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Image: Géry Leloutre, Cartographie: S. Vermeulen

Lecture d’un article paru dans le numéro spécial de la revue Bruxelles Patrimoines de septembre 2017, à l’aune de l’actualité urbanistique bruxelloise. “Le park system d’Anderlecht - construction d’un espace public pour la couronne verte bruxelloise” de l’architecte et urbaniste Géry Leloutre.

C’est l’histoire d’un rêve. Un beau rêve. Celui d’un urbanisme sans limites. D’un urbanisme fort et visionnaire, qui arrivait à donner à chaque citoyen logement, équipement et espaces verts à proximité dans une vision structurante de la ville. Un rêve comme on ne peut plus en faire, qui fonctionnait grâce à des opérations immobilières de haut vol sous l’égide de pouvoirs publics encore forts, sur des terrains disponibles à profusion. Un rêve qu’il nous faut maintenant lâcher, pour enfin atterrir chez nous.

Il était une fois Anderlecht, milieu du XXème

Au milieu du XXème siècle, il était encore question pour certaines communes bruxelloises de construire la ville sur ce qui était pour la plupart des champs et terres peu urbanisées. Retour dans ce texte sur cet article de Géry Leloutre qui décrit, de manière claire et documentée, comment le cas d’Anderlecht exemplifie un art d’urbaniser bien ancré en Belgique, qui eut son âge d’or mais qui, à notre sens et au jour d’aujourd’hui ne peut plus fonctionner. La preuve sera faite dans un second texte qui fera bientôt suite en prolongeant les réflexions dans notre actualité urbaine.

L’âge d’or : le parc system d’Anderlecht

Mais d’abord commençons cette histoire au début du XXème siècle. Anderlecht, explique Géry Leloutre, avait une vision particulièrement volontariste et éclairée de ce que devait devenir cette portion de ville : maillage vert à échelle métropolitaine, quartiers d’habitations pour la classe moyenne, équipements publics, avec “pour chaque citoyen une gamme étendue de commodités matérielles”… Que rêver de plus ? 

Pour s’en donner les moyens, elle mit en œuvre avec brio le savoir-faire de l’époque, qui découlait d’un cadre légal et d’une “culture” belges du faire la ville eux-mêmes issus de l’époque des grands parcs du roi Léopold II (1865 – 1909). Il s’agissait d’associer le gouvernement à des promoteurs privés pour financer les opérations.

Une recette bien rôdée

Plus particulièrement, il s’agissait premièrement d’acheter en masse et à bas prix des terrains dans ce qui était alors la périphérie. Beaucoup plus, en fait, que les terrains nécessaires à la construction des dits parcs, équipements et ensemble de logements abordables dont la commune souhaitait se doter. 

Par exemple, pour l’aménagement de l’un des parcs prévus, le parc Astrid, Anderlecht expropria et acquit de larges zones dans et autour des 15 ha qui lui seraient consacrés. Après les avoir réaffectées en terres à bâtir, elle en a vendu la plus grande partie à des promoteurs privés pour développement, par exemple sous la forme de logements pour la classe moyenne. 

L’astuce? Un périmètre bien plus grand que l’aménagement visé

Il importait que ces terrains adjacents au parc soient donc achetés simultanément et en nombre suffisant, tout simplement car c’était la plus-value de leur développement immobilier qui devait financer le parc ou l’équipement désiré. Les pouvoirs publics ont donc été à même d’engranger une partie des plus-values réalisées sur des opérations privées -celles qui eurent lieu tout autour- grâce à de fines négociations menées avec les promoteurs dans un contexte qui jouait beaucoup plus en leur faveur qu’à notre époque, et à un savoir-faire bien maîtrisé. Notons que jauger à l’avance la taille du “grand périmètre” -celui du projet et des opérations qui entoureraient le projet- faisait partie intégrante de ce savoir-faire.

Un résultat prodigieux

Le résultat est prodigieux : au-delà du parc Astrid, c’est tout un système de parcs reliés entre eux qui fut créé, et nous sommes beaucoup à encore bénéficier aujourd’hui d’un vrai “parc system” qui structure le paysage d’un bout à l’autre du tronçon de ceinture verte qui la traverse : quartiers et boulevards aérés, espaces verts nombreux et last but not least, la préservation de la Pede et Neerpede en espace semi-rural dans l’idée de “créer un «véritable bois de la Cambre» à destination de la population ouvrière anderlechtoise”. Espace rural qui n’a pas de prix aujourd’hui.

Hélas, cette belle histoire ne peut plus avoir lieu aujourd’hui

Cette histoire, magnifique s’il en est, montre combien rêver la ville, de la manière la plus visionnaire qu’il soit, fut indissociable d’un rêve d’expansion sur une série de terres d’où extraire du capital. Ce rêve est aujourd’hui impossible. Faut-il le rappeler? Les conditions ne sont plus les mêmes. Manque cruel de terrains bon marché à profusion, et perte de pouvoir et de compétences sur les marchés immobiliers chez les opérateurs publics, ... tout cela sur fond de crise (ou débâcle...) sociale et environnementale, une crise où justement, les sols peinent à rester ce qu’ils sont au départ : des supports de pratiques, de vies interdépendantes et de résilience. 

Alors...On fait quoi ?? Comment développer une vision forte et paysagère aujourd’hui et dans de telles conditions tout en se désintoxiquant et de la tentation de traiter les sols restants comme de simples “réserves foncières” à rentabiliser? 

Le prochain article nous plongera dans l’actualité pour tenter de répondre à ces questions !

Marie Coûteaux

Le gouvernement de Bruxelles doit choisir : veut-il continuer à travailler comme au 20e siècle ou se projeter enfin dans le 21e ?

