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Wat steekt BRAL uit in Matongé? Houden ze zich nu ook al bezig met discriminatie en het gebrek aan culturele erkenning? En wat heeft de vereniging EVA in Gaucheret/Brabant er mee te maken? En wat beteken die straffe termen ‘Asset Based Community Development’ en ‘Community Land Trust’? Wat is er aan de hand?

Lees en volg het op de nieuwe website van het CitizenDev Brussels project!

CitizenDev Brussels is een participatief actieonderzoek naar alternatieve vormen van wijkontwikkeling. Dit project stimuleert de opkomst en versterking van burgerinitiatieven op basis van de troeven van een wijk.

Heb je vragen of suggesties? Aarzel dan niet om contact op te nemen!

Piet (piet[a]bral.bral.brussels) en Kinch (kinch[a]bral.bral.brussels) staan jullie bij met raad en daad

BRAL est membre de la Coalition Climat. La Coalition Climat est une ASBL qui rassemble plus de 70 associations autour de la justice climatique. Ensemble, nous défendons les intérêts climatiques auprès des décideurs politiques afin que des mesures structurelles puissent enfin être prises pour sauver notre planète.

Le 2 décembre 2018, cette coalition et Climate Express organiseront une marche nationale sur le climat “Claim the Climate”. BRAL participe à cette manifestation. Parce que cela devrait être la plus grande marche de protestation jamais organisée (pour le climat), nous demandons à nos membres et sympathisants d'en faire autant ! Vous pouvez faire de nombreuses choses :

  • Personnalisez votre profil facebook avec le logo Claim the Climate -> https://goo.gl/nNbjMW
  • Partagez l'événement facebook -> https://goo.gl/ycwXe5
  • Marchez avec nous ! Plus d'informations sur le point de départ BRAL suivront bientôt.
  • Nous recherchons des stewards et de l’aide pour distribuer des flyers. Voulez-vous vous inscrire ? Veuillez envoyer un courriel à christiaan@bral.brussels

Il est grand temps que la Belgique tienne les promesses faites en 2014 lors de la signature de l'Accord de Paris. Le jour du début du nouveau sommet sur le climat COP24 à Katowice, nous voulons utiliser cette protestation pour réveiller notre gouvernement. Plus il y a d'âmes, plus il y a de bruit et plus le message est clair !

On se retrouve là-bas! 

Bruxelles. 44000 ménages en liste d’attente d’un logement social. Une ville qui devient produit d’investissement. Et sur tous ses sols si convoités, des histoires humaines et non humaines se tissent encore. Retour sur le Bralcafé du 15/10…

“Construire ou ne pas construire” les terres non bâties de Bruxelles ?

Telle fut la question d’ouverture du Bralcafé de ce 15/10, à l’occasion de la présentation du livre Terre des villes, enquêtes potagères aux premières saisons du 21ème siècle par quatre de ses auteur.e.s. Noémie, Livia, Benedikte, et Chloé. Voici ce que nous en avons retenu.

A question binaire réponse…

Bien sûr la question est binaire, mais c’est elle qui cristallise trop souvent les débats au détour de l’un ou l’autre terrain à bâtir encore vert et coloré de légumes de saison… Quand il est déjà trop tard ! Précise Benedikte. C’est à dire une fois le cercle vicieux des « alternatives infernales » entre deux maux déjà installé : vous voulez garder vos potagers ? C’est cela ou du logement social ( l’expression « alternative infernale » est reprise de la philosophe belge I.Stengers).

Malheureusement donc, face à la question, aucune réponse « toute cuite ». Et pour cause, c’est justement la complexité qui germe au sein des terres bruxelloises en échappant à toute case.

Oui mais, oui mais, où va-t-on trouver alors les arguments forts qui feront enfin valoir ce qui existe déjà sur les sols et qu’une construction s’apprête à détruire ? Entendra-t-on dire. Parlons-en.

Une panoplie d’outils régionaux bien prometteurs

Des arguments, il y en a. En guise d’introduction, le BRAL a par exemple présenté la panoplie d’outils dont la Région, au travers de Bruxelles Environnement (l’administration en charge de gérer l’environnement à Bruxelles), s’est peu à peu dotée pour défendre la « nature » sous divers aspects. Citons :

  • Le statut de réserves naturelles (Natura 2000, grâce à l’Europe), de zones vertes ou agricoles, de parc intramuros ; ou de « groene rand » tout autour en Flandre
  • La « promenade » et et le « maillage » verts encore en chantier
  • Des connexions vertes et une « zone de verdurisation » au centre ville (si si !) grâce au nouveau  Plan Régional de Développement durable
  • et en vrac, d’autres outils ambitieux mais à ce jour plus incitatifs que vraiment contraignants : un « plan nature », une « charte arbres », un « coefficient de biotope par parcelle », l’accompagnement d’initiatives locales de quartiers durables,…

Une belle évolution est donc à l’œuvre, et le « vert » prend de plus en plus de poids sur les autres couleurs à intégrer dans les projet d’urbanisme. Une affaire réglée ? Pas sûr.

Les projets poussent comme de mauvaises herbes

Pourtant des bâtiments continuent à pousser à travers (presque) tout. Rien qu’en bordure de forêt de Soignes, une voix du débat nous parle de 7 projets en cours de réflexion ou concrétisation dans une zone pourtant protégée. Çà et là, Bruxelles Environnement et les pouvoirs publics échouent encore à protéger ces bouts de terre. Manque de coordination entre acteurs publics, de vue d’ensemble, d’une identification juste claire et partagée des richesses qu’il s’agit de supprimer, au niveau micro et macro. Le constat est simple : les protections ne valent pas grand-chose sous le règne de la tactique du fait accompli.

Après cette introduction et tous ces plans certes bien intentionnés, place à d’autres points de vues, hors du champ urbanistique, celui des auteurs. Place à la présentation du livre.

Un livre qui tombe à point.

Et pour le coup, le panel d’auteur.e.s est pluridisciplinaire : sociologue, philosophes, architecte paysagistes, anthropologue….Tout terrain et atypique, fait de récits et d’énigmes, leur livre part au ras des sols bruxellois pour s’élever au travers de quantité de dimensions potagères à un niveau tout à fait académique : les terres sont problématisées. Notons-le, il est l’aboutissement d’un projet Anticipate soutenu par Innoviris, le programme régional de financement de la recherche qui cherche à formuler des hypothèses pour le futur de Bruxelles.

D’emblée celles-ci signalent que tout ne se joue pas dans des cartes urbanistiques, dont de toutes façons la fabrication et la lecture sont loin d’être accessibles à tous.

« À chaque territoire son plan, mais si je vois le PRAS, il montre autant ce qui est important que ce qui ne l’est pas » dit la sociologue Benedikte.

« On ne connaît jamais un territoire, il en cache toujours un autre. »

Des pistes tous azimuts

Les auteur.e.s ont donc choisi la forme du récit aux états des lieux plus classiques, formatés et mesurables pour coller au plus près des réalités multiples et complexes. Multiples et nuancées sont donc aussi les pistes émergeant du livre -et du bralcafé- pour envisager le sort des terres arables, arbres, terres polluées, histoires humaines et animales, logements ancrés ou à venir dans un lieu «  sans nier ce qui y existe déjà ».

