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2.1 Pour un nouvel écosystème urbain:

du vert sur le vert

LA BIODIVERSITE CONNECTEE

Aujourd’hui, nous risquons de perdre un million d’espèces (1). La perte de la biodiversité globale nous impacte tous et doit nous convaincre d’agir maintenant. Un des premiers enjeux: protéger la nature existante et redonner de l’espace à celle-ci. Sur la Friche, ce processus est en cours depuis vingt ans. C’est d’ailleurs devenu un site unique par sa localisation par rapport à la migration de plusieurs espèces d’oiseaux.

La Friche Josaphat est une formidable opportunité à saisir pour renforcer un espace naturel et la biodiversité en ville. Ce site possède déjà une valeur biologique extrêmement riche. Il est en outre connecté à un parc public, ce qui renforce encore son impact.

De plus, le site se situe au coeur d’un maillage vert qui traverse le nord de la région : la Friche Josaphat pourrait combler un chaînon manquant du réseau écologique bruxellois, et constituer un des maillages verts qui mènent jusqu’au centre ville.

Dans ce cadre, nous, citoyennes et citoyens, associations et collectifs environnementaux et urbains, constatons que la partie Ouest de la friche - vu son rôle unique pour la biodiversité - ne peut pas devenir un quartier de plus à urbaniser. Le développement durable suppose de réserver à la nature en ville une place réelle, dans une zone verte digne de ce nom, pour accueillir le Vivant, humain.e.s compris ...!

Rien n’est éternel, pas même l’état de la friche si elle reste sauvage. A terme, les arbres prendront le dessus, ce qui rendra le paysage moins diversifié, avec un impact sur la diversité de la vie qui s’y installe. Il faut garder la friche ouverte. Des solutions d’éco-pâturage extensif, comme faire paître des moutons, des chèvres, des chevaux (sauvages) ou des vaches Galloway, est un moyen simple de garder le paysage ouvert et diversifié.

Une large réflexion doit être menée avec l’ensemble des acteurs, sur les zones accessibles au public, les zones de transition et les zones réservées à la biodiversité.

Le maintien de zones humides de qualité permet également à la biodiversité spécifique à ces milieux de se développer (les libellules, notamment, dont la zone est si riche). Ces zones humides jouent aussi un rôle important pour la résilience climatique.

RESILIENCE AU CLIMET

Le futur climatique nous fait craindre la répétition d’épisodes météorologiques extrêmes (canicules, inondations, etc.). Il est possible de s’y préparer en commençant maintenant. On peut limiter les conséquences de la chaleur ou des inondations en renonçant à imperméabiliser des terrains qui ne le sont pas encore. On ne peut pas toujours compter sur le terrain d’à côté pour créer un îlot de fraîcheur ou absorber l’eau excédentaire. Il faut garder des espaces de pleine terre et des zones humides pour stocker l’eau des précipitations, accroître la résilience en cas de sécheresse, et contrer les îlots de chaleur urbains.

La continuité biologique est toute aussi pertinente en contexte urbain. Le changement climatique fait migrer des espèces vers le nord, déplacements qui s’ajoutent aux migrations annuelles. La ville ne peut pas représenter un obstacle infranchissable pour ces espèces animales. Conserver la friche ouverte offre une solution.

VILLE VS CAMPAGNE ?

Une vision dichotomique de l’aménagement du territoire voudrait que “la nature ait sa place à la campagne”. Malheureusement (ou heureusement pour la qualité de vie des Bruxellois·e·s), cette vision repose sur l’idée fausse que la biodiversité se porte bien hors des villes, et peut donc être sacrifiée en ville. Cette vision dépassée cherche à faire croire qu’un promoteur contrarié en milieu urbain ira construire en milieu rural, et, inversement, qu’un promoteur
satisfait en ville s’abstiendra de construire ailleurs... C’est une utopie. Il n’y a aucun vase communicant entre les chantiers à la ville ou à la campagne. C’est aussi une injustice sociale pour les citadins qui ne peuvent pas déménager et qui ont donc besoin de nature près de chez eux. Il ne s’agit pas ici d’opposer l’homme et la nature, chacun dans son propre espace, mais bien de concilier les deux.

La proximité de la nature (significative !) contribue à la qualité du logement par la qualité de la vie. Et cette qualité de vie garantit à son tour que les gens restent en ville !

Il revient à la politique de lutter à la fois contre l’étalement urbain à la campagne et contre la densification aveugle dans les villes. La nature a toute sa place en ville.

2.2 LA VILLE SUR LA VILLE

PRENONS DE LA HAUTEUR

L’aménagement du territoire est une discipline complexe qui nécessite d’arbitrer entre les différentes utilisations possibles du sol. Il est dès lors tentant d’essayer de combiner les fonctions tant que faire se peut. Si l’idée est bonne, elle a cependant ses limites si on court après plusieurs lièvres à la fois.

Dans le cas de la Friche, il est possible d’exploiter la partie Est de la Friche ainsi que la zone industrielle (actuellement sous-utilisée) dans le but notamment d’aménager de nouveaux logements. Cette alternative ne permet pas d’atteindre le nombre de logements souhaité par le PAD, mais cela doit être mis en perspective au niveau régional et local.

Même si la biodiversité est au coeur de notre réflexion, il y a quand même un potentiel de développement de logements et de l’industrie urbaine. Néanmoins, vouloir tout résoudre et concilier sur une surface aussi limitée est une illusion.

Même si nous souhaitons construire la ville sur la ville, l’activité déjà présente sur le site doit aussi être prise en compte. La proposition de ce PlanB s’inscrit dans une transition progressive. Il doit s’agir d’une densification qualitative. En bref, un gros travail pour un planificateur créatif !

