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Envie de participer à la récolte de données et ainsi améliorer la sécurité routière dans le quartier Helmet ? Voici 3 actions concrètes pour y parvenir !

1. Donnez votre avis sur la vitesse

Répondez à l’enquête en ligne sur la vitesse dans votre rue !

» Vers l’enquête en ligne

Nous avons également déposé des lettres avec l’enquête dans certaines boîtes aux lettres du quartier Helmet. Si vous avez déjà répondu à l’enquête en ligne, déposez la lettre dans la boite aux lettres d’une autre rue ! Ainsi, nous pourrons atteindre plus de personnes.

Durée : 5 min

2. Identifiez les endroits où les voitures roulent trop vite

Utilisez l’application de géolocalisation pour identifier les endroits où vous trouvez que les utilisateurs de la route roulent trop vite. Cet outil est disponible où vous voulez, quand vous voulez.

Toutes les informations sur l’appli se trouvent ici.

» Vers l’appli

Durée: 10 min par semaine

3. Rejoignez-nous lors d’une analyse de terrain « pop-up »

Rejoignez-nous lors d’une analyse de terrain “pop-up” et devenez expert de la mobilité dans votre quartier !

» Plus d’information dans le programme

Un pop-up dure 2h.

En savoir plus

Restez au courant via le site web de Looper ou la page sur Facebook de Looper. Et découvrez sur notre site les principes du projet
Avez-vous des questions par rapport à Looper ? Contactez florence[at]bral.brussels.

Le projet Looper est soutenu par la Région de Bruxelles-Capitale – Innoviris, Ministero dell’Istruzione dell'Università e della Ricerca (MIUR) (Italy), the Economic and Social Research Council (UK) et l'Union Européenne.

BRAL, les Casseuses de Crise, PaletActif, Buurtpensioen 1000 Brussel, Corvia & Centre Vidéo de Bruxelles vous présentent quatre courts métrages participatifs : Selfcity, les initiatives citoyennes créent du bien-être. Les films sont publiés intégralement sur le site Selfcity.

Partout à Bruxelles, les gens se rassemblent pour rendre la vie en ville plus agréable et durable. Ils s'entraident, créent ou réparent des objets, créent des services ou gèrent des biens ou des lieux accessibles au public. Ils offrent ainsi une alternative à une économie où la surconsommation et la collecte de biens sont la norme. A l'initiative de BRAL, quatre collectifs civiques (Corvia, Les Casseuses de Crise, PaletActif, Buurtpensioen 1000 BXL)  ont filmé leurs parcours. Regardez les films sur le city Selfcity.

Les 4 films ont été enregistrés en français et sans sous-titres.

Corvia

  • Film participatif réalisé par Joachin Guzman et Aurélia Pfend - 6 minutes - 2018 - BRAL – CVB ;
  • Un frigo ouvert 24h/24 et 7j/7 ;
  • Une garde-robe ouverte 2 fois par semaine ;
  • Pas des transactions monétaires, mais de l'attention et de la participation.

Buurtpensioen 1000 Bruxelles - Pens(i)ons quartier - pension communautaire

  • Film participatif réalisé par Aurélia Pfend - 5 minutes - 2018 - BRAL – CVB ;
  • S comme Senior, mais surtout comme 'Service et Solidarité' ;
  • Entraide avec un cœur pour les voisins.

PaletActif

  • Film participatif réalisé par Manuel Hanot - 6 minutes - 2018 - BRAL – CVB ;
  • Engagement, solidarité, remontant et partage, horizontalité, rêves réalistes.... Des acteurs du changement !
  • Un atelier de meubles gratuit, ouvert à tous, fondé par des sans-papiers.

Les Casseuses de Crise

  • Film participatif réalisé par Aurélia Pfend - 6 minutes - 2018 - BRAL - CVB – CVB ;
  • Une alternative à un système patriarcal, raciste et capitaliste. Un lieu de liberté et de solidarité pour les femmes.

PleinOPENair aurait dû lieu sur la Place Lehon, mais la commune de Schaerbeek l’a rendu impossible. Le BRAL donne une carte blanche aux organisateurs du festival.

PLACE LEHON

Longée par la rue Royale Sainte-Marie et dominée par l’église Saint-Servais, la place Lehon est située au cœur d’un quartier populaire et culturellement très mélangé de Schaerbeek. Dans les environs immédiats, il existe très peu de parcs ou d’espaces publics. La place Lehon est ainsi animée en permanence par les familles et habitants de tous âges qui y jouent ou s’y reposent. C’est un lieu de vie, de lien social, un rare espace de respiration dans ce quartier très dense et asphyxié par le trafic automobile. Alors qu’une rénovation de la place Colignon est actuellement dans l’air (notamment dans la perspective de l’arrivée d’une station de métro), et que l’avenue Louis Bertrand va se transformer en promenade piétonne, la Commune de Schaerbeek a annoncé au printemps 2016 sa volonté de construire un parking souterrain de 260 places sur trois niveaux sous la place Lehon. Des riverains se sont réunis pour lutter contre ce projet, qu’ils estiment néfaste pour la qualité de vie du quartier, que ce soit en termes de pollution, d’espace public ou encore d’augmentation du trafic dans un quartier déjà saturé par l’automobile. D’autres groupes les ont rejoints dans cette mobilisation, la question de la mobilité étant très sensible dans cette commune où il ne se passe pas une année sans que le trafic automobile ne tue une personne, et n’en blesse une quinzaine d’autres. En juin dernier, la commune a finalement abandonné le projet de parking sous la place Lehon au motif que la société InterParking, seule candidate pour le construire, avait des exigences financières trop importantes. Pour les habitants, c’est un soulagement. Mais les problèmes de mobilité dans le quartier restent entiers…

POURQUOI LE PLEINOPENAIR EST ANNULÉ SUR LA PLACE LEHON

C’est en début d’année que nous avons commencé à penser aux lieux du PleinOPENair 2018. La thématique de la voiture s’est assez vite imposée, et rapidement il nous a semblé logique d’aller mettre un coup de projecteur sur la bataille que menaient les riverains de la place Lehon contre le projet porté par la commune de Schaerbeek de creuser un parking sous leur place (lire ci-contre). Au fil des semaines, des contacts se sont noués avec des comités d’habitants, des associations locales, des collectifs mobilisés sur les problèmes de mobilité particulièrement aigus dans ce quartier, et même avec le Service Prévention de la commune de Schaerbeek qui avait le projet d’organiser des activités sur cette place pendant l’été.