"Nous sommes ici sur la friche Josaphat. En 20 ans, une incroyable biodiversité s'est développée ici naturellement. Cela devrait pouvoir durer des siècles, mais c'est peut-être terminé dès l'année prochaine." C'est par ces mots que l'écrivain et historien David Van Reybrouck ouvre la vidéo sur le Plan B Josaphat.

Regardez la vidéo sur Facebook, Instagram ou YouTube et partagez-la avec votre réseau.

Van Reybrouck n'est pas le seul à Bruxelles à s'inquiéter de l'avenir de cet espace exceptionnel. Un réseau de citoyens et d'associations veut protéger ce joyau de la biodiversité bruxelloise. Dans une nouvelle vidéo, citoyen.nes, naturalistes, comités de quartiers et associations, dont le BRAL, tendent la main au gouvernement bruxellois afin de créer un plan alternatif pour la Friche Josaphat.

Comment comprendre les enjeux des plan de développement ?

Le gouvernement a fait un Plan d’Aménagement Directeur à Josaphat, fondé sur des hypothèses dépassées. "Quel meilleur moyen de comprendre les enjeux des plans de développement urbain que de se rendre sur place ? Avec la corona et la période de nidification, il n'est pas idéal d'autoriser une masse de personnes sur la Friche. Nous invitons donc tout le monde à regarder la vidéo. Ainsi, les gens pourront mieux comprendre pourquoi nous devons préserver ce lieu unique à Bruxelles.

Plan B Josaphat

Plan B Josaphat est particulièrement passionnant car il amène des naturalistes, comme ceux qui sont actifs à Natagora et Natuurpunt, à travailler avec des riverains, des mouvements urbains bruxellois, des personnes actifs dans des potagers collectifs, en gros, tout un tas d'acteurs qui font le monde de demain, et aussi le monde d'aujourd'hui.

 L'idée de base du Plan B Josaphat est très simple : garder la nature là où elle est déjà présente et renforcer la ville là où elle existe déjà.

Tou.tes les citoyen.nes, comités de quartier, et associations qui s'engagent aujourd'hui pour la protection de la Friche Josaphat ne le font pas par opposition au monde politique. Au contraire. Nous voulons réfléchir de manière constructive à l'avenir de ce lieu.

« D'où l'appel : mettons en pause la phase 1. Avant que vous ne vous en rendiez compte, les travaux auront commencé et il sera trop tard. Le gouvernement de Bruxelles devra choisir s'il veut être le dernier gouvernement du 20e siècle ou le premier gouvernement du 21e siècle. A lui de choisir … »  - David Van Reybrouck.

Par le biais d'une pétition en ligne, plus de 15 000 personnes ont exprimé leur désaccord avec le plan actuel et ont exigé une vision différente : un plan B pour Josaphat.

Cette vidéo est un collaboration d’ARAU, BRALBruxelles Nature, collectif Bas Les PAD, Comité Mediapark, Natagora, Natuurpunt BrusselJosaph’aire, Sauvons La Friche Josaphat, Sauvons le parc avenue des jardins, Comité Leopold III et David Van Reybrouck. La vidéo est réalisée par le collectif bruxellois Dérive.

Que pouvez-vous faire ?

  • Regardez la vidéo sur Facebook, Instagram ou YouTube et partagez-la avec votre réseau.
    • ❓ Le gouvernement de Bruxelles doit choisir : veut-il continuer à travailler comme au 20e siècle ou se projeter enfin dans le 21e ?
      🌳 Sur la friche Josaphat, Bruxelles peut amorcer un urbanisme durable où la nature n’est plus considérée comme une zone à bétonner. 
      🤝Des citoyens, des défenseurs de la nature, des comités de quartier et des associations proposent des alternatives crédibles à la destruction de la Friche Josaphat.
  • Regardez le teaser de la vidéo op FacebookInstagram ou YouTube et partagez-la avec votre réseau.
  • Lisez notre manifeste  : bit.ly/ManifestePlanBJosaphatFR
  • Et n'oubliez pas de signer la pétition : bit.ly/sauvonsjosaphat

Espérons que le gouvernement regarde. Nous vous tiendrons bien sûr au courant du résultat !

Invitation à la presse 04/05/2021

“Beyond Vision Zero” en neuf bonds

L'Autre Atelier remet sa vision intégrale et spatiale de la sécurité routière à la ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt.

Le gouvernement bruxellois travaille sur un nouveau plan d'action pour la sécurité routière 2021-2030. Les mouvements citoyens Heroes for Zero, Filter Café Filtré Atelier et BRAL ont uni leurs forces dans l’Autre Atelier pour contribuer à ce plan. L'Autre Atelier a organisé des événements parallèlement aux ateliers officiels de Bruxelles Mobilité pour inspirer les Bruxellois·es et le gouvernement. Question clé : à quoi peut ressembler une ville sûre et saine du futur ? Le 04/05/2021, ils mettront sur la table leur vision de la sécurité routière pour Bruxelles : “Beyond Vision Zero”. 

L'Autre Atelier a sorti le débat sur la sécurité routière du contexte “formel” du processus de planification pour l'amener là où il compte : dans la rue. L'Autre Atelier a développé sa vision de l'avenir en partageant les connaissances locales lors de promenades guidées, en s'inspirant de villes modèles et en invitant des citoyen·nes et des expert·es à s'asseoir à la table à dessin (virtuelle). De la série d'événements sur la sécurité routière à Bruxelles, ils ont tiré neuf recommandations concrètes, qu'ils ont consignées dans un mémorandum. 

Les mouvements citoyens affirment que l'absence de victimes dans le trafic (“Vision Zero”) est une condition minimale pour une métropole du XXIe siècle. L'Autre Atelier veut aller plus loin avec “Beyond Vision Zero”, et lier la sécurité routière aux autres défis de Bruxelles, tels que la qualité de vie, la qualité de l'air, l'adaptation au changement climatique, une société inclusive et des espaces publics de qualité. En intervenant sur les infrastructures et en se concentrant sur la gouvernance, ils pensent qu'il est possible de créer une ville qui invite à se comporter de manière sûre et correcte, où la liberté de mouvement est accrue et où il est agréable de vivre et de séjourner. 