A L’ECHELLE RÉGIONALE

Ce nouvel outil qu’est le PAD (Plan d’Aménagement Directeur) est en cours de déploiement sur l’ensemble des zones de développement prioritaires de Bruxelles. L’examen simultané de ces plans permet de se rendre compte que c’est l’avenir de Bruxelles qui se planifie en ce moment-même. Une démarche d’une telle envergure appelle forcément à la prudence, en gardant à l’esprit que chaque zone concernée est plus adaptée à certaines fonctions qui doivent être pensées à l’échelle régionale (2).
Concernant le logement, il existe un énorme potentiel inexploité en lieu et place des surfaces de bureaux: au 1er février 2019, le stock bruxellois de bureaux vacants s’élevait à 954 870 m².(3) Et les bureaux vides se multiplient.
Même si convertir des bureaux vides ne répondra pas à l’entièreté des besoins de logement, une reconversion de ce bâti existant doit être pensée dès maintenant.

Par ailleurs, les projections modernes de l’évolution démographique ont revu à la baisse les estimations d’il y a 10 ans. La croissance démographique de Bruxelles est plus lente que prévu (4). En 2010, le parc de logements a dû être augmenté rapidement car les chiffres semblaient montrer que la ville allait exploser. Ces prévisions ont maintenant été révisées. Aujourd’hui, il y a un besoin de logements abordables plutôt que de logements au prix du marché (5).
Ces éléments penchent en faveur d’une remise en question du plan actuel, pour revenir à un projet mieux proportionné et plus adapté sur la Friche avec une vraie vision en termes de logement public et de l’avenir de l’industrie urbaine.

AU NIVEAU LOCAL

Toutes les opportunités ne se trouvent pas dans le périmètre des grandes zones de développement prioritaires. Un examen pointu des environs immédiats doit être réalisé. Par exemple, le collectif Léopold III, composé de riverains, propose, à juste titre, de se concentrer sur une bien meilleure utilisation du potentiel de l’avenue Léopold III et des installations en transport public déjà présentes. Bien que ces opportunités doivent être vérifiées et dépendent fort de logiques foncières qui échappent en partie aux autorités régionales, elles montrent à tout le moins le besoin d’une étude approfondie des alentours avant de se précipiter sur un réservoir à biodiversité comme espace à bâtir. Selon les calculs, cela pourrait conduire à la création de pas moins de 1552 foyers. C’est presque autant que ce qui était prévu dans le PAD.
Pour en savoir plus sur cette proposition et l’analyse qui l’accompagne, consultez le dernier chapitre de ce manifeste.

ZOOM IN: POUR UNE UTILISATION INTELLIGENTE DE L'ESPACE

Plus précisément, la zone industrielle actuelle est largement imperméabilisée. Ce sont ces espaces qu’il faut mieux utiliser. . C’est aussi par une meilleure utilisation des espaces déjà imperméabilisés qu’un meilleur usage de l’espace pourra être fait (6)

À PROPOS DES ACTIVITÉS DE PRODUCTION
La ville a besoin d’activités de production et ce type d’activités a certainement un avenir sur le site. La situation centrale du site est un avantage pour les entreprises qui sont liées au tissu urbain dense proche. Ces entreprises peuvent également avoir une fonction de soutien dans un réseau plus large de personnes et d’entreprises. Au sein des “pôles” industriels, il y a moyen de mieux utiliser l’espace en intégrant par exemple une réflexion sur les zones tampon et zones
de recul de l’espace industriel actuel.

Par ailleurs, nous devons également nous demander si toutes les entreprises présentes ont réellement besoin de ce lieu spécifique et de cet emplacement en ville. S’il s’avère que le lieu ne joue pas de rôle en soi, un déménagement peut être envisagé par exemple dans le parc d’affaires Da Vinci de Bordet.

Dans un monde idéal, les différentes entreprises travaillent ensemble. Par exemple, les déchets d’une entreprise pourraient servir de matière première à une autre, devenant ainsi les maillons logiques d’économie circulaire et le tout s’inscrivant dans le Plan régional d’économie circulaire (PREC).(7)

Compte tenu de la vacance actuelle, un espace temporaire peut également être mis à disposition pour expérimenter des usages participatifs mêlant économie circulaire et besoins locaux. Nous plaidons pour un urbanisme transitoire.
Un travail d’étude détaillé est nécessaire (et nous ne sommes pas un bureau d’études). Dans l’éventualité où ce travail a déjà eu lieu, nous vous invitons à le partager avec tous de sorte à continuer le travail de co-construction …

A PROPOS DE MIXITÉ

Une analyse plus fine du tissu industriel déjà présent est nécessaire. Nous ne voulons pas pour autant mettre en péril l’emploi, ni l’importance de la fonction industrielle dans la ville mais nous souhaitons une utilisation plus intelligente de l’espace (8).

La mixité fonctionnelle est depuis longtemps considérée comme la solution pour l’utilisation optimale d’un espace restreint. Dans le contexte bruxellois, on tente depuis plusieurs années de mélanger les activités de production et le logement en construisant des logements dans les parties supérieures des bâtiments. C’est loin d’être une réussite jusqu’à présent. En effet, les entreprises, émettrices de bruit et autres dérangements inévitables, finissent souvent par disparaître, et la mixité des fonctions avec elles...

Un espace industriel devra être préservé sur la zone, combiné avec d’autres installations moins impactantes, telles une ferme urbaine ou des installations sportives. Les fonctions industrielles sont souvent plus conciliables avec la nature sauvage que le logement.

Même si ce n’est pas la voie la plus simple, le #planB soutient aussi la voie de la mixité “horizontale” - logement audessus des activités productives- comme solution partielle pour densifier la zone industrielle actuelle.

Au même titre qu’une zone réservée principalement à l’industrie, une zone principalement consacrée au logement est aussi possible.

A PROPOS DU LOGEMENT
Étant donné que des recherches supplémentaires sont encore nécessaires sur l’avenir des activités de production et leur combinaison potentielle avec le logement, il est difficile de chiffrer le nombre de logements à construire sur le périmètre limité que nous souhaitons développer dans la zone du PAD.