Dans la foulée, un groupe d’habitants a décidé de commencer la réalisation d’un court métrage questionnant cette politique de mobilité qui vise à construire des parkings souterrains, dont on sait qu’ils ont pour effet d’augmenter le trafic, dans des quartiers qui subissent déjà de plein fouet la pression automobile et où les espaces publics sont rares et précieux. En avril, nous avons soumis au bourgmestre de Schaerbeek la demande d’autorisation pour organiser deux soirées du PleinOPENair, les 17 et 18 août. Le délai de réponse, censé être de 30 jours, s’est éternisé. Mi-juin, la police de Bruxelles-Nord, devant remettre un avis au bourgmestre, prenait contact avec nous. Surprise : ses questions ne portaient pas, comme d’habitude, sur des aspects pratiques (extinction de l’éclairage public pendant la projection, stationnement, circulation…) mais sur les titres des films et les noms des musiciens que nous comptions programmer. Lorsque nous avons pu leur fournir ces informations, nouveau délai d’attente. Début juillet, le cabinet du bourgmestre Clerfayt nous informe d’une "bonne nouvelle" : l’avis de la police est positif, le bourgmestre donne son autorisation à l’événement, à une condition toutefois… arrêter les activités à 22h ! Il nous a fallu réexpliquer qu’une projection de cinéma ne peut démarrer qu’à la tombée de la nuit (ce que la commune sait puisqu’elle autorise d’autres projections en plein air dans d’autres quartier, qui ne démarrent pas avant 22h), qu’à cette période de l’été elle ne peut pas commencer avant 21h30, mais cela n’a pas fait changer la décision. Motif : la tranquillité des riverains. Pendant les deux semaines qui ont suivi, d’insistances en contacts auprès de divers échevins, la commune a accepté de reconsidérer notre demande, en nous donnant plusieurs fois des conditions supplémentaires, parfois contradictoires voire kafkaiennes.

La plus surprenante d’entre-elles : être autorisé à organiser les deux soirées mais pas à y diffuser le court métrage réalisé par des habitants de la place Lehon !

C’est la première fois en 20 ans de PleinOPENair qu’une commune nous demande au préalable le détail de notre programmation, soumet l’octroi de son autorisation à l’acceptation de cette programmation, et intervient directement dans celle-ci. Face à notre réaction stupéfaite et courroucée, le bourgmestre a fini par nous donner son ultime décision : les projections sont autorisées, y compris le court métrage des habitants, mais l’extinction des feux (projection, bar, présence du public) est fixée à 22h45. Des conditions qui empêchent tout moment de convivialité et ne rendent pas possible la projection d’un long métrage en plein été. Nous étions alors le 17 juillet, trop tard pour nous rabattre sur un autre endroit. On dirait que les périodes pré-électorales ne sont propices ni à occuper l’espace public, ni à laisser s’exprimer les habitants …

Bruzz
Cinema Nova
Horaire

 

 

Envie de devenir expert de la mobilité dans votre quartier Helmet ? Rejoignez Looper lors d’une analyse de terrain “pop-up” !

Pendant 2 heures, nous analyserons :

  • La vitesse des voitures, grâce à un radar mobile ;
  • Le nombre de voitures, vélos, piétons qui passe dans une certaine rue ;
  • Les habitudes de déplacement de visiteurs d’un endroit spécifique dans le quartier (magasin, parc, école,…) par des interviews.

» Inscrivez-vous en remplissant le formulaire.

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Looper, c’est quoi ? Découvrez les principes du projet qui veut améliorer la sécurité routière à Helmet. Et restez au courant de Looper via le site web ou la page sur Facebook. Avez-vous des questions ? Contactez florence[at]bral.brussels.

  • Jeudi 6/9 de 18h à 20h
  • Mardi 11/9 de 18h à 20h
  • Mercredi 12/9 de 14h à 16h

Wat steekt BRAL uit in Matongé? Houden ze zich nu ook al bezig met discriminatie en het gebrek aan culturele erkenning? En wat heeft de vereniging EVA in Gaucheret/Brabant er mee te maken? En wat beteken die straffe termen ‘Asset Based Community Development’ en ‘Community Land Trust’? Wat is er aan de hand?

Lees en volg het op de nieuwe website van het CitizenDev Brussels project!

CitizenDev Brussels is een participatief actieonderzoek naar alternatieve vormen van wijkontwikkeling. Dit project stimuleert de opkomst en versterking van burgerinitiatieven op basis van de troeven van een wijk.

Heb je vragen of suggesties? Aarzel dan niet om contact op te nemen!

Piet (piet[a]bral.bral.brussels) en Kinch (kinch[a]bral.bral.brussels) staan jullie bij met raad en daad

BRAL est membre de la Coalition Climat. La Coalition Climat est une ASBL qui rassemble plus de 70 associations autour de la justice climatique. Ensemble, nous défendons les intérêts climatiques auprès des décideurs politiques afin que des mesures structurelles puissent enfin être prises pour sauver notre planète.