Innovantes, improbables, laborieuses, ou l’évidence même ramenée sous forme de piqûres de rappel, en voici quelques-unes…

la nature c’est une richesse de relations

La « nature » n’est pas qu’une couleur mise sur carte, c’est avant tout un ensemble de relations, une « communauté de pratiques sur un territoire donné ». Alors, quelles relations veut-on y voir ou justement ne pas y voir ? Sur ce terrain connu du BRAL, profitons-en pour enfoncer le clou : toutes les parties doivent être impliquées dans les débats en amont des projets de ville. Habitants, usagers, acteurs, mais aussi parfois des institutions elles-mêmes ! …Qui entre elles gagneraient parfois à mieux communiquer : Bruxelles Environnement et les autres acteurs du territoire régional par exemple. 

Construire c’est toujours détruire

  • On construit ou détruit tour à tour potagers, récits, bâtiments, friches, mémoires, relations sociales, savoir-faires,… au nom de bien des choses, parfois de la nature même ! Alors si construire est toujours occasionner une perte, le tout est d’y faire face. A ce propos, les auteur.e.s recommandent la lecture d’un livre qui relate la destructions de polders près d’Anvers justement au nom de la nature : Dit is mijn hof
  • Et donc, que construit-on et que détruit-on par le même coup ? Quand c’est le vivant qui est en jeu -un usage, l’histoire d’un usage, une espèce animale…, il peut échapper au savoir. Chloé explique que l’on a par exemple mesuré autant d’abeilles sur un potager que sur une surface similaire de réserve naturelle, mais pas les mêmes espèces. Vu sous un certain angle, une zone quelconque du PRAS peut donc rivaliser avec une réserve naturelle pour protéger le vivant, mais qu’en est-il réellement ?…

Patrimoine

Le classement de la nature comme patrimoine n’est pas la panacée non plus contre la frénésie de certains projets de construction, et la notion de patrimoine immatériel lié à un lieu a été évoquée par Chloé comme nouvelle piste, une piste qui émergerait notammant sur le plateau de l’Avijl, sous la forme d’un statut innovant de protection qui conditionnerait l’avenir d’un lieu aux usages qui s’y ancrent. Mais alors, à partir de quand un usage est-il assez « fort » pour pouvoir justifier cette protection ? Et pour combien de temps, à quel prix, un usage peut-il alors se maintenir dans le temps ? Patience, intercalée dans un numéro de « Bruxelles en mouvements », le bimensuel d’Inter-Environnement Bruxelles, apparaîtra bientôt la prochaine « non-carte », une carte travaillée par les auteurs et un.e graphiste en mêlant un peu de subjectivité parmi les données sur un territoire donné. Le plateau Avijl sera l’occasion d’y aborder ce point précis.

Des cartes et des chiffres pour résister

La carte interactive et évolutive des potagers bruxellois du forum des jardiniers a été montrée. Livia, anthropologue, en a souligné la douce ironie : l’outil, plus souvent au service de pratiques dominatrices, est ici détourné pour servir la résistance. Carte données et chiffre-clés permettent pourtant d’affirmer que malgré la mode apparente des potagers, une proportion importante d’entre eux a disparu depuis 2011 ou que 8 km² ont été « bétonnés » à Bruxelles depuis 1985.

Coopératives, commons, intelligence collective

  • Les débats autour de l’avenir des potagers s’arrêtent parfois sur des clivages idéologiques ou identitaires. L’intelligence collective est une voie royale pour construire une identité au-delà des stéréotypes, de ces identités que l’on s’assigne l’un à l’autre et qui paralysent un débat :  « tu n’es qu’un bobo / un anarchiste / un marginal / un vieux / un nouveau venu / (à vous de compléter !) »
  • Coopératives et commons, rien de tel pour permettre à une collectivité de s’approprier et/ou gérer des terres ensemble, à l’exemple de l’initiative Terre en Vue ou, plus proche, de Commons Josaphat.
  • Surtout : s’il faut construire, il faut avant tout arrêter de laisser la main à de gros investisseurs privés… privilégions la maîtrise publique, collective, des ressources, et, ajoutons Christophe Mercier au débat : pourquoi ne pas commencer par densifier les terres déjà bâties ou imperméabilisées ? Comme il le dit dans son tout récent livre écrit avec son père Jacques Mercier.

Guerre

Un participant a évoqué le rôle de la guerre dans le rapport au territoire. Quand on a faim, on cultive, et pour manger! Aujourd’hui, nous avons certes gagné la paix et combattu la faim, mais le supermarché supplante le potager ! Pourtant les potagers bruxellois, ce sont aussi certains jardins ouvriers qui existent encore dans les coulisses du paysage…

« Nature » et relations inter-espèces

Dernier point. Au fil des pages, le livre nous emmène dans un rapport plus sensible et personnel avec la « nature ». Ce qui nous ramène aux guillemets utilisés et à l’un des points de départ des auteurs : qu’entend-on finalement par « nature » ? Cette chose utilitaire ou bien du vivant autre mais semblable à nous car plein de valeurs et d’inconnues? Peut-être nos pistes passent-elles aussi par là ? A la conférence inaugurale de l’expo A Forest en cours à l’ISELP, Paul Sztulman signale l’émergence un peu partout d’une conscience grandissante des continuités entre humains et autres vivants – animaux, végétaux, biotopes. Et de travaux qui nous apprennent que les plantes pensent, parlent, ressentent, socialisent aussi… Comme en écho, nous entendons Chloé, historienne, et plus loin encore l’anthropologue Philippe Descola : le concept de nature et la dualité nature/culture sont une invention de l’Occident. Ou ce slogan des militants à la COP 21 en 2015 « Nous sommes la Nature qui se défend » qui résonne sur l’une des pages du livre.

Bref…

Pour respecter le vivant, des plans et l’urbanisme hérités du modernisme sont indéniablement nécessaires, mais loin d’être suffisants. Toute suggestion complémentaire mérite l’intérêt. Bien plus même. Beaucoup d’intérêt, et carrément un gros changement de mentalités. Les terres de Bruxelles nous appellent à être vécues autant qu’étudiées pour que se construise leur avenir … à hauteur d’oiseau, au ras du sol, et à tous les niveaux et dimensions qui s’étagent entre les deux.

Récits à suivre….

 

 

 

Bruxelles regorge de cultures différentes. Cette diversité pourrait enrichir nos vies mais il arrive parfois qu’elle nous éloigne par la peur de l’inconnu. Le collectif JOUWAIII voudrait rassembler les gens autour des jeux pour renforcer les liens entre les populations.

Jouwaiii, qu’est-ce que c’est ?

Notre objectif est de créer une plateforme de rencontres, d’échange et de partage culturel par le biais des jeux africains traditionnels. D’un côté, nous voudrions sauvegarder la richesse de ce patrimoine et mettre en valeur ces jeux traditionnels  dont la fonction initiale était de créer des liens sociaux.

De l’autre, nous souhaitons renforcer la cohésion sociale entre les citoyens.  