Cependant, l’analyse du groupe de riverains Léopold III montre que 1339 logements sont possibles … sans faire disparaître la Friche et avec une empreinte minimale. Bien que cette analyse n’envisage pas une place distincte centrée sur l’industrie, elle montre ce qui est possible avec une utilisation créative de l’espace.

Le problème du logement à Bruxelles est surtout lié au manque de terrains publics. Avec les associations qui défendent le droit au logement à Bruxelles, nous souhaitons que ce terrain reste public, et que 60% des logements construits soient des logements sociaux.

Urbaniser ne peut se faire “comme d’habitude”, selon un modèle qui contribue à accentuer la crise socio-environnementale et soutient la construction de logements et bâtiments chers, sans lien avec les besoins réels. Les logements neufs à Bruxelles doivent être abordables, solidaires, circulaires et à emprise au sol réduite.

(1) Rapport planète vivant WWF: https://wwf.be/fr/campagnes/rapport-planete-vivante-2020/
(2) https://wwf.be/nl/campagnes/living-planet-report-2020/
(3) In theorie kan het aantal woningen gepland in alle PAD’s samen oplopen tot 20.000.(http://weblex.brussels/data/crb/biq/2019-20/00023/images.pdf#page=4 p.15)
(4) https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/perspective_b... p. 75
(5) https://www.plan.be/uploaded/documents/201901240958450.FOR_POP1870_11813... Januari 2019, p. 12. Het Federaal Planbureau heeft zijn prognoses aangepast: van een verwachte jaarlijkse groei van 10.000 mensen verwacht ze sinds 2019 een groei van 3.600 mensen per jaar.
(6)https://www.ieb.be/Pour-le-logement-social-40820
(7) https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/obsactprod_2.pdf
(8) Gewestelijk programma voor Circulaire Economie: https://www.circulareconomy.brussels/over/het-gpce/?lang=nl

Les autorités bruxelloises se prononceront bientôt sur le site Josaphat. Sur la partie occidentale non aménagée du site Josaphat, le gouvernement bruxellois veut construire un quartier résidentiel. Sur la partie orientale, qui a déjà été construite, il prévoit de créer des entreprises, des logements et des équipements. Mais le projet du gouvernement
n’est pas encore gravé dans la pierre. Dix associations et plusieurs milliers d’habitants ont dénoncé le plan actuel et ont présenté au gouvernement bruxellois leur #PlanBJosaphat.

La coalition #PlanBJosaphat alerte les responsables politiques concernés (PS, Ecolo-Groen, DéFI, Open VLD, one.brussels) sur l’opportunité d’élaborer une vision à long terme du site Josaphat pour répondre aux enjeux urbains. Cela nécessite une révision approfondie du plan directeur actuel.

Nous espérons que ce Manifeste puisse inspirer la révision du PAD actuel et la construction de la ville avec et pour les Bruxellois.

Nous n’avons pas la prétention de fournir un plan clé-sur-porte. C’est le travail et la compétence de l’administration. Nous avons comme objectif d’inclure les parties prenantes dans les projets liés au territoire de la Friche. Différents groupes et personnes ont déjà continué à rêver, à penser et à dessiner. Il n’est pas toujours nécessaire d’être d’accord avec tout, mais c’est une solide source d’inspiration qui sert de tremplin vers un nouvel avenir pour notre friche préférée.

4.1 NATAGORA

Natagora a rédigé une note détaillée qui a également servi de base à ce manifeste.
Lisez leur note sur www.natagora.be/planbjosaphat.
Vous trouverez ci-dessous une carte du Plan B Josaphat proposée par Natagora.

4.2 SAUVONS LA FRICHE JOSAPHAT

Dans le prolongement du mémo Natagora, Sauvons La Friche Josaphat a poursuivi sa réflexion sur la manière dont il envisage l’avenir de la zone verte. En tant qu’amoureux de la nature, ils mettent naturellement l’accent sur la biodiversité. Sans vouloir la fermer au public. Lisez leur note sur www.sauvonslafrichejosaphat.be.

4.3 L'ZQUIPE LEOPOLD III

Les architectes Jeroen Beerten et Karel Bruyland ont relevé le défi et produit un plan B très élaboré. Nous y avons déjà fait référence à plusieurs reprises dans ce manifeste. Vous pouvez étudier leur proposition complète sur ilovejosaphat.be.

4.4 EN COMPACTANT L'EXISTANT

L’urbaniste E. Diez propose d’optimiser la situation existante. Plutôt que de recréer complètement un PAD, il conserve en partie celui-ci et se base sur l’empreinte des bâtiments existants et les densifie. De cette façon, le programme du PAD pourrait potentiellement être réalisé au travers d’un programme mixte de fonctions et sans détruire la biodiversité de la friche Josapahat;

4.5 PLAN BEE JOSAPHAT:
       LE PAD VERSION POLLINISATEURS SAUVAGE

Nous avons également reçu une note des abeilles de la friche Josaphat. Elles sont inquiètes pour l’avenir de leur habitat. Le PAD menace de détruire leurs nids et leur offre très peu de perspectives d’avenir. Elles s’adressent donc aux politiciens, architectes, associations de protection de la nature, mais aussi aux écoles et citoyens, afin de collaborer et de mettre ensemble des parcours de recherche pour étudier comment leur biotope peut être préservé sur le site. Dans leur #PlanBeeJosaphat, ils se concentrent sur une gestion alternative du site, dans laquelle un public plus large peut prendre soin soin de la nature urbaine.

Dans la partie Ouest de la friche, l’accent est mis sur l’expérimentation en matière de protection de la nature, dans la partie est de la friche, l’accent est mis sur l’agriculture écologique et des jardins potagers. La proximité d’une large diversité de plantes cultivées ou non, ainsi que le rôle de gestion des moutons contribue à renforcer la biodiversité
et la richesse du biotope au profit, entre autres, des abeilles sauvages.