Le 2 décembre 2018, cette coalition et Climate Express organiseront une marche nationale sur le climat “Claim the Climate”. BRAL participe à cette manifestation. Parce que cela devrait être la plus grande marche de protestation jamais organisée (pour le climat), nous demandons à nos membres et sympathisants d'en faire autant ! Vous pouvez faire de nombreuses choses :

  • Personnalisez votre profil facebook avec le logo Claim the Climate -> https://goo.gl/nNbjMW
  • Partagez l'événement facebook -> https://goo.gl/ycwXe5
  • Marchez avec nous ! Plus d'informations sur le point de départ BRAL suivront bientôt.
  • Nous recherchons des stewards et de l’aide pour distribuer des flyers. Voulez-vous vous inscrire ? Veuillez envoyer un courriel à christiaan@bral.brussels

Il est grand temps que la Belgique tienne les promesses faites en 2014 lors de la signature de l'Accord de Paris. Le jour du début du nouveau sommet sur le climat COP24 à Katowice, nous voulons utiliser cette protestation pour réveiller notre gouvernement. Plus il y a d'âmes, plus il y a de bruit et plus le message est clair !

On se retrouve là-bas! 

Bruxelles. 44000 ménages en liste d’attente d’un logement social. Une ville qui devient produit d’investissement. Et sur tous ses sols si convoités, des histoires humaines et non humaines se tissent encore. Retour sur le Bralcafé du 15/10…

“Construire ou ne pas construire” les terres non bâties de Bruxelles ?

Telle fut la question d’ouverture du Bralcafé de ce 15/10, à l’occasion de la présentation du livre Terre des villes, enquêtes potagères aux premières saisons du 21ème siècle par quatre de ses auteur.e.s. Noémie, Livia, Benedikte, et Chloé. Voici ce que nous en avons retenu.

A question binaire réponse…

Bien sûr la question est binaire, mais c’est elle qui cristallise trop souvent les débats au détour de l’un ou l’autre terrain à bâtir encore vert et coloré de légumes de saison… Quand il est déjà trop tard ! Précise Benedikte. C’est à dire une fois le cercle vicieux des « alternatives infernales » entre deux maux déjà installé : vous voulez garder vos potagers ? C’est cela ou du logement social ( l’expression « alternative infernale » est reprise de la philosophe belge I.Stengers).

Malheureusement donc, face à la question, aucune réponse « toute cuite ». Et pour cause, c’est justement la complexité qui germe au sein des terres bruxelloises en échappant à toute case.

Oui mais, oui mais, où va-t-on trouver alors les arguments forts qui feront enfin valoir ce qui existe déjà sur les sols et qu’une construction s’apprête à détruire ? Entendra-t-on dire. Parlons-en.

Une panoplie d’outils régionaux bien prometteurs

Des arguments, il y en a. En guise d’introduction, le BRAL a par exemple présenté la panoplie d’outils dont la Région, au travers de Bruxelles Environnement (l’administration en charge de gérer l’environnement à Bruxelles), s’est peu à peu dotée pour défendre la « nature » sous divers aspects. Citons :

  • Le statut de réserves naturelles (Natura 2000, grâce à l’Europe), de zones vertes ou agricoles, de parc intramuros ; ou de « groene rand » tout autour en Flandre
  • La « promenade » et et le « maillage » verts encore en chantier
  • Des connexions vertes et une « zone de verdurisation » au centre ville (si si !) grâce au nouveau  Plan Régional de Développement durable
  • et en vrac, d’autres outils ambitieux mais à ce jour plus incitatifs que vraiment contraignants : un « plan nature », une « charte arbres », un « coefficient de biotope par parcelle », l’accompagnement d’initiatives locales de quartiers durables,…

Une belle évolution est donc à l’œuvre, et le « vert » prend de plus en plus de poids sur les autres couleurs à intégrer dans les projet d’urbanisme. Une affaire réglée ? Pas sûr.

Les projets poussent comme de mauvaises herbes

Pourtant des bâtiments continuent à pousser à travers (presque) tout. Rien qu’en bordure de forêt de Soignes, une voix du débat nous parle de 7 projets en cours de réflexion ou concrétisation dans une zone pourtant protégée. Çà et là, Bruxelles Environnement et les pouvoirs publics échouent encore à protéger ces bouts de terre. Manque de coordination entre acteurs publics, de vue d’ensemble, d’une identification juste claire et partagée des richesses qu’il s’agit de supprimer, au niveau micro et macro. Le constat est simple : les protections ne valent pas grand-chose sous le règne de la tactique du fait accompli.

Après cette introduction et tous ces plans certes bien intentionnés, place à d’autres points de vues, hors du champ urbanistique, celui des auteurs. Place à la présentation du livre.

Un livre qui tombe à point.

Et pour le coup, le panel d’auteur.e.s est pluridisciplinaire : sociologue, philosophes, architecte paysagistes, anthropologue….Tout terrain et atypique, fait de récits et d’énigmes, leur livre part au ras des sols bruxellois pour s’élever au travers de quantité de dimensions potagères à un niveau tout à fait académique : les terres sont problématisées. Notons-le, il est l’aboutissement d’un projet Anticipate soutenu par Innoviris, le programme régional de financement de la recherche qui cherche à formuler des hypothèses pour le futur de Bruxelles.

D’emblée celles-ci signalent que tout ne se joue pas dans des cartes urbanistiques, dont de toutes façons la fabrication et la lecture sont loin d’être accessibles à tous.

« À chaque territoire son plan, mais si je vois le PRAS, il montre autant ce qui est important que ce qui ne l’est pas » dit la sociologue Benedikte.

« On ne connaît jamais un territoire, il en cache toujours un autre. »

Des pistes tous azimuts

Les auteur.e.s ont donc choisi la forme du récit aux états des lieux plus classiques, formatés et mesurables pour coller au plus près des réalités multiples et complexes. Multiples et nuancées sont donc aussi les pistes émergeant du livre -et du bralcafé- pour envisager le sort des terres arables, arbres, terres polluées, histoires humaines et animales, logements ancrés ou à venir dans un lieu «  sans nier ce qui y existe déjà ».