La concrétisation de ce projet prendra vie lors du Festival JOUWAIII qui verra le jour les 4 et 5 mai 2019, dans la lignée de la Journée Internationale du Vivre ensemble en Paix.

19 pays africains ont déjà répondu présents et chacun proposera au minimum un jeu de table pour adultes et un jeu pour enfants. L’idée est d’organiser une série d’ateliers en amont du Festival afin de sensibiliser des groupes qui pourront venir jouer publiquement le Jour J. Ces ateliers permettront aussi de donner un avant-goût du Festival, de mobiliser des publics et de diffuser l’information à grande échelle.

Nous avons déjà pas mal avancé avec le financement, mais il nous manque toujours un montant important! C’est pourquoi on a besoin de vous pour faire du Festival un succès!

Pourquoi avons nous besoin de cet argent?

  • Pour mettre en place les ateliers de sensibilisation aux jeux avant le festival.
  • Pour Payer les animateurs des séances de jeu qui sont connaisseurs.
  • Commander les jeux en Afrique  qui seront utilisés avant le festival pour les ateliers, pendant le festival et après pour  la petite ludothèque des jeux africains
  • Ces jeux serviront pour les pensionnaires  des maisons de repos et écoles et animation des rues.
  • Réalisation d’un outil pédagogique des jeux car chaque jeu à un aspect social très important.

Et qu'est ce que vous obtenez en retour?

10€ = Une invitation à la soirée jeu de growfunders dans le cadre du festival + une boisson

25€ = 2 invitations à la soirée jeu de growfunders + 2 boissons + 1 sac Jouwaiii

50€ = Jeu de société “Awalé” + une invitation à la soirée jeu de growfunders dans le cadre du festival

Les journées sont font plus courtes et les nuits plus longues. L’arôme de vin chaud et de gaufres chaudes envahissent les rues de Bruxelles. Certains adorent ce moment de l’année, d’autres n’en pensent pas moins. Mais peu importe, pour beaucoup d’entre nous, c’est LE TEMPS DES CADEAUX ! (Super !) Mais que peut-on offrir de durable à cet oncle qui a déjà tout ? Et au collègue qu’on a pioché au secret santa ? Au BRAL, on a quelques idées et on les partage avec grande joie !

Tous ensemble pour une meilleure Bruxelles

Première idée: une affiliation au BRAL, pour une valeur de 25€. En tant qu’organisation citoyenne, nos membres sont notre force.

BRAL se bat pour une Bruxelles solidaire, saine et respectueuse de l’environnement. De la mobilité à l’urbanisme, nous plaçons les Bruxellois au cœur de notre action. Comment ? Nous les soutenons grâce à nos connaissances et mettons en lumière leurs initiatives. Ensemble, nous défendons nos intérêts auprès des pouvoirs publics. Autour de la table quand c’est possible, sur les barricades si il le faut. Nous sommes critiques mais constructifs, un brin rebelles mais toujours nuancés.

Si vous optez pour une affiliation au BRAL, qu’offrez-vous concrètement ?

  • Un abonnement à toutes nos publications.
  • Un accès à nos équipements (salle de réunion,..).
  • Un soutien dans l’organisation d’évènements qui ont pour but d’embellir Bruxelles.
  • Une place dans un grand groupe de personnes qui aiment Bruxelles.
  • Une invitation à tous nos évènements.
  • Et pour la fin de l’année, nous offrons temporairement un pack de livres à nos nouveaux membres.

Et surtout, un BRAL plus fort. Car au plus nous comptons de membres, au plus nous nous faisons entendre !

Si tu as envie d’offrir un cadeau au BRAL, c’est possible sous la forme d’un don. Notre victoire dans la dossier Uplace et le soutien au mouvement autour de la qualité de l’air n’aurait pas été possible sans ces dons. Ces cadeaux sont donc cruciaux pour notre mouvement et nous les recevons avec joie et gratitude !

Information: https://bral.brussels/fr/pagina/devenez-membre

Un toit pour tous les Bruxellois

Un grand nombre de Bruxellois se trouvent sur la liste d’attente pour un logement. D’autres arrivent à peine à boucler les fins de mois suite aux couts élevés du logement. Les logements sociaux que la ville met à disposition sont rares et difficile d’accès. Community Land Trust Bruxelles s’attaque à ce problème. Une affiliation à leur association augmente les chances pour chacun d’accéder à un logement. Cet engagement permet aussi de décider comment la Bruxelles de demain sera construite.

Information: https://cltb.be/fr/comme-personne/

Aux petits soins pour notre terre nourricière

La coopérative Terre-en-Vue achète des terres agricoles et assure de cette manière une utilisation juste de notre terre nourricière. L’association se bat contre la privatisation des terres agricoles et remet les circuits courts au premier plan. Manger localement est une des manières de répondre au changement climatique. En outre, ce cadeau aide les plus petits agriculteurs à tenir le coup.

Information: https://terre-en-vue.be/presentation/l-association/article/l-association

Une bibliothèque d’outils

Quelqu’un a demandé une perceuse, une raboteuse ou un nouveau tournevis ? Un abonnement Tournevie est la cadeau idéal ! Cette bibliothèque d’outillage a tout en magasin pour le bricoleur. Ce cadeau donne aussi accès à leurs ateliers et à une de leurs formations.

Information: https://www.tournevie.be/francais

Ce ne sont évidemment que quelques idées parmi une longue liste de possibilité. Des sites web comme https://www.growfunding.be/fr/bxl sont une autre bonne source d’inspiration. Ce qui importe, c'est qu'à l'heure des cadeaux, on offre des cadeaux qui ont du sens. Pour diminuer les montagnes de déchets, pour soutenir les gens qui ont moins. Mais en premier lieu, pour rendre notre globe un peu meilleur. Ce qui ne veut pas dire que tu ne peux pas acheter cette Nintendo switch pour ton filleul. Il s'agit surtout de ne pas se casser la tête s'il l'a déjà.

Le  BRAL vous souhaite à tous une excellente fin d'année !

En 2016, le BRAL s’est penché sur l’aménagement urbain à Bruxelles dans son ouvrage BXL Plant. Aujourd’hui, en 2018, nous répétons l’exercice. Dans cette nouvelle publication, nous nous intéressons à nouveau à la manière dont l’espace bruxellois est « ordonné » ainsi qu’aux services publics impliqués. Ces dernières années, la façon dont le gouvernement bruxellois planifie la ville a connu un véritable bouleversement. Les cartes de certaines institutions ont été redistribuées et les administrations qui ont éclôt après ce remaniement ont été dotées de nouveaux outils de travail.

Qu’est-ce qui a changé ? Qu’est-ce qui peut être amélioré ? Toutes ces réformes ont-elles bénéficié à la transparence et à l’ouverture ? Quel regard un groupe de riverains jette-t-il sur la planification dans notre ville ? Et pourquoi le BRAL frappe-t-il une deuxième fois sur le clou d’une meilleure collaboration public-public ?

Ensemble avec le maître architecte Kristiaan Borret, le collectif Green Connections et l’architecte paysagiste Bas Smets, nous nous sommes mis en quête de réponses.