Notre objectif est de créer un espace de cocréation entre le gouvernement et les citoyennes et citoyens bruxellois, pour élaborer un nouveau plan basé sur les principes du #planBJosaphat. Vous trouverez au chapitre 4 quelques scénarios illustrant la diversité des possibles sur cet espace ainsi que la richesse et la créativité des citoyens. Nous
espérons qu’ils vous inciteront à relever le défi.

Pour une grande partie de la population, se rendre d’un point A à point B est un casse-tête. Pro Velo, Fondation Roi Baudoin et Netwerk Duurzame Mobiliteit nous éclairent sur ces inégalités. Pour beaucoup, se rendre d’un point A à point B ne relève ni d’un défi, ni d’un casse-tête. Et pourtant, pour une grande partie de la population, la mobilité est limitée et limitante. Les diverses études ci-dessous nous éclairent sur les sources et conséquences de ces inégalités.

Etre femme cycliste à Bruxelles – Pro Velo

Le pourcentage de femmes cyclistes dans une ville donne une bonne idée de sa cyclabilité - la qualité de l’environnement cyclable offert par une ville, selon le GRACQ. À Bruxelles, la parité homme-femme pour ce mode de transport est loin d’être une réalité. En effet, une étude de Pro Vélo nous indique que, lors de leurs comptages, seulement 36,1% des cyclistes sont des femmes en 2019. Quels sont les freins qui mènent à cette inégalité ?

Le sens de sécurité. Si les hommes sont encore considérés comme des casse-cou dans notre société, les femmes attachent plus d'importance à ce critère. Elles exigent une infrastructure plus sécurisée que les hommes avant de se mettre en selle. Chez les femmes non-cyclistes, c’est même le premier critère qui les démotive à adopter le vélo.

Les trajets plus longs. Ce critère est directement lié au précèdent. Afin de trouver le trajet le plus sure, les femmes en selle ont tendance à rallonger leur trajet pour ne passer que par des routes où elles sont à l’écart du trafic. Chez les femmes cyclistes, la distance de trajet est le premier frein à la pratique du vélo.

Une pratique genrée. Ici aussi, les représentations sociales de la femme et de la féminité jouent un rôle important. Les monde du vélo reste majoritairement masculin. Les femmes qui s’y fraient un chemin sont qualifiées de « courageuses » et dans certains quartiers populaires de Bruxelles, on remarque même que la pratique du vélo est admise seulement pour les hommes et les enfants. L’image idéal alliant féminité et élégance accroit la pression sociale pour les femmes et représente un autre frein à la pratique du vélo. Les femmes à vélo sont donc confrontées à deux sources de marginalisation : celle liée au genre dans un espace public masculin et celle liée au choix du vélo dans une ville dominée par la voiture.

Le rôle familial. Une majorité des tâches ménagères restent assumées par les femmes, ce qui rend leurs déplacements plus complexes puisqu’à multiples destinations (par exemple : travail-école-magasin-maison sur un après-midi).  Lorsque les femmes doivent cumuler les destinations, la pratique du vélo diminue ostensiblement.

Pour en lire plus, rendez-vous sur le site de Pro Velo.

L’exclusion numérique - Fondation Roi Baudoin

Le constat de cette étude est frappant : 40% des Belges sont en vulnérabilité numérique et pas moins de 11% des Bruxellois n’a pas de connexion internet. Ceci complique une série d’activités quotidiennes qui semblent naturelles aux autres : la recherche d’un logement, la recherche d’un emploi, l’accès aux activités (extra-)scolaires, etc. Et aussi l’accès au divers services de mobilité. Comment ?

Capacité numérique faible. En effet, 40% des Belges ont des capacités numériques faibles, ce qui complique l’accès aux informations de mobilité de base comme les horaires des transports en commun.

Peur de l’utilisation. Le manque de connaissance et de pratique des divers outils en ligne augmentent également la barrière à leur utilisation car elle amène une peur de « mal faire ». Ceci limite le nombre de démarches administratives qu’ils entreprennent en ligne.

Manque d’accès aux technologies. Comme mentionné précédemment, un grand nombre de Belges n’a pas de connexion internet. Mais au-delà de l’accès internet, on peut aussi penser aux conditions d’accès d’une grande partie des applications de mobilité partagée : la nécessité d’avoir une carte de crédit génère un autre frein à l’accès.

Pour l’étude dans son entièreté et les solutions proposées, rendez-vous sur le site de la Fondation Roi Baudoin.

Verkeersarmoede – Netwerk Duurzame Mobiliteit

Ce terme enveloppe plusieurs facettes qui mènent à une « pauvreté » en matière de mobilité. On parle bien évidemment de l’accessibilité d’un lieu, élément directement lié à la planification urbaine. Mais aussi de la mobilité d’une personne et du degré auquel elle a accès à différents moyens de transport. Ce dernier élément est influencé par ses revenus, son état physique, ses compétences (pensez par exemple aux capacités numériques mentionnées plus haut) et sa composition de ménage. Quels en sont les effets ? Quelques exemples concrets :

Une mobilité plus lente. Un grand nombre de personnes à bas revenu ne peuvent se permettre une voiture, ce qui les mènent à opter pour des moyens de transport plus lents et moins flexibles. Le vélo n’est parfois pas une option car ces groupes socio-économiques sont également victimes de l’étalement urbain : ils travaillent dans des secteurs ouvriers ou industriels, majoritairement situés en dehors des centres urbains.

Forced car ownership. Certains ménages sont alors amenés à « la possession forcée d'une voiture ». L’impact de ce phénomène sur les familles est énorme puisque l’achat et l’entretien d’une voiture occupe alors une grande partie de leur budget mobilité, limitant les possibilités non seulement d’investir dans d’autres modes de transport, mais aussi l’utilisation de la voiture une fois achetée. En effet, le budget mobilité étant investi dans les déplacement domicile-travail, l’utilisation de la voiture pour le loisir sera limitée. Les familles se déplaceront moins et parcourront de plus petites distances.