Le résultat et les recommandations seront remis en direct à la ministre bruxelloise de la mobilité, Elke Van den Brandt, lors de la cinquième conférence Beyond Zero. L'orateur invité, Salvador Rueda, est le père spirituel des "superblocks", sur lesquels se fonde Good Move, le plan de mobilité de Bruxelles. Après sa conférence, le maître architecte bruxellois Kristiaan Borret entamera un débat avec les urbanistes Nathanaëlle Baës-Cantillon et Jens Aerts. Ils appliqueront les images inspirantes à Bruxelles. Le public participe au débat via le chat.

En direct de la Barmacie de la ruePICARDstraat via Facebook Live. Streaming via www.a-atelier.be

Avec le soutien de Vlaanderen - Verbeelding werkt.

Contacts presse

  • Marlies Lenaerts - coordinatrice du projet L’Autre Atelier +32 486 91 47 07

Programma Beyond Zero Lecture Salvador Rueda: Superblocks

20:10   Conférence de Salvador Rueda de Barcelone, professeur et père spirituel du "superblock" sur lequel est basé Good Move.

20:45   Débat avec le maître architecte Kristiaan Borret, l'urbaniste Nathanaëlle Baès-Cantillon et l'urbaniste Jens Aerts. 

21:00   Réception de presse pour un moment avec la ministre et l’Autre Atelier

21:30   Réception et remise officielle à la ministre de la mobilité Elke Van Den Brandt 

 

Cette année, le BRAL et l'Université d'Anvers organisent la plus grande enquête citoyenne jamais réalisée sur la qualité de l'air à Bruxelles. À l'instar de CurieuzeNeuzen Vlaanderen, nous allons mesurer le NO2 à 3000 endroits à Bruxelles pendant un mois. Ces derniers mois, nous nous sommes concentrés sur l’organisation de de séances de discussion pour des groupes défavorisés. À partir de la fin du mois de mai, tou.tes les habitant.es de Bruxelles pourront s’inscrire. 

3 000 scientifiques citoyens 

CurieuzenAir veut réunir 3 000 Bruxellois.es pour étudier la qualité de l'air dans leur rue. Vous pouvez bientôt poser votre candidature pour devenir un.e scientifique citoyen.ne. Les mesures commenceront en octobre 2021 et seront effectuées à l'aide d'un dispositif de mesure simple (panneau immobilier), que vous pourrez fixer à votre fenêtre. En février 2022, les participants recevront leurs résultats personnels. Plus tard, ils seront également présentés sur une carte interactive, comme le prédécesseur flamand

Pourquoi mesurons-nous le NO2 ?  

Les oxydes d'azote (NOx) se forment lors de la combustion à haute température, comme dans le moteur d'une voiture. Dans l'air, le monoxyde d'azote (NO) émis se transforme assez rapidement en dioxyde d'azote (NO2). 63 % des émissions de NOx à Bruxelles proviennent du trafic (rapport 2018 - Bruxelles Environnement). À cet égard, les voitures diesel produisent plus de NO2 que les voitures à essence.   

Le NO2 est un gaz dangereux pour la santé. Le NO2 contribue, entre autres, au développement de l'asthme, de l'inflammation des voies respiratoires et du cancer. Le dioxyde d'azote stimule la production de smog, qui a également un impact négatif sur les personnes et la nature. Le NO2 contribue également à l'acidification des océans et à la perte de biodiversité dans les réserves naturelles.  

Le NO2 est donc une substance pertinente pour mesurer la qualité de l'air à Bruxelles. Les niveaux de NO2 varient beaucoup d'une rue à l'autre, bien plus que les particules fines, il est donc logique de mesurer le NO2 à de nombreux endroits. En outre, l’analyse du NO2 donne une idée des autres polluants qui proviennent du trafic mais qui sont plus difficiles à mesurer. 

Êtes-vous intéressé ?  

L'inscription pour le grand public débutera le 21 mai 2021. Inscrivez-vous sur curieuzenair.brussels et vous recevrez un email au lancement ! Le projet reste sous embargo jusqu'à cette date. Ce sneak peek est un cadeau spécial pour nos lecteurs. Vous êtes journaliste et vous souhaitez obtenir plus d'informations ? Contact Florence Lepoudre, info@curieuzenair.brussels 

Voici ce que vous avez pu lire dans la presse : 

CurieuzenAir est un projet du BRAL et de l'Université d'Anvers. Nous travaillons en étroite collaboration avec trois partenaires média : Le Soir, De Standaard et BRUZZ. Le projet est soutenu par la Fondation Bloomberg. Les groupes de discussion sont soutenus par Bruxelles Environnement dans le cadre du projet ExpAIR. 

Le gouvernement bruxellois travaille sur un nouveau plan d'action pour la sécurité routière 2021-2030. Les mouvements citoyens Heroes for Zero, Filter Café Filtré Atelier et le BRAL ont uni leurs forces dans l’Autre Atelier pour contribuer à ce plan. Ils mettent sur la table leur vision de la sécurité routière pour Bruxelles : “Beyond Vision Zero”.

L'objectif de zéro victime dans la circulation (“Vision Zero”) est une condition minimale pour une grande ville au XXIe siècle. Trois mouvements citoyens de Bruxelles (BRAL, Heroes for Zero et Filter Café Filtré Atelier) ont uni leurs forces dans l'Autre Atelier et ont mis un plan sur la table. L'Autre Atelier veut aller plus loin, au-delà de “Vision Zero”, et lier la sécurité routière à d'autres défis pour Bruxelles, tels que la qualité de vie, la qualité de l'air, l'adaptation au climat, une société inclusive et un espace public qualitatif. 