Nous avons ficelé le tout dans une nouvelle publication. Pour l’obtenir, il suffit de passer nous voir au bureau (place du Samedi 13 – 1000 Bruxelles). Ou d’envoyer un e-mail à l’adresse info@bral.brussels et vous la recevrez ensuite rapidement dans votre boîte aux lettres. BXL Plant II est une publication bilingue, mais tous les articles sont disponibles sur le site aussi bien en français qu’en néerlandais. Il en existe enfin une superbe version en ligne que vous trouverez ci-dessous.

1. Introduction

2. Les maîtres et le maître architecte, carte blanche Kristiaan Borret

3. l’ Aménagement du territoire reste difficile à gérer

            Un petit nouveau sur la scène: urban.brussels

            Rapport intermédiaire

4. Utilisation temporaire : un nouveau terrain de jeu pour le spécialiste du marketing ou l’endroit parfait pour tenter des expériences sans s’inquiéter ?

5. La saga Poincaré,  interview avec Green Connections

6. Le roi PAD aux commandes de notre avenir

7. La captation de plus-value pour les nuls ,  interview avec Griet Lievois 

8. A la recherche d’un Urbanisme Biosphérique avec Bas Smets

À travers des publications comme « Selfcity BXL », « Les Bruxellois mettent la main à la pâte » ou « Le site Josaphat, ça vous dit quelque chose ? », BRAL suit de très près et depuis des années les initiatives citoyennes qui contribuent à façonner Bruxelles. Nous attendons des pouvoirs publics qu’ils adoptent une attitude d’ouverture à la collaboration avec ces mouvements issus de la société civile. Mais un certain nombre de services publics éprouvent déjà de grandes difficultés à travailler avec d’autres administrations, imaginez ce que cela peut donner avec ces drôles d’oiseaux que sont les collectifs de riverains. Tant que la coopération entre le public et le privé ne s’améliorera pas, interagir avec les autorités restera une gageure pour les citoyens. Le risque est en effet très grand que la partie soit interrompue à mi-parcours.

Après, la façon dont le gouvernement bruxellois planifie la ville a connu un véritable bouleversement en 2016. Les cartes de certaines institutions ont été redistribuées et l’administration qui a éclos après ce remaniement a été dotée de nouveaux outils de travail. L’objectif ? Concevoir des plans régionaux plus efficaces et les mettre en œuvre. Si, si, on allait enfin en finir avec cet éternel bras de fer entre des services qui travaillent les uns à côté des autres. Finie cette interminable procession de plans coûteux qui atterrissent dans un tiroir parce qu’une autre administration n’en a pas tenu compte dans l’octroi de permis.

Peu de Bruxellois se préoccupent de ces réformes administratives, mais leur importance pour la ville se révèle considérable. L’administration reste en première ligne lorsqu’il s’agit de prévoir des espaces verts et des logements abordables en suffisance ou d’améliorer l’infrastructure cycliste et les transports en commun. C’est pourquoi le BRAL a publié en 2016 « BXL Plant », dans lequel elle dresse la liste de toutes les réformes et promesses. Dans cet ouvrage, les directeurs de Perspective.brussels et de la Société d’aménagement urbain (SAU), qui à l’époque venaient de voir le jour, donnent quelques mots d’explication sur toutes ces réformes. Après deux ans d’échauffement, nous estimons que le moment est venu de procéder à une première évaluation[1]. Nous allons aussi étudier de très près leur principal nouveau jouet : les Plans d’aménagement directeurs, ou PAD. Nous braquons ensuite les projecteurs sur Urban.brussels, la toute nouvelle administration régionale chargée de l’urbanisme et du patrimoine.

Toutes ces réformes ont-elles bénéficié à la transparence et à l’ouverture ? Dans sa carte blanche, Kristiaan Borret, bouwmeester – maître architecte, donne un coup de semonce et nous livre un plaidoyer radical en faveur de plus d’ouverture et de débat.

“Bruxelles est vraiment une jungle d’acteurs de plans et de législations, il faut s’accrocher pour trouver son chemin. Paris, par exemple, est plus grand mais les choses y sont beaucoup plus simples : l’administration de l’urbanisme de tout Paris se concentre au sein d’un seul acteur, l’APUR.” (Collectif citoyen Green Connections dans un entretien avec BRAL)

Cette lasagne de nouvelles instances (régionales et communales) et d’instruments (contrats de quartier, contrats de rénovation urbaine, PAD, etc.) est-elle facile à digérer pour le Bruxellois ? Pour le découvrir, ne manquez pas de lire l’interview de Green Connections. Les membres de ce collectif citoyen ont frappé à presque toutes les portes pour poser des questions sur leur boulevard, le Poincaré, obtenant ainsi une meilleure idée des plans prévus. Efficace mais franchement épuisant.

Tandis que de nombreux projets traînent depuis des années, plusieurs administrations optent pour l’occupation temporaire de certains sites en attendant leur réaffectation définitive. Qu’en penser ? Devons-nous dire « Tant mieux, il y a toujours plus de personnes et d’initiatives qui apprécient cet aspect temporaire » ? Ou faut-il craindre qu’il y ait anguille sous roche, ou plutôt sous béton ? Petit bilan par notre reporter sur place.

Nous sommes un mouvement urbain qui se bat en faveur de Bruxelles et c’est à ce titre que nous tapons une deuxième fois sur le même clou. Notre ville mérite d’être correctement planifiée. C’est d’ailleurs indispensable si nous voulons devenir la ville dont nous rêvons : une ville dont les habitants peuvent se loger à un prix raisonnable, dans des endroits bien desservis par les transports en commun et équipés de pistes cyclables en bon état. Une ville qui prévoit de la place pour le logement bien sûr, mais aussi pour les activités de production et la nature. Pour la conclusion, notre choix s’est porté sur Bas Smets. Avec nous, il rêve de rendre au paysage, à l’eau et au sous-sol la place qu’ils méritent dans la planification bruxelloise.

Bonne lecture !

BRAL, automne 2018

 

[1] Indépendamment de cette question, les articles de BXL Plant 1 conservent toute leur pertinence.

 

Plus de 150 concours sans appel. Plus de 150 marchés publics pour des projets d’aménagement de l’espace, principalement dans le cadre de la loi relative aux marchés publics. Plus de 150 : pour des architectes, des bureaux d’études, des promoteurs ou des entrepreneurs. De la décoration d’un magasin à la vente d’un terrain pour 100 appartements en passant par un nouvel hôpital de 250.000.000 d’euros dans le cadre du Design & Build.

J’ai plus de 150 concours à mon actif du temps où j’étais le bouwmeetser d’Anvers, et aucun n’a débouché sur un procès. Qui plus est, les aspects juridiques de l’urbanisme n’ont jamais constitué un thème de discussion pressant.

Jusqu’à ce que je prenne mes fonctions à Bruxelles…

L’urbanisme, une question juridique

J’occupe le poste de maître architecte de Bruxelles depuis 2015. J’ai vite compris que dans cette ville, d’autres « maîtres » sont actifs dans le domaine du développement urbain. Maître X, maître Y, maître Z, ce sont les avocats bruxellois spécialisés dans la législation en matière d’aménagement du territoire ou de marchés publics et qui assistent ces messieurs les constructeurs dans leurs projets. Même dans les cabinets ministériels, l’urbanisme est dans une large mesure assimilé à une question juridique. Jusqu’aux directeurs des services publics, des agences et des sociétés immobilières de service public qui sont presque tous juristes de formation. En un mot, le développement urbain à Bruxelles est judiciarisé.