Innovantes, improbables, laborieuses, ou l’évidence même ramenée sous forme de piqûres de rappel, en voici quelques-unes…

la nature c’est une richesse de relations

La « nature » n’est pas qu’une couleur mise sur carte, c’est avant tout un ensemble de relations, une « communauté de pratiques sur un territoire donné ». Alors, quelles relations veut-on y voir ou justement ne pas y voir ? Sur ce terrain connu du BRAL, profitons-en pour enfoncer le clou : toutes les parties doivent être impliquées dans les débats en amont des projets de ville. Habitants, usagers, acteurs, mais aussi parfois des institutions elles-mêmes ! …Qui entre elles gagneraient parfois à mieux communiquer : Bruxelles Environnement et les autres acteurs du territoire régional par exemple. 

Construire c’est toujours détruire

  • On construit ou détruit tour à tour potagers, récits, bâtiments, friches, mémoires, relations sociales, savoir-faires,… au nom de bien des choses, parfois de la nature même ! Alors si construire est toujours occasionner une perte, le tout est d’y faire face. A ce propos, les auteur.e.s recommandent la lecture d’un livre qui relate la destructions de polders près d’Anvers justement au nom de la nature : Dit is mijn hof
  • Et donc, que construit-on et que détruit-on par le même coup ? Quand c’est le vivant qui est en jeu -un usage, l’histoire d’un usage, une espèce animale…, il peut échapper au savoir. Chloé explique que l’on a par exemple mesuré autant d’abeilles sur un potager que sur une surface similaire de réserve naturelle, mais pas les mêmes espèces. Vu sous un certain angle, une zone quelconque du PRAS peut donc rivaliser avec une réserve naturelle pour protéger le vivant, mais qu’en est-il réellement ?…

Patrimoine

Le classement de la nature comme patrimoine n’est pas la panacée non plus contre la frénésie de certains projets de construction, et la notion de patrimoine immatériel lié à un lieu a été évoquée par Chloé comme nouvelle piste, une piste qui émergerait notammant sur le plateau de l’Avijl, sous la forme d’un statut innovant de protection qui conditionnerait l’avenir d’un lieu aux usages qui s’y ancrent. Mais alors, à partir de quand un usage est-il assez « fort » pour pouvoir justifier cette protection ? Et pour combien de temps, à quel prix, un usage peut-il alors se maintenir dans le temps ? Patience, intercalée dans un numéro de « Bruxelles en mouvements », le bimensuel d’Inter-Environnement Bruxelles, apparaîtra bientôt la prochaine « non-carte », une carte travaillée par les auteurs et un.e graphiste en mêlant un peu de subjectivité parmi les données sur un territoire donné. Le plateau Avijl sera l’occasion d’y aborder ce point précis.

Des cartes et des chiffres pour résister

La carte interactive et évolutive des potagers bruxellois du forum des jardiniers a été montrée. Livia, anthropologue, en a souligné la douce ironie : l’outil, plus souvent au service de pratiques dominatrices, est ici détourné pour servir la résistance. Carte données et chiffre-clés permettent pourtant d’affirmer que malgré la mode apparente des potagers, une proportion importante d’entre eux a disparu depuis 2011 ou que 8 km² ont été « bétonnés » à Bruxelles depuis 1985.

Coopératives, commons, intelligence collective

  • Les débats autour de l’avenir des potagers s’arrêtent parfois sur des clivages idéologiques ou identitaires. L’intelligence collective est une voie royale pour construire une identité au-delà des stéréotypes, de ces identités que l’on s’assigne l’un à l’autre et qui paralysent un débat :  « tu n’es qu’un bobo / un anarchiste / un marginal / un vieux / un nouveau venu / (à vous de compléter !) »
  • Coopératives et commons, rien de tel pour permettre à une collectivité de s’approprier et/ou gérer des terres ensemble, à l’exemple de l’initiative Terre en Vue ou, plus proche, de Commons Josaphat.
  • Surtout : s’il faut construire, il faut avant tout arrêter de laisser la main à de gros investisseurs privés… privilégions la maîtrise publique, collective, des ressources, et, ajoutons Christophe Mercier au débat : pourquoi ne pas commencer par densifier les terres déjà bâties ou imperméabilisées ? Comme il le dit dans son tout récent livre écrit avec son père Jacques Mercier.

Guerre

Un participant a évoqué le rôle de la guerre dans le rapport au territoire. Quand on a faim, on cultive, et pour manger! Aujourd’hui, nous avons certes gagné la paix et combattu la faim, mais le supermarché supplante le potager ! Pourtant les potagers bruxellois, ce sont aussi certains jardins ouvriers qui existent encore dans les coulisses du paysage…

« Nature » et relations inter-espèces

Dernier point. Au fil des pages, le livre nous emmène dans un rapport plus sensible et personnel avec la « nature ». Ce qui nous ramène aux guillemets utilisés et à l’un des points de départ des auteurs : qu’entend-on finalement par « nature » ? Cette chose utilitaire ou bien du vivant autre mais semblable à nous car plein de valeurs et d’inconnues? Peut-être nos pistes passent-elles aussi par là ? A la conférence inaugurale de l’expo A Forest en cours à l’ISELP, Paul Sztulman signale l’émergence un peu partout d’une conscience grandissante des continuités entre humains et autres vivants – animaux, végétaux, biotopes. Et de travaux qui nous apprennent que les plantes pensent, parlent, ressentent, socialisent aussi… Comme en écho, nous entendons Chloé, historienne, et plus loin encore l’anthropologue Philippe Descola : le concept de nature et la dualité nature/culture sont une invention de l’Occident. Ou ce slogan des militants à la COP 21 en 2015 « Nous sommes la Nature qui se défend » qui résonne sur l’une des pages du livre.