Exclusion sociale. Etre moins mobile se traduit souvent en une exclusion sociale : les possibilités de se rendre à des activités quotidiennes sont plus limitées. Comme pour l’exclusion numérique, on mentionne entre autre l’accès à l’emploi, les activités extra-scolaires ou familiales.

Envie d’en entendre plus sur la thématique ? Lisez l’étude récente de Netwerk Duurzame Mobiliteit.

Pour que la mobilité soit moins limitée et limitante, il faut connaître les sources et conséquences des inégalités. Sur base de ceci, nous pouvons changer la politique de mobilité à Bruxelles et en Belgique. Bien que nous soyons sur la bonne voie, nous n’y sommes pas encore. En partageant ces études, nous souhaitons continuer le débat et élargir l’inclusion de toutes et tous à une mobilité durable.

Connaissez-vous d'autres études indispensables sur les inégalités dans le secteur de la mobilité ? Contactez florence@bral.brussels.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 22 MARS 2021

La récente annonce dans la presse, d'une certaine "latitude" au niveau des vitesses tolérées en région bruxelloise, jette un certain discrédit sur la généralisation du 30 km/h. Une coalition d'associations engagées en faveur de la sécurité routière réclame une communication univoque concernant la Ville 30, accompagnée d'une combinaison de mesures – au niveau de la mise en œuvre, de la formation et de l'infrastructure – nécessaires à l'amélioration effective de la sécurité de l'ensemble des usagers de la route. 

Ce début d'année a vu une nouvelle réglementation entrer en vigueur à Bruxelles : le 30 km/h est devenu la limite de vitesse par défaut sur l'ensemble du territoire régional. C'est une excellente nouvelle pour l'ensemble des usagers de la route. Selon le Conseil européen pour la sécurité des transports (CEST), le 30 km/h est le moyen le plus efficace pour améliorer la sécurité sur la route. Une des principales raisons est que les conséquences d'une collision à 30 km/h sont bien moins graves qu'à 50 km/h. Le risque de décès, pour un piéton heurté par un véhicule circulant à 50 km/h, est 5 fois supérieur par rapport à une collision survenant à 30 km/h. Le risque qu'un véhicule percute un piéton est, en outre, considérablement réduit.

C'est donc avec gratitude que notre coalition a accueilli la décision du gouvernement d'implémenter la Ville 30 en début d'année. Cependant, quelques difficultés doivent encore être surmontées. Selon des articles de presse, des procès-verbaux ne seraient délivrés que vis-à-vis des véhicules circulant à plus de 46 km/h. Cette approche laxiste serait apparemment temporaire, le temps que les conducteurs s'adaptent à la nouvelle limite de vitesse.

Dans la loi comme sur le terrain, le gouvernement doit être en mesure de faire appliquer les règles. La manière dont cette décision a été rapportée dans la presse induit à confusion, en donnant l'impression que la limite de vitesse de 30 km/h ne doit pas encore être vraiment respectée. Pendant ce temps, les vitesses excessives continuent de mettre la vie des Bruxellois.es en danger. Si nous souhaitons améliorer la sécurité sur nos routes, il est nécessaire d'envoyer un message clair et compris par tou.te.s.

La Ville 30 ne doit pas être un geste vide de sens. "Sans moyens pour les faire appliquer, les mesures politiques sont des paroles en l'air" (Marie Jacuzzi, dans Apolitical). Autoriser les conducteurs à rouler jusque 46 km/h dans une zone 30 n'est pas acceptable, et va à l'encontre de la philosophie de la Ville 30.

Des mesures complémentaires, clés de la réussite

Cette règlementation nécessite d'être soutenue par une exécution effective, mais aussi via des mesures complémentaires.

  • En termes d'exécution, nous réclamons les moyens nécessaires pour faire respecter la règle ainsi que pour en assurer le suivi judiciaire. Nous constatons que certaines zones de police prennent le problème au sérieux : nous souhaitons que cette tendance se généralise à travers l'ensemble de la région. Nous pouvons nous attendre, en tout état de cause, à une augmentation temporaire des procès-verbaux et des amendes, mais ces chiffres vont diminuer une fois que les mentalités auront changé. Si ce n'est pas maintenant, alors quand?
  • D'autres mesures peuvent contribuer au respect de la règlementation. Nous demandons une vigilance accrue durant les heures d'entrée et de sortie des classes. Des radars indicateurs de vitesse, installés à courte distance de radars répressifs, permettraient d'alerter les conducteurs quant au contrôle de leur vitesse.
  • La formation a un rôle clé à jouer dans le développement d'une véritable culture de la sécurité routière. Bien au-delà du simple apprentissage des réflexes de "self-defense" pour survivre au sein du trafic, c'est à tout âge que les citoyens doivent être sensibilisés et formés à la conduite préventive, à ses avantages, et aux principes généraux de sécurité routière (comme "la rue est à tous"). C'est de cette façon que nous impliquerons les citoyens dans la constitution d'une nouvelle culture, où chacun comprend que la route doit être partagée.
  • L'organisation du réseau routier doit avoir pour objectif de réduire et de ralentir le trafic : la conception des rues, au niveau de leur apparence visuelle, est une mesure phare pour réduire la vitesse et améliorer la sécurité. Alors que le nombre de collisions diminue de 10% quand on limite la vitesse à 30 km/h, ce nombre chute de 60% quand cette limite de vitesse s'accompagne de modifications au niveau du design des rues. (Dirk Lauwers, Bruzz). La Ville 30 soutient une vision plus large de l'espace public : celle d'un environnement plus accueillant pour ses habitant.e.s.

En conclusion, la combinaison d'une stricte application de la règle, de l'amélioration du design routier et de mesures éducatives est cruciale en matière de sécurité routière. Notre coalition s'engage elle aussi : nous souhaitons contribuer à informer le grand public au sujet de la Ville 30 et de ses bénéfices, tout en continuant à surveiller la mise en œuvre et l'application de la mesure sur le terrain. Nous espérons que la communication autour de la règle sera claire à partir de maintenant, et qu'elle s'accompagnera des mesures nécessaires, y compris au niveau de l'infrastructure et de la formation, pour garantir la sécurité de tous sur les routes bruxelloises.