Comment nous en sommes arrivés là, je l’ignore. Ce que je sais, c’est que dans les autres endroits où j’ai travaillé, ce n’est pas le cas. Que ce soit en Flandre, à Nantes ou à Amsterdam, je n’ai jamais été confronté à un tel degré de judiciarisation dans la pratique du développement urbain.

J’ai découvert (une nouveauté pour moi !) qu’à Bruxelles, les discussions sur un projet immobilier réunissent non seulement l’architecte et le promoteur, mais aussi le conseiller juridique autour de la table. Quelle tristesse que d’entendre un architecte qui laisse de côté l’architecture (lumière ! air ! espace ! urbanisme !) pour parler la langue du commanditaire (« avec votre ambition, notre projet n’est pas rentable ») ou endosse le rôle de l’avocat en analysant avec soin les marges juridiques en cas de modification tardive du projet. Ces éléments nuisent peut-être à la qualité de mon bâtiment, mais si j’agis de cette manière, j’évite l’obligation d’organiser une nouvelle enquête publique, non ?

Et malheureusement, de l’autre côté de la table, les pouvoirs publics ou les associations citoyennes n’hésitent pas à se lancer dans des arguties juridiques pour mener le débat, au lieu de s’en tenir au contenu. Heureusement, un nombre croissant d’administrations, d’organisations, de maîtres d’ouvrage, d’architectes et de juristes s’intéressent à l’esprit new school et à une approche optimiste, et se focalisent avant tout à la qualité et à la vision à long terme.

Revenons à ce palmarès de 150 concours vierges de tout litige. Depuis 2015, ce sont plus de 100 concours qui sont venus s’y ajouter, ce qui porte le total actuel à quelque 250 dossiers, encadrés d’une manière ou d’une autre par une équipe du bouwmeester dont je fais partie. À l’exception de quelques cas limites, notre réputation est restée sans tache. Il y a par exemple eu un architecte qui était persuadé qu’un de ses confrères avait été sélectionné indûment, mais il a été débouté par le tribunal. Et récemment, un intervenant a estimé que sa cotation ne correspondait pas à la teneur du texte dans la motivation de cette cotation.

Et puis, en 2018 sont arrivées les procédures pour le Kaaitheater et la Silver Tower, deux dossiers dans lesquels le maître architecte n’était pas impliqué. Le Conseil d’État a condamné le déroulement des deux procédures, l’une concernant les travaux de transformation du Kaaitheater et l’autre, le choix de la Silver Tower comme siège du ministère de la Région. Dans les deux cas, l’écueil réel était un élément tout à fait secondaire que des avocats triomphants avaient sorti de leur manche, une pure pirouette juridique. Ce qui à mes yeux reste le véritable ressort de ces procès, c’est une sorte de méfiance dépitée de la part des perdants, qui ont le sentiment que la partie n’a pas été jouée avec fair-play. Si tout s’était déroulé avec plus de professionnalisme et de transparence, il n’y aurait jamais eu de procès, j’en suis sûr.

 

Ouvrir les portes fermées

Partant, je plaide en faveur d’un changement de paradigme en matière de gouvernance : il faut passer d’un régime de la peur-d’un-appel à une approche ouverte et transparente, de « l’amour du secret » au « rien à cacher ». Jamais je n’ai vu une politique à ce point conditionnée par la crainte d’un procès, et pourtant je ne connais pas d’autre ville où il y en a autant qu’à Bruxelles. Serait-il dès lors audacieux de ma part d’affirmer que la méthode actuelle étant un échec, nous ferions aussi bien de tester une autre approche ?

De notre côté, nous essayons d’appliquer cette approche. Avec l’équipe bouwmeester maître architecte, nous avons formulé des recommandations concernant ce que nous estimons être un déroulement équitable des adjudications. Depuis quelques mois, nous publions au terme de chaque concours une fact sheet sur notre site internet, avec des photos du projet gagnant et de ceux qui ont été éliminés, de manière à soumettre à votre jugement la décision du jury. Nous voulons également ouvrir les présentations au jury afin que tous les finalistes puissent avoir connaissance des projets de leurs concurrents. Cette démarche les aide souvent à accepter que le gagnant était meilleur, elle démontre en tout cas que le jury ne craint pas la publicité des séances. Nous ne pensons pas qu’une transparence aussi « téméraire » implique des risques de contestations juridiques (contre lesquelles nous mettent en garde les juristes) mais favorise le contraire : un climat détendu d’ouverture permettant à toutes les parties prenantes de se convaincre de l’intégrité pratiquée dans l’approche d’un concours et qui en l’absence de soupçons, n’envisageront même pas d’entamer un procès.

Il en va de même pour d’autres aspects du développement urbain. À Bruxelles, il y a habituellement d’innombrables discussions sur un projet pour lequel une demande de permis est en cours. Il s’agit généralement de rencontres bilatérales et parfois aussi d’entretiens dans les coulisses. Maître d’ouvrage, promoteur, architecte, commune, cabinet de l’aménagement du territoire, fonctionnaire délégué, maître architecte, ils se retrouvent tous dans des configurations variables pour parler d’une demande de permis de bâtir imminente en vue de huiler les rouages.

C’est pour cette raison que j’ai mis sur pied en 2015 la chambre de qualité, un instrument destiné à organiser correctement des échanges collectifs sur ce thème. Ces discussions coordonnées préparatoires à une demande de permis se sont aujourd’hui imposées dans la nouvelle législation (CoBAT) et permettent d’arriver de manière structurée à un point de vue partagé par toutes les instances publiques concernées.

Étapes suivantes

Ce que sont à mon avis les prochaines étapes dans une approche plus transparente du développement urbain à Bruxelles ? Des perfectionnements techniques mais ambitieux sont possibles. À l’instar du modèle néerlandais, la chambre de qualité pourrait notamment publier en ligne ses agendas, ses avis et ses comptes rendus. Ou encore l’idée d’un registre obligatoire pour tous les contacts avec les lobbyistes immobiliers ? La mesure paraît draconienne, mais pourquoi pas si elle permet de surmonter l’impression de dissimulation ?

À mes yeux, la principale étape reste cependant l’élargissement du débat à l’extérieur du monde interne de la concertation entre les divers acteurs publics et les porteurs de projet. En tant que maître architecte, j’œuvre en faveur de l’harmonisation entre public et privé, car elle bénéficie à la qualité des projets. Mais un bon projet doit aussi trouver un soutien du côté des Bruxellois. Il est par exemple regrettable que pour un projet urbanistique stratégique comme la dernière phase sur le site de la Cité administrative de l’État, la crainte inspirée par l’aspect juridique ait à nouveau bloqué toute communication ouverte vers l’extérieur. Dommage, car le nouveau plan a beaucoup de qualités. Or, il va peut-être tomber au champ d’honneur en raison d’une bagatelle juridique (ou autre), qui sera probablement l’expression d’une protestation parce que tout s’est passé à huis clos pendant si longtemps.