L'Autre Atelier a sorti le débat sur la sécurité routière du contexte “formel” du processus de planification pour l'amener là où il compte : dans la rue. L'Autre Atelier a développé sa vision de l'avenir en partageant les connaissances locales lors de promenades guidées, en s'inspirant de villes modèles et en invitant des citoyen·nes et des expert·es à s'asseoir à la table à dessin (virtuelle). De la série d'événements sur la sécurité routière à Bruxelles, ils ont tiré neuf recommandations concrètes, qu'ils ont consignées dans un mémorandum.

En intervenant sur les infrastructures et en nous concentrant sur la gouvernance, nous créons une ville qui invite à se comporter de manière sûre et correcte, où la liberté de mouvement est accrue et où il est agréable de vivre et de séjourner. La marche et le vélo sont toujours et partout le meilleur choix. De cette manière, “Beyond Vision Zero” contribue à la résilience de la ville du futur.

Lisez ci-dessous le PDF du mémorandum. Ce mémorandum existe aussi en Néerlandais. Nos membres recevront ce document comme publication du BRAL dans leur boîte aux lettres.

Les neuf recommandations :

Interventions au niveau des quartiers :

  • Donnez la priorité au développement des abords des écoles comme zones cœur de quartier, où les enfants peuvent se déplacer seuls de manière sûre et agréable.  
  • Utiliser la puissance de l’urbanisme tactique - des expériences dans l'espace public - pour améliorer la qualité de vie et la sécurité de la ville. Il permet de tester, d'accélérer, de convaincre et d'innover. 
  • Des plans de circulation bien conçus sont un excellent outil pour améliorer la qualité de vie et la sécurité dans les quartiers en détournant et en décourageant le trafic de transit. 

Interventions au niveau supra local :

  • Le vélo et la marche doivent devenir l'option la plus évidente dans le trafic. Cela ne pourra se faire de manière convaincante que lorsqu'un réseau interconnecté et finement maillé de chemins sûrs et confortables aura été déployé dans tout Bruxelles. 
  • Développez une culture de la lenteur dans la circulation grâce à des infrastructures qui invitent les usagers de la route à utiliser une vitesse plus faible. Complétez ces mesures par l'application de la loi et la sensibilisation.
  • Redistribuez l'espace public selon le principe STOP. Prévoyez une largeur confortable pour que chacun puisse se déplacer et concevez des lieux de repos et de rencontre, avec des zones d'ombre et de verdure. 

Gouvernance urbaine :

  • Considérez la sécurité routière dans la perspective plus large de la politique de mobilité. Utilisez la vision large et intégrée de Good Move pour obtenir un trafic plus sûr. 
  • Réfléchissez de manière intégrée pour aller au-delà de zéro et utilisez efficacement les ressources gouvernementales. Partez d'un cadre convenu de concepts et d'objectifs partagés et travaillez horizontalement entre différents domaines (politiques) et niveaux de planification et d'exécution. 
  • Personne ne connaît mieux la situation du trafic local que les citoyens. Invitez-les à participer et écoutez-les. L'espace public deviendra automatiquement plus sûr et plus inclusif.

Depuis plusieurs années, le BRAL est à la recherche de nouvelles formes de collaboration entre le gouvernement et les citoyens. Dans ce petit film, nous expliquons comment une telle coopération pourrait contribuer à apaiser les quartiers et les rendre plus verts.

Une belle école avec de bons professeurs et de gentils enfants, que veut-on de plus ? Malheureusement, l’école est située dans une rue étroite avec un trafic très dense. Les voitures ne peuvent pas se croiser facilement et parfois elles roulent même sur le trottoir. Très dangereux pour les enfants. Mais qu’est-ce qu’on peut faire en tant que citoyen·ne ou habitant·e ?

De la peur à la fierté en 6 étapes

Imaginez que, après de papoter avec d’autres parents, vous avez envie d’entreprendre quelque chose pour améliorer la situation routière à l’école. Vous trouvez un travailleur communautaire – ou il vous trouve – qui vous mette en contact avec d’autres parents et habitant·es du quartier. Imaginez-vous ensuite que cette personne vous dit que la Région de Bruxelles-Capitale et la commune soutiennent des groupes d'habitants pour mettre sur pied une expérience afin de tester leur idée de rue ou de place.

Les roues commencent à tourner : le groupe prépare un plan, avec l'aide du travailleur communautaire, et peut le présenter à un groupe de travail composé de fonctionnaires et de professionnels du quartier. Avec ce groupe de travail, les citoyen·nes étudieront si leur idée peut fonctionner et comment elle s'intègre dans les plans de mobilité du quartier. Après un certain temps de réflexion et de mise au point, vous recevrez les moyens de tester, évaluer et améliorer l’idée. De la peur à la fierté en 6 étapes, c’est possible !

Malheureusement, cette nouvelle forme de soutien aux initiatives citoyennes n'existe pas encore. Mais selon le BRAL, cela aiderait énormément à atteindre les personnes qui ne sont pas familières avec les appels de projets actuels.

Grâce à la coopération entre les différentes autorités, ils obtiendraient le soutien de la bonne administration sans avoir à chercher eux-mêmes leur chemin dans 4 ou 5 appels à projets. Dans cette proposition, ils n'ont pas à gérer des budgets et des comptes, mais en collaboration avec les autorités et les associations, ils peuvent vraiment améliorer la vie dans leur quartier.

Ainsi, nous tous - région, commune, associations et habitants de Bruxelles - pouvons contribuer à faire avancer la ville !

Le samedi 29 mai, le collectif du Belgian Housing Action Day se joindra à celui de la Santé en lutte ! https://www.facebook.com/events/1676380212547110

Parce qu'un logement digne et abordable est indispensable à la santé (physique et mentale) de tou·tes.

