si ce n’est pas une obligation, cette personne précise qu’une structure de ce type serait vraiment utile pour la liaison Haren-Bruxelles. En tout cas, le site peut remplir une fonction importante en tant qu’axe de mobilité douce. Nord-sud et est-ouest. Mais pour ce faire, il faut envisager la zone au-delà de ses limites. Et donc établir malgré tout un Plan directeur ?

Quoi qu’il en soit, le BRAL attend la suite avec impatience et vous tiendra au courant. Rendez-vous dans 10 ans ?

 
   

Merci à toutes les personnes présentes et surtout aux intervenantes et intervenants et aux organismes qui ont répondu à nos questions ou qui nous ont donné les autorisations nécessaires pour cette visite sur le terrain : Madame Tai et monsieur Schouls (FIF-SFI), Valérie Tanghe (Port de Bruxelles), Amandine Tiberghien (Natagora), Martin Ohsé (Bruxelles Environnement), Thomas Van den Boogaerde (Perspective), Diederik De Pauw (Viabuild) et Simon Kerkhofs (SNCB). Merci aussi à BRUZZ qui a réalisé ce reportage sur notre sortie à vélo.

Photo 1: Placid Civic Monument, Claes Oldenburg, 1967
Photo 2: Earth interior, Athanasius Kircher, Mundus Subterraneus, 1665

Connaissez-vous l’âge de la terre sous vos pieds ? Quel fossile voudriez-vous laisser, plus tard ? Savez-vous qu’une grande part des terres à bxl ont été déplacées par l’humain ? Connaissez-vous Schaerbeek Formation ?

Bruxelles a récemment été le théâtre de recherches-actions en sciences citoyennes autour de l’air et de l’eau qui ont produit de nouvelles connaissances et fait avancer le débat politique. Maintenant, c'est la « terre » et toutes les dimensions qu’elle conglomère que nous voulons faire émerger dans le débat public. Le projet de recherche action Co-Create, démarré le 1ier novembre, est porté par le BRAL, l’ULB, 51N4E et l’université ETH Zurich. Nous l'avons baptisé Super Terram.

Le sol est une véritable partenaire dans la fabrication des espaces. Le sol a généré la vie sur terre à partir de l’eau et des activités microbiennes. Il est l’un des écosystèmes les plus complexes et l'un des habitats les plus diversifiés sur Terre.

Pourtant, le sol est souvent invisible. Le sol conglomère une multiplicité dimensions souvent troubles ou hors des radars - pollution, fertilité, activités microbiennes, crasse, archéologie, cycle de l’eau, imaginaire, organismes, infrastructures, matériau de construction, compaction, eau, écosystème souterrain, résilience, mémoires... Aujourd’hui, les humains déplacent plus de sédiments que tous les processus naturels réunis. Aujourd’hui, on construit et détruit, transforme et déplace des terres sans égards (et souvent sans même s’en rendre compte) lors de projets d’urbanisme. Peu de gens pourtant savent que la résilience de la ville passera par le sol.

Penser et agir avec les sols, c’est donc une occasion de tisser des relations, entre savoirs et acteurs cloisonnés. Et c’est ça le but du Super Terram.

La vallée de la Senne

Prenons la terre de la vallée de la Senne, avec ses marais et réseaux d’affluents : elle a fait l’objet de perturbations radicales (rail, industries, ...) donnant lieu à de nouvelles relations multi-spécifiques humaines et non-humaines étonnantes. Au Nord, la friche ferroviaire de Schaerbeek Formation est considérée par certains comme la plus grande zone vide ou « réserve foncière » de Bruxelles (PRDD) et est actuellement en cours d’achat par la Région.

Ce qu’elle peut représenter pour nous n’est guère interrogé. Sous les radars (sauf que le BRAL y a fait un tour à vélo en octobre 2021 😉 - voici le compte-rendu), elle est pourtant le lieu d’une série de fonctions vitales comme le port, la logistique ou encore l'industrie, ainsi que de richesses biologiques. Le site est en marge des habitants, dans tous les sens du terme, périphérique et invisible.

Super Terram

Sur la friche même, mais aussi sur des sites en amont et en aval, habités et plus accessibles, nous souhaitons amener des bruxellois.es à s’intéresser aux sols et à Schaerbeek Formation dans toute sa multiplicité. Avec des citoyen.nes, des scientifiques, des institutions, creuser pour donner de l'épaisseur aux débats et épaissir notre relation aux sols qui nous tiennent, trop souvent invisibilisés ou vus en deux dimensions.

Pour cela, nous nous donnons le temps de ce projet – un an et demi renouvelables, pour chercher et explorer avec divers acteurs et actrices Bruxellois.es au-delà des registres de mobilisation classiques en urbanisme, en ajoutant aux dimensions techniques (trop souvent illisibles ou inaccessibles) celles du rapport sensible aux sols et aux relations (plus qu')humaines qui en dépendent.

Envie de rejoindre l’expérience ? Contactez marie@bral.brussels.