C’est une évidence pour la gouvernance de projets urbains complexes : si vous prenez la peine dès le début d’organiser une concertation précoce, vous gagnez du temps à la fin du trajet. La transparence tire avantage d’une communication ouverte, généralement elle suscite une plus grande confiance et un appui plus large, et c’est ainsi qu’on accélère le développement urbain tout en améliorant son efficacité. L’ouverture fait avancer.

Kristiaan Borret

25/11/2018

 

Ces dernières années, le gouvernement régional bruxellois donne un sérieux coup de balai dans le dédale d’agences et de ministères qui se marchent mutuellement sur les pieds. Des institutions ont été remaniées et de grandes ambitions ont vu le jour : des plans améliorés, une mise en œuvre efficace… Malheureusement, la collaboration reste difficile, même après cette réforme.

En 2016, une série d’organismes publics chargés des études et de la planification ont fusionné, donnant naissance à un nouvel et ambitieux Bureau bruxellois de la planification. L’enfant a été baptisé « perspective.brussels », « Perspective » en abrégé. Cette toute jeune administration a reçu entre autres missions celle de préparer des plans destinés à piloter le développement des zones stratégiques.

Le Gouvernement a, par ailleurs, constitué la Société d’aménagement urbain (SAU). Celle-ci est chargée de la mise en œuvre opérationnelle d’un grand nombre de ces plans. Ensemble, ces deux entités forment la Plateforme Territoriale. Pour symboliser cette collaboration, elles devaient occuper un même bâtiment, mais ce projet est tombé à l’eau. Dommage, car une proximité physique améliore les contacts. Heureusement, elles ont finalement été installées dans la même rue. Leur personnel ne doit donc plus courir trop loin.

On demande un intendant

L’expérience acquise au fil des ans nous enseigne que Perspective et la SAU restent deux univers séparés. Le passage d’un dossier d’un service à l’autre ne se fait pas toujours sans heurt. Il y a un énorme bagage de connaissances à transmettre et il arrive qu’un savoir-faire se perde. Nous voyons également - sans surprise - que la logique opérationnelle l’emporte une fois qu’un dossier arrive à la SAU. Or, tant la planification que la mise en œuvre exigent une régie de projet forte. L’un des prédécesseurs de Perspective, l’Agence de Développement Territorial, avait déjà acquis une certaine habitude dans le regroupement de partenaires autour d’une initiative. La SAU a des antécédents totalement différents et se situe davantage dans l’approche « parler moins et agir plus». Mais la réalisation de projets urbains complexes - et à Bruxelles, ils le sont presque tous - exige, elle aussi, des compétences qui ont trait principalement à la régie et à la coordination. Le choix du vocabulaire en dit déjà long : à l’heure actuelle, Perspective et la SAU parlent de « responsables de projet ». Or, le terme « régisseur » recouvre mieux la réalité de terrain.

Mais il y a moyen d’aller plus loin encore : dans l’idéal, le régisseur d’un projet chez Perspective passerait simplement à la SAU pour garantir la continuité. Dans l’idée que le responsable assure le suivi du projet de A à Z, nous pensons que cette personne pourrait porter le titre d’« intendant ». Cette description de la fonction et la méthode de travail correspondante placeraient les intendants dans la position de l’araignée au centre de la toile. Une toile qui englobe non seulement Perspective et la SAU, mais aussi la totalité des services et structures nécessaires pour développer une ville (ou un quartier). Dont Bruxelles Environnement et Bruxelles Mobilité. C’est ensemble qu’ils pourront former une véritable équipe de projet.

Un mandat clair, s’il vous plaît

Au début des réformes, les cellules chargées de la planification territoriale stratégique au sein de Bruxelles Mobilité et de Bruxelles Environnement ainsi que de la STIB, la société de transport public, devaient elles aussi faire partie de Perspective. Cette dernière aurait alors disposé d’une belle force de frappe pour ses plans ! Mais les choses ont tourné autrement. Probablement parce que si, à l’origine, Perspective devait « être au service de tous les membres du Gouvernement et entretenir des rapports directs avec les ministres fonctionnellement compétents »[1], dans la réalité, elle est soumise uniquement « à l’autorité hiérarchique du ministre en charge de l’aménagement du territoire et de la statistique »[2]. Dans le cas présent, il est aussi le ministre-président. Bref, une seule et même personne va concentrer énormément de pouvoir. Ce qui met un frein à l’idée que Perspective constitue le service de planification centralisée de tout le gouvernement. À titre de comparaison, sachez qu’au conseil d’administration de l’ex-Agence de Développement Territorial siégeaient des représentants de tous les ministres. Ces Excellences étaient donc tenues au courant dès le début, ce qui permettait de perdre moins de temps sur des projets qui ne bénéficiaient d’aucun soutien politique.

L’exception est la règle dans la politique d’octroi des permis

Dans la nouvelle constellation aussi, Perspective et les services de planification d’autres ministères ou agences sont condamnés à collaborer. Ils y mettent assurément de la bonne volonté. Dans le cadre de l’élaboration d’un Plan directeur pour une zone stratégique, Perspective convoque un comité d’accompagnement élargi dans lequel sont représentés les autres services publics concernés. Mais ceux-ci doivent évidemment pouvoir y consacrer du temps et avoir un mandat clair pour s’engager dans un projet. C’est là que le bât blesse. Aujourd’hui, il arrive trop souvent que le processus démarre chez Perspective et le ministre compétent. Les autres n’ont plus qu’à prendre le train en marche, pour un projet qui n’est pas nécessairement le leur.

La solution pragmatique existe déjà

Et la bête a même un nom : « Comité régional pour le développement territorial » (CRDT). Ce comité devrait veiller à une bonne collaboration entre les administrations en matière de planification territoriale. Il se compose de Perspective, de Bruxelles Environnement et de Bruxelles Mobilité, de la STIB, de Bruxelles Propreté et de Urban.brussels. Mais à l’instar de la plateforme de concertation entre la Flandre, Bruxelles et la Wallonie, il s’agit d’une coquille vide. Voici notre avis : activez ce levier ! Il permet de discuter au niveau le plus élevé des dossiers qui exigent une collaboration. Ce comité est en mesure de mettre sur pied de véritables équipes de projet, qui transcendent les administrations. Il pourrait à tout le moins estimer l’investissement en temps, tandis que les personnes chargées d’effectuer le travail recevraient un mandat clair de leurs supérieurs administratifs et politiques. En d’autres termes, il devrait fonctionner de manière proactive et anticiper les problèmes. Histoire de ne pas gaspiller trop de temps à éteindre les incendies.

Steyn Van Assche

[1] Extrait de la déclaration du gouvernement

[2] Extrait de l’acte de fondation de Perspective tel qu’il est paru au Moniteur belge

Tel est le nouveau nom, plutôt flashy, de « Bruxelles Urbanisme et Patrimoine ». Depuis le 1er avril 2017 (n’y voyez aucune blague), cette administration exerce les compétences relatives à l’urbanisme, au patrimoine et à la rénovation urbaine anciennement dévolues à « Bruxelles Développement urbain » (voir infographie). Tout comme Perspective, elle est placée sous la tutelle directe du ministre-président.