Rendez-vous à 15h au Mont des Arts autour de notre banderole 

✘ Les revendication du Belgian Housing Action Day http://www.housing-action-day.be/fr/home
✘ Les revendications de La santé en lutte https://lasanteenlutte.org/nos-revendications/

Des panneaux et calicots sont disponibles au RBDH (29, Quai du Hainaut) à venir chercher mardi entre 12h30 et 17h ou jeudi entre 13h et 17h. Vous pouvez aussi y ramener vos banderoles disponibles pour les redispatcher.
 

La qualité de l’air varie fortement d’une rue à l’autre. Mais qu’en est-il dans la vôtre ? C’est ce que mesure CurieuzenAir, la recherche citoyenne la plus importante et la plus détaillée jamais réalisée sur la qualité de l’air dans notre capitale. Nous allons mesurer le niveau de dioxyde d’azote sur 3.000 sites. Et nous avons besoin de votre aide pour y parvenir.

Je veux en être !

Pour participer, rien de plus simple : il suffit de fixer un panneau immobilier muni de tubes de mesure à l’extérieur de votre fenêtre. Vous recevrez un kit de mesure prêt-à-l’emploi avec des instructions claires. Les mesures commencent le samedi 25 septembre et durent 4 semaines. Le 23 octobre, nous collecterons tous les tubes de mesure. En février 2022, vous recevrez un rapport personnel avec les résultats de votre point de mesure.

Je m’inscris !

Une fois inscrit.e, partager l’appel à candidature et donnez un coup de boost à la campagne ! Suivez-nous sur Facebook, Twitter et Instagram.

Et le BRAL dans tout ça ?

Le BRAL travaille depuis longtemps avec les habitants de Bruxelles pour améliorer la qualité de l'air. CurieuzenAir est la prochaine étape de cette bataille. Au-delà de notre collaboration dans la mise en place de la campagne médiatique, nous avons spécifiquement travaillé avec les maisons médicales, les maisons de quartier, les centres communautaires et les associations de lutte contre la pauvreté.

Les personnes en situation de pauvreté sont plus gravement touchées par la pollution atmosphérique, leur participation est donc primordiale à nos yeux. Le BRAL organise pour cette raison des discussions de groupe dans ces organisations. Avec CurieuzenAir, le BRAL fait donc ce qu'elle fait le mieux : rassembler tou.te.s les Bruxellois.e.s pour une meilleure qualité de l'air et une ville vivable.

CurieuzenAir dans les médias

Le projet est apparu plus d’une fois dans les médias ce week-end ! Préparez-vous un café et installez-vous confortablement, voici un peu de lecture :

 

Photo : Stadsbiografie, Bert Boogaerts

Tandis que Bruxelles-Ville et Etterbeek mettent en place des conseils de quartier, la Région bouge aussi au niveau de la participation citoyenne. Une meilleure implication des citoyens en amont des projets urbains, c’est une de nos demandes depuis longtemps. Aurions-nous inspiré le gouvernement ?

Des enquêtes publiques en amont des dossiers !?

Premièrement, le secrétaire d'État à l'urbanisme Pascal Smet a annoncé[1]  récemment devant la Commission parlementaire du développement territorial qu'il souhaite placer les enquêtes publiques au début de la procédure des grands projets d’urbanisme, et non à la fin une fois que tout est plus ou moins ficelé, tel que c’est le cas actuellement. 

Bonne nouvelle, car comme beaucoup de citoyens, le BRAL demande depuis longtemps une meilleure implication des citoyens en amont. Plus particulièrement, nous demandions par exemple dans notre mémorandum en 2019 que pour les projets immobiliers à partir de 2.500 m², une concertation obligatoire avec les riverains et les usagers de la ville soit organisée avant le dépôt de la demande de permis d’urbanisme.  

Le BRAL demande que pour les projets immobiliers à partir de 2.500 m², une concertation obligatoire avec les riverains et les usagers de la ville soit organisée avant le dépôt de la demande de permis d’urbanisme.  

Une re-re-révision du CoBAT, qui est en fait une évaluation ?

Pour cela, Smet a déclaré son intention de réviser le Code Bruxellois de l'Aménagement du Territoire (CoBAT), étape incontournable si l’on veut revoir ces procédures, mais qui est loin d’être une mince affaire. Notez, le CoBAT vient à peine d’être réformé en fin de législature précédente suite à un long processus. L’accord de gouvernement de 2019 prévoyait d’évaluer cette révision. Le secrétaire d’Etat souhaite donc profiter de cette évaluation pour rouvrir la révision...Vous suivez ? 

Un nouveau service de la participation à la Région !

Toujours à la Région, le ministre Alain Maron en charge de la participation a quant à lui enfin annoncé dans la Commission parlementaire des finances et des affaires générales la mise en place du fameux service de participation prévu dans l’accord de gouvernement de 2019. Il s’agira de désigner encore cette année un “référent de la participation” qui travaillera avec son service … au sein de l’administration en charge du développement territorial Perspective.Brussels tout en touchant aussi à d’autres thèmes de la ville. Le nouveau service sera chargé de faire la “promotion de la participation, donc d'une mission transversale qui ne se limite pas au développement territorial".

Il fonctionnera comme un centre de connaissances, réalisera des analyses de ce qui se fait ailleurs d’inspirant en la matière afin de construire une expertise, et jouera "un rôle d'évaluation de futurs processus participatifs". Bonne nouvelle aussi donc. 

Très bien, gardons nos yeux ouverts

Nous espérons pour notre part qu’à l’avenir les administrations et porteurs de projets feront effectivement appel à ce référent. Parce que notons bien ceci : personne ne sera obligé de collaborer avec ce nouveau service. Il se peut donc que les administrations continuent de gérer leurs affaires de leur côté, sans impliquer ce nouvel acteur potentiellement critique. Maron mentionne toutefois que le nouveau service ne devra pas se contenter d’une attitude passive mais qu’il “proposera un programme d'action qui dépasse le cadre des administrations qui en feront la demande". Et si le service acquiert une expertise et une autorité au fil des ans, comme cela s'est produit dans le cas du Bouwmeester, la participation citoyenne fera peut-être tout de même une belle avancée. 