Les signataires

BRAL – EUCG – Filter Café Filtré Atelier – Fietsersbond – GRACQ-Les Cyclistes Quotidiens – Heroes for Zero – Johanna.be – Pro Velo – Walk Brussels

Contacts presse

  • Florine Cuignet, GRACQ (FR) - 0499 40 61 39
  • Tim Cassiers, BRAL (NL + EN) - 0476 449 223
  • Lieselotte Gevens, Fietsersbond (NL + EN) - 0471 49 63 76

Revue de presse

Fonds Alain De Pauw - Appel à candidatures pour des initiateurs de changement à Bruxelles !

Chaque année, le Fonds Alain De Pauw cherche des Bruxellois engagés qui souhaitent mettre en place dans leur ville une initiative qui bénéficiera à leur quartier. Cette année, ils cherchent des initiatives qui donneront un nouveau souffle à la vie sociale après covid19.

Souhaitez-vous lancer une initiative à Bruxelles pour retrouver le plaisir du vivre ensemble? Un projet qui aide à faire sortir les personnes âgées, à profiter de l’air libre ensemble? Une idée qui mobilise les jeunes pour établir de nouveaux contacts et élargir leur réseau ? En faisant une promenade ensemble, en mangeant, en étant sportif ou créatif ?

Alors, introduisez un dossier pour recevoir un soutien financier allant jusqu'à 5000 € pour réaliser votre projet.

Plus d’info sur https://www.kbs-frb.be/fr/Activities/Calls/2021/293273

 

Au lendemain des plaidoiries de l’Affaire Climat, la Coalition Climat publie son nouveau mémorandum pour un Green New Deal belge: plus d’une centaine de mesures pour mettre en œuvre une transition juste vers une société bas carbone en Belgique. 

Cette large coalition, unique en son genre, qui regroupe syndicats, organisations de jeunesse, ONG environnementales et de coopération au développement et mouvements citoyens, propose aujourd’hui un large éventail de mesures pour guider les politiques dans le chantier colossal de la transition juste vers une société décarbonée. Tout y passe : de la responsabilité de la Belgique sur les scènes européenne et internationale, à la transformation profonde de l’économie belge abordée par secteurs, au financement de la transition et la question de la gouvernance et de la participation citoyenne. 

De par sa diversité et sa pluralité, la Coalition assure une large assise sociétale derrière ses recommandations et propose une vision transversale des différents enjeux: une vision qui allie les enjeux de justice sociale aux enjeux climatiques, tout en veillant à assurer une prospérité économique pour chacun et chacune. "À l'aune de la crise planétaire du COVID-19, une vision globale et solidaire de la transition est plus que jamais indispensable”, explique Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition Climat. “C’est là toute l’idée d’un Green New Deal belge : une transformation profonde de notre économie pour la décarboner mais aussi l’opportunité d’une reconstruction du système pour le rendre plus juste et plus égalitaire. L’un ne va pas sans l’autre.

La publication du nouveau mémorandum paraît juste après la clôture des plaidoiries de l’Affaire Climat, qui ont eu lieu du 16 au 26 mars. “Au lendemain des plaidoiries de l’Affaire Climat, cet arsenal de propositions tombe à point et peut servir de guide d’utilisation pour nos politiques”, déclare Nicolas Van Nuffel. “Ce qu’exigent les 62 000 demandeurs implique un changement drastique de trajectoire pour la Belgique. Nous proposons les clés pour y arriver.

Plus d’informations

Contact

Julie Van Houtryve - info@coalitionclimat.be - +32 484 65 28 57

Coalition Climat

La Coalition Climat est une asbl nationale qui réunit plus de 80 organisations de la société civile belge (nature et environnement, coopération au développement, droits humains, syndicats, mutuelles, organisations de jeunesse, mouvements citoyens) autour de la justice climatique. Nous faisons pression auprès des décideurs politiques pour des mesures fortes et nous mobilisons un large public pour une société juste et respectueuse du climat. Plus d'infos sur: www.coalitionclimat.be

 

L’Hospice Pachéco, 12.000m², propriété du CPAS de 1000 Bruxelles est un magnifique immeuble, situé en plein centre-ville et inoccupé depuis plusieurs années. Jusqu’en 2017, ce bâtiment hébergeait une maison de repos et de soins. Depuis, le bâtiment est resté plus ou moins vide, avant d’être occupé dans le cadre de la Campagne de Réquisitions Solidaires par des militants du droit au logement, puis vidé de ses occupants par la police.

Il fait désormais l’objet d’un appel à projets, avec pour objectif d’y lancer une occupation temporaire avec des projets «de type sociaux, culturels, artistiques, socio-économiques, éducatifs, d’économie circulaire et de développement durable ». L’appel précise : « le logement n’est pas autorisé ».

Cette exclusion du logement surprend en ce qu’elle s’inscrit dans une série d’appels à projets qui écarte explicitement l’affectation logement dans le cadre d’occupations temporaires de bâtiments publics inoccupés.

Et cette liste se fait de plus en plus longue : l’Hospice Pachéco (CPAS), le site des Goujons ou de Ropsy Chaudron (CityDev), les casernes d’Etterbeek (SAU), le Tri Postal (SNCB)…

La mise en mouvement des opérateurs publics vers l’occupation temporaire de leurs bâtiments vacants est certes un signal très positif qui se doit d’être souligné. Mais la mise à l’écart de manière répétée et quasi-automatique d’une fonction aussi fondamentale que le logement est pour le moins problématique.

Si d’évidence l’hébergement requiert des conditions spécifiques qui suscitent des questions légitimes (état technique des bâtiments, budgets disponibles, durées des projets…) ces appels à projets sur les espaces vacants sont à remettre dans un contexte plus général : celui d’une crise du logement qui n’en finit pas.