L’autre successeur de Bruxelles Urbanisme et Patrimoine, l’administration « Bruxelles Logement », doit se contenter des compétences en matière de logement. Contrairement aux précédentes réformes, il n’y a pas eu de fusion entre services au prétexte d’une meilleure gouvernance, c’est en fait une institution supplémentaire qui a vu le jour. Avec un petit relent de politique de force à l’ancienne.

Urban.brussels constitue clairement la troisième grosse branche de notre nouvel arbre de planification, après Perspective et la Société d’Aménagement Urbain. Elle est peut-être moins sexy mais tout aussi importante. Elle délivre en effet des permis et intervient dans le choix des affectations des charges d’urbanisme, une sorte de taxe sur les nuisances qu’un projet occasionne à un quartier

Les compétences de Perspective.Brussels et de Urban.Brussels sont étroitement imbriquées. Lorsque Perspective élabore des plans pour piloter le développement d’une zone, Urban.brussels doit participer à leur mise en pratique. Ce qui suppose que les permis et les charges d’urbanisme proprement dits suivent la vision de ce plan. La politique de rénovation urbaine, et donc les contrats correspondants, ainsi que les Plans d’aménagement directeurs pour les zones stratégiques sont eux aussi étroitement liés. Une bonne collaboration entre Perspective et Urban.Brussels revêt dès lors une grande importance. Mais vous l’avez deviné : cette collaboration ne va pas toujours comme sur des roulettes. Il faut préciser que rien n’est dit sur la manière dont ces services doivent coopérer. En tant que successeur de l’administration qui délivrait les permis, Urban.brussels a l’habitude de travailler en toute indépendance et de négocier de son côté avec les promoteurs qui en demandent un. Ce point se révèle crucial, car un très grand nombre de promoteurs dérogent aux règles et sollicitent une exception suivant le procédé bruxellois bien connu : il faut réclamer plus que ce qui est autorisé et négocier avec l’administration pour arriver dans la plupart des cas à un résultat qui se situe quelque part entre les deux. Dans le domaine des charges d’urbanisme, pour lesquelles des décisions sont souvent prises en concertation avec Urban.brussels, nous observons le même mécanisme : des règles floues et du marchandage.

Un exemple douloureux de ce qu’il ne faut pas faire nous a été donné à Tour et Taxis. Le schéma directeur de cette zone emblématique prévoyait des logements abordables, dont la construction devrait être financée par les charges d’urbanisme. Quod non. Ces charges sont maintenant destinées à aménager entre autres des rues et un escalier. Des équipements utiles, cela va sans dire, mais réalisés aux dépens de la diversité du parc de logements à Tour et Taxis. 

Il y a donc une certaine tension entre la logique pragmatique, fonctionnant au cas par cas, qu’applique Urban.brussels pour délivrer les permis et l’approche méthodique, zone par zone, de Perspective.Brussels.

Steyn Van Assche

 

Ces messieurs sont les tout nouveaux directeurs de Perspective.Brussels et de la Société d’aménagement urbain. Nous les avions interviewés au lancement de « leur » service et avions consigné les bonnes résolutions ci-dessous. Deux ans, c’est un peu court pour les juger, mais faisons tout de même une tentative de distribution de smileys à chacune de ces résolutions. Une chose est claire : il y a encore du pain sur la planche ! (Voir article annexe)

  • Améliorer l’efficacité de la planification et de la réalisation :-I
  • Travailler avec différentes administrations, assurer la continuité entre les plans et la mise en œuvre :-I
  • Organiser une concertation préalable, non seulement avec les autres instances publiques et les promoteurs, mais aussi avec les riverains :-(
  • Préserver le caractère public des terrains détenus par les pouvoirs publics :-I
  • Veiller au maintien des activités de production :-)

Avant la création de ces deux instances, tout n’était pas rose pour l’aménagement du territoire à Bruxelles. Malheureusement, il n’y a eu que peu, voire pas d’amélioration depuis. Et nous pesons nos mots. Pour commencer, il y avait avant une plus grande ouverture concernant l’implication des Bruxellois dans l’élaboration des plans. Et nous nous demandons s’il n’y aurait pas un léger recul dans le domaine de la collaboration. L’Agence de développement territorial s’en sortait parfois mieux en tant que chef d’orchestre des services publics. Le point positif, c’est qu’aujourd’hui, le maintien d’activités de production au sein de la ville bénéficie d’une attention accrue.

Nous avons également analysé l’évolution de Urban.Brussels ainsi que son rôle dans le système. Il est encore trop tôt pour tirer un premier bilan de son fonctionnement.

Nous savons que des réformes de ce type doivent toujours surmonter une série de maladies de jeunesse, mais il apparaît clairement que tous les services doivent mettre le paquet pour réaliser les ambitions et les objectifs à l’origine de toutes ces réformes. À défaut, elles fonceront droit dans le mur. C’est à ça que sert un rapport intermédiaire : éviter ce mur !

Partout en ville, vous pouvez aller manger un couscous ou assister à des concerts dans des bâtiments où la peinture s’écaille des murs et où le chauffage central brille par son absence. Les communes et la Région ouvrent grand les portes de toutes sortes d’immeubles et de terrains inoccupés aux acteurs qui leur donnent une destination provisoire. Quels sont les opportunités et les défis de l’utilisation temporaire en tant qu’instrument de planification ?

Octobre 2018. Quelques dizaines de Bruxellois déambulent dans les casernes abandonnées de la gendarmerie à Ixelles. Petit retour en arrière. Les bureaux et les dossiers de ce corps d’armée ont été laissés à la disposition du premier venu. Les cibles de tir à forme humaine pendent au mur, criblées d’impacts. Mais bientôt, ce sont peut-être des start-up branchées et tendance qui occuperont ces lieux.

Cette incursion dans le domaine militaire s’inscrit dans le cadre d’une série de visites guidées, organisées par le BRAL et la Brussels Academy, sur des sites qui seront utilisés temporairement en attendant un projet de réaffectation.

Les pouvoirs publics accueillent avec empressement les projets d’utilisation temporaire

Il y a quelque temps déjà que BRAL remarque que les pouvoirs publics sont de plus en plus convaincus par les possibilités de l’utilisation temporaire pour la ville. Après leur expérience à l’Allee du Kaai, la Région et Bruxelles Environnement prévoient aujourd’hui un parc et des logements en évolution autour de la Gare de l’Ouest. Le tout devant jeter les bases de l’affectation finale du site.

Les communes découvrent à leur tour la plus-value de l’occupation temporaire. Des projets à orientation socioculturelle de ce type sont déjà en cours dans plusieurs contrats de quartier. Notre visite au projet Studio CityGate à Anderlecht montre par exemple que cette approche peut constituer une solution à la pénurie d’ateliers abordables pour les artistes dans la ville. La semaine suivante, nous nous rendons à La Serre à Ixelles, un projet de l’ASBL Communa dans le cadre du contrat de quartier « Maelbeek ». Ursula Adelsdorfer (chef de projet à la commune d’Ixelles), responsable de La Serre, confirme qu’elle est en dialogue avec d’autres communes bruxelloises. Celles-ci s’intéressent elles aussi au concept d’utilisation temporaire.