Nous espérons aussi que sa situation au sein de Perspective lui laissera assez de manœuvre pour être critique par rapport à toutes les administrations, y compris celle-là ! Si Maron nous évoque bien l’intention du gouvernement de réviser l’outils des PADs ( entendez les fameux Plan d’Aménagement Directeurs) et l’idée qu'il “vaut mieux réussir au maximum la participation en amont de l'ensemble des projets d'aménagement du territoire”, ceci ne relève pas de sa compétence mais de celle du Ministre Président en charge de l’aménagement du territoire, qui n’a encore rien annoncé de concret dans ce sens concernant la série de PADs déjà bien avancés dans leur processus vers leur future entrée en vigueur. Beaucoup de flou donc. 

Un angle mort : la planification

À notre sens, c’est donc dans ce qui pourtant pèse très lourd pour beaucoup de citoyens qu’un angle mort reste : les processus de planification des grands projets tels que les PADs et les contrats de rénovation urbains (CRUs). Si la possibilité de bouger l’enquête publique plus en amont est désormais évoquée, il reste que le cadre des enquêtes publiques est souvent bien trop restreint pour les grands projets et que selon nous et beaucoup de citoyens, c'est tout le processus participatif qu'il faut revoir pour ces grands projets. 

Le BRAL demande par exemple dans son mémorandum de 2019 que toute planification urbaine s'effectue par étapes, auquel les Bruxellois participent dès le départ. Concrètement, pour les PADs, cela signifie: 6 mois de participation et création d'une vision ; une enquête publique sur la vision ; l'adaptation de la vision sur base des réactions lors de l'enquête publique ; l'élaboration de la partie réglementaire ; une présentation publique de cette partie réglementaire, et enfin ladite enquête publique sur l'ensemble du projet de PAD.

Le BRAL demande que toute planification urbaine s'effectue par étapes, auquel les Bruxellois participent dès le départ. Les PADs doivent commencer par 6 mois de participation et création d’une vision. 

Il serait pourtant grand temps...

Au regard des enjeux mobilisés aujourd’hui par le PAD Josaphat et d’autres PADs dont certains devraient revenir bientôt, après l’été, en enquête publique, et au regard de tant de grands projets publics et privés tels que Lebeau-Sablon ou Brouck’R dont le processus a mis à mal la confiance des citoyens en leurs institutions, tout ceci serait vraiment un pas en avant !

Conclusion : affaires à suivre de près…

Marie Coûteaux

[1]S'agissant de l'évaluation du Cobat, elle est prévue dans l'accord gouvernemental. Lors des négociations, les discussions ont surtout tourné autour de la problématique des délais. Depuis mon entrée en fonction, j'entends que cela prend trop de temps et que c'est compliqué. En outre, pour les grands projets, l'opinion de la population est demandée après coup, soit après les réunions relatives à ces projets et après l'intervention du maître-architecte de la Région de Bruxelles-Capitale. Il serait préférable de demander l'avis de la population en début de procédure, lorsque les discussions portent sur les programmes et les gabarits. Ces projets devraient faire l'objet d'une enquête et d'un débat public avant qu'une décision ne soit prise et que la procédure ne soit lancée. Une réflexion à ce sujet doit être menée." - Pascal Smet devant la Commission parlementaire du développement territorial

Circuler à pied doit devenir la norme dans l’espace public et en politique. Voici l’objectif de walk, né sous l’impulsion des associations Tous à Pied et Trage Wegen. Le BRAL a cosigné le manifeste de walk.

L’avenir est aux piétons et à la marche, aussi en région bruxelloise. Avec la création de la plateforme walk, la voix des piétons de notre capitale se fera entendre. walk rassemble les organisations, collectifs et comités de quartier bruxellois qui plaident pour une ville à taille humaine. Une ville où circuler à pied est la norme et où les piétons sont visibles dans l'espace public et dans le débat social. L'objectif de walk : créer une dynamique piétonne en région bruxelloise, afin que les piétons soient prioritaires dans les rues et en politique. C'est pourquoi, walk s’est lancé le lundi 7 juin 2021 avec un événement coronaproof au, et autour, du Mont des Arts de Bruxelles.

Le BRAL a cosigné le manifeste de walk.

Piétons incontournables

Que ce soit pour le loisir, en route vers le métro ou pour aller faire une course, on est tous piéton – indépendamment de son âge, de sa couleur de peau ou de son genre.
Parce que marcher est naturel, facile et fondamentalement démocratique, apporte des bienfaits pour la santé et le bien-être, ne fait aucun bruit et est bon pour la qualité de l'air. Et parce que la marche invite à la rencontre. Les piétons sont les pionniers de la ville de demain.

walk, le manifeste

Pourtant, les piétons sont encore trop souvent négligés. Voilà pourquoi walk voit le jour et entend faire quelque chose. En tant que plateforme, walk rassemble un large éventail d'acteurs bruxellois qui abordent la question des piétons sous différents angles : mobilité, espace public, urbanisme, sécurité routière, santé, écologie, biodiversité, sport, loisirs et culture. walk invite ces organisations, institutions, collectifs, comités, etc. à signer le manifeste. Dans ce manifeste, walk y formule sept points d'actions pour faire de Bruxelles une ville piétonne.

On a pris le pouls

Le lancement de la plateforme walk fait suite à une intense phase de préparation, qui a débuté en octobre 2020 sous l'impulsion de Tous à Pied et Trage Wegen. walk est parti à la rencontre de nombreux piétons et organisations bruxelloises afin de définir ensemble les priorités et la forme de la plateforme. walk a pris le pouls auprès des piétons bruxellois lors de “Join the walk”, une série de walkshops sur différents thèmes, et une série de rencontres avec des organisations de la société civile bruxelloise. 