La crise du logement et le paradoxe des espaces vides : une question de cohérence

Dimanche 28 mars marquait la journée internationale du droit au logement.  Cet appel annuel est l’occasion de se remémorer que, bien qu’un logement décent soit un droit constitutionnel, son obtention s’apparente malheureusement de plus en plus à un privilège qu’à un acquis pour tous. Il est utile de garder quelques chiffres à l’esprit : la capitale de l’Union Européenne compte plus de 45.000 ménages sur liste d’attente pour obtenir un logement social, et ceux qui en obtiennent l’ont parfois attendu pendant 15 ans. On recense plus de 5300 personnes mal logées ou à la rue, dont près de 1000 enfants. On peut aisément imaginer ce que ces chiffres déjà insupportables vont devenir une fois que la double crise, sanitaire et sociale, sera “derrière” nous.

Paradoxalement, alors que se loger devient un parcours du combattant, Bruxelles compte aussi énormément de bâtiments et de logements… vides ! 10% des logements sociaux inoccupés, 15% des bureaux vacants, plus de 5000 logements au-dessus des commerces à l’abandon. Cumulé, on dénombre actuellement plus de 6.5 millions de m² vides en RBC.  Mis bout-à-bout, c’est l’équivalent de la superficie au sol de la commune d’Ixelles ! Certains vont même jusqu’à parler d’une « vingtième commune » de Bruxelles, composée de l’ensemble des espaces inoccupés de notre Région.

Mais alors, ne serait-il pas logique d’utiliser ces infrastructures vacantes pour résorber une partie de cette crise ? Le bon sens n’indique-t-il pas naturellement de mettre ces espaces vides en priorité au service des personnes les moins bien loties ?  

Pour faire face à cette crise du logement, le gouvernement n’est démunis ni de solutions ni de moyens. Et l’occupation temporaire des bâtiments vides pour faire de l’hébergement est l’une des pistes, parmi tant d’autres. Nos mandataires publics nous ont d’ailleurs affirmé à de nombreuses reprises prendre le sujet de l’occupation temporaire à finalité sociale à bras le corps.

Déjà dans la Déclaration 2019-2024, le Gouvernement Régional rappelait vouloir « favoriser les initiatives d’occupations temporaires à caractère social, tout en visant à assurer la pérennité du parc social de logements sur le long terme ».   Plus récemment encore, Nawal Ben Hamou, Secrétaire d’Etat au Logement en RBC, le confirmait par son Plan d’urgence logement. Si celui-ci comprend une série de solutions long-termes et structurelles essentielles, il insiste également sur la nécessité de remobiliser les logements vides.

Si pas maintenant, quand ?

Malgré tout, dans la presque totalité des appels à projets portant sur la mise à disposition de bâtiments publics vides, la tendance est de faire primer les projets socio-culturels et commerciaux sur l’hébergement.

Alors au-delà de contester les contraintes techniques, budgétaires ou d’opportunité qui justifieraient potentiellement l’écartement du logement dans tel ou tel appel à projets, c’est une logique sous-jacente que nous remettons en cause.

Que penser des déclarations politiques volontaristes sur l’occupation temporaire à finalité sociale et des appels à la solidarité citoyenne quand ceux-ci ne peuvent se matérialiser dans les faits ? Si on ne mobilise pas les bâtiments publics vides pour abriter les personnes en détresse, alors où le fera-t-on ?

L’occupation temporaire à finalité sociale a le potentiel d’offrir des abris de transit sûrs, décents et abordables à des personnes en grande précarité tout en les intégrant dans des projets mixtes où s’entremêlent accompagnement social, culture, économie sociale et éducation. Ces projets concrets fonctionnent. D’innombrables exemples illustrent le succès de telles approches, couplant hébergement et activités, comme le projet des « Grands Voisins » au cœur de Paris, avec l’occupation temporaire d’un gigantesque hôpital vide. Qu’est-ce qui nous empêcherait, à Bruxelles, d’y parvenir ?

Penser l’occupation temporaire à finalité sociale de bâtiments publics vides et y interdire à priori le logement, c’est amputer le concept de son sens, pour n’en garder que l’enduit.

L’urbanisme temporaire ne peut en aucun cas servir d’alibi ou devenir un verni sur la rouille d’une ville qui devient de moins en moins habitable pour une frange grandissante de sa population.

Les acteurs de terrain sont prêts. Pouvoirs publics : à vous de jouer !

Associations d’insertion par le logement, collectifs, professionnels du travail social, plateformes d’occupation temporaire à finalité sociale, structures d’accompagnement… nous sommes prêts !

Nous ne minimisons aucunement les aspects techniques ni n’estimons au rabais les coûts que nécessitent la mise en place de projets d’hébergement. Mais nous constatons que les bâtiments vides ne manquent pas, que les besoins sont criants et que les acteurs de terrain sont compétents, expérimentés et légitimes pour coordonner l’occupation de ces bâtiments publics d’envergure.

Nous le disons haut et fort : le parc immobilier de notre région regorge de bâtiments inoccupés. Il est de la responsabilité des pouvoirs publics détenteurs de foncier vacant de mettre leurs espaces à disposition pour y lancer des projets d’occupations temporaires mixtes, incluant une partie importante d’hébergement. Faute de cela, ces espaces seront captés par des opérateurs d’occupation temporaires peu soucieux de la visée sociale des activités qui prendront place dans les lieux. Le gouvernement s’écartera ainsi in fine des ambitions qu’il s’était fixé dans sa déclaration.

Nous serons attentifs, dans le cadre des futurs appels venant des opérateurs publics à dénoncer toutes exclusions des opportunités d’offrir de l’hébergement quand cela est possible. Au lieu de les écarter, c’est précisément ce type d’occupations à finalité sociale que les pouvoirs publics doivent appuyer de manière systématique.  Et pour ce type de projets, les acteurs de terrain répondront présents.