Bref…

Pour respecter le vivant, des plans et l’urbanisme hérités du modernisme sont indéniablement nécessaires, mais loin d’être suffisants. Toute suggestion complémentaire mérite l’intérêt. Bien plus même. Beaucoup d’intérêt, et carrément un gros changement de mentalités. Les terres de Bruxelles nous appellent à être vécues autant qu’étudiées pour que se construise leur avenir … à hauteur d’oiseau, au ras du sol, et à tous les niveaux et dimensions qui s’étagent entre les deux.

Récits à suivre….

 

 

 

Bruxelles regorge de cultures différentes. Cette diversité pourrait enrichir nos vies mais il arrive parfois qu’elle nous éloigne par la peur de l’inconnu. Le collectif JOUWAIII voudrait rassembler les gens autour des jeux pour renforcer les liens entre les populations.

Jouwaiii, qu’est-ce que c’est ?

Notre objectif est de créer une plateforme de rencontres, d’échange et de partage culturel par le biais des jeux africains traditionnels. D’un côté, nous voudrions sauvegarder la richesse de ce patrimoine et mettre en valeur ces jeux traditionnels  dont la fonction initiale était de créer des liens sociaux.
De l’autre, nous souhaitons renforcer la cohésion sociale entre les citoyens.  

La concrétisation de ce projet prendra vie lors du Festival JOUWAIII qui verra le jour les 4 et 5 mai 2019, dans la lignée de la Journée Internationale du Vivre ensemble en Paix.

19 pays africains ont déjà répondu présents et chacun proposera au minimum un jeu de table pour adultes et un jeu pour enfants. L’idée est d’organiser une série d’ateliers en amont du Festival afin de sensibiliser des groupes qui pourront venir jouer publiquement le Jour J. Ces ateliers permettront aussi de donner un avant-goût du Festival, de mobiliser des publics et de diffuser l’information à grande échelle.

Nous avons déjà pas mal avancé avec le financement, mais il nous manque toujours un montant important! C’est pourquoi on a besoin de vous pour faire du Festival un succès!

Pourquoi avons nous besoin de cet argent?

  • Pour mettre en place les ateliers de sensibilisation aux jeux avant le festival.
  • Pour Payer les animateurs des séances de jeu qui sont connaisseurs.
  • Commander les jeux en Afrique  qui seront utilisés avant le festival pour les ateliers, pendant le festival et après pour  la petite ludothèque des jeux africains
  • Ces jeux serviront pour les pensionnaires  des maisons de repos et écoles et animation des rues.
  • Réalisation d’un outil pédagogique des jeux car chaque jeu à un aspect social très important.

Et qu'est ce que vous obtenez en retour?

10€ = Une invitation à la soirée jeu de growfunders dans le cadre du festival + une boisson
25€ = 2 invitations à la soirée jeu de growfunders + 2 boissons + 1 sac Jouwaiii
50€ = Jeu de société “Awalé” + une invitation à la soirée jeu de growfunders dans le cadre du festival

Les journées sont font plus courtes et les nuits plus longues. L’arôme de vin chaud et de gaufres chaudes envahissent les rues de Bruxelles. Certains adorent ce moment de l’année, d’autres n’en pensent pas moins. Mais peu importe, pour beaucoup d’entre nous, c’est LE TEMPS DES CADEAUX ! (Super !) Mais que peut-on offrir de durable à cet oncle qui a déjà tout ? Et au collègue qu’on a pioché au secret santa ? Au BRAL, on a quelques idées et on les partage avec grande joie !

Tous ensemble pour une meilleure Bruxelles

Première idée: une affiliation au BRAL, pour une valeur de 25€. En tant qu’organisation citoyenne, nos membres sont notre force.

BRAL se bat pour une Bruxelles solidaire, saine et respectueuse de l’environnement. De la mobilité à l’urbanisme, nous plaçons les Bruxellois au cœur de notre action. Comment ? Nous les soutenons grâce à nos connaissances et mettons en lumière leurs initiatives. Ensemble, nous défendons nos intérêts auprès des pouvoirs publics. Autour de la table quand c’est possible, sur les barricades si il le faut. Nous sommes critiques mais constructifs, un brin rebelles mais toujours nuancés.

Si vous optez pour une affiliation au BRAL, qu’offrez-vous concrètement ?

  • Un abonnement à toutes nos publications.
  • Un accès à nos équipements (salle de réunion,..).
  • Un soutien dans l’organisation d’évènements qui ont pour but d’embellir Bruxelles.
  • Une place dans un grand groupe de personnes qui aiment Bruxelles.
  • Une invitation à tous nos évènements.
  • Et pour la fin de l’année, nous offrons temporairement un pack de livres à nos nouveaux membres.

Et surtout, un BRAL plus fort. Car au plus nous comptons de membres, au plus nous nous faisons entendre !

Si tu as envie d’offrir un cadeau au BRAL, c’est possible sous la forme d’un don. Notre victoire dans la dossier Uplace et le soutien au mouvement autour de la qualité de l’air n’aurait pas été possible sans ces dons. Ces cadeaux sont donc cruciaux pour notre mouvement et nous les recevons avec joie et gratitude !

Information: https://bral.brussels/fr/pagina/devenez-membre

Un toit pour tous les Bruxellois

Un grand nombre de Bruxellois se trouvent sur la liste d’attente pour un logement. D’autres arrivent à peine à boucler les fins de mois suite aux couts élevés du logement. Les logements sociaux que la ville met à disposition sont rares et difficile d’accès. Community Land Trust Bruxelles s’attaque à ce problème. Une affiliation à leur association augmente les chances pour chacun d’accéder à un logement. Cet engagement permet aussi de décider comment la Bruxelles de demain sera construite.