Élan politique

Le lancement de walk coïncide avec un vent favorable de la part des institutions : Bruxelles Mobilité, le Plan Good Move et le Plan régional de développement durable (PRDD) s'engagent en faveur de la mobilité active afin de faire de Bruxelles une ville de proximité accueillante et durable. "Bruxelles doit devenir une région exemplaire pour les modes actifs à l’horizon 2025 dans laquelle la mobilité à pied ou à vélo se fait dans des conditions optimales.” (p.156 PRDD). walk profite de cet élan pour demander une plus grande attention aux piétons, à l'aménagement des espaces publics et à la sécurité des piétons dans la circulation.
walk a remis le manifeste à la ministre de la Mobilité, Elke Van den Brandt qui a déclaré : "Nous sommes tous des piétons ! Avec 37% des trajets intra-bruxellois effectués à pied, la marche est le premier mode de déplacement à Bruxelles. Bon pour la santé, la convivialité de la ville et pour l'environnement, les piétons sont au cœur de la vision de Good Move, notre Plan Régional de Mobilité. Nous accueillons avec grand enthousiasme l’arrivée de walk comme interlocuteur et partenaire dans notre politique pour rendre Bruxelles plus accessible et attractive à pied. ».

La dynamique piétonne et les signataires

Plus de 24 associations, collectifs, institutions et fervents défenseurs de la marche et des piétons ont déjà signés le manifeste. Tant des comités de quartiers, bureaux d'études, centres de formation, associations locales que des administrations publiques y adhérent et entendent activer ses principes en Région de Bruxelles-Capitale.

Lisez le manifeste de walk.

Le site web : www.walk.brussels

Image : Stadsbiografie, Maxim Van den Bossche

Cette année, la Région bruxelloise a décidé de ne plus financer IEB (Inter-Environnement Bruxelles) pour ses activités liées aux politiques d’urbanisme. IEB est une voix critique dans un débat souvent complexe et de nombreux citoyens et collectifs comptent sur leur engagement et leur expertise. Le BRAL regrette qu'il n'y ait toujours pas de financement structurel pour les organisations de la société civile qui soutiennent les citoyens en matière d’urbanisme.

A Bruxelles, un soutien stable et durable est vital pour les associations travaillant dans ce domaine. La politique de l’urbanisme a un impact majeur sur l'espace dans lequel nous vivons. La manière dont nous planifions une ville détermine aussi bien les bâtiments que les espaces publics et les quartiers où nous vivons, travaillons et nous ressourçons sur le long terme. Pour nous, il est évident que les Bruxellois doivent être impliqués activement dans ces politiques afin qu'ils puissent peser dès le départ dans la vision et les ambitions d'urbanisme. Depuis des années, le BRAL, ARAU et IEB travaillent ensemble, chacun à leur manière, pour y impliquer les citoyens.

Nous avons récemment écrit que les choses bougent dans la participation à Bruxelles : chaque citoyen pourra bientôt (espérons-le) compter sur un service de participation et sur une implication plus en amont dans les grands projets urbains (voir cet article du BRAL au début du mois). En même temps, un manque de soutien financier structurel persiste pour les associations qui soutiennent les citoyens dans cette matière complexe.

D’où notre appel au gouvernement régional bruxellois : mettez en place un cadre de financement qui soutienne de manière stable et transparente tout le travail des organisations bruxelloises en matière d’urbanisme.

Vers un soutien structurel aux associations travaillant dans le domaine du développement urbain

Actuellement, la Région bruxelloise ne fournit aucun soutien structurel pour ce travail. Par structurel, nous entendons un financement pluriannuel, basé sur des critères clairs et, bien sûr, des évaluations annuelles. Notez cependant : cette possibilité est pourtant bien déjà prévue par l'ordonnance du 4 septembre 2008[1]: le gouvernement peut accorder des financements pluriannuels aux associations dans différents domaines. Il peut donc également le faire pour le développement urbain.

Le financement public du travail de ces associations existe sur base annuelle depuis quelques années. En revanche, cette année, le choix a plutôt été fait de travailler avec un appel à projets géré par Urban.brussels. Cet appel à projets est valable pour un an et est limité à un montant maximum de 50 000 euros. Le BRAL a répondu à cet appel et notre demande pour 2021 a été approuvée, mais pas celle d'IEB.

Si le choix de travailler avec un cadre administratif clair pour un appel à projets cette année peut être justifié comme faisant partie de la bonne gouvernance, opter pour un financement de projets à court terme au détriment de la reconnaissance structurelle est quant à lui inquiétant. Les projets à court terme ne remplacent pas les travaux de base structurels et critiques. C’est là où le bât blesse : il n'existe actuellement aucun équilibre sain entre soutien structurel et subventions par projets en matière d’aménagement urbain à Bruxelles. Du coup, voici une petite explication sur l'utilité de chacun des deux.

L'importance d'un équilibre sain entre le soutien structurel et le financement des projets

Un financement structurel et pluriannuel signifie qu'un gouvernement s'engage à dialoguer avec un tissu associatif critique. Nous, en tant que tissu associatif, avons à notre tour la responsabilité de soutenir et d'informer correctement les citoyens. Un tissu associatif actif est un lieu où les citoyens peuvent s'unir pour travailler sur des visions, faire des propositions, canaliser les protestations, et ainsi travailler collectivement sur le long terme.

Les appels à projets peuvent utilement contribuer à faire la ville. Les projets peuvent aider les organisations et les citoyens à expérimenter de nouvelles méthodes, idées ou initiatives dans la ville. Les projets peuvent également permettre de développer de nouvelles initiatives et de donner forme à des idées issues de la pratique.