Lisez l'article dans La Libre.

Du 7 au 11 juin 2021 à Bruxelles, la confex (conférence et exposition) "Spaces of Possibility" mettra en lumière les communautés résilientes et ingénieuses en réunissant des habitants, des chercheurs, des praticiens, des artistes et des dirigeants politiques du monde entier pour un partage inspirant d'expériences en matières de transformations menées par les communautés. La confex mélange une conférence et une exposition, résultant en un événement interactif. L'exposition "Spaces of Possibility" présentera des récits fascinants de communautés et environnements en transformations, mais aussi des luttes et des succès que celles-ci rencontrent.

L'événement vous donnera l'occasion de voyager dans le monde entier et d'explorer le pouvoir des transformations menées pas les communautés par le biais d'installations interactives. Vous pourrez ainsi exprimer vos valeurs à travers la forme d’un guidon de vélo ou écouter les aspirations des communautés rurales de Chine et du Japon, qui restent souvent lettre morte. Vous pourrez aussi mettre en lumière les espaces industriels en déclin en Écosse ou même réfléchir à vos propres efforts pour transformer le monde. Mais attention au monstre à trois têtes de la bureaucratie !

L'exposition se déroulera dans et autour du Parckfarm, situé dans le parc Thurn & Taxis à Bruxelles. Elle ouvrira ses portes le lundi 7 juin à midi et les fermera le vendredi 11 juin. L'exposition est gratuite et accueillera tous les esprits curieux. Pour plus d'informations et des mises à jour régulières concernant le COVID19, veuillez consulter notre site web.

La confex est issue du projet RECOMS. Ce projet est financé par le programme de recherche et d'innovation de l’Union Européenne (Horizon 2020), la convention de subvention Marie Sklodowska Curie No 765389.

Je vous prie de trouver notre programmation de balades guidées à vélo dans toute la Région de Bruxelles-Capitale pour la saison 2021. Bruxelles vue par les femmes ou à travers sa gastronomie, ses parcs et jardins. Multiculturalité, développement durable, Art nouveau ou encore des « Rencontres bruxelloises » thématiques... autant de choix qui en raviront plus d’un et qui permettent d’aborder la capitale sous tous ses aspects.

De mars à décembre, baladez-vous avec Pro Velo. Plaisir de la petite reine et richesse des découvertes priment sur la performance et l’effort.

Inscription au plus tard le vendredi qui précède.

24 avril : Bruxelles insolite et secret

25 avril : serres royales - annulée

1 mai : Potagers collectifs

2 mai : Rencontres Bruxelloises - Animaux en ville

8 mai : L'Europe dans votre région : Le territoire du Canal soutenu par l'Europe

8 mai: Bruxelles des amoureux

Humains, faune et flore ont beaucoup à perdre sur site du PAD Josaphat

Le gouvernement de Bruxelles doit choisir : veut-il continuer à travailler comme au 20e siècle ou se projeter enfin dans le 21e ?

"Nous sommes ici sur la friche Josaphat. En 20 ans, une incroyable biodiversité s'est développée ici naturellement. Cela devrait pouvoir durer des siècles, mais c'est peut-être terminé dès l'année prochaine." C'est par ces mots que l'écrivain et historien David Van Reybrouck ouvre la vidéo sur le Plan B Josaphat.

Il n'est pas le seul à Bruxelles à s'inquiéter de l'avenir de cet espace exceptionnel. Un réseau de citoyens et d'associations veut protéger ce joyau de la biodiversité bruxelloise. 

Dans une nouvelle vidéo, citoyen.nes, naturalistes, comités de quartiers et associations tendent la main au gouvernement bruxellois afin de créer un plan alternatif pour la Friche Josaphat.

"Quel meilleur moyen de comprendre les enjeux des plans de développement urbain que de se rendre sur place ? Avec la corona et la période de nidification, il n'est pas idéal d'autoriser une masse de personnes sur la Friche. Nous invitons donc tout le monde à regarder la vidéo. Ainsi, les gens pourront mieux comprendre pourquoi nous devons préserver ce lieu unique à Bruxelles", explique Steyn Van Assche de BRAL, un mouvement urbain pour Bruxelles.

"Ce dossier est particulièrement passionnant car il amène des naturalistes, comme ceux qui sont actifs à Natagora et Natuurpunt, à travailler avec des riverains, des mouvements urbains bruxellois, des personnes actifs dans des potagers collectifs, en gros, tout un tas d'acteurs qui font le monde de demain, et aussi le monde d'aujourd'hui. L'idée de base du Plan B Josaphat est très simple : garder la nature là où elle est déjà présente et renforcer la ville là où elle existe déjà”, ajoute Amandine Tiberghien de Natagora.

Tous les citoyens et associations qui s'engagent aujourd'hui pour la protection de la Friche Josaphat ne le font pas par opposition au monde politique. Au contraire, dit David Van Reybrouck. "Ils veulent réfléchir de manière constructive à l'avenir de ce lieu. D'où l'appel : mettons en pause la phase 1. Avant que vous ne vous en rendiez compte, les travaux auront commencé et il sera trop tard. Le gouvernement de Bruxelles devra choisir s'il veut être le dernier gouvernement du 20e siècle ou le premier gouvernement du 21e siècle. A lui de choisir …”

Par le biais d'une pétition en ligne, plus de 15 000 personnes ont exprimé leur désaccord avec le plan actuel et ont exigé une vision différente : un plan B pour Josaphat.

Note pour les journalistes

Contacts de presse:

  • Natagora: Amandine Tiberghien, 02 893 09 25 (FR)
  • BRAL: Steyn Van Assche, 0498 13 25 86 (NL)

Signé par

ARAU, BRAL, Bruxelles Nature, collectif Bas Les PAD, Comité Mediapark, Natagora, Natuurpunt Brussel, Josaph’aire, Sauvons La Friche Josaphat, Sauvons le parc avenue des jardins, Comité Leopold III 

Documentation