Information: https://cltb.be/fr/comme-personne/

Aux petits soins pour notre terre nourricière

La coopérative Terre-en-Vue achète des terres agricoles et assure de cette manière une utilisation juste de notre terre nourricière. L’association se bat contre la privatisation des terres agricoles et remet les circuits courts au premier plan. Manger localement est une des manières de répondre au changement climatique. En outre, ce cadeau aide les plus petits agriculteurs à tenir le coup.

Information: https://terre-en-vue.be/presentation/l-association/article/l-association

Une bibliothèque d’outils

Quelqu’un a demandé une perceuse, une raboteuse ou un nouveau tournevis ? Un abonnement Tournevie est la cadeau idéal ! Cette bibliothèque d’outillage a tout en magasin pour le bricoleur. Ce cadeau donne aussi accès à leurs ateliers et à une de leurs formations.

Information: https://www.tournevie.be/francais

Ce ne sont évidemment que quelques idées parmi une longue liste de possibilité. Des sites web comme https://www.growfunding.be/fr/bxl sont une autre bonne source d’inspiration. Ce qui importe, c'est qu'à l'heure des cadeaux, on offre des cadeaux qui ont du sens. Pour diminuer les montagnes de déchets, pour soutenir les gens qui ont moins. Mais en premier lieu, pour rendre notre globe un peu meilleur. Ce qui ne veut pas dire que tu ne peux pas acheter cette Nintendo switch pour ton filleul. Il s'agit surtout de ne pas se casser la tête s'il l'a déjà.

Le  BRAL vous souhaite à tous une excellente fin d'année !

En 2016, le BRAL s’est penché sur l’aménagement urbain à Bruxelles dans son ouvrage BXL Plant. Aujourd’hui, en 2018, nous répétons l’exercice. Dans cette nouvelle publication, nous nous intéressons à nouveau à la manière dont l’espace bruxellois est « ordonné » ainsi qu’aux services publics impliqués. Ces dernières années, la façon dont le gouvernement bruxellois planifie la ville a connu un véritable bouleversement. Les cartes de certaines institutions ont été redistribuées et les administrations qui ont éclôt après ce remaniement ont été dotées de nouveaux outils de travail.

Qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qui peut être amélioré ? Toutes ces réformes ont-elles bénéficié à la transparence et à l’ouverture ? Quel regard un groupe de riverains jette-t-il sur la planification dans notre ville ? Et pourquoi le BRAL frappe-t-il une deuxième fois sur le clou d’une meilleure collaboration public-public ?

Ensemble avec le maître architecte Kristiaan Borret, le collectif Green Connections et l’architecte paysagiste Bas Smets, nous nous sommes mis en quête de réponses.

Nous avons ficelé le tout dans une nouvelle publication. Pour l’obtenir, il suffit de passer nous voir au bureau (place du Samedi 13 – 1000 Bruxelles). Ou d’envoyer un e-mail à l’adresse info@bral.brussels et vous la recevrez ensuite rapidement dans votre boîte aux lettres. BXL Plant II est une publication bilingue, mais tous les articles sont disponibles sur le site aussi bien en français qu’en néerlandais. Il en existe enfin une superbe version en ligne que vous trouverez ci-dessous.

1. Introduction
2. Les maîtres et le maître architecte, carte blanche Kristiaan Borret
3. l’ Aménagement du territoire reste difficile à gérer
            Un petit nouveau sur la scène: urban.brussels
            Rapport intermédiaire
4. Utilisation temporaire : un nouveau terrain de jeu pour le spécialiste du marketing ou l’endroit parfait pour tenter des expériences sans s’inquiéter ?
5. La saga Poincaré,  interview avec Green Connections
6. Le roi PAD aux commandes de notre avenir
7. La captation de plus-value pour les nuls ,  interview avec Griet Lievois 
8. A la recherche d’un Urbanisme Biosphérique avec Bas Smets

À travers des publications comme « Selfcity BXL », « Les Bruxellois mettent la main à la pâte » ou « Le site Josaphat, ça vous dit quelque chose ? », BRAL suit de très près et depuis des années les initiatives citoyennes qui contribuent à façonner Bruxelles. Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils adoptent une attitude d’ouverture à la collaboration avec ces mouvements issus de la société civile. Mais un certain nombre de services publics éprouvent déjà de grandes difficultés à travailler avec d’autres administrations, imaginez ce que cela peut donner avec ces drôles d’oiseaux que sont les collectifs de riverains. Tant que la coopération entre le public et le privé ne s’améliorera pas, interagir avec les autorités restera une gageure pour les citoyens. Le risque est en effet très grand que la partie soit interrompue à mi-parcours.

Après, la façon dont le gouvernement bruxellois planifie la ville a connu un véritable bouleversement en 2016. Les cartes de certaines institutions ont été redistribuées et l’administration qui a éclos après ce remaniement a été dotée de nouveaux outils de travail. L’objectif ? Concevoir des plans régionaux plus efficaces et les mettre en œuvre. Si, si, on allait enfin en finir avec cet éternel bras de fer entre des services qui travaillent les uns à côté des autres. Finie cette interminable procession de plans coûteux qui atterrissent dans un tiroir parce qu’une autre administration n’en a pas tenu compte dans l’octroi de permis.

Peu de Bruxellois se préoccupent de ces réformes administratives, mais leur importance pour la ville se révèle considérable. L’administration reste en première ligne lorsqu’il s’agit de prévoir des espaces verts et des logements abordables en suffisance ou d’améliorer l’infrastructure cycliste et les transports en commun. C’est pourquoi le BRAL a publié en 2016 « BXL Plant », dans lequel elle dresse la liste de toutes les réformes et promesses. Dans cet ouvrage, les directeurs de Perspective.brussels et de la Société d’aménagement urbain (SAU), qui à l’époque venaient de voir le jour, donnent quelques mots d’explication sur toutes ces réformes. Après deux ans d’échauffement, nous estimons que le moment est venu de procéder à une première évaluation[1]. Nous allons aussi étudier de très près leur principal nouveau jouet : les Plans d’aménagement directeurs, ou PAD. Nous braquons ensuite les projecteurs sur Urban.brussels, la toute nouvelle administration régionale chargée de l’urbanisme et du patrimoine.