L'équilibre entre les deux est crucial. Le travail structurel est le terreau du travail de projet, et le travail de projet peut contribuer à inspirer le travail structurel. Cet équilibre fait défaut dans les politiques bruxelloises d’urbanisme : désormais ce sont les projets qui priment, et il n'y a pas de cadre financier pour le travail structurel.

Les appels à projets ne peuvent pas remplacer les fonds structurels. Les projets sont temporaires et à court terme alors qu’une reconnaissance structurelle permet continuité et stabilité. A Bruxelles souvent l’aménagement urbain requiert une attention et un engagement continus, il suffit de jeter un œil aux dossiers de longue haleine tels que Josaphat ou Tour and Taxis pour s’en rendre compte. Citoyens et organisations y accumulent des connaissances et des expériences sur plusieurs années. C’est donc aussi de stabilité que les organisations ont besoin pour pouvoir faire leur travail, ce qui se traduit, entre autres, par une politique stable de personnel et la mise à disposition d'un lieu de travail.

Par ailleurs, les appels à projets court terme ne sont pas toujours adaptés aux attentes et aux besoins de la population et du tissu associatif bruxellois. Les idées et les initiatives émanent de citoyens sans cela puisse toujours être prévu à l’avance dans le cadre d’un projet. Il arrive également que ce type d’initiatives ou de questions ne puissent simplement pas être soutenues parce qu'elles ne rentrent pas dans le cadre du projet. Il appartient au tissu associatif d'identifier précisément ces besoins et d'y répondre avec les Bruxellois.

Autre point : les appels à projet mettent inutilement en concurrence de telles associations travaillant sur le long terme, alors que la ville a besoin de toutes leurs voix.

Enfin, la charge administrative que cela implique tant pour la Région que pour les organisations, est importante lorsqu'il s'agit d'appels à projets. Actuellement, les organisations soumettent des demandes chaque année, avec chaque fois un programme d'activités et un budget détaillé. Les administrations doivent l’évaluer, émettre des conseils et en rendre compte chaque année. Le gouvernement doit prendre une nouvelle décision chaque année. Un cadre opérationnel pluriannuel assorti d’une évaluation annuelle simplifierait considérablement ce processus. Cela laisserait bien plus de temps pour des discussions approfondies sur ce qui compte vraiment pour les Bruxellois : une politique d’urbanisme démocratique, durable et inclusive.

Une citoyenneté active et critique nécessite un engagement et du temps, ainsi qu'un cadre de travail stable, en particulier sur un thème aussi complexe que celui de l'urbanisme. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement régional d’assurer le financement structurel du travail associatif en urbanisme à Bruxelles.

[1] « L'ordonnance relative au subventionnement d'associations et de projets visant à améliorer l'environnement urbain et la qualité de vie en Région de Bruxelles-Capitale », 4 septembre 2008.

Le R0 est un boulet pour Bruxelles en ce qui concerne la qualité de l’air. Une phase cruciale est en passe de s’ouvrir pour le réaménagement de sa partie nord. Vous voilà prévenus ! Le moment est venu d’aiguiser votre plume. Notre réaction suivra prochainement.

Bruxelles Environnement estime que 45 % de la concentration en NO2 mesurée dans l’air de la capitale vient d’ailleurs (dernière mise à jour : février 2020). Précisons qu’une grande partie de ce dioxyde d’azote est générée par le trafic automobile et le transport routier.

Le ring de Bruxelles se situe en grande partie hors du territoire de la Région (voir aussi l’article [en néerlandais] Adaptation de la limitation de vitesse décidée par la Flandre), mais a un fort impact sur la qualité de notre air (illustration). Il nous paraît donc logique que les Bruxelloises et les Bruxellois puissent exprimer leur opinion lorsque des travaux sur le ring se profilent à l’horizon. Et voici que s’annonce justement une phase cruciale pour le réaménagement de sa partie nord. Une nouvelle version de la « note d’orientation » vient d’être présentée. Celle-ci décrit trois « alternatives optimisées » pour les travaux sur le ring Nord.

La Flandre veut entendre ce que nous avons à en dire, car les pouvoirs publics vont condenser ces alternatives optimisées en une « alternative de prédilection ou concept d’aménagement ».

Nous nous retroussons les manches et procédons à leur analyse. Notre position ne change globalement pas : un élargissement du ring est tout sauf une bonne idée en raison de l’effet d’aspiration qu’il produira sur les voitures. « Build it and they will come… » Même si nous remarquons que les parties prenantes ont vraiment fait de leur mieux pour faire passer la pilule. Le BRAL suit les projets pour le ring depuis un certain temps. En 2018, nous réagissions avec Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace, Inter-Environnement Bruxelles, Natuurpunt, Fietsersbond, Netwerk Duurzame Mobiliteit et TreinTramBus à la note initiale. Voici le réaction (en néerlandais) que nous avions publié à l’époque.

En pratique

Toutes les informations se trouvent sur www.werkenaandering.be.

Vous pouvez déposer vos remarques et avis du 25 mai au 23 juillet 2021 :

  • à la maison communale des communes concernées* (avec accusé de réception)
  • sur le site omgeving.vlaanderen.be
  • par courrier recommandé adressé au Departement Omgeving - afdeling Gebiedsontwikkeling, Omgevingsplanning en -projecten, bâtiment Comte de Ferraris, boulevard du Roi Albert II 20, boîte 7, 1000 Bruxelles

* Les communes concernées sont les suivantes : Drogenbos, Leeuw-Saint-Pierre, Dilbeek, Asse, Wemmel, Merchtem, Meise, Grimbergen, Vilvoorde, Machelen, Steenokkerzeel, Zaventem, Kraainem et Wezembeek-Oppem.

Le BRAL publiera bientôt sa réaction à ces propositions sur son site internet. N’hésitez pas à entamer dès maintenant vos propres recherches, à vous informer et à vous forger un avis !