Mais ce n’est que l’été dernier que la stratégie destinée à l’intégrer dans l’urbanisme bruxellois a acquis une véritable visibilité. Lors d’une interview donnée au Soir, Benjamin Cadranel, directeur de citydev, et Gilles Delforge, directeur de la Société d’aménagement urbain, insistent sur l’intérêt de « ce type de projets » pour les grands sites bruxellois, en attendant leur réaffectation[1]. Par contre, ce qu’ils entendent par « ce type de projets » n’est pas clair. S’agit-il de projets destinés à des artistes et des artisans ou de projets où les sans-abris peuvent trouver à se loger ? Une personne qui plie des boîtes à pizza a-t-elle autant de probabilités d’occuper temporairement un espace qu’une start-up qui récupère des excédents alimentaires ou un créateur de mode ? D’ailleurs, les administrations s’enthousiasment-elles pour l’utilisation temporaire dans l’idée de s’en servir comme d’un instrument de planification évolutif ou s’agit-il plutôt d’un outil de marketing ? Si l’une a l’intention de l’utiliser à des fins de planification, l’autre, qui octroie les permis, va-t-elle la suivre ?

Exclusion tendance et branchée

Nous voyons petit à petit arriver sur le marché des entreprises qui se spécialisent dans la gestion temporaire de biens immobiliers. La coordination de l’occupation temporaire des casernes d’Ixelles a été attribuée dans le cadre d’un marché public (SAU) à Creatis, un incubateur pour entreprises du secteur culturel et créatif. Peu avant, l’occupation temporaire de l’ancien bâtiment Actiris sur la place de la Bourse a été confiée à Entrakt, une entreprise spécialisée dans la gestion temporaire de biens vacants. Cet acteur à orientation plutôt commerciale s’était déjà vu attribuer le projet CityGate par l’institution pararégionale citydev.

Les situations ci-dessus illustrent-elles la vision de la Région et des communes sur l’avenir de l’utilisation temporaire et de l’urbanisme à Bruxelles ? Lors du débat « Dilemmes pour la démocratie »[2] que le BRAL a organisé en mai avec Crosstalks, Thomas Dawance, ex-président de l’ASBL Woningen123Logements, nous mettait déjà en garde contre les dangers liés à une planification top-down de l’utilisation temporaire. La commercialisation et la logique administrative sont difficilement conciliables avec l’inclusion et la capacitation qui vont de pair avec des occupations par des collectifs citoyens. Plusieurs groupes sont oubliés dans la nouvelle fournée de projets. La liberté d’expérimenter, qui caractérise précisément les projets temporaires, risque de fondre comme neige au soleil en raison d’une trop grande institutionnalisation. L’utilisation temporaire institutionnalisée nuit à la diversité. Si les pouvoirs publics s’approprient malgré tout l’utilisation temporaire à titre d’instrument de planification, ils doivent aussi veiller à la formaliser de manière équilibrée et inclusive.

Pour le projet de logement collectif 123 à la rue Royale, cette recommandation arrive trop tard. Ce bâtiment, une institution bruxelloise, a dû fermer. Après dix ans de présence, une soixantaine de personnes ont été forcées de se chercher un nouveau toit. Un projet d’habitat collectif soigneusement élaboré, qui avait des relations bien établies avec le quartier, est ainsi anéanti.

L’Italie comme source d’inspiration

« Une vision commune, s’il vous plaît », s’accorde-t-on à dire lors du débat de clôture de notre collaboration avec la Brussels Academy à l’Allee du Kaai. Mais comment ? Au printemps est sorti « Leegstond », un livre de l’ASBL Toestand. Il s’agit d’un manuel pour utiliser un espace vacant qui se base sur l’expérience pratique et le travail de recherche en lien avec les immeubles inoccupés dans toute la Belgique. À l’automne, le maître architecte de Bruxelles et Perspective.brussels ont lancé un site internet destiné à mieux faire connaître la législation urbanistique et le cadre planologique relatifs à l’utilisation temporaire à Bruxelles. Depuis quelque temps, les chercheurs expriment leur volonté de mettre sur pied une base de données commune des paysages en attente ainsi qu’un « guichet temporaire » qui faciliterait les contacts entre les propriétaires de bâtiments ou terrains vacants et toute une série d’utilisateurs temporaires ou d’organisations.

L’ambition de clarifier la situation tant pour les pouvoirs publics que pour le citoyen est bien là, semble-t-il. Une étroite collaboration entre les administrations, les travailleurs de terrain professionnalisés et les citoyens s’impose dès lors en vue de tirer pleinement parti du potentiel de l’utilisation temporaire dans la planification urbaine. À titre d’inspiration, tournons-nous vers l’Italie, où ces dernières années, les pouvoirs publics, la société civile et les citoyens enregistrent ensemble quelques belles réalisations.

La ville de Bologne (Italie) a ainsi validé en 2014 un règlement qui sert de cadre général pour les commons. Au sein de ce cadre, les citoyens, à titre individuel ou en groupe, peuvent soumettre des propositions pour des projets qui sont développés spontanément et avec la participation bénévole des parties concernées. Le règlement permet par ailleurs de mettre des compétences, des moyens et de l’énergie à la disposition des projets, en fonction du bien commun. Ces projets sont encadrés par le règlement au moyen d’une série de conventions spécifiques, baptisées Collaborations Pacts, dans lesquelles les citoyens et l’administration publique acceptent les conditions de leur collaboration en vue de protéger ces commons.

Vers une ordonnance bruxelloise pour les commons ?

La valeur de la « Bologna Regulation » réside dans la mise en place d’un cadre juridique pour les activités et projets qui par le passé prenaient forme spontanément dans la ville, souvent en dehors du conseil municipal et parfois même en conflit avec la réglementation en vigueur. Cette approche fait école en Italie. L’une après l’autre, les villes du pays adoptent la réglementation. Turin entend même aller plus loin encore. Elle recherche actuellement un moyen de traiter comme des commons urbains des bâtiments et terrains où les intérêts en jeu en termes de propriété, de gestion et de valeur économique sont plus importants.

Quand Bruxelles va-t-elle se doter d’un texte réglementaire qui assouplira la collaboration entre les pouvoirs publics, les associations et les groupes de riverains ? Le moment est venu de mettre sur pied un cadre qui renforce le contrôle démocratique sur le domaine public urbain et qui facilite les activités économiques, sociales et culturelles de bas en haut, sans les soumettre à une logique commerciale. Un cadre qui ouvre des opportunités non seulement aux personnes qui s’y retrouvent facilement dans les dossiers d’adjudication, mais aussi à celles qui exigent une autre approche.

Toha De Brant

 

[1]Les Occupations temporaires s’inscrivent dans la durée, Le Soir, mardi 24 juillet 2018

[2]https://bral.brussels/nl/artikel/conflict-consensus-een-dilemma-voor-de…