Toutes ces réformes ont-elles bénéficié à la transparence et à l’ouverture ? Dans sa carte blanche, Kristiaan Borret, bouwmeester – maître architecte, donne un coup de semonce et nous livre un plaidoyer radical en faveur de plus d’ouverture et de débat.

“Bruxelles est vraiment une jungle d’acteurs de plans et de législations, il faut s’accrocher pour trouver son chemin. Paris, par exemple, est plus grand mais les choses y sont beaucoup plus simples : l’administration de l’urbanisme de tout Paris se concentre au sein d’un seul acteur, l’APUR.” (Collectif citoyen Green Connections dans un entretien avec BRAL)

Cette lasagne de nouvelles instances (régionales et communales) et d’instruments (contrats de quartier, contrats de rénovation urbaine, PAD, etc.) est-elle facile à digérer pour le Bruxellois ? Pour le découvrir, ne manquez pas de lire l’interview de Green Connections. Les membres de ce collectif citoyen ont frappé à presque toutes les portes pour poser des questions sur leur boulevard, le Poincaré, obtenant ainsi une meilleure idée des plans prévus. Efficace mais franchement épuisant.

Tandis que de nombreux projets traînent depuis des années, plusieurs administrations optent pour l’occupation temporaire de certains sites en attendant leur réaffectation définitive. Qu’en penser ? Devons-nous dire « Tant mieux, il y a toujours plus de personnes et d’initiatives qui apprécient cet aspect temporaire » ? Ou faut-il craindre qu’il y ait anguille sous roche, ou plutôt sous béton ? Petit bilan par notre reporter sur place.

Nous sommes un mouvement urbain qui se bat en faveur de Bruxelles et c’est à ce titre que nous tapons une deuxième fois sur le même clou. Notre ville mérite d’être correctement planifiée. C’est d’ailleurs indispensable si nous voulons devenir la ville dont nous rêvons : une ville dont les habitants peuvent se loger à un prix raisonnable, dans des endroits bien desservis par les transports en commun et équipés de pistes cyclables en bon état. Une ville qui prévoit de la place pour le logement bien sûr, mais aussi pour les activités de production et la nature. Pour la conclusion, notre choix s’est porté sur Bas Smets. Avec nous, il rêve de rendre au paysage, à l’eau et au sous-sol la place qu’ils méritent dans la planification bruxelloise.

Bonne lecture !

BRAL, automne 2018

 

[1] Indépendamment de cette question, les articles de BXL Plant 1 conservent toute leur pertinence.

 

Plus de 150 concours sans appel. Plus de 150 marchés publics pour des projets d’aménagement de l’espace, principalement dans le cadre de la loi relative aux marchés publics. Plus de 150 : pour des architectes, des bureaux d’études, des promoteurs ou des entrepreneurs. De la décoration d’un magasin à la vente d’un terrain pour 100 appartements en passant par un nouvel hôpital de 250.000.000 d’euros dans le cadre du Design & Build.

J’ai plus de 150 concours à mon actif du temps où j’étais le bouwmeetser d’Anvers, et aucun n’a débouché sur un procès. Qui plus est, les aspects juridiques de l’urbanisme n’ont jamais constitué un thème de discussion pressant.

Jusqu’à ce que je prenne mes fonctions à Bruxelles…

L’urbanisme, une question juridique

J’occupe le poste de maître architecte de Bruxelles depuis 2015. J’ai vite compris que dans cette ville, d’autres « maîtres » sont actifs dans le domaine du développement urbain. Maître X, maître Y, maître Z, ce sont les avocats bruxellois spécialisés dans la législation en matière d’aménagement du territoire ou de marchés publics et qui assistent ces messieurs les constructeurs dans leurs projets. Même dans les cabinets ministériels, l’urbanisme est dans une large mesure assimilé à une question juridique. Jusqu’aux directeurs des services publics, des agences et des sociétés immobilières de service public qui sont presque tous juristes de formation. En un mot, le développement urbain à Bruxelles est judiciarisé.

Comment nous en sommes arrivés là, je l’ignore. Ce que je sais, c’est que dans les autres endroits où j’ai travaillé, ce n’est pas le cas. Que ce soit en Flandre, à Nantes ou à Amsterdam, je n’ai jamais été confronté à un tel degré de judiciarisation dans la pratique du développement urbain.

J’ai découvert (une nouveauté pour moi !) qu’à Bruxelles, les discussions sur un projet immobilier réunissent non seulement l’architecte et le promoteur, mais aussi le conseiller juridique autour de la table. Quelle tristesse que d’entendre un architecte qui laisse de côté l’architecture (lumière ! air ! espace ! urbanisme !) pour parler la langue du commanditaire (« avec votre ambition, notre projet n’est pas rentable ») ou endosse le rôle de l’avocat en analysant avec soin les marges juridiques en cas de modification tardive du projet. Ces éléments nuisent peut-être à la qualité de mon bâtiment, mais si j’agis de cette manière, j’évite l’obligation d’organiser une nouvelle enquête publique, non ?

Et malheureusement, de l’autre côté de la table, les pouvoirs publics ou les associations citoyennes n’hésitent pas à se lancer dans des arguties juridiques pour mener le débat, au lieu de s’en tenir au contenu. Heureusement, un nombre croissant d’administrations, d’organisations, de maîtres d’ouvrage, d’architectes et de juristes s’intéressent à l’esprit new school et à une approche optimiste, et se focalisent avant tout à la qualité et à la vision à long terme.

Revenons à ce palmarès de 150 concours vierges de tout litige. Depuis 2015, ce sont plus de 100 concours qui sont venus s’y ajouter, ce qui porte le total actuel à quelque 250 dossiers, encadrés d’une manière ou d’une autre par une équipe du bouwmeester dont je fais partie. À l’exception de quelques cas limites, notre réputation est restée sans tache. Il y a par exemple eu un architecte qui était persuadé qu’un de ses confrères avait été sélectionné indûment, mais il a été débouté par le tribunal. Et récemment, un intervenant a estimé que sa cotation ne correspondait pas à la teneur du texte dans la motivation de cette cotation.

Et puis, en 2018 sont arrivées les procédures pour le Kaaitheater et la Silver Tower, deux dossiers dans lesquels le maître architecte n’était pas impliqué. Le Conseil d’État a condamné le déroulement des deux procédures, l’une concernant les travaux de transformation du Kaaitheater et l’autre, le choix de la Silver Tower comme siège du ministère de la Région. Dans les deux cas, l’écueil réel était un élément tout à fait secondaire que des avocats triomphants avaient sorti de leur manche, une pure pirouette juridique. Ce qui à mes yeux reste le véritable ressort de ces procès, c’est une sorte de méfiance dépitée de la part des perdants, qui ont le sentiment que la partie n’a pas été jouée avec fair-play. Si tout s’était déroulé avec plus de professionnalisme et de transparence, il n’y aurait jamais eu de procès, j’en suis sûr.

 

Ouvrir les portes fermées

Partant, je plaide en faveur d’un changement de paradigme en matière de gouvernance : il faut passer d’un régime de la peur-d’un-appel à une approche ouverte et transparente, de « l’amour du secret » au « rien à cacher ». Jamais je n’ai vu une politique à ce point conditionnée par la crainte d’un procès, et pourtant je ne connais pas d’autre ville où il y en a autant qu’à Bruxelles. Serait-il dès lors audacieux de ma part d’affirmer que la méthode actuelle étant un échec, nous ferions aussi bien de tester une autre approche ?

De notre côté, nous essayons d’appliquer cette approche. Avec l’équipe bouwmeester maître architecte, nous avons formulé des recommandations concernant ce que nous estimons être un déroulement équitable des adjudications. Depuis quelques mois, nous publions au terme de chaque concours une fact sheet sur notre site internet, avec des photos du projet gagnant et de ceux qui ont été éliminés, de manière à soumettre à votre jugement la décision du jury. Nous voulons également ouvrir les présentations au jury afin que tous les finalistes puissent avoir connaissance des projets de leurs concurrents. Cette démarche les aide souvent à accepter que le gagnant était meilleur, elle démontre en tout cas que le jury ne craint pas la publicité des séances. Nous ne pensons pas qu’une transparence aussi « téméraire » implique des risques de contestations juridiques (contre lesquelles nous mettent en garde les juristes) mais favorise le contraire : un climat détendu d’ouverture permettant à toutes les parties prenantes de se convaincre de l’intégrité pratiquée dans l’approche d’un concours et qui en l’absence de soupçons, n’envisageront même pas d’entamer un procès.

Il en va de même pour d’autres aspects du développement urbain. À Bruxelles, il y a habituellement d’innombrables discussions sur un projet pour lequel une demande de permis est en cours. Il s’agit généralement de rencontres bilatérales et parfois aussi d’entretiens dans les coulisses. Maître d’ouvrage, promoteur, architecte, commune, cabinet de l’aménagement du territoire, fonctionnaire délégué, maître architecte, ils se retrouvent tous dans des configurations variables pour parler d’une demande de permis de bâtir imminente en vue de huiler les rouages.

C’est pour cette raison que j’ai mis sur pied en 2015 la chambre de qualité, un instrument destiné à organiser correctement des échanges collectifs sur ce thème. Ces discussions coordonnées préparatoires à une demande de permis se sont aujourd’hui imposées dans la nouvelle législation (CoBAT) et permettent d’arriver de manière structurée à un point de vue partagé par toutes les instances publiques concernées.

Étapes suivantes

Ce que sont à mon avis les prochaines étapes dans une approche plus transparente du développement urbain à Bruxelles ? Des perfectionnements techniques mais ambitieux sont possibles. À l’instar du modèle néerlandais, la chambre de qualité pourrait notamment publier en ligne ses agendas, ses avis et ses comptes rendus. Ou encore l’idée d’un registre obligatoire pour tous les contacts avec les lobbyistes immobiliers ? La mesure paraît draconienne, mais pourquoi pas si elle permet de surmonter l’impression de dissimulation ?

À mes yeux, la principale étape reste cependant l’élargissement du débat à l’extérieur du monde interne de la concertation entre les divers acteurs publics et les porteurs de projet. En tant que maître architecte, j’œuvre en faveur de l’harmonisation entre public et privé, car elle bénéficie à la qualité des projets. Mais un bon projet doit aussi trouver un soutien du côté des Bruxellois. Il est par exemple regrettable que pour un projet urbanistique stratégique comme la dernière phase sur le site de la Cité administrative de l’État, la crainte inspirée par l’aspect juridique ait à nouveau bloqué toute communication ouverte vers l’extérieur. Dommage, car le nouveau plan a beaucoup de qualités. Or, il va peut-être tomber au champ d’honneur en raison d’une bagatelle juridique (ou autre), qui sera probablement l’expression d’une protestation parce que tout s’est passé à huis clos pendant si longtemps.

C’est une évidence pour la gouvernance de projets urbains complexes : si vous prenez la peine dès le début d’organiser une concertation précoce, vous gagnez du temps à la fin du trajet. La transparence tire avantage d’une communication ouverte, généralement elle suscite une plus grande confiance et un appui plus large, et c’est ainsi qu’on accélère le développement urbain tout en améliorant son efficacité. L’ouverture fait avancer.

Kristiaan Borret
25/